Les variations des PM2.5 à Libreville révèlent des fluctuations spatio-temporelles significatives, avec des concentrations annuelles oscillant entre 9,093 et 22,8345 μg/m3, dépassant largement la limite recommandée par l’OMS. Cette étude souligne l’importance de surveiller la qualité de l’air pour la santé publique.
5.1.2 Variations spatio-temporelles des PM2.5
5.1.2.1 Variations spatio-temporelles annuelles des PM2.5
La valeur limite de référence identifiée par l’Organisation mondiale de la santé : OMS, au-dessus de laquelle un niveau d’alerte doit être déclenché pour la concentration moyenne annuelle des PM2.5 est de 5 μg/m3. En lisant le graphique, nous pouvons observer, (graphique 10), une variation des moyennes annuelles des concentrations en PM2.5., entre 9,093 et 22,8345μg/m3, avec une forte concentration aux sites de CLEAN AFRICA, PK11 MELEN et TTIGE (FOYER NZENG-AYONG), soit 22,8345μg/m3, 21,637µg/m3 et 18,5625 μg/m3.
Pour une moyenne annuelle est de 13,635 μg/m3, et l’écart-type de 4,978. Ces valeurs de dépassements du seuil critique sont extrêmement importantes. Les résultats montrent que la pollution atmosphérique est très présente au sein de l’agglomération de Libreville. En s’appuyant sur l’état des connaissances des effets nuisibles des particules sur la santé à partir des publications les plus récentes (FORBES et al, 2009), nous pouvons déduire qu’il y’ a un impact négatif sur l’exposition de la population à cours et à long terme.
De ce fait, une série d’évaluation d’impact sanitaire devrait être faite. Car les particules ultrafines : PM2,5, sont beaucoup plus dangereuses pour la santé. Il est essentiel de d’évaluer le risque et la vulnérabilité des populations de cette agglomération ayant en son sein la majorité de la population gabonaise.
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Graphique 10 : Concentration annuelle en PM2.5 (μg.m-3) de février 2022 à janvier 2023
PM2.5 µg/m3
25
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20
15
10
5
0
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La valeur limite légale annuelle de PM 2,5 indiquée par l’OMS (2021)
Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
Comme développé précédemment pour les concentrations de PM10, les concentrations de PM2.5 obtenues par des moyennes annuelles ont permis de cartographier les variations spatiales pour notre zone d’étude (carte 11).
Cette carte 11 indiquant les données pour les polluants de type PM2,5, met également en évidence une zone de concentration plus forte de polluants sur CLEAN AFRICA et PK11 MELEN. Cela s’explique par les activités de la décharge de Mindoubé 1 qui se déroulent principalement dans la zone de CLEAN AFRICA, associées à un trafic routier intense dominé par les véhicules à six roues. Les concentrations les plus élevées observées sont également dues
- la proximité de routes de grandes circulations. De plus, on observe particulièrement une forte remise en suspension de la poussière existante sur le bitume à cause du trafic intense.
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Carte 11 : Variation spatiale des concentrations annuelles de PM2,5
[img_4]
Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
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Toutefois, sur les sites ENEF, HDV AKANDA et ADLGSEZ, nous pouvons observer des valeurs faibles respectant la limite de concentration moyenne annuelle des PM2.5 identifié par l’OMS. Enfin, cette carte montre que dans l’agglomération de Libreville, les variations spatiales des PM2.5 sont similaires à celles des PM10 avec les mêmes positions géographiques des faibles et fortes concentrations malgré quelques petites différences.
5.1.2.2 Variations spatio-temporelles mensuelles des PM2.5
La figure 32 met en évidence les valeurs de concentration mensuelle en PM2.5 obtenues aux différents sites de l’agglomération de Libreville. Nous observons une variation des concentrations mensuelles en PM2.5, selon les sites et les mois de mesures. Un maximum est atteint durant le mois de décembre 2022 au site ENEF (130,456 μg/m3) qui représentent la plus forte concentration mensuelle de tous les sites durant toute la période de mesure. La plus faible concentration mensuelle (1,1935 μg/m3) est également obtenue au même site mais durant le mois d’octobre 2022.
Figure 32 : Concentration mensuelle en PM2.5 (μg.m-3) des différentes stations d’analyseurs automatiques pendant la période février 2022 à janvier 2023
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Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
Aucune donnée sur le niveaux PM2.5 n’est négligeables. Surtout en ce qui concerne les effets colossaux des particules sur santé publique et sur l’environnement urbain. Cause également de l’accentuation des maladies respiratoires chroniques, en particulier l’asthme, la bronchite, l’emphysème. Ces concentrations en PM2.5 présentées sur ce graphique, devraient
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retenir l’attention de nos décideurs politiques et des ONG environnementales. Afin de prendre des mesures visant à améliorer la qualité de l’air respirée par les populations de l’agglomération de Libreville dont les cas d’asthme, ne font qu’augmenter1.
