Les stratégies d’implémentation littéraire révèlent comment Amin Maalouf, à travers son œuvre ‘Les désorientés’, redéfinit l’autofiction en mêlant autobiographie et fiction. Cette étude met en lumière des éléments personnels qui interrogent le pacte autobiographique traditionnel, avec des implications cruciales pour la compréhension du genre.
.2. Le contexte personnel :
Nous allons tenter de tisser la relation particulière de Amin Maalouf avec l’écriture autofictionnelle, par le biais de son personnage Adam, et en se basant sur certains éléments personnels qui indiquent que Amin Maalouf bifurque sur l’écriture autofictionnelle dans son œuvre « Les désorientés ».
Le contexte personnel doit pénétrer de ce qu’appelle Dominique MAINGUENEAU « l’esprit de l’auteur. »198 Qui devrait selon lui exprimer également l’esprit de son époque. Ce contexte personnel : c’est-à-dire tous les éléments intimes doit être aisément et facilement saisi par le lecteur.
En se référant à la biographie de l’auteur, le premier facteur qui a retenu notre attention est le rapport qu’entretien l’auteur avec la lecture. En fait, la lecture est le premier facteur à associer à cette notion de contexte personnel.
Pendant son enfance, Amin Maalouf affirme à son éditeur Italien Egi Volterrani que : « Mes premières lectures étaient également en arabe. Ivanhoé, le Prisonnier de Zenda, les romans de Dickens, de Mark Twain, les Voyages de Gulliver, le Jules César de Shakespeare…199
Dans Les désorientés, le personnage Adam s’intéresse aux livres dès son bas âge. Nous illustrons nos propos par le passage suivant :
« On parle souvent de l’enchantement des livres. On ne dit pas assez qu’il est double. Il y a l’enchantement de les lire, et il y a celui d’en parler(…) Souvent, dans ma vie, j’ai pu éprouver cette vertu des livres. Mais c’est ce jour-là que je l’ai découverte. » (p.460).
Comme nous l’avons auparavant cité, Amin Maalouf a une bonne culture en lisant des littératures différentes. Il fait même de son héros un lecteur qui s’intéresse beaucoup aux livres d’espionnage, d’aventures et des bandes dessinées. Nous illustrons nos propos par les extraits suivants :
« En réponse à mon « Je lis ! », la dame qui me retenait chez elle ne m’a pas vaguement demandé ce que je lisais d’ordinaire, question sans conséquence, mais dans quel livre j’étais plongé ce jour-là. Il s’agissait, je m’en souviens, d’un roman d’aventure intitulé « Le Prisonnier de Zenda ». (p.461).
198 DOMINIQUE MAINGUENEAU, le contexte de l’œuvre littéraire, 1993, p.5, version PDF.
199 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, URL : http://www.aminmaalouf.net/fr/sur-amin/autobiographie-a-deux-voix/ consulte le (20 Mars 2017)
Si on fait le rapprochement, on peut constater qu’Amin Maalouf a lu « Le Prisonnier de Zenda », et que le héros a lu également le même titre.
Il ajoute : « Moi, je lisais surtout des bandes dessinées et des romans d’espionnage, je les consommais sans retenue comme je buvais mes boissons gazeuses. » (p.461).
Le deuxième facteur est celui de la langue. En fait, Amin Maalouf est considéré parfaitement bilingue. À la fois la langue française qu’il qualifie comme langue d’ombre, et la langue arabe qu’il qualifie comme langue maternelle. Il explique cela lors de son entretien avec son éditeur E. Volterrani :
« il est vrai que l’arabe était à l’époque ma langue sociale, celle dans laquelle je m’exprimais en public, oralement comme par écrit, ce qui était normal puisqu’il s’agit de la langue du pays et de sa région ; il y avait d’ailleurs – il y a toujours – dans ma famille paternelle un culte de la langue arabe, une espèce de fierté à maîtriser cette langue. Certains de mes oncles se vantaient constamment d’être plus arabes que les arabes musulmans, et plus chrétiens que les occidentaux… »200.
