Quelles sont les implications politiques de l’entretien routier à Likasi?

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🏫 Université de Lubumbashi - Ecole Supérieure des Ingénieurs Industriels - Département de Génie civil
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Bachelier - 2021
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Les implications politiques de l’entretien routier sont souvent sous-estimées, pourtant, une étude récente révèle que des dégradations non traitées peuvent compromettre la sécurité publique. Cette recherche met en lumière des solutions techniques cruciales pour améliorer la qualité des infrastructures routières à Likasi.


REALISATION DE L’ENTRETIEN ROUTIER

Les Méthodes de collecte et d’Identification des dégradations

Un bon entretien dépend essentiellement de deux facteurs à savoir40 :

  • La restitution des données relevées sur le terrain ;
  • L’appréciation de la gravité et l’étendue des dégradations.

Et, une mauvaise manière de quantifier les dégradations entraine un mauvais entretien. Plusieurs systèmes de relevés existent et sont le plus souvent effectués. On distingue :

40Service Technique de l’Aviation Civile, Catalogue pour la réalisation des relevés visuels de dégradations sur chaussées souples Tome II, 2007, P.13

Méthode VIZIR

La méthode VIZIR émane de l’expérience des ingénieurs des Laboratoires des Ponts et Chaussées des années quatre-vingt (80) apportant leurs concours aux bureaux d’études français qui travaillaient principalement à l’étranger41. C’est dans ce sens que la méthode a été expérimentée pour la première fois dans les continents Asiatique et Africain. Elle se base sur l’hypothèse suivante:

L’état de surface de la chaussée est un paramètre indispensable pour l’évaluation de la qualité de la chaussée, parfois il représente l’élément principal d’identification voire même le seul.

En effet, d’ après l’expérience de ces ingénieurs, l’état de surface traduit fidèlement la qualité de la route dans 60% des cas, dans d’autres cas il n’est qu’un élément d’un diagnostic plus complexe qui fait intervenir d’autres critères. VIZIR est au bout de la chaîne une méthode scientifique de détermination des besoins d’entretien et de remise en état des chaussées.

VIZIR a pour but de :

  • Quantifier et classifier les dégradations des routes ;
  • Évaluer la qualité des réseaux routiers.

Le principe consiste à attribuer une note de qualité aux dégradations par association d’un indice de dégradation et de la classe de déflexion, à quantifier et à prendre des décisions concernant les dégradations.

Dans cette méthodologie, les diverses dégradations sont relevées et codifiées en fonction de leur gravité et de leur étendue. On distingue en outre deux grandes familles de dégradations.

  • Dégradations de type A : Ce sont celles qui affectent la structure de la chaussée
  • Dégradations de type B : Elles ne concernent normalement que la superficie

Nous présentons ci–après l’essentiel de la méthode VIZIR. Quantifications des dégradations A et B.

On distingue trois niveaux de gravité aux différentes dégradations dans le tableau 2 et le tableau 3 ci-dessous :

41LCPC, La méthode VIZIR Volume III, Paris, 1991, P.59

Tableau 2: Quantification des dégradations de Type A

Tableau 2: Quantification des dégradations de Type A
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Tableau 3 : Quantification des dégradations de Type B

Tableau 3 : Quantification des dégradations de Type B
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Ces niveaux de dégradation sont croisés avec l’étendue de la dégradation dans une matrice permettant de quantifier globalement par une même valeur l’étendue et la gravité de la dégradation. Après avoir quantifié l’Étendue/Gravité de la dégradation, on procède à la quantification du niveau de fissuration et de déformation de la dégradation.

Tableau 4 : Quantification des dégradations en absence de fissures et de déformations

Tableau 4 : Quantification des dégradations en absence de fissures et de déformations
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Tableau 5 : Quantification de l’Indice de Fissuration

Tableau 5 : Quantification de l’Indice de Fissuration
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Tableau 6 : Quantification de l’Indice de Déformation

Tableau 6 : Quantification de l’Indice de Déformation
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Le croisement de ces dernières valeurs constitue la première note de dégradation. Enfin, les réparations sont également évaluées en étendue et en gravité. Le tableau 7 ci – après met en évidence les cas où il y a lieu de les prendre en compte en ajoutant un (1) point aux précédentes valeurs.

