Les mesures d’adaptation à Pointe-Noire sont essentielles pour atténuer les impacts du changement climatique sur les secteurs vulnérables tels que l’eau, la santé et l’agriculture. Ce mémoire propose des stratégies spécifiques, incluant la sensibilisation, la construction de digues et la végétalisation urbaine.
Mesures d’adaptation
Les mesures d’adaptation impliquent des investissements importants dans les secteurs les plus vulnérables comme l’eau, la santé et l’agriculture afin d’éviter ou de réduire les impacts du changement climatique. Faut-il préciser qu’il existe plusieurs sortes d’adaptations : anticipative ou réactive, de caractère privé ou public, autonome ou planifié.
En effet, les mesures d’adaptation représentent des règlementations prises par les pouvoirs publics pour rendre un environnement résilient au changement climatique. Les mesures concernent la planification, l’urbanisme, les réglementations vertes, bleues, liées aux bâtiments et aux transports. Elles sont élaborées dans le Schéma Directeur d’Urbanisme (SDU) de la ville de Pointe-Noire et dans le « Programme spécial d’aménagement urbain ».
Mesures de planification et d’urbanisme
Elles impliquent bon nombre de réglementations dont :
- La gestion des ordures ménagères et des déchets (photo 12) qui est cruciale pour l’assainissement de l’environnement. Cette mesure implique le ramassage, le traitement et le recyclage des déchets, en particulier, sur les plages publiques de Pointe-Noire. L’élevage des cochons est encouragé, parce que ces espèces animales contribuent à faire disparaitre les matières organiques. Tout ceci doit être assuré par la population et les collectivités administratives locales. Les pouvoirs publics doivent mettre en place une politique d’utilisation des matériaux issus du compost afin de diminuer des déchets sortant des ménages.
- La lutte contre la pollution constitue une mesure efficace pour rendre la ville de Pointe-Noire résiliente au climat. Elle passe par la réalisation des contrôles systématiques des rejets industriels, de la fumée et des eaux usées. La ville dispose de plusieurs types d’industries.
- Le recensement systématique des zones à risque constitue une mesure remarquable. Parce que ces zones sont interdites à la construction. Un code de construction a été adopté en mars 2016 (Loi n° 6-2019 du 5 mars 2019, p. 5) spécifie que « les constructions ou installations sont interdites le long du littoral sur une bande d’une largeur de cent mètres (100 m) à compter de la limite haute de rivage ou de plus hautes eaux du domaine public maritime, telle que définie par la règlementation en vigueur ». Tout ceci permet de sécuriser les zones à fort risque et de gérer des risques environnementaux comme l’érosion hydrique (photo 13).
Photo 12 : Décharges de poubelles au marché Fond Tié-Tié (prise de vue, Maketo, 2022)
Photo 13 : Un ravin au quartier André Jacques (prise de vue, Maketo, 2022)
Mesures vertes
Parmi les mesures vertes, nous citons l’aménagement et la mise en valeur d’espaces verts à Pointe-Noire. Ces espaces sont censés être protégés en ce qu’ils présentent une valeur écologique et économique. Selon la Loi n° 6-2019 du 5 mars 2019, « les espaces boisés doivent être préservés, aménagés et entretenus ». Tout ceci s’inscrit dans le cadre de la sauvegarde des espaces verts et sites naturels dans cette agglomération congolaise.
Mesures bleues
Elles consistent à mieux conserver et gérer les eaux pluviales. Les populations peuvent s’en servir pour humidifier l’espace urbain de Pointe-Noire par évaporation. Etant donné que les cours d’eau présentent une valeur économique et écologique, ceux-ci sont censés être protégés. Les pouvoirs publics doivent réhabiliter et conserver les lacs et les lagunes en associant la population. Tel est le cas des lacs Cayo, Ngwabussi et Tchimpounga. L’élaboration d’un plan participatif d’aménagement, de valorisation et de gestion des cours d’eau constitue une mesure considérable pour la ville.
Les résultats des récentes études urbaines menées par l’Office Fédéral pour l’Environnement (OFEV, 2018, p. 34) concluent à la nécessité de l’eau surtout en milieu urbain. La ressource en eau contribue considérablement à la régulation thermique et au bien-être des populations. Il est question de l’eau de qualité. Le SDU envisage la récupération de toutes les rivières de la ville à travers le développement d’un « Plan bleu participatif » qui va rétablir la relation entre les citoyens de Pointe-Noire et ses cours d’eau dans la ville.
Dans les actions prioritaires voire urgentes, le Schéma Directeur d’Urbanisme (SDU) prévoit le nettoyage des cours d’eau pour les débarrasser des déchets. Par rapport à la remontée des eaux salées, les mesures d’adaptation consisteraient à construire des stations de traitement des eaux afin d’améliorer la gestion de l’eau potable à Pointe-Noire.
Mesures d’adaptation liées aux bâtiments
Comme mesures d’adaptation liées aux bâtiments, nous pensons l’orientation des bâtiments est le premier élément qui permet d’améliorer le confort thermique tout en diminuant les consommations énergétiques de chauffage et de climatisation. Les populations pensent qu’il faut appliquer les normes liées à la construction des bâtis (photo 14). Aussi, le contexte du changement climatique doit-il être intégré par les promoteurs immobiliers et les populations.
Photo 14 : Habitation moderne au quartier Tié-Tié (cliché, Maketo, 2022)
Mesures d’adaptation liées aux transports
Les mesures d’adaptation liées aux transports concernent la réduction du phénomène de smog et de la consommation d’énergie automobile. En réalité, le trafic automobile est la principale source de pollution de l’air urbain. Les pouvoirs publics doivent interdire la circulation des véhicules les plus polluants et limiter l’âge des véhicules en circulation.