Quelles stratégies méthodologiques pour l’adaptation agricole au Tchad ?

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🏫 UNIVERSITÉ DE DSCHANG - ÉCOLE DOCTORALE - DSCHANG SCHOOL OF ARTS AND SOCIAL SCIENCES
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche - Juillet 2022
🎓 Auteur·trice·s
REOUNODJI ELOGE
REOUNODJI ELOGE

La méthodologie d’adaptation agricole révèle comment les agriculteurs du Mayo Dallah affrontent la variabilité pluviométrique. Découvrez les stratégies innovantes qu’ils adoptent pour surmonter les défis climatiques et améliorer leur résilience socio-économique face à des rendements en baisse.


Université de Dschang
École Doctorale
http://www.univ-dschang.org

Département des Arts et des Sciences Sociales de Dschang
Unité de Recherche de Climatologie et d’Études Environnementales (URECEEN)

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master recherche
Filière : Géographie-Aménagement-Environnement
Option : Climatologie

Adaptation des Agriculteurs aux Effets de la Variabilité Pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah (Tchad)

Méthodologie d'adaptation agricole face à la variabilité climatique

Par
Reounodji Eloge
Licence en Géographie
CM-UDS-20LSH0339

Sous la direction de :
Dr. Nsegbe Antoine de Padoue
Chargé de Cours

©Juillet 2022

Sommaire

Dédicace iii
Remerciement iv
Listes des Figures vi
Liste des Tableaux viii
Liste des Planches ix
Liste des Annexes x
Sigles et Acronymes xi
Résumé xii
Abstract xiii
Introduction Générale 1
Chapitre 1 : Construction de l’Objet de Recherche 3
Chapitre 2 : Caractérisation des Pratiques Agraires dans le Mayo Dallah 32
Chapitre 3 : Le Mayo-Dallah : Un Contexte Marqué par une Forte Variabilité Pluviométrique 53
Chapitre 4 : Baisse de la Productivité, Détérioration des Systèmes Productifs et Dégradations des Conditions de Vie des Populations 70
Chapitre 5 : Les Stratégies Paysannes d’Adaptation Développées dans le Mayo Dallah 95
Conclusion Générale et Perspective 112
Bibliographie 116
Annexes 122

Résumé

L’agriculture dans le Département de Mayo Dallah emploie plus de 80% de la population et reste la principale source des revenus des paysans. Les conditions de productions dans cette localité dépendent potentiellement des conditions climatiques.

La méthodologie utilisée repose avant tout sur une approche inductive. La collecte des données secondaires repose sur la recherche documentaire, les données climatiques fournies par la DREM et ANADER couvrant la période de 1990 à 2021 et les données des rendements des cultures vivrières (sorgho, maïs, arachide et mil pénicillaire) fournies également par l’ANADER, couvrant la période de 2005 à 2021. Ensuite les données primaires ont été collectées à l’aide de l’observation directe, les entretiens semi-structurés (8) et les questionnaires basés sur un échantillon de 120 personnes (agriculteurs et agro-éleveur). Ces données ont été traitées grâce aux logiciels SPSS, ATLAS.ti et Excel.

Ainsi, l’application de l’indice de Nicholson a permis de déterminer des valeurs de SPI comprises entre -1,71 et + 2,89, indiquant ainsi des années de fortes sècheresses (2004, 2005 et 2009) et des périodes humides sévères indiquant des périodes d’inondation (1991, 1994, 2012 et 2020). Ensuite, l’analyse des cumuls pluviométriques annuels a montré une tendance à la stabilité, mais marquée par d’innombrables disparités.

Cette fluctuation de la pluie affecte les rendements. Car le changement de rendement moyen pour les précipitations était de +50,959 ± 15413 tonnes/an pour le maïs et -20,205 ± 6365 tonnes/an pour l’arachide. La mise en relation de la production avec les volumes pluviométriques annuels, affiche une évolution en dent de scie suivant l’évolution de la pluviométrie.