Il ajoute dans son essai Les Identités Meurtrières : « je suis né au Liban, (…), que l’arabe est ma langue maternelle. »201
Tandis que pour le français, il explique que :
« Le français, en revanche, avait chez moi une place souterraine, c’était la langue de mes notes intimes qui avaient vocation à demeurer cachées. Elle était également devenue, au cours de l’adolescence, ma principale langue de culture (…) en quittant le Liban pour venir m’établir en France (…) du jour au lendemain, la langue secrète est devenue ma langue quotidienne, celle que je parlais dans la rue comme au bureau, celle dans laquelle j’écrivais mes articles. »202
200 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, URL : http://www.aminmaalouf.net/fr/sur-amin/autobiographie-a-deux-voix/ consulte le (20 Mars 2017)
201 MAALOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Ed, Grasset, Paris, P.7.
202 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit.
Ce point commun est omniprésent dans notre roman, il s’avère que le héros est également bilingue, sa langue maternelle est l’arabe et sa langue d’écriture est le français. Nous illustrons ce passage par les extraits suivants :
« Je m’entends demander à l’homme, en arabe et avec l’accent du pays, combien me coûtera la course, juste pour éviter l’indignité d’être confondu avec un touriste. » (p.23)
« Le klaxon d’un taxi me ramène à la réalité. Je fais oui de la tête, j’ouvre la portière, je lui donne le nom de mon hôtel. L’homme s’adresse à moi en anglais, ce qui me fait sourire et m’irrite à la fois. Je lui réponds dans sa langue, qui est ma langue natale, mais avec, sans doute, un brin d’accent. » (p.29).
« Je parlerai en français, pour que Dolorès ne se sente pas exclue. Et aussi parce que c’est dans cette langue que je m’exprime avec le plus d’aisance après tant d’années d’enseignement à Paris. » (p.522)
Le troisième facteur personnel est celui de la guerre qui l’a poussé à l’exil en France ; au lendemain de la guerre 1976, Amin Maalouf était contraint de choisir l’exil comme ultime solution pour sauver sa vie et la vie des siens, il ne voulait pas se mêler à cette guerre.
« La seule chose dont j’étais sûr, c’est que je ne voulais en aucune manière prendre parti avec une faction ou avec l’autre, je détestais cette guerre et tous ceux la menaient. »203
Il ajoute : « un jour, à cause de la guerre, j’ai dû quitter le Liban, pour venir m’installer en France (…) je suis parti très tôt, parce que la guerre du Liban s’est occupée de moi. »204
« je suis allé au port de Jouieh, j’ai pris le premier bateau pour l’île Chypre, et je me suis envolé vers la France »205
La même thématique est aussi présente dans son roman, où le héros Adam a dû quitter son pays à cause d’une guerre et le choix d’exil vers la France est identique à celui de Amin Maalouf. Nous illustrons nos propos par les passages suivants :
« Dans la famille d’artiste où j’ai grandi, on ne m’a pas inculqué les mêmes vertus. Ni ce courage physique, ni ce sens du devoir, ni cette fidélité. Dès les premières tueries, je suis
203 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit.
204 Ibid.
205 Ibid.
parti, je me suis sauvé ; j’ai gardé les mains propres. Mon lâche privilège de déserteur honnête. » (P.21).
« Moi depuis l’âge de treize ans, je me suis toujours senti partout, un invité. Souvent accueilli à bras ouverts, parfois tout juste toléré, mais nulle part habitant de plein droit. Constamment dissemblable, mal ajusté – mon nom, mon regard, mon allure, mon accent, mes appartenances réelles ou supposées. Incurablement étranger. Sur la terre natale comme plus tard sur la terre d’exil. » (p.32).
« La guerre s’approchait. Elle rampait vers nous, comme un nuage radioactif ; on ne pouvait plus l’arrêter, on pouvait tout juste s’enfuir. Certains d’entre nous n’ont jamais voulu l’appeler par son nom, mais c’était bien une guerre, « notre » guerre. » (p.35)
« Mes amis ont toujours cru que j’étais parti sur un coup de tête. Rien n’est plus faux. Moi-même, j’ai longtemps accrédité cette thèse, pour ne pas avoir à m’expliquer. Lorsqu’on me pressait de questions, je racontais qu’un soir, j’avais tranquillement annoncé à ma grand-mère, chez qui je vivais en ce temps-là, que j’allais prendre le bateau pour l’île de Paphos dès le lendemain, et que de là je m’envolerais pour Paris. » (p.60).
