Quelles perspectives futures pour la théologie de la création ?

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université Catholique du Congo - Faculté de Théologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licencié (Master/LMD) - 2018-2019
🎓 Auteur·trice·s

Les perspectives futures de la création révèlent un renversement inattendu dans la théologie, où la doctrine du sabbat devient essentielle pour comprendre la crise écologique. Cette recherche promet des approches novatrices, inspirées par Saint François d’Assise, pour rétablir l’harmonie entre l’homme, la nature et le Créateur.


Le paradigme sabbatique de la Création.

Dans sa conception sabbatique de la création, l’auteur opère un véritable renversement de perspective. Il récupéré la doctrine du sabbat pour l’intégrer à la théologie

339 Ibidem p. 134.

340 Ibidem.

341 Ibidem p. 135.

342 Ibidem p. 25.

343 Ibidem p. 15.

de la création. Rappelons que dans la tradition théologique occidentale, « la création a été le plus souvent présentée comme l’œuvre de six jours (l’hexaémeron), le septième, le sabbat a souvent été négligé »344. Certes, la doctrine sabbatique de Moltmann inclut l’œuvre de six jours, mais elle inclut aussi le repos de Dieu au septième jour.

Tout en reconnaissant la place ultime de l’homme dans la création, l’auteur indique qu’il est une créature ultime avant le sabbat. Ainsi, le sens du monde n’est pas dans l’homme mais plutôt le sens du monde et de l’homme sont en Dieu, dans sa gloire. C’est précisément dans son repos le jour du sabbat que le Dieu créateur touche à son but, sa propre gloire.

Selon Moltmann, la sanctification du sabbat n’est pas une sanctification particulière mais elle a plutôt une implication universelle car elle profiter à toutes les créatures. Il en va de même pour la bénédiction du sabbat. « Dieu bénit le septième jour et en fit un jour sacré, car en ce jour Dieu se reposa de tout le travail qu’il avait fait en créant » (Gn 2,3).

C’est donc le sabbat qui bénit, sanctifie et révèle le monde comme création de Dieu et non comme nature destinée à l’homme. Cela invite donc au respect de toute la création. L’auteur indique que « la création toute entière est orienté vers le sabbat, la fête de la création »345. Le sabbat est à comprendre comme l’achèvement et le couronnement de la création car le Dieu créateur est aussi le Dieu qui se repose, qui fête et qui se réjouit de sa création.

Le sabbat et la nouvelle création

L’auteur soutient que la libération de toute création s’inaugure dans le temps messianique commencé avec Jésus. C’est la raison pour laquelle les chrétiens célèbrent le premier jour de la semaine comme la fête de la résurrection, le premier jour de la nouvelle création. Ils perçoivent ainsi la création dans la lumière de la résurrection, la lumière chrétienne du sabbat.

« Elle brille en plus comme lumière messianique sur l’ensemble de la création gémissante et lui donne malgré son caractère périssable une espérance éternelle dans sa récréation en un monde sans fin ».346 Ainsi, chaque sabbat, fête de la création est une préfiguration du monde à venir, un rappel que la création est une patrie, ou une demeure de la gloire de Dieu.

Le jour de fête chrétienne « anticipe précisément non seulement le repos sabbatique eschatologique, mais aussi le commencement de la nouvelle

344 Ibidem, p. 18.

345 Ibidem, p. 18.

346 Ibidem, p. 20.

création »347. C’est pourquoi pour les chrétiens, le jour de la résurrection est principalement un jour de commencement et d’espérance.

Le sabbat, implication éthique et perspective écologique.

Pour Moltmann, c’est en célébrant le sabbat que les hommes perçoivent le monde comme création de Dieu, « car dans le silence du sabbat, ils laissent le monde être la création de Dieu »348. Le sabbat repris chaque semaine n’interrompt pas seulement le temps du travail et le temps de la vie « mais renvoie au-delà de lui-même à l’année sabbatique dans laquelle les rapports originels entre les hommes et entre l’homme et la nature doivent être restaurés »349.

Dans le sabbat, il ne s’agit pas en premier lieu du repos de l’homme de son travail mais de son non-intervention dans l’environnement350. Ce jour de la nouvelle création doit être aussi le jour du repos écologique. Dans ce contexte l’homme est invité à trouver l’équilibre en ce qui concerne sa vie, son action et sa contemplation.

Il doit « traiter avec respect et modération cette terre où Dieu habite, tout en évitant toute idolâtrie ou divinisation de la nature ».351 Ainsi le jour de repos écologique doit être pour toute l’humanité un jour sans activité destructive de l’environnement, pour que la nature puisse elle aussi célébrer son sabbat.

Aussi les hommes sont invités à s’inscrire dans la démarche relationnelle et communautaire qui découle du Dieu trinitaire. Si aujourd’hui, le monde est encore exposé aux forces de mort, au terme du processus de libération déjà engagé, il est appelé à devenir pleinement la « maison de Dieu ». La participation d’homme à ce mouvement doit se traduire dans « une relation détendue entre l’homme et de la nature, que l’on désigne par la réconciliation et une symbiose capable de survivre »352.

Dans son approche écologique de la création, Jürgen Moltmann invite également à privilégier une pensée renouvelée communicative et intégrante. Selon lui, « on ne veut plus connaître pour dominer, mais on doit désormais connaître pour participer et pour entrer dans les relations réciproques. Il

347 Ibidem p. 375.

348 Ibidem, p. 19.

349 Ibidem, p. 19.

350 Il s’agit ici de la restitution in integrum de la création, il s’agit principalement de l’invulnérabilité de la création qui doit être préservée symboliquement par l’homme au moins chaque septième jour. Cf. H. GESE, Zur biblischen Theologie, Munich 1977, p. 79, cité par J. MOLTMAN, op.cit., p. 19.

351 A. KUMBU Ki KUMBU, art. cit., p. 239.

352 Ibidem, p. 9.

s’agit d’une nouveau mode de vie. « Cette pensée de l’intégration et de la totalité favorise l’accord nécessaire et vital de l’homme et de la nature ».353

________________________

339 Ibidem p. 134.

340 Ibidem.

341 Ibidem p. 135.

342 Ibidem p. 25.

343 Ibidem p. 15.

344 Ibidem, p. 18.

345 Ibidem, p. 18.

346 Ibidem, p. 20.

347 Ibidem p. 375.

348 Ibidem, p. 19.

349 Ibidem, p. 19.

350 Il s’agit ici de la restitution in integrum de la création, il s’agit principalement de l’invulnérabilité de la création qui doit être préservée symboliquement par l’homme au moins chaque septième jour. Cf. H. GESE, Zur biblischen Theologie, Munich 1977, p. 79, cité par J. MOLTMAN, op.cit., p. 19.

351 A. KUMBU Ki KUMBU, art. cit., p. 239.

352 Ibidem, p. 9.

353 Ibidem, p. 9.


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que le paradigme sabbatique de la création ?

Le paradigme sabbatique de la création intègre la doctrine du sabbat à la théologie de la création, soulignant que le sens du monde et de l’homme est en Dieu, dans sa gloire.

Comment le sabbat influence-t-il notre perception de la création ?

En célébrant le sabbat, les hommes perçoivent le monde comme création de Dieu, car dans le silence du sabbat, ils laissent le monde être la création de Dieu.

Quelle est l’implication éthique du sabbat pour l’écologie ?

Le jour de repos écologique doit être pour toute l’humanité un jour sans activité, où l’homme est invité à traiter avec respect et modération la terre où Dieu habite.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top