Aux effets néfastes de la variabilité pluviométrique, s’ajoutent d’autres facteurs comme les faibles apports en intrants, le manque de matériels et l’infertilité des sols, dont les effets cumulés contribuent également à la baisse des rendements dans cette localité. La baisse des rendements affecte les revenus agricoles de plus de 70% des agriculteurs et entraine d’innombrables problèmes socio-économiques à savoir : la famine, la pauvreté, le chômage et les conflits agriculteurs/éleveurs.

Pour s’y adapter, plusieurs stratégies ont été mobilisées par les agriculteurs de la localité à savoir : la recherche de la précocité, la modification du calendrier agricole, la diversification des sources de revenus, la fabrication des insecticides artisanaux, le développement du maraîchage. Des mesures d’accompagnement méritent d’être prises pour identifier et vulgariser les mesures d’adaptations durables à la variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah.

Mots-clés : Stratégies d’adaptation, variabilité pluviométrique, agricultures et Mayo Dallah

Abstract

Agriculture in the Department of Mayo Dallah employs more than 80% of the population and remains the main source of income for peasants. Production conditions in this locality potentially depend on climatic conditions.

The methodology used is primarily based on an inductive approach. The collection of secondary data is based on documentary research, climate data provided by the DREM and ANADER covering the period from 1990 to 2021 and data on the yields of food crops (sorghum, maize, peanuts and pearl millet) also provided by the ANADER, covering the period from 2005 to 2021. Then the primary data was collected using direct observation, semi-structured interviews (8) and questionnaires based on a sample of 120 people (farmers and agro-breeder). These data were processed using SPSS, ATLAS.ti and Excel software.

Thus, the application of the Nicholson index has made it possible to determine SPI values between -1.71 and + 2.89, thus indicating years of severe drought (2004, 2005 and 2009) and severe wet periods. Indicating periods of flooding (1991, 1994, 2012 and 2020). Then, the analysis of annual rainfall totals showed a stable trend, but marked by countless disparities. This fluctuation in rainfall affects yields. Because the average yield change for rainfall was +50.959

± 15413 tons/year for maize and -20.205 ± 6365 tons/year for groundnut. The linking of production with annual rainfall volumes shows a saw tooth evolution following the evolution of rainfall. In addition to the adverse effects of rainfall variability, there are other factors such as low inputs, lack of equipment and soil infertility, the cumulative effects of which contribute to lower yields in this locality.

The drop in yields affects the agricultural income of more than 70% of farmers and leads to countless socio-economic problems, namely: famine, poverty, unemployment and farmer/herder conflicts. To adapt to this, the local farmers have mobilized several strategies, namely: the search for precocity, the modification of the agricultural calendar, the diversification of sources of income, the manufacture of artisanal insecticides, the development of market gardening.

Accompanying measures deserve to be taken to identify and popularize sustainable adaptation measures to rainfall variability in the Department of Mayo Dallah.

Keywords: Adaptation strategies, rainfall variability, agriculture and Mayo Dallah

Introduction Générale

La variabilité des paramètres climatiques imposent aux populations rurales des pays en développement des adaptations conséquentes (GIEC, 2007). Selon l’Agence Française de Développement (AFD., s.d). Le changement climatique affecte sérieusement un grand nombre d’activités humaines. Le « secteur de la terre » (agriculture, foresterie, changement d’utilisation des terres) tient une place particulière, car c’est sans doute l’activité humaine la plus dépendante du climat.

Selon les travaux de Servat et al. (1999), en Afrique de l’ouest et centrale, ces perturbations du climat se manifestent par une diminution généralement assez importante de pluviométrique annuelle avec des déficits de l’ordre de 20% à 30% et des baisses des débits des cours d’eau. Cette variabilité pluviométrique provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le calendrier culturale), ce qui a pour corolaire une baisse régulière et effective de près de la moitié des productions ou rendements de l’agriculture pluviale aussi bien industrielle que vivrières (Gerald et al, 2009). C’est ainsi que, face aux incertitudes de la pluie, les utilisateurs des terres font de gros efforts d’adaptations, surtout les pays en développement, plus vulnérables en raison d’un moindre degré d’artificialisation de l’agriculture et de sa plus grande dépendance à l’environnement naturel.

