Quelles stratégies d’implémentation pour un SIG efficace à Douala ?

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🏫 Université de Douala - Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Département de Géographie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - Août-2020
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Les stratégies d’implémentation SIG révèlent des solutions innovantes pour la prévention des inondations dans le bassin versant du Tongo-Bassa. En identifiant les zones à risque et en mobilisant les communautés, cette recherche offre des perspectives cruciales pour la gestion des catastrophes à Douala.


LE RISQUE D’INONDATION DANS LE BVTB

Inventaire et analyse des enjeux

Le Bassin versant du Tongo-Bassa est un site densément aménagé. Il est en grande partie administré par l’arrondissement de Douala Vème. Il comporte en son sein des sièges de services publics décentralisés et déconcentrés. L’occupation et la desserte de ce domaine de 4 484, 2722 Hectares a nécessité la construction des voies et des ouvrages de franchissement ainsi que l’installation de divers services de base.

Les infrastructures et autres biens publics sont localisés dans l’ensemble de la sphère du bassin. La population habitant dans ce périmètre représente à elle seule 29,06% de la population doualaise en 2005. De par ses fonctions, le BVTB est un site qui abrite des activités dont l’influence est ressenti directement au niveau national voir international ( Base militaire, Hôpital général, Universités et grandes écoles , Centres industriels, postes et antennes de télécommunication, Agences de voyage…)

Afin de rendre les inventaires plus explicites, nous avons regroupé quelques enjeux existant dans un tableau synthétique.

Tableau 13 : inventaire des enjeux du bassin versant du tongo-bassa

Tableau 13 : inventaire des enjeux du bassin versant du tongo-bassa
Parameter/CriteriaDescription/Value
Population (2005)29,06% de la population doualaise
Superficie4 484,2722 Hectares
Activités économiquesPlus de 187 181 activités économiques ambulantes ou fixes
InfrastructuresBase militaire, Hôpital général, Universités, Centres industriels, postes de télécommunication

Source: Tchameni Franck DIT 2017

L’interprétation du tableau ci-dessus laisse paraitre le potentiel sociodémographique et politico-économique du bassin versant du Tongo-Bassa. Sa taille et ses installations comparées aux autres bassins versants de la ville, fait de lui le bassin le plus dense et le plus diversifié. Chaque jour, de milliers de personnes et de marchandises transitent par les réseaux routiers intersectant le bassin.

En considérant qu’un tiers (1/3) de la population du bassin en 2005 pratique une activité économique, on peut tabler que le bassin abrite au quotidien plus de 187 181 activités économiques ambulantes ou fixes. Egalement, près d’un tiers (1/3) de la population du bassin (élèves, commerçants, fonctionnaires et autres acteurs professionnels) traversent le réseau hydrographique du site pour se déplacer et se rendre à leurs occupations quotidiennes.

La pression démographique et foncière oblige des nouveaux occupants et activistes à convoiter de plus en plus les zones à proximité du réseau hydrographique.

Par ailleurs, l’ensemble des ménages localisés dans les vallées abritent tous des biens d’équipements (meubles, appareils électroniques et électroménagers) ainsi que des documents précieux (pièces d’identité, factures et contrats, diplômes…). Des centaines de tonnes d’aliments consommés dans le bassin proviennent de l’agriculture pratiquée principalement dans les vallées des différents cours d’eau.

Des milliers de litres d’eau en usage dans les ménages pour les travaux de surface proviennent très régulièrement de la nappe phréatique accessible via des puits. La végétation du bassin est fortement exploitée à des fins thérapeutiques. Une bonne proportion de la population du bassin est infantile et à mobilité réduite.

La cartographie et l’analyse de l’aléa nous permettra de comprendre le degré d‘exposition des enjeux sus inventoriés vis-à-vis des inondations.

CARTOGRAPHIE ET INTERPRETATION DE L’ALEA

Méthodes de cartographie des inondations les plus usuelles

Il existe deux méthodes les plus souhaitables en matière de détermination des zones inondables : la méthode de modélisation ou simulation assistée par ordinateur, et la méthode hydrogéomorphologique de détermination des zones inondables.

La première est une méthode informatique. Elle consiste à superposer dans un programme SIG des couches géographiques modélisant divers paramètres physiques d’un bassin versant quelconque (relief, pentes, courbatures, sol, végétation …) doublée des paramètres hydrologiques et météorologiques (débits des cours d’eau, vitesses de ruissèlement, hauteurs et duré de précipitations …) à partir desquels des interactions et des relations complexes sont créés pour aboutir à un modèle numérique des inondations. Ce modèle est dynamique dans l’espace et dans le temps en fonction de certaines variables comme l’humidité du sol et les hauteurs de précipitation.

