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Comment l’autofiction révolutionne-t-elle la technologie en 2024 ?

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🏫 Université Batna 2 - Faculté des Lettres et des Langues Étrangères - Département de Langue et Littérature Françaises
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2016-2017
🎓 Auteur·trice·s
Mebarki Houssem Eddine
Mebarki Houssem Eddine

L’impact de l’autofiction sur la technologie révèle comment Amin Maalouf, à travers ‘Les désorientés’, redéfinit le pacte autobiographique traditionnel. Cette étude met en lumière des éléments inattendus, transformant notre compréhension de la mémoire et de l’identité dans le contexte littéraire contemporain.


2-1. Le contexte familial :

Pour comprendre la relation de Amin Maalouf avec son roman, nous pensons qu’il est judicieux de parler succinctement de certains facteurs familiers, ces facteurs nous orientent à la compréhension de cette relation qui existe entre l’auteur et le roman, en fait, le recours à l’imagination permet à Amin Maalouf de revivre le monde de son époque d’explorer les méandres de sa mémoire, et faire vivre les souvenirs de son adolescence et son enfance.

Amin Maalouf issue d’une famille intellectuelle et reconnue à la fois dans son pays le Liban, même le héros Adam est issu d’une famille intellectuelle et reconnue, nous illustrons nos propos par les passages suivants :

« à vrai dire , dans ma famille , les horizons du travail étaient extrêmement délimités : travailler ,c’était écrire , ou enseigner(…) en famille , la tradition , c’était , comme je l’ai dit , d’enseigner à l’université. »211

Les deux métiers sont omniprésents dans le roman à la fois Adam enseignant et écrivain ou il se penche à écrire une biographie d’Attila , voici les extraits qui le confirment :

« dans la famille d’artistes ou j’ai grandi . » (p21). Ou encore « depuis février je suis en semestre sabbatique , je n’ai ni cours ni séminaires ni examens avant le mois d’octobre . » (p 42) ou « interroge moi sur Cicéron , ou sur Attila je devins volubile »(p 90) ou « Désolé ! il faut que je m’en aille. Mes étudiants m’attendent »(p44)

Amin Maalouf explique sa distance par rapport au métier d’enseignant une fois qu’ il a été dirigé vers l’école française où il avait perdu les repères. Nous pensons que l’auteur a exercé son héros dans le domaine de l’enseignement pour se rattraper et le métier d’écrivain est au second degré, le schéma suivant illustre parfaitement nos propos:

*Amin Maalouf écrivain et historien il n’a jamais enseigné.

*Adam enseignant à l’université, historien et écrivain qui n’a jamais publié.

Le recours a l’écriture a permis a Amin Maalouf de récompenser se manque. Ce qu’on appelle écriture cathartique ou thérapeutique. Le seul point commun entre les deux et le fait de s’intéresser a l’histoire.

Le deuxième point commun qu’on a pu constater entre l’auteur et son héros et que leurs deux parents ont fait faillite, par conséquent, ils avaient un souci de financement, ils étaient endettés.

« Le journal fondé par mon père avait eu des problèmes d’argent, et il avait cessé de paraitre

.Mes parents étaient endetté, et très affectés par cet événement .A vrai dire , on père était un excellent journaliste , un remarquable éditorialiste , et aussi un poète reconnu et un peintre de grand talent ; mais certainement pas un gestionnaire . Si le journal qu’il avait créé était

211 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie a deux voix op.cit.

très respecté, il était de plus en plus déficitaire, et il avait du déposer le bilan en 1970 »212 déclare Amin Maalouf à son éditeur .

La famille d’Adam a connu la même situation, son père était gestionnaire et malgré cela Adam se trouve débiteur, son père aussi s’intéressait aux beau- arts

« C’était en aout soixante-dix. une compagnie aérienne avait décidé d’inaugurer un vol (…) et pour promouvoir l’événement, elle avait invité un certain nombre de personnalité en vue

.Mes parents n’étaient pas peu fiers d’avoir été choisis , c’était là une reconnaissance de la place qu’il occupaient à présent dans le pays. »( p446)

« J’étais ruiné .On devait me l’apprendre un mois plus tard. En qu’héritier unique, j’était certes propriétaire d’un maison qui valait « une fortune » , mais j’avais également une dette à la banque pour le double de ladite

« fortune » . Mon père n’avait pas été prudent .Pourquoi l’aurait-il d’ailleurs ? son carnet de commandes était plein, il gagnait beaucoup d’argent (…) il aurait pu rembourser ses dettes en deux ou trois ans .Mais à l’instant ou il a disparu, presque pas d’argent sur ses comptes, pas d’assurance-vie… »( p447-448)

La situation difficile qu’avait surmonté Amin Maalouf et sa famille l’avait orienté vers l’écriture comme ultime guérison, voire même de transmettre un message ou une morale a son lectorat en disant que même si on est gestionnaire on peut être ruiné .

