La réinsertion sociale des ex-détenus est un défi majeur, avec près de 70 % d’entre eux luttant contre des problèmes d’estime de soi. Cette étude révèle comment la programmation neurolinguistique peut transformer leur parcours, offrant des solutions prometteuses pour un développement personnel durable.
Pour les principaux bénéficiaires
Dans sa dimension pratique, notre étude sera utile à plus d’un titre et dans plusieurs domaines. Nos principaux bénéficiaires les ex-détenus jeunes adultes. En plus, auprès d’eux nous avons des institutions connexes chargées de la facilitation de leur développement personnel tel que l’État, la société, les organisations de la société civile et les familles des ex-détenus jeunes.
En effet, en plus de la neutralisation et de la dissuasion des contrevenants, le système de justice camerounais a aussi pour objectif de permettre aux délinquants de tirer profit de l’intervention pour se réinsérer socialement en bons citoyens. Ultimement, le but est d’assurer la protection de la société. Une part des personnes judiciarisées saisit effectivement cette occasion pour faire les ajustements nécessaires et adopter un mode de vie respectueux des lois.
Le passage à travers le système judiciaire devient ainsi un levier de changement. Toutefois, une multitude de facteurs fait en sorte que ce processus de réinsertion sociale est parsemé d’embûches pour les détenus au moment de leur libération.
L’État
Certains délinquants ne souhaitent simplement pas se réinsérer et se désister du crime. Par contre, la recherche dans le domaine de la réinsertion sociale permet de trouver des pistes de solution afin d’encourager ceux qui sont prêts à assumer leur part de responsabilité dans la réussite de leur processus de désistement. Les suggestions faites par les chercheurs à travers le monde concernent généralement une amélioration de l’offre de programmes de réinsertion. Cette étude a revêtu une plus-value multidimensionnelle qui permettra aux législateurs et décideurs politiques de comprendre l’enjeu lié au développement personnel des ex-détenus adultes.
À travers cette recherche, l’État peut comprendre qu’il est impérieux d’assouplir certaines dispositions juridiques qui font blocage à l’insertion harmonieuse de l’ex- détenu jeune adulte et son plein épanouissement. Parmi celles-ci, nous avons la loi N°94/1999 du 07 Octobre 1999 portant statut général de la fonction publique qui stipule en son article 13 relatif aux conditions de recrutement dans la fonction publique que:
«Nul ne peut être recruté en qualité de fonctionnaire s’il a été l’objet d’une condamnation ferme pour crime ou délit de probité, notamment pour vol, faux, trafic d’influence, escroquerie, fraude, corruption, détournement de deniers publics ou abus de confiance ; à une peine assortie de l’une des échéances prévues par le code pénal ; pour une infraction ayant entraîné une peine d’emprisonnement ferme de six (6) mois ».
Sur le plan judiciaire et pénitentiaire, cette étude apporte des éclairages à la compréhension et la prévention de la délinquance juvénile. Ainsi, la PNL apparait comme un moyen réducteur de la récidive et de la surpopulation carcérale. Dès lors, si les résolutions de cette recherche sont prises en compte dans la politique du gouvernement en matière pénitentiaire, l’État peut économiser sur les 20 Milliards du budget annuel alloué au fonctionnement des prisons au Cameroun (MINFI, 2020).
En plus, ce mémoire est un recueil de propositions de solutions grâce auxquelles l’État peut reformer le programme de rééducation en milieu carcéral. Ceci, en mettant un accent particulier sur l’accompagnement cognitif basé sur la PNL. Car, elle aide les ex-détenus à transformer leur schéma de pensée négatif en pensée positive, par ricochet développer en eux l’estime de soi, la confiance en soi et la maîtrise de soi.