La deuxième méthode est une méthode plus récente basée sur l’observation directe et l’analyse des terrasses et des plaines alluviales. Les initiateurs affirment qu’elle est d’abord et avant tout une méthode géomorphologique qui s’épargne de la connaissance théorique du fonctionnement des cours d’eaux J.B. Ballais et Al (2011) . Cette méthode à pour principale objectif la différenciation de quatre unités hydrogéomorphologiques fondamentale à savoir : Le lit mineur, le lit moyen, le lit majeur ordinaire, et le lit majeur exceptionnel.

Cette approche passe par la détection et l’étude des formes et des environnements témoignant des évènements hydrologiques plus ou moins permanent dans le passé et à l’époque actuelle (Alluvions, plantes et écosystèmes à prédominance aquatique, repères des crues sur les habitations…) à terme, on débouche sur un zonage de la plaine alluviale fonctionnelle sectionnée en quatre unités hydrogéomorphologiques (lit mineur, lit moyen, lit majeur ordinaire, et lit majeur exceptionnel). Les zones inondables produites ici sont statiques (4 zones) et ne tiennent pas nécessairement compte des variables comme l’humidité du sol et les hauteurs de précipitation.

Approche de cartographie par modélisation et simulation assistée par ordinateur dans le bassin du Tongo-Bassa.

Nous avons opté pour la méthode de modélisation et de simulation assistée par ordinateur. La raison se porte d’abord sur le fait que les modèles automatisés soient mieux orientés pour les systèmes de veille communautaire en raison de leur dynamisme et de leurs flexibilité, la méthode hydrogéomorphologique à notre sens, nous semble plus orienté vers les projets d’aménagement.

Toutefois, nous ne prétendons pas avoir respecté toutes les normes et exigences d’une modélisation et d’une simulation numérique des inondations faute d’un modèle numérique de terrain parfois imprécis au niveau des vallées et faute données hydrologiques tels les débits et les vitesses d’écoulement des cours d’eau. Mais retenons tout de même que, l’élément indispensable dans ce processus a été la détection des zones de faibles pentes inférieures ou égale à 5° reliées directement au cours d’eau (Le seuil des pentes a été fixé d’après les repères des crues effectués au centroïde du BVTB en 2015, pluie dite « de Paul BIYA », et 2016 pluie dite « du probatoire » à l’absence des repères de la crue de référence d’Août 2000)

Nous avons constaté dans nos simulations que les fortes pentes au-delà de 6° limitaient les ondes des crues propagés par les rivières au centroïde du bassin. A l’exutoire, le rythme de la marée a tendance à ralentir l’évacuation des eaux. D’ailleurs, la marée pénètre dans le bassin jusqu’à une distance de 1,755km au-delà du deuxième pont relient Bépanda petit Wouri à Bonamoussadi.

En 2016, lors de la pluie dite « du probatoire » l’onde des crues en synchronisation avec l’onde de marée s’est propagée jusqu’à une altitude constante de 3,5m par rapport au niveau moyen de la mer. Après simulation, les observations directes et les enquêtes menées par la suite sur le terrain nous ont permis de confirmer le modèle proposé par le SIG.

La carte ci-après fait état des inondations dans le bassin versant du Tongo-Bassa à le date du deuxième jour des examens du probatoire 2016. Une crue pouvant être considérée comme décennale (« Q10 » donc une chance sur dix quelle puisse se reproduire encore et encore)

[19_strategies-implementation-sig-pour-prevenir-les-inondations_18]

Source: Azimut Geocarte, CUD, DIGAC, Tchameni Franck DIT 2017

Figure 23 : La zone inondable du bassin du Tongo-bassa


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les enjeux du bassin versant du Tongo-Bassa à Douala ?

Le bassin versant du Tongo-Bassa abrite 29,06% de la population doualaise, plus de 187 181 activités économiques, et des infrastructures telles qu’une base militaire, un hôpital général, et des universités.

Quelles méthodes sont utilisées pour cartographier les inondations dans le bassin versant du Tongo-Bassa ?

Les deux méthodes les plus usuelles pour déterminer les zones inondables sont la modélisation assistée par ordinateur et la méthode hydrogéomorphologique.

Comment le système d’information géographique aide-t-il à prévenir les inondations à Douala ?

Le système proposé permet de modéliser les facteurs de risque, de générer des listes de résidents vulnérables et sert de base pour l’alerte et la sensibilisation des populations.

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