L’innovation dans l’adaptation cinématographique du Colonel Chabert révèle comment Yves Angelo réinterprète Balzac, défiant les attentes traditionnelles. Cette étude met en lumière les enjeux de la réception littéraire et cinématographique, offrant des perspectives nouvelles sur l’intertextualité et la transformation artistique.
La transaction
Huit jours après, la comtesse Ferraud et son ex-mari sont réuni à l’étude, Derville leur lit les termes du contrat qui exige de la comtesse de verser une somme de rente viagère de vingt-quatre mille franc, la comtesse a fortement refusé, le colonel furieux apparait tout d’un coup devant sa femme en faisant un geste habituel de Napoléon (une main dans son gilet et l’autre étendu vers le parquet) et l’agresse verbalement en lui rappelant du son passé et de ses origines. « Ah ! dit le vieillard d’un ton profondément ironique, voulez-vous des preuves ? Je vous ai prise au Palais- Royal… »31
La comtesse quitte subitement le bureau : « Elle se leva et sortit. Derville s’élança dans l’étude. La comtesse avait trouvé des ailes et s’était comme envolée ».
L’avoué reproche Chabert pour cette attaque non planifiée, et lui conseille de se calmer, car la femme rusée peut lui enfermer avec les fous : « Folie ! vous serez pris et guillotiné comme un misérable. D’ailleurs peut-être manquerez vous votre coup ! ce serait impardonnable, on ne doit jamais manquer sa femme quand on veut la
tuer. Laissez-moi réparer vos sottises, grand enfant ! Allez-vous-en. Prenez garde à
vous, elle serait capable de vous faire tomber dans quelque piège et de vous enfermer à Charenton ».
Film :01 :01 :42-01 :08 :16
La comtesse est dans sa voiture pour aller à l’étude, Derville l’a convié dans son bureau, pendant que le colonel se prépare : il porte des habits propres et met sa perruque.
Dans deux pièce séparées, l’avoué a placé les deux extrémités de l’affaire, ou il lit l’acte assisté par son premier clerc Boucard, la comtesse aimerait faire vite et d’éviter qu’on ébruite l’affaire car cela lui rappelle ses origines.
En arrivant à la somme qu’elle doit verser au colonel, elle refuse carrément, ce qui met Chabert en colère.
La femme rusée n’arrête pas ici, elle l’accuse du mensonge et le menace d’être enfermé avec les fous, puis elle s’enfuit du bureau.
Derville tente de calmer le colonel très énervé et le dissuade de la tuer «nous avons des armes », dit-il.
La séduction
Roman :P89-p96
A peine le colonel sorti de chez maitre Derville, en descendant lentement l’escalier sombre, il tombe sur la comtesse qui va essayer de l’amadouer, la belle rusée a réussi à faire tomber son ex-mari dans ses pièges, en le séduisant, puis elle l’emmène dans sa maison de compagne, pendant trois jours la comtesse par sa constante douceur a réussi d’effacer ses souvenirs traumatisants et guérir ses douleurs. Touché par l’affection de son ancienne épouse, Chabert a accepté de disparaitre juste après avoir signer l’acte qui assure la récupération de son nom et ses fortunes.
Film :
A l’escalier, la comtesse attend Chabert, le pauvre homme est dupe, séduis par la coquette, il monta dans sa voiture et l’accompagne vers Groslay ou est située sa demeure de campagne : loin de l’agitation de Paris.
En profitant des sentiments toujours vifs de son ex-mari envers elle, la comtesse tente de l’influencer, et lui montre à quel point elle aime sa petite famille : « j’aime Ferraud et mes enfants ».
Sur la table du diner, Chabert était déterminé en exigeant les quatre cent mille franc, mais la comtesse a négocié brutalement la somme, on tombe à deux cent mille franc.
La défaite de Chabert
Roman :Les pages :97-98
C’est alors que Chabert entend une conversation de la comtesse avec son secrétaire avec lequel ils ont planifié pour duper le pauvre colonel et elle a décidé de finir par le mettre à Charenton, écœuré de tout, il a tout quitté : « Eh bien, monsieur Delbecq, a-t-il signé ? Demanda la comtesse à son intendant qu’elle vit
seul sur le chemin par-dessus la haie d’un saut-de-loup.