Dans le domaine éducatif et pédagogique, la PNL est une méthode efficace pour modéliser et expliquer les processus d’acquisition et de transfert des compétences. Elle initie aussi en pédagogie les élèves à utiliser efficacement ses organes de sens pour apprendre. Les intervenants PNL en pédagogie aident également les enfants à dépasser leurs croyances limitantes qui les conditionnent à accepter qu’une discipline est difficile. Par exemple l’anglais et les mathématiques sont durs et ne servent à rien. Ainsi, la PNL à travers la synchronisation permet de mieux comprendre la méthode d’enseignement explicite. Elle est constituée des trois étapes qui sont : le modelage, la pratique guidée et la pratique autonome.
Par ailleurs, cette étude a pu révéler que pour optimiser le développement personnel des ex-détenus jeunes adultes en appliquant le recadrage cognitif. Ainsi, l’administration pénitentiaire comprendra qu’il est louable d’accompagner ces derniers à travers les cours de littérature notamment basés sur le récit de vie, ceci pour amener le détenu mineur à s’extérioriser en transcrivant son histoire et par la même occasion sensibiliser ses pairs mineurs à ne pas tomber dans le même piège qu’il a traversé. Car, l’expérience nous montre que des grands livres ont été écrits en prison. Il s’agit notamment d’Hitler qui a écrit meinkampt « mon combat », Nelson Mandela qui a écrit « un long chemin vers la liberté », Dakolé Daissala qui a écrit « libre derrière les barreaux », Blégoudé qui a écrit « de l’enfer je reviendrai », Gbagbo qui a écrit « libre pour la vérité et la justice ».
L’expérience de l’usage de la PNL pour le développement personnel des ex- détenus jeunes adultes peut aussi être réitérée sur d’autres types de population. Nous pensons notamment aux ex-associés de Boko-Haram ou les ex-combattants sécessionnistes de la partie anglophone qui se retrouvent aujourd’hui dans les centres de désarmement de démobilisation et de réintégration (Mémé, Meri, Mora, Bamenda et Buea).
Ce travail nous renseigne à quel point il est judicieux de préparer psychologiquement à l’entrée de la prison le détenu mineur à accepter son milieu de rééducation. À la fin de la détention, il serait utile de faire une préparation psychosociale du détenu à l’affrontement des préjugés et des sténotypes de la société.
Ceci, en lui préparant par exemple un foyer d’accueil afin de s’assurer de l’effectivité de sa réinsertion. Car, l’accueil du jeune détenu au premier jour de son incarcération doit être se faire dans une chaleur affective et de mise en confiance. En vue d’amener ce dernier à adhérer au programme de rééducation qui lui est proposé en prison et aussi un bon accompagnement psychosocial en prison lui permettra de mieux affronter les préjugés, le rejet, la stigmatisation, les stéréotypes, l’ostracisme de la famille et de la société. Cela suivi d’une cure de désintoxication.
Par le biais de cette recherche, nous avons compris qu’il est urgent de supprimer le tutorat des détenus majeurs sur les détenus mineurs dans le cadre des apprentissages. Tout ceci dans le but d’éviter le risque de contagion de la mauvaise éducation aux plus jeunes. Au même titre que les conseillers de jeunesse et d’animation, les médecins, les infirmiers recruté dans le corps des fonctionnaires de l’administration pénitentiaires, il faudrait aussi recruter les instituteurs, les professeurs et les psychologues.
Ceci dans le but d’apporter une rééducation plus efficiente et plus efficace aux détenus en général et aux détenus adolescents en particulier pendant leur séjour en milieu carcéral. Ainsi, plusieurs agents pénitentiaires doivent recevoir une formation dans plusieurs disciplines au Centre national de la formation des cadres. Les branches retenues sont : la couture, le dessin industriel, le dessin en bâtiment, la menuiserie, la menuiserie métallique, l’électricité et la mécanique générale.
L’État comprendra qu’il est important de changer qualification « gardien de prison » cette appellation est péjorative et dégradante. Il faudrait penser à une appellation plus affective, plus gaie (encadreur de détenu, guide, rééducateur) enfin une appellation plus amicale entre détenu et fonctionnaire de l’administration pénitentiaire.