Figure 33 : variation spatiale des concentrations mensuelles de PM2,5
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- KOMBILA U.D. N’GOMANDA F. IGAMBOUTSINA P.L NGUEA EPOSSI C.B.N. SOUMBOU MOUSSIROU G. BOUGUIKOUMA J.B. 2022, profil de l’asthmatique suivi en ambulatoire en milieu africain à Libreville Gabon, Revue des maladies Respiratoires Actualités, Tome 14 n°1 P.76
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Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
La Figure 33 présente des cartes des concentrations mensuelles en PM2.5 pour notre période et zone d’étude. Les concentrations sont également élevées, majoritairement supérieures à la norme d’exposition mensuelle des lignes directrices de l’OMS (2021). Ces concentrations varient de 1,1935 μg/m3 à 130,456 μg/m3, représentant la plus faible et la plus forte concentration mensuelle de tous les sites durant toute la période de mesure.
Comme pour les fortes concentrations des PM10, les fortes concentrations des PM2,5 sont localisées SUD-EST de la zone interpolée, sur la majorité des mois de mesure. Autrement dit, ces cartes indiquant les données pour les polluants de type PM10, mettent en évidence une zone de concentration plus forte de polluants sur CLEAN AFRICA et PK11 MELEN durant la plupart des mois de mesure.
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Seul le mois de novembre 2022 présente une forte concentration au NORD de l’agglomération. Cette variation spatiale des PM2,5 peut s’expliquer par l’apport des sources localisés proches des sites de mesure. Notamment la remise en suspension des poussières anthropiques fonction de l’état des routes, donc du type de quartier.
5.1.2.3 Variations spatio-temporelles journalière des PM2.5
La concentration journalière limite en PM2.5 définie par l’Organisation mondiale de la santé : OMS est de 15 μg/m3. Le graphique 11 ci-dessus présente les moyennes des concentrations journalières en PM2.5 des différents sites sur l’ensemble de la période de l’étude. L’ensemble de ces valeurs des PM2.5 présentent également des variations en fonction de la période de l’année et des sites. Singulièrement, une variation de 0,208 μg/m3 (ENEF) au 45 jours de mesure à 623,3685μg/m3 (WE NEED UOB) au 195 jours de mesure (donc de qualité d’air satisfaisante à dangereuse).
Graphique 11 : Concentration journalière en PM2.5 (μg.m-3) mesurée sur l’ensemble des sites pendant la période février 2022 à janvier 2023
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700
600 | Foyer Alénakiri | ||||||||||||||||||||||
Clean Africa 1 | |||||||||||||||||||||||
500 | TTIGE (Foyer Plein-Niger) | ||||||||||||||||||||||
PK11 MELEN | |||||||||||||||||||||||
400 | |||||||||||||||||||||||
μg/m3 | TTIGE (Foyer Nzeng-Ayong) | ||||||||||||||||||||||
300 | We Need UOB | ||||||||||||||||||||||
MINEF | |||||||||||||||||||||||
200 | ADLGSEZ | ||||||||||||||||||||||
Shercko, Akanda | |||||||||||||||||||||||
100 | HDV Akanda | ||||||||||||||||||||||
ENEF | |||||||||||||||||||||||
0 | 16 | 31 | 46 | 61 | 76 | 91 | 106 | 121 | 136 | 151 | 166 | 181 | 196 | 211 | 226 | 241 | 256 | 271 | 286 | 301 | 316 | 331 | 361 |
Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
En ce qui concerne les jours de dépassement, nous remarquons de manière globale une constante sur l’ensemble de l’année et sur les différents sites de mesure. Largement au-dessus de la valeur maximale préconisée par l’Organisation mondiale de la santé, ces valeurs sont
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extrêmement préoccupante. Un regard particulier sur ses résultats devrait faire l’objet des acteurs de l’environnement urbain de l’agglomération de Libreville.
5.1.2.4 Variations spatio-temporelles saisonnières des PM2.5
Conscient que les particules les plus nocives sont celles dont le diamètre aérodynamique est inférieur à 2,5μm, le graphique 12 montre les différentes concentrations en PM2,5 selon les sites des mesures. Elles varient de 6,829 μg/m3 (SHERCKO, AKANDA) à 44,558 μg/m3 (ENEF). Respectivement le minimum et le maximum plus en concentrations de PM2,5 de la saison des pluies. Ces variations saisonnières correspondent aux moyennes des concentrations en PM2,5 de la période Octobre-Novembre-Décembre (période de saison des pluies) des sites présentés sur le graphique.