Tableau 7 : Amélioration/Correction de la première note de dégradation

Tableau 7 : Amélioration/Correction de la première note de dégradation
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

D’autres types de désordres rencontrés ont fait aussi l’objet de quantification par la méthode VIZIR comme illustré dans le tableau 8.

Tableau 8 : Quantification par VIZIR, d’autres types de dégradations

Tableau 8 : Quantification par VIZIR, d’autres types de dégradations
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Le tableau synoptique 9 de la page suivante résume la démarche VIZIR permettant d’attribuer à des sections déterminées de chaussées un indice de surface noté de 1 à 7.

Tableau 9 : DIAGRAMME MÉTHODOLOGIE

Tableau 9 : DIAGRAMME MÉTHODOLOGIE
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Data 1Description 1
Data 2Description 2

Indice de Fissuration

(If)

Indice de Dégradation

(Id)

1

Indice de dégradation de surface
Note (1 – 7)Note Finale
Data 1Description 1
Data 2Description 2

: Le calcul effectué pour la fissuration longitudinale et le faïençage. L’Indice retenu est le plus grand des deux calculés.

1

Méthode VIZIROAD

De prime abord VIZIROAD est un système facilitant la collecte des données en automatisant l’inspection visuelle des chaussées. De ce point de vue, elle se substitue à la méthode manuelle souvent entachée d’erreurs et fournit également des schémas itinéraires permettant d’estimer l’indice de viabilité IQS (indice de qualité structurelle) de la chaussée et tout ce qui a trait au drainage qui sont des paramètres fondamentaux servant à qualifier les stratégies d’entretien optimales à prévoir.

Mais elle permet également d’évaluer le niveau de service de la chaussée en déterminant la vitesse et le temps de parcours qui sont des paramètres essentiels d’évaluation de la viabilité de la chaussée. Et tout ceci, pour donner un caractère d’universalité au système VIZIROAD non à adopter mais à adapter en fonction de l’expérience de l’utilisateur42.

La Méthode VIZIRET

Système mis au point dans le cadre des recherches menées au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC), VIZIRET, est un système de gestion de l’entretien d’un réseau de routes non revêtues. C’est une des méthodes employée pour qualifier et quantifier les dégradations. Les dégradations prises en compte par la méthode VIZIRET sont : les déformations, la tôle ondulée (groupe des déformations). Les nids de poules, les ravines (groupe des arrachements). Chaque dégradation est définie par son nom et son niveau de gravité, ce dernier étant lié à l’importance des travaux qu’il engendre43.

Source et Source PLUS

SOURCE (Standard Overall Ultralite Road Care Estimate ou suivi normalisé, global et léger de la qualité de la gestion de la route) est une méthode normalisée de suivi de performances des réseaux routiers, qui procure, à moindres coûts et sans recours à aucun appareillage, une image sommaire mais fidèle des réseaux routiers structurants, à l’échelle nationale (moyennant des mesures combinées vitesses-trafics par une méthode de véhicule flottant)44.

L’AUSCULTATION

En entretien routier, on dispose de deux types de modes d’auscultation des chaussées à savoir :

  • Le mode visuel ou examen visuel

42 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.151

43 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.153

44 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.155

  • L’utilisation des matériels d’auscultation

Mode visuel

Comme on l’entend, l’auscultation des chaussées se fait par la vue ou observation sans utiliser d’appareils45. En général dans ce mode, on ressort les données suivantes :

  • Localisation du tronçon : points kilométriques, limites des communes, points d’intersection avec d’autres voies de communication et avec d’autres cours d’eau.
  • Profil longitudinal : pente longitudinale, niveau de la chaussée par rapport au terrain (remblais, déblais), environnement (zones urbaines, rurales, plan d’eau, bois)
  • Profil transversal : nombre et largeurs des voies de circulation, nature et élévation des bordures, nature et largeur de l’accotement, type de drainage superficiel.
  • État de surface : Situation et ampleur des dégradations : fissures (longitudinales, transversales), des faïences, ornières et autres
  • Situation et surface des zones réparées

Les Matériels d’auscultation

En entretien routier, nous disposons d’un certain nombre d’équipements lui permettant de mesurer certaines caractéristiques physiques d’une chaussée46.