Par ailleurs, l’exécution de la peine privative de liberté doit devenir utile et permettre à l’individu incarcéré d’acquérir la capacité de mener dans le futur une vie socialement responsable. Le détenu doit acquérir la capacité et la volonté de mener une vie responsable, de s’affirmer dans une société libre, à l’avenir, sans commettre de délit, de profiter de ses chances et de tenir compte de ses risques. Il est important d’en tenir compte pour mieux appréhender l’objectif de l’insertion. Les personnels de l’administration pénitentiaire et les intervenants extérieurs doivent être formés à cette connaissance, à l’écoute et au dialogue avec les plus démunis car « C’est en ouvrant la prison à l’extérieur ainsi que l’on pourra faire prendre.
En outre, ce mémoire permettra à l’État de comprendre que pour favoriser le développement personnel des ex-détenus jeunes adultes passent par la promotion du maraîchage et des ateliers de formation en prison. En effet, la production en milieu carcéral s’imposera et tous les obstacles doivent être levés, car dans aucune société, surtout Africaine, il n’est concevable qu’une communauté d’individus puisse se soustraire à cette obligation de travailler qui est le propre au genre humain et vivre au dépend des autres à travers l’État dans le cas des détenus. Quand bien même les difficultés inhérentes au travail en milieu carcéral sont légions, ils ne sont pas insurmontables.
Ainsi, dans les prisons situées en ville et ne disposant pas suffisamment d’espace pour l’exploitation agricole, on pourrait développer le maraîchage et la mise en place d’ateliers de formation. Le maraîchage occupera les détenus qui seront presqu’en fin de peine et la production contribuera à améliorer la ration alimentaire journalière. Le surplus pourrait être vendu et les ressources obtenues serviront au pécule des détenus qui y travaillent.
Les jeunes détenus qui purgent une assez longue peine pourront être formés dans les ateliers de leur choix comme la menuiserie, la soudure, la couture et autres spécialités de la région.
Bien plus, les conditions de détention à savoir la surpopulation, l’insalubrité, le manque de soins sanitaires et l’insuffisance de l’alimentation, font régner une misère ambiante en détention et sont une entorse aux droits fondamentaux de l’homme. L’emploi des détenus dans les centres pénitentiaires agricoles, les jardins maraichers, les ateliers de formations permettront aux détenus de participer à leur propre entretien en détention.
C’est ainsi, on transformera ainsi progressivement le détenu de l’éternel assisté à « un agent de développement » visant à opérer une transition de l’occupationnel à l’utilitaire. Cette démarche sera axée sur une planification qui implique, l’étude préalable de l’environnement, le choix des activités et des formateurs, la formation de l’encadrement à la gestion de la production entre autres. Ce faisant, la menuiserie, la savonnerie, la couture, l’élevage pourraient être envisagé en association avec des activités de même nature auxquelles les détenus.
Cette étude a attiré l’attention des décideurs sur la séparation des détenus prévenus des condamnés. Car, les prévenus par principe jouissent de la présomption d’innocence et devaient bénéficier de mesures plus souples et de traitements particuliers en fonction de leur situation juridique. On peut se demander si les détenir dans les mêmes conditions que les détenus condamnés à une peine devenue définitive n’est-il pas assimilable à leur faire subir une peine en avance. Les prévenus doivent être logés dans des chambres individuelles, sous réserve d’usages locaux différents eu égard au climat.
Questions Fréquemment Posées
Comment la programmation neurolinguistique aide-t-elle les ex-détenus jeunes adultes ?
La PNL aide les ex-détenus à transformer leur schéma de pensée négatif en pensée positive, développant ainsi leur estime de soi, leur confiance en soi et leur maîtrise de soi.
Quels sont les défis de la réinsertion sociale des ex-détenus jeunes adultes ?
Les ex-détenus jeunes adultes rencontrent des problèmes d’estime de soi et de confiance en soi, ce qui rend leur réinsertion sociale difficile.
Quel rôle joue l’État dans la réinsertion sociale des ex-détenus ?
L’État doit assouplir certaines dispositions juridiques qui bloquent l’insertion harmonieuse des ex-détenus jeunes adultes et leur plein épanouissement.