Un autre passage : « Il faut croire que, pour le migrant que j’étais en ces années-là, devenir résident d’un autre pays que le mien n’était pas une simple démarche administrative, c’était un choix existentiel ; et que les paroles de mes amis n’étaient pas pour moi de simples opinions, mais des voix intérieures. » (p.71)
L’autre point commun personnel, qu’on peut associer à l’auteur et à son héros, est le fait que les deux partagent la même religion, et ils ont été les adeptes de la même doctrine pendant leur jeunesse « le marxisme », les extraits suivants corroborent nos propos :
« Je viens d’une famille originaire du sud arabique, implantée dans la montagne libanaise depuis des siècles, (…) elle s’enorgueillit d’avoir toujours été à la fois arabe et chrétienne
, probablement depuis le II ou le III siècle, c’est-à-dire bien avant l’émergence de l’islam et avant même que l’occident ne se soit converti au christianisme. »206
206 MAALOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Paris, Grasset, 1998, p.23.
« dans ma chambre, qui donnait sur un superbe jardin bordé d’étrangers. Moi, dans ma chambre, qui donnait sur un superbe jardin de bougainvillée, je lisais Marx et je recevais des réfugiés sud-africains… »207
Quant à Adam, nous illustrons par les extraits suivants :
« Mon meilleur ami parmi les musulmans, c’était Ramez ; mon meilleur ami parmi les juifs, c’était Naïm ; et mon meilleur ami parmi les chrétiens, c’était Adam. Bien entendu, tous les chrétiens n’étaient pas comme Adam, ni tous les musulmans comme Ramez, ni tous les juifs comme Naïm. » (p.506).
Ou encore : « Mes amis appartenaient à toutes les confessions, et chacun se faisait un devoir, une coquetterie, de railler la sienne – puis, gentiment, celle des autres. Nous étions l’ébauche de l’avenir, mais l’avenir sera resté à l’état d’ébauche. Chacun de nous allait se laisser reconduire, sous bonne garde, dans l’enclos de sa foi obligée. Nous nous proclamions voltairiens, camusiens, sartriens, nietzschéens ou surréalistes, nous sommes redevenus chrétiens, musulmans ou juifs, suivant des dénominations précises, un martyrologue abondant, et les pieuses détestations qui vont avec. » (p.35)
Ou encore « à l’âge de quatorze ans, j’ai commencé à dire marxiste. » (p.448)
Un autre facteur personnel est que Amin Maalouf est timide et discret et cela relatif à l’éducation qu’il a reçue par sa famille catholique. Le romancier aime raconter l’histoire de son amour, à 17 ans, jeune et adolescent sans pouvoir jamais l’embrasser. L’amoureux transit explique :
« Dans la vie, je n’ai pas pu faire autrement, alors je me suis rattrapé dans le roman »208
Dans le roman, on trouve la même situation dans laquelle le héros est confronté. Adam raconte qu’il était amoureux d’une fille pendant son adolescence sans jamais pouvoir l’embrasser et pointe du doigt le principal responsable qui est l’éducation qu’il a reçue, mais il a pu se rattraper plus tard après son retour au pays.
207 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit.
208 http://www.rfi.fr/hebdo/20160311-amin-maalouf-roman-academie-francaise-liban-france-litterature-francophonie (consulte le 22 Mars 2017)
« Dans ma tête d’adolescent, j’avais bâti autour de la belle Sémi tout un scénario galant. Je me voyais marcher avec elle, la main dans la main, sur une plage, les pieds nus. J’imaginais mille situations où je la protégerais, où je la consolerais et l’émerveillerais. Mais tout cela, je ne faisais que l’imaginer, justement, et je m’étais persuadé, sur la foi d’un sourire, qu’elle pourrait avoir des rêves similaires. Sémi n’y était pour rien, et Bilal non plus.
Si je devais désigner un responsable pour mon échec, ce ne pouvait être que mon éducation, qui avait fait de moi cet être trop poli, trop soucieux de ne jamais déplaire, trop plongé dans ses livres comme dans ses rêveries – cet être timoré ! » (P.202).