Le déflectographe

C’est l’instrument de base pour caractériser la portance d’une route. Le principe de l’essai consiste à mesurer l’affaissement ou déflexion de la chaussée sous passage d’un essieu standard de 13 tonnes.

L’Analyseur de profil en long (A.P.L.)

Il permet de mesurer l’uni ou le confort de la chaussée. Le principe consiste en la mesure des débattements angulaires d’un bras porte – roue par rapport à un module inertiel.

Le GERPHO

Il sert à relever les dégradations visibles à la surface de la chaussée sous forme des photos. C’est un appareil intéressant pour les sections de route très dégradées avec un trafic élevé.

Le Rugolaser

C’est un appareil qui permet de mesurer la Hauteur au Sable. Le principe consiste à mesurer en continu et à vitesse élevée la hauteur moyenne des aspérités du revêtement.

45 Pierre HORNYCH et Labrousse FRANCOIS, L’auscultation des chaussées souples, Presses ENPC, 2017, P.29

46 Pierre HORNYCH et Labrousse FRANCOIS, op.cit., P.38

Le Carottage

La carotteuse est un appareil qui s’utilise en entretien routier mais n’est pas considérée comme un matériel d’auscultation. La carotteuse permet de vérifier l’épaisseur des couches et leur collage entre elles ; de réaliser des prélèvements pour des analyses ; de faire des prélèvements sur des fissures et de voir ce qui se passe en dessous. Bref elle permet d’analyser le comportement structurel d’une chaussée.

CONCLUSION PARTIELLE

Prévenir les dégradations des chaussées nécessite l’application des techniques pouvant éviter l’infiltration et le séjour de l’eau dans la chaussée, donc assurer un bon drainage et d’assainissement. Pour éviter les retentions d’eaux, les couches de fondation doivent être toujours réalisées de façon qu’elles soient plus perméables que les couches qu’elles supportent.

Les actions d’entretiens préventives aident à ralentir le rythme de détérioration de la chaussée et conserver une qualité de roulement. Cependant, lorsqu’une chaussée est déjà dégradée il est logique de procéder par une méthode d’auscultation avant de pouvoir proposer un type d’entretien. Dans le présent travail, nous avons opté pour la méthode VIZIR pour des raisons qui sont bien expliquées dans le chapitre suivant.

Cette auscultation découle du relevé visuel des dégradations constitue la base des données, il est nécessaire de développer l’exploitation de ces données dans le prochain chapitre en vue d’élaborer une stratégie d’entretien convenable.

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40 Service Technique de l’Aviation Civile, Catalogue pour la réalisation des relevés visuels de dégradations sur chaussées souples Tome II, 2007, P.13

41 LCPC, La méthode VIZIR Volume III, Paris, 1991, P.59

42 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.151

43 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.153

44 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.155

45 Pierre HORNYCH et Labrousse FRANCOIS, L’auscultation des chaussées souples, Presses ENPC, 2017, P.29

46 Pierre HORNYCH et Labrousse FRANCOIS, op.cit., P.38


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les méthodes utilisées pour identifier les dégradations des chaussées?

Plusieurs systèmes de relevés existent, dont la méthode VIZIR qui quantifie et classe les dégradations des routes.

Comment la méthode VIZIR évalue-t-elle la qualité des chaussées?

La méthode VIZIR attribue une note de qualité aux dégradations par association d’un indice de dégradation et de la classe de déflexion.

Quels types de dégradations sont identifiés dans l’étude?

On distingue deux grandes familles de dégradations : les dégradations de type A, qui affectent la structure de la chaussée, et les dégradations de type B, qui concernent normalement uniquement la superficie.

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