La dépendance de la plupart des pays africains à l’égard des rendements agricoles qui sont à leur tour, dépendants du climat contribue significativement à leur vulnérabilité (BAD, 2011 ; FAO, 2006 ; GIEC, 2007). Selon les estimations de la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2010, 70% de la population dépend de l’agriculture pour l’emploi à plein temps, et de nombreux africains comptent sur l’agriculture pour une partie du revenu de leur ménage. Cette situation durable de l’accroissement rapide des populations (plus de 3% par an entre 1990 et 2002), conjugué à la diminution des ressources alimentaires, renforce la vulnérabilité des populations africaines en raison de leur faible niveau de mécanisation d’adaptations (Odjugo, 2010).

Le Tchad, vaste pays ‘‘continental’’, est très vulnérable à la variabilité et au changement climatique, à l’instar des autres pays sahéliens. Selon les observations et les projections climatiques, le Tchad est considéré par la communauté scientifique internationale comme l’un des points les plus marquants (hotspot) du changement climatique dans le monde. Et une étude récente le classe parmi les 186 pays dans le monde le plus vulnérable face au réchauffement climatique (Hakim, 2007). La variabilité climatique au Tchad se caractérise par une baisse et variabilité accrue de la pluviométrie, une augmentation des températures observées depuis 1990

et une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes. Cette vulnérabilité est souvent due à la dépendance des populations rurales des ressources naturelles, plus de 80% de la population tchadienne sont des ruraux et dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance (SNLCC, 2017).

L’agriculture dans ce pays contribue à la consolidation de la sécurité alimentaire, l’amélioration des conditions de vie des paysans. Mais, depuis la période 1950 à 2014, ce secteur d’activité est confronté à une tendance globale à la baisse des pluies, à des variations des précipitations marquées par des années humides et sèches à partir des années 1990 qui semble indiquer un nouveau mode de variabilité des pluies (PANA-Tchad, 2010).

Toutefois, les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à des conditions pluviométriques meilleures. Selon le PANA-Tchad (2010), les composantes de la pluviométrie telles que les dates de démarrages et les longueurs de la saison des pluies ont connu également au cours de ces dernières années une forte variabilité interannuelle, qui rend de plus en plus difficile la planification agricole.

Face à cette situation, plusieurs projets et programmes ont été mis sur pied par les pouvoirs publics pour limiter la vulnérabilité des paysans. Malgré cette réelle volonté des pouvoirs publiques, à soutenir les paysans face à cette situation, les paysans ne cessent de se plaindre des difficultés pluviométriques (instabilité du début et de la fin de la saison pluvieuse, les séquences sèches en saison pluvieuse et les inondations) auxquelles ils sont confrontés.

C’est donc pour mieux comprendre les stratégies et mesures d’adaptations à la variabilité pluviométrique dans le secteur agricole au Sud du Tchad en générale et dans le Département de Mayo Dallah en particulier que la présente recherche a été initiée. Le présent mémoire s’articule autour de cinq chapitres. Le premier aborde la construction de l’objet de recherche.

Le deuxième chapitre dresse un état des lieux des pratiques agraires dans le Mayo Dallah. Le troisième chapitre analyse la tendance de la variabilité pluviométrie dans le Département de Mayo-Dallah. Le quatrième chapitre analyse les effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières. Enfin, nous suggérons le cinquième et dernier chapitre qui présente les différentes stratégies mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les principales stratégies d’adaptation des agriculteurs dans le Département de Mayo Dallah?

Les agriculteurs de la localité ont mobilisé plusieurs stratégies d’adaptation, notamment la recherche de la précocité, la modification du calendrier agricole, la diversification des sources de revenus, la fabrication des insecticides artisanaux et le développement du maraîchage.

Comment la variabilité pluviométrique affecte-t-elle les rendements agricoles dans le Mayo Dallah?

La variabilité pluviométrique affecte les rendements agricoles, avec un changement de rendement moyen pour les précipitations de +50,959 ± 15413 tonnes/an pour le maïs et -20,205 ± 6365 tonnes/an pour l’arachide.

Quels sont les effets socio-économiques de la baisse des rendements agricoles au Tchad?

La baisse des rendements affecte les revenus agricoles de plus de 70% des agriculteurs et entraîne des problèmes socio-économiques tels que la famine, la pauvreté, le chômage et les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

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