« C’était exactement ce que j’avais envie de faire ! Mais je n’ai pas osé. Il y avait dans ma tête une voix misérable qui me susurrait : « ne gâche pas ce beau moment par un geste déplacé ! Cette jeune fille t’a fait confiance, n’en profite pas ! Comporte-toi en gentleman ! » Tous les arguments de ma prétendue bonne éducation s’étaient rassemblés pour me paralyser. » (p.117)
Ou « J’ai toujours été d’une timidité paralysante. Et si, avec l’âge, avec les années d’enseignement, j’ai réussi à masquer la chose (…) je prends rarement la parole (…) je me suis bêtement soulagé quand on oublie de me la donner (…) je peux rester des heures entières sans desserrer les lèvres. Dans ma jeunesse, c’était pire encore. J’étais constamment paralysé par la terreur d’être humilié, et de perdre la face. » (p.119).
Un autre facteur personnel est celui du domaine politique. Amin Maalouf ainsi que son personnage s’intéressaient l’un à l’autre à la politique, c’était leur domaine favori et de prédilection, mais aucun des deux n’a pu s’engager dans cette voie, leur situation en tant que minoritaire ne leur permet pas d’accéder à des postes en politique. D’autres facteurs y comptent tels que leur appartenance religieuse en tant que chrétien de l’Orient.
Lors de son interview, Amin Maalouf témoigne sa déception à son éditeur Egi Volterrani :
« Pour moi, l’une des premières frustrations est venue dans le domaine politique. Étant né dans une maison de journaliste, où l’on suivait l’actualité de très près, et où la préoccupation politique était omniprésente, j’avais eu dans ma jeunesse le désir de m’engager dans cette voie. Très vite, j’ai compris que dans la répartition des places entre les diverses communautés,
une personne appartenant à un groupe très minoritaire tel que le mien était condamnée à ne jouer sur cette scène qu’un rôle très mineur, tout juste de figurant. Aussi bien au Liban que dans l’ensemble du monde arabe, où les miens étaient cent fois plus minoritaires encore. »209
Tandis que pour Adam, nous illustrons par les passages suivants :
« Le pays dont l’absence m’attriste et m’obsède, ce n’est pas celui que j’ai connu dans ma jeunesse, c’est celui dont j’ai rêvé, et qui n’a jamais pu voir le jour. » (p.69)
Ou « S’il s’en sort vivant, je vais l’encourager à partir, lui aussi. Il n’a pas sa place dans ce pays… » (p.109)
Encore « Ce n’est pas toi qui m’as dit un jour : « Même si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique s’occupe de toi ? » « La phrase n’est pas de moi. J’ai dû la lire quelque part. Je ne me souviens plus de l’auteur… » (p.109)
L’autre facteur personnel et le seul qu’on a pu le trouver dans le roman est la description physique du personnage Adam « Adam était devenu grisonnant, tout en restant svelte ; on n’aurait eu aucun mal à l’identifier sur une photo des années de jeunesse. » (p.236), si on compare le personnage Adam avec Amin Maalouf, on trouve que Amin Maalouf a des cheveux grisonnants ainsi qu’une allure svelte et si lorsque on compare sa photo à une autre de sa jeunesse et celle d’aujourd’hui, on trouve pas beaucoup de différence, il serait facile de l’identifier, les deux photos suivantes appuient nos dires :
[19_strategies-implementation-pour-autofiction-en-2024_4]
[19_strategies-implementation-pour-autofiction-en-2024_5]
209 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit.
La question de la religion, un autre facteur personnel qui peut lier Amin Maalouf avec son personnage, leur attitude ainsi que leur position demeurent ambiguës et non-claires face à la théologie. Les deux sont de la même confession catholique, mais pas du genre fanatique, ni véritablement croyant. D’ailleurs, le mot « croyant » pour Amin Maalouf signifie toute personne qui croit en certaines valeurs essentielles : il disait à propos de la religion :
« Je m’y intéresse depuis longtemps, mais de l’extérieur, et avec un fond de méfiance (…) que cette personne adhère ou pas à telle ou telle religion, à tel ou tel dogme, qu’elle croie à un Dieu, à plusieurs ou à aucun, tout cela n’a pas grande importance pour moi (…) je ne me considère pas comme faisant partie d’une quelconque communauté de croyants.
Cela dit, je prends acte de toutes mes appartenances sociologiques, et je ne le renie pas, je suis né au sein d’une communauté – celle qu’on appelle melkite, ou grecque-catholique – et il n’est pas question pour moi de renier cette part de moi-même (…) cependant, qu’elles sont les croyances spécifiques de cette communauté, j’avoue que je ne m’y suis jamais vraiment intéressé.
