Les performances du sirop de canne révèlent des différences surprenantes entre les ateliers de production à Gros Morne. Alors que les moulins motorisés affichent un meilleur débit, les ateliers à traction animale se distinguent par leur efficacité thermique, soulevant des questions cruciales sur l’optimisation des méthodes de fabrication.
II.-REVUE DE LITTERATURE
2.1-Généralites sur la canne-à- sucre
2.1.1-Description botanique de la canne à sucre
La canne (ou Saccharum officinarum, dite « canne noble ») est une plante vivace. Son aspect rappelle le roseau et ses origines sauvages se situaient en Chine et en Nouvelle-Guinée. Elle se reproduit par bouturage ; au fil de la croissance, le sucre s’accumule dans les tiges jusqu’à un maximum appelé « maturité » : c’est le moment optimal pour la récolte.
Sa tige peut atteindre jusqu’à 5 m de haut pour un diamètre de 2 à 6 cm. Dotée d’une écorce épaisse dont la couleur varie du jaune au violet, la tige est lisse mais divisée tous les 10 à 20 cm par des nœuds où prennent naissance ses longues feuilles caractéristiques.
Une inflorescence portant les graines prolonge la tige à la manière d’une flèche argentée. Lors de la récolte, les tiges sont coupées au niveau des souches, qui repoussent pour être récoltées 10 à 12 mois plus tard (JAMES et al, 1993).
– Origine et historicité de la canne-à-sucre
Au VIème siècle avant J.-C., les Perses envahissent l’Inde et en rapportent la canne-à-sucre et les procédés d’extraction du sucre. Ils cultivent alors la canne en Mésopotamie et gardent le secret de l’extraction pendant plus de 1000 ans. Les Arabes découvrent cette production en livrant bataille aux Perses près de Bagdad en 637 après Jésus-Christ.
Ils développent avec succès la culture de la canne autour de la Méditerranée, jusqu’en Andalousie, grâce à leur maîtrise des pratiques agricoles, notamment l’irrigation. Alors que la civilisation arabo-andalouse et méditerranéenne devient experte en sucre, les autres régions d’Europe le considèrent toujours comme une rareté.
Il faut attendre les Croisades, à partir du XIIème siècle, pour que ces régions européennes s’y intéressent.
Ce long bambou, originaire d’Asie, s’est répandu à partir du XVIième siècle dans toutes les zones tropicales à forte pluviométrie, des Canaries à la vallée du Nil, de l’Afrique aux Amériques.
Et Cette plante vivace, venant de l’Asie tropicale, plus précisément des îles polynésiennes est utilisée beaucoup comme matière première en sucrerie et en distillerie (DUROSIER, 1979 ).
En apportant des plants de canne à sucre en 1493 dans l’île de Saint-Domingue, Christophe Colomb permet le développement sucrier des nombreuses terres tropicales colonisées au XVIème et au XVIIème siècle, notamment les îles caraïbes et l’Amérique latine (JAMES et al, 1993).
2.1.3.-Composition de la canne à sucre
La canne à sucre (Saccharum officinarum) présente une teneur en eau d’environ 75%, de fibres (12-13%), de solides solubles qui sont principalement des sucres (12- 14%) et de composés non-sucrés (2-3%). Ces sucres sont essentiellement du saccharose, du glucose et du fructose (JAMES et al, 1993).
Tableau 1. Composition du jus de canne à sucre
Composition du jus de canne à sucre | |
---|---|
Composant | Valeur |
Eau | ~75% |
Fibres | 12-13% |
Sucres (saccharose, glucose, fructose) | 12-14% |
Composés non-sucrés | 2-3% |
Source: Canne sugar Handbook (JAMES et al, 1993)
2.1.4- Les sous-produits de la canne –à- sucre 2.1.4.1- La mélasse
La mélasse contient 35% de saccharose, des sucres réducteurs et d’autres produits Comme des minéraux et des vitamines. Elle est produite à raison de 30 kg/tonne de canne soit 3% de la matière première.
Une bonne partie de la mélasse produite par les sucreries est utilisée pour la production du rhum industriel. Une autre fraction est destinée vers l’alimentation animale (HOUDA, 2008).