- Non, madame. Je ne sais même pas ce que notre homme est devenu. Le vieux cheval s’est cabré.
- Il faudra donc finir par le mettre à Charenton, dit-elle, puisque nous le tenons.
Le colonel, qui retrouva l’élasticité de la jeunesse pour franchir le saut-de-loup, fut en un clin d’œil devant l’intendant, auquel il appliqua la plus belle paire de soufflets qui jamais ait été reçue sur deux joues de procureur ».32
Film :
Au bureau de la demeure campagnarde, et à l’assistance de l’avoué démissionné nommé Delbecq, se rencontrent le comte Chabert, son ex épouse et le notaire convoqué par la comtesse, ce dernier lit l’acte qui détermine les conventions du contrat, Chabert est prêt à renoncer à tout sauf à son nom et à son honneur.
Un abandon sans retour
Roman :P99
Chabert a abandonné sa cause en gardant la dignité d’un soldat français, il préfère d’aller loin, de dispenser ses droits que d’avoir une dette envers l’hypocrite : « Madame, dit-il après l’avoir regardée fixement pendant un moment et l’avoir forcée à rougir, madame, je ne vous maudis pas, je vous méprise. Maintenant, je remercie le hasard qui nous a désunis. Je ne sens même pas un désir de vengeance, je ne vous aime plus. Je ne veux rien de vous. Vivez tranquille sur la foi de ma parole, elle vaut mieux que les griffonnages de tous les notaires de Paris. Je ne réclamerai jamais le nom que j’ai peut-être illustré. Je ne suis plus qu’un pauvre diable nommé Hyacinthe, qui ne demande que sa place au soleil. Adieu ».33
Après quelques jours, Derville a rencontré son plaideur au palais de justice condamné pour mendicité et vagabondage.
La comtesse n’arrête pas ici, elle envoie des lettres mensongères à Derville pour l’informer qu’elle refuse de le rembourser pour ses frais et le prêt fait au colonel, Derville croit que son plaideur lui a trompé, et il est plongé dans la déception.
Après vingt ans, le destin a rassemblé pour la dernière fois l’avoué Derville et son ancien plaideur Chabert dans l’hospice de vieillesse, il n’a plus toute sa tête et il n’est plus désormais que la matricule 164, chambre 7.
Resté très étonné devant l’ironie de destin Derville : « né à l’hospice des enfants trouvés et termine ses derniers jours dans une hospice de vieillesse. »
Ecœuré des injustices, des malheurs des gens, Derville a également quitté le domaine de justice et part vivre à la compagne avec sa femme.
Film :
Ecœuré de ruses, de mensonges et de cupidité, le colonel tombe dans une maladie incurable, c’est le dégout de l’humanité.
La dernière scène a lieu dans un hospice de vieillesse, le colonel vit volontairement sous le nom de Hyacinthe, matricule 164, chambre 7.
Derville y rend visite à Chabert, c’est un mort parmi les vivants, misérablement trouvé, Derville lui apprend que le comte va épouser la fille d’un pair pour obtenir la pairie et qu’il a jeté sa femme à la rue. Chabert sourit et le générique de fin apparait.
________________________
Questions Fréquemment Posées
Comment la comtesse Ferraud tente-t-elle de manipuler le colonel Chabert ?
La comtesse tente de séduire Chabert et de l’influencer en lui montrant à quel point elle aime sa petite famille, tout en négociant brutalement la somme qu’elle doit lui verser.
Quelle est la réaction de Chabert face aux manigances de la comtesse ?
Chabert, écœuré par la découverte des plans de la comtesse pour le duper et le mettre à Charenton, décide de tout quitter.
Quel rôle joue l’avoué Derville dans l’adaptation cinématographique ?
Derville tente de calmer Chabert après son attaque non planifiée contre la comtesse et le met en garde contre les conséquences de ses actions.