Le même avis et la même position pour son personnage principal Adam, où il semble perdu voire désorienté, et qui oscille entre la croyance et l’incroyance et plonge dans le doute et l’incertitude :
« C’est à cause de la religion elle-même. Mon attitude envers elle a toujours été confuse et ambivalente, aussi loin que remontent mes souvenirs. » (p.393).
« Je n’éprouve, de manière spontanée, aucune hostilité envers les signes de la foi. Dans ma cellule, il y a au mur, en face de moi, un petit crucifix en bois poli, noir et sobre. Sa présence est douce, elle ne me pèse aucunement, elle me réconforte plutôt. » (p.393).
« je ne suis adepte d’aucune religion, et je n’éprouve pas le besoin de le devenir. Ma position sur la question est d’autant plus inconfortable que je ne me sens pas athée non plus. » (p.394)
« Je suis entre la croyance et l’incroyance comme je suis entre mes deux patries, caressant l’une, caressant l’autre, sans appartenir à aucune. Je ne me sens jamais aussi incroyant que lorsque j’écoute le sermon d’un homme
210 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit.
de religion ; à chaque exhortation, à chaque citation d’un livre saint, mon esprit se rebelle, mon attention s’échappe au loin, mes lèvres marmonnent des imprécations. Mais lorsqu’il m’arrive d’assister à des funérailles laïques, j’ai froid à l’âme, et l’envie me prend de fredonner des chants syriaques, ou byzantins, ou même le vieux « tantum ergo » que l’on dit composé par Thomas d’Aquin. Tel est le sentier erratique où je chemine en matière de religion. Bien entendu, j’y déambule seul, sans suivre personne, et sans inviter personne à me suivre. » (p.394)
En 1965, Amin Maalouf étudie les sciences économiques et la sociologie à l’école supérieure des lettres de Beyrouth. Le mot sociologie, on le trouve dans le roman deux fois ou plus à partir des extraits suivants, nous fortifions nos propos :
« Je me dépêche d’ajouter que ce n’est pas moi qui ai inventé cette notion de « blind spot ». Des historiens, des psychologues et des sociologues en parlent depuis longtemps. » (p.161.)
Ou encore : « Ramez et Ramzi étaient inséparables. Et s’ils appartenaient l’un et l’autre audit « cercle des byzantins », ils y formaient un segment à part. Ils faisaient des études d’ingénieurs, alors que la plupart des autres étudiaient les lettres, l’histoire ou la sociologie ; et ils étaient de culture anglaise. » (p.230)
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198 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001. ↑
199 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, URL : http://www.aminmaalouf.net/fr/sur-amin/autobiographie-a-deux-voix/ consulte le (20 Mars 2017). ↑
200 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, URL : http://www.aminmaalouf.net/fr/sur-amin/autobiographie-a-deux-voix/ consulte le (20 Mars 2017). ↑
201 MAALOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Ed, Grasset, Paris, P.7. ↑
202 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit. ↑
203 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit. ↑
206 MAALOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Paris, Grasset, 1998, p.23. ↑
207 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit. ↑
208 http://www.rfi.fr/hebdo/20160311-amin-maalouf-roman-academie-francaise-liban-france-litterature-francophonie (consulte le 22 Mars 2017). ↑
209 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit. ↑
210 EGI Volterrani, Amin Maalouf, Autobiographie à deux voix, op.cit. ↑
Questions Fréquemment Posées
Comment Amin Maalouf intègre-t-il son expérience personnelle dans ‘Les désorientés’?
Amin Maalouf bifurque sur l’écriture autofictionnelle dans son œuvre ‘Les désorientés’ en utilisant sa propre expérience de jeunesse, notamment à travers le personnage d’Adam.
Quel rôle joue la lecture dans le contexte personnel d’Amin Maalouf?
La lecture est le premier facteur à associer à la notion de contexte personnel, et Amin Maalouf évoque ses premières lectures en arabe, qui ont influencé son écriture.
Quelle est l’importance des langues pour Amin Maalouf dans son écriture?
Amin Maalouf est considéré comme parfaitement bilingue, avec l’arabe comme langue maternelle et le français comme langue de culture, ce qui influence son écriture et son approche de l’autofiction.