Le troisième facteur familier est que l’auteur entretenait une bonne relation avec sa grand- mère à la fois paternelle et maternelle et les évoquent et parlent d’elles souvent « ma grand- mère maternelle, dont j’étais proche. » « ma grand- mère paternelle, que je viens de mentionner, celle qui fut directrice d’école au village , et qui est certainement l’une des personnes qui ont le plus influencé ma vie .j’ai toujours eu une grande dévotion pour elle , et nous nous sommes beaucoup parlé puisqu’elle est morte à 91 ans. »213

Tel est le cas en ce qui concerne le Héros Adam, il entretenait une bonne relation avec sa grand-mère il parle d’elle souvent ainsi du fait de rester avec elle en contact nous appuyions nous propos par les extraits suivants :

212 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie a deux voix op.cit.

213 Ibid.

« jusqu’ici les seuls qui connaissaient mon histoire étaient mes grands-parents »(p450)

Ou « ce matin , ta grand-mère a annoncé à tout le monde que tu prenais un mois de congé(…) Elle paraissait fière , (…) elle m’a montré la lettre que tu lui avais envoyé. » (p64).

« J’aurais pu le faire n’importe quel jour au cours des dernières années : prendre, au matin, la décision de revenir au pays, et me retrouver ici le soir même. L’ancien appartement de ma grand-mère a longtemps été à ma disposition, je m’y serais réinstaller, je n’en serais plus reparti .Ni le lendemain, ni le mois suivant, ni même l’année suivante . » ( p69)

« tes amis aimeraient te revoir , mais la seule personne qui se soucie vraiment de ton sort , c’est ta grand-mère . Et elle me dit , (…) , qu’elle est heureuse de te savoir loin. » (p 81) ou

« j’avais essayé d’appeler Tania et Mourad , puis d’autres amis , puis ma grand-mère , sans résultat. » (p83)

Un autre extrait : « Ma grand-mère non plus n’avait aucune nouvelle de lui. Je l’avais sondée avec d’infinies précautions, évitant toute allusion à sa disparition, prétendant que j’avais un message pour lui ,que je n’arrive pas à le joindre pour le lui communiquer .j’espérais qu’elle me répondrait que , justement , il était passé la voir .

Je savais que , depuis mon départ ,Albert lui rendait visite très régulièrement . il était, de tous mes amis , le plus prévenant avec elle ,et celui qu’elle préférait . depuis toujours, lorsqu’elle le voyait arriver avec moi , son visage s’éclairait (…) » ce garçon est seul au monde » , me disait-elle parfois comme pour s’excuser de cette tendresse maternelle envers un étranger .

»(p 86).

Un autre facteur familier qu’on peut citer, et que la famille Maaloufienne a été victime de marginalisation face à des communautés plus puissantes et dominantes.

« Dans un pays comme le Liban, ou les communautés les plus puissantes se sont longuement battues pour leur territoire et pour leur part de pouvoir, les membres des communautés très minoritaires comme la mienne ont rarement pris les armes »214

Le même sentiment chez le personnage Adam ou ,il exprime son désarroi voir son aversion dans l’extrait suivant :

214 MAALOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Paris, Grasset, 1998, p.25.

« A savoir que j’ai, moi aussi, quoi que j’en dise, mon propre esprit de caste , J’ai toujours eu de l’aversion à la fois pour les riches et pour les pauvres .Ma patrie sociale ,c’est l’entre- deux .Ni les possédants ,ni les revendicateurs . J’appartiens à cette frange médiane qui, n’ayant ni la myopie des nantis ni l’aveuglement des affamés, peut se permettre de poser sur le monde un regard lucide. » (P175).

________________________

211 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie a deux voix op.cit.

212 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie a deux voix op.cit.

213 Ibid.

214 MAALOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Paris, Grasset, 1998, p.25.


Questions Fréquemment Posées

Comment Amin Maalouf utilise-t-il son expérience personnelle dans ‘Les désorientés’?

Amin Maalouf utilise sa propre expérience de jeunesse pour revivre le monde de son époque, explorer les méandres de sa mémoire et faire vivre les souvenirs de son adolescence et son enfance.

Quel est le lien entre Amin Maalouf et son personnage Adam dans ‘Les désorientés’?

Amin Maalouf et son personnage Adam partagent des similarités, notamment le fait qu’ils viennent tous deux de familles intellectuelles et reconnues, et qu’ils ont tous deux connu des difficultés financières.

Quelle est la signification de l’écriture cathartique dans le contexte de ‘Les désorientés’?

Le recours à l’écriture permet à Amin Maalouf de récompenser un manque, ce qui est décrit comme écriture cathartique ou thérapeutique, permettant ainsi de s’intéresser à l’histoire.

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