2.1.4.2- Les boues
Les boues d’épuration renferment une grande quantité de substances organiques dont des cires et des graisses. Dans certains pays elles sont utilisées pour fertiliser les sols cultivables (HOUDA, 2008).
2.1.4.3- La bagasse de canne à sucre
La bagasse est le résidu fibreux issu de l’extraction du jus de sucre. Il s’agit donc d’une biomasse lignocellulosique formée par de fibres végétales broyées, et peut présenter jusqu’à 30% de la matière issue de la canne (THERDYOTHIN, 1992) cité par HOUDA (2008).
La bagasse est fortement générée par les industries sucrières plus ou moins partout dans le monde avec une production mondiale annuelle de 234 millions de tonnes (HOUDA, 2008).
Sa grande disponibilité, son faible coût et sa biodégradabilité rendent la bagasse une bonne candidate pour les alternatives de chauffe (ORLANDO et al. 2002).
2.1.5-Importance économique de la canne-à-sucre
La canne-à-sucre fournit les 2/3 de la production mondiale de sucre. C’est une denrée très riche en saccharose, 100 tonnes par hectare peuvent fournir 12 à 18 tonnes de saccharose.
La production mondiale de sucre de canne est d’environ, actuellement, 60 millions de tonnes métriques par an dont 18 millions font l’objet du commerce international (ANGE, 2008).
La consommation mondiale étant de 60 millions TM/an, la consommation apparente mondiale est de 20 kg/an per capita (LATORTUE, 1997) cité par ANGE (1999).
2.1.6- Production de la canne et sa répartition en Haiti
Selon Agropresse (2008), la canne-à-sucre est cultivée principalement en monoculture dans la Plaine du Nord, la Plaine du Cul de Sac, la Plaine de Léogâne, la Plaine des Cayes et le Plateau Central.
Elle est aussi cultivée en association avec d’autres cultures dans différentes zones du pays et dans des zones de montagnes semi- humides.
Tableau 2. Estimation de la superficie en canne par région en 1997
Estimation de la superficie en canne par région en 1997 | |
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Région | Superficie |
Plaine du Nord | Données non spécifiées |
Plaine du Cul de Sac | Données non spécifiées |
Plaine de Léogâne | Données non spécifiées |
Plaine des Cayes | Données non spécifiées |
Plateau Central | Données non spécifiées |
Source: AGRICORP/IRAM, 1997
La superficie plantée en canne-à- sucre avait baissé de 85 000 hectares à 62 000 hectares, entre 1975 et 1995. De 1995 à 2005 le nombre d’hectares plantés en canne est passé de 62 000 à 44 500.
Tout comme la superficie plantée, le rendement de la canne à l’hectare a aussi diminué pour passer de 50 à 37 tonnes métriques (TM) par hectare. De 1996 à 2005, la production nationale de canne-à-sucre a baissé de 1 750 000 TM à 1 225 000 TM par an.
2.1.7-Importance Industrielle de la canne en Haiti
La canne est utilisée actuellement en Haïti pour la Fabrication du rhum, de la mélasse, de l’alcool commercial et, par des procédés artisanaux, du clairin, du sirop et du rapadou.
Le sucre faisait l’objet d’exportation jusqu’en 1990, et est également consommé dans le pays. Mais depuis 1993, nous ne produisons plus de sucre (ANGE, 2008).
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les caractéristiques botaniques de la canne à sucre?
La canne à sucre (Saccharum officinarum) est une plante vivace qui peut atteindre jusqu’à 5 m de haut avec un diamètre de 2 à 6 cm. Elle a une tige lisse, divisée par des nœuds, et une inflorescence qui prolonge la tige.
Quels sont les principaux composants du jus de canne à sucre?
Le jus de canne à sucre contient environ 75% d’eau, 12-13% de fibres, 12-14% de sucres (saccharose, glucose, fructose) et 2-3% de composés non-sucrés.
Quels types d’ateliers de production de sirop de canne ont été comparés à Gros Morne?
L’étude compare les performances de transformation des ateliers à moulins motorisés et des ateliers à moulins en fer à traction animale.