Graphique 12 : Concentration saisonnière en PM2.5 (μg/m3) mesurée sur l’ensemble des sites pendant la période Octobre-Novembre-Décembre 2022
[img_9]
Saison des pluies
Sites de mesure |
---|
FOYER ALÉNAKIRI |
TTIGE (FOYER NZENG-AYONG) |
WE NEED UOB |
SHERCKO, AKANDA |
ENEF B |
7,924 |
12,893 |
9,767 |
6,829 |
44,558 |
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 |
PM2.5 (μg /m3 |
Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
La variation des concentrations en PM2,5 pendant la saison sèche est présentée au graphique ci-dessus. Cette concentration saisonnière diffère de 9,487 μg/m3 (ENEF) à 22,291 μg/m3 (TIGE (FOYER NZENG-AYONG)). Il s’agit sur ce graphe, des moyennes des concentrations en PM2,5 de la période juillet-aout-septembre (période de saison sèche) des sites présentés sur le graphique 13.
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Graphique 13 : Concentration saisonnière en PM2.5 (μg/m3) mesurée sur l’ensemble des sites pendant la période Juillet-Aout-Septembre 2022
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Saison Sèche
Site de mesure |
---|
FOYER ALÉNAKIRI |
TTIGE (FOYER NZENG-AYONG) |
WE NEED UOB |
SHERCKO, AKANDA |
ENEF B |
12,774 |
22,291 |
15,104 |
13,906 |
9,487 |
0 5 10 15 20 25 |
PM2.5 μg /m3 |
Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
Les données recueillies ont permis de mettre en évidence les variations saisonnières (la saison sèche et la saison des pluies) des PM2,5 tel que le montre le graphique 14. Ainsi, des comparaisons sur les concentrations en PM2,5 selon les sites et les saisons peuvent être faites. L’ensemble des concentrations des PM2,5 présente également des variations en fonction de la période de l’année et des sites.
Ainsi, les concentrations en sont plus importantes en saison sèche qu’en saison des pluies dans la majorité des sites de mesure. Seul le site ENEF présente la concentration plus importante en saison des pluies qu’en saison sèche et le maximum en terme de concentration saisonnière en PM2,5 (44,558 µg /m3 en saison des pluies).
Le minimum en terme de concentration saisonnière en PM2,5 est présent au site SHERCKO, AKANDA (6,829 µg /m3 en saison des pluies).
Graphique 14 : Concentration saisonnière en PM2.5 (μg/m3) mesurée sur l’ensemble des sites pendant la période Juillet-Aout-Septembre 2022 et Octobre-Novembre-Décembre 2022
[img_11]
Sites de mesure | ||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
FOYER ALÉNAKIRI | 12,774 | |||||||||||
7,924 | ||||||||||||
TTIGE (FOYER NZENG-AYONG) | 22,291 | |||||||||||
12,893 | ||||||||||||
WE NEED UOB | 15,104 | |||||||||||
9,767 | ||||||||||||
SHERCKO, AKANDA | 13,906 | |||||||||||
6,829 | ||||||||||||
ENEF B | 9,487 | |||||||||||
44,558 | ||||||||||||
0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | 45 | 50 | ||
PM2.5 (μg /m3) | ||||||||||||
Saison Sèche | Saison des pluies |
Source : données_map.purpleair.com ; Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
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Nous remarquons que la saison sèche est plus impactée par la concentration en PM2,5. Evaluer l’exposition moyenne de la population aux PM2,5 nous conduirait à dire que les effets plus considérables seraient en saison sèche qu’en saison des pluies dans l’agglomération de Libreville. Comme on peut le voir (dans la littérature), pour les particules PM 2,5, il n’existe actuellement aucune limite ou valeur cible pour les saisons. Bien que les PM 2,5 soient les plus dangereuses.
La figure 34 montre les variations spatiales saisonnière, pour l’agglomération de Libreville à travers deux cartes. Indiquant chacune, la variation spatiale des PM2.5 au sujet de la saison sèche et de la saison des pluies. Les variations spatiales des PM2.5 présentes sur ces deux cartes sont similaires à celles des PM10 avec les mêmes positions géographiques des faibles et fortes concentrations malgré quelques petites différences. De même, les variations des concentrations mesurées dépendent de la période, des paramètres météorologiques et des sources des polluants retenus ici. Le SUD-EST de l’agglomération est fortement touché en saison sèche. Tandis que le nord de cette aire urbaine est fortement touché par les PM2.5 en saison des pluies.
Figure 34 : Variation spatiale des concentrations saisonnières de PM2,5
[img_12]
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Source : données_map.purpleair.com ; (A) : la saison sèche et (B) : la saison des pluies
Réalisé par ZOLO-M’BOU Dergy-Strede, 2023
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1 KOMBILA U.D. N’GOMANDA F. IGAMBOUTSINA P.L NGUEA EPOSSI C.B.N. SOUMBOU MOUSSIROU G. BOUGUIKOUMA J.B. 2022, profil de l’asthmatique suivi en ambulatoire en milieu africain à Libreville Gabon, Revue des maladies Respiratoires Actualités, Tome 14 n°1 P.76 ↑