Comment les discours d’Aristide influencent-ils la démocratie haïtienne ?

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🏫 Université de Yaoundé I - Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines - Département des Sciences du Langage
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2022
🎓 Auteur·trice·s
Daniel LAMOUR
Daniel LAMOUR

L’impact des discours d’Aristide révèle des stratégies discursives inattendues qui ont façonné le paysage politique haïtien. En analysant cinq discours clés, cette étude met en lumière les relations complexes entre langage et contexte socio-historique, offrant des perspectives essentielles sur la crise politique contemporaine en Haïti.


Section 2 :

Autours des éléctions : 1990 et 2000

Le personnage Jean-Bertrand Aristide

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Jean-Berthrand Aristide né le 15 juillet 1953 à Arniquet (Port-Salut), ville côtière du sud d’Haïti, est un prêtre défroqué et homme d’État haïtien.

Il a été à plusieurs reprises président de la République d’Haïti : en 1991, de 1993 à 1994, puis de 1994 à 1996, et finalement de 2001 à 2004 avant son départ en exil le 29 février 2004 à la suite d’un coup d’État.

Jean-Bertrand Aristide reçoit son éducation primaire chez les salésiens à Port-au-Prince, puis son éducation secondaire au collège Notre-Dame de Cap-Haïtien avant d’entrer en 1974 au noviciat salésien de La Vega en République dominicaine.

Il est de retour à Port-au-Prince l’année suivante, où il suit une classe de philosophie au grand séminaire Notre-Dame. En 1979, il obtient une licence de psychologie à L’Université d’État d’Haïti (UEH). Il est ordonné prêtre le 3 juillet 1982.

Inscrivant sa démarche dans la théologie de la libération qui met l’accent sur la justice sociale, 1990 il devient l’un des représentants les plus visibles du mouvement de communautés ecclésiales de base appelé « Ti Kominote Legliz » (TKL).

Incontestablement Aristide reste l’homme politique le plus influent et le plus populaire dans l’histoire d’Haïti post-Duvaliériste, c’est aussi le seul leader politique élu président d’Haïti sans contestation populaire a un score de 68 % des voix exprimées.

De plus, son élection est juste qu’a date (2022) la seule élection d’Haïti ou le taux de participation de la population est aussi élevé. Nous sommes d’accord qu’Aristide est un personnage historique remarquable dans l’histoire récente d’Haïti, c’est aussi un homme d’une grande malice et d’une éloquence populiste démesurée.

Autours des élections du 16 décembre 1990

Le pays connait un cycle d’évènements violents avant d’arriver aux élections qui devaient mettre fin à̀ la transition post-duvaliériste marquée essentiellement par la suprématie de l’armée d’Haïti.

Le 11 septembre 1988, au moment où̀ le père Aristide célèbre une messe à̀ l’église de Saint-Jean Bosco avec un ton enflammé et teinté d’une couleur révolutionnaire, des hommes armés, communément appelés en Haïti, des brassards rouges, investissent l’enceinte de l’église, tuent et blessent plusieurs dizaines parmi les fidèles.

Quelques jours plus tard, dans la nuit du 17 au 18 septembre, la nouvelle d’un coup d’État circule et le Général Prosper Avril, supporté par un mouvement de petits soldats de la base de l’armée, prend le pouvoir et met à la retraite le général Henri Namphy (Moïse et Ollivier, 1992, p. 124).

Le 14 octobre 1988, le général président Prosper Avril, pour se protéger d’une conspiration au sein des soldats qui ont réalisé́ le coup du 17 septembre, procède à l’arrestation du sergent Patrick Beauchard et d’autres personnalités de la classe politique.

Le 10 octobre 1988, la hiérarchie de l’église catholique est la cible de protestations de la part des petits comités ecclésiaux de base, des jeunes des quartiers populaires et des militants révolutionnaires quand le père Aristide annonce sur les ondes de Radio Soleil qu’il reçoit de Rome, un ordre de transfert pour le Canada (Ibid., 1992, p. 127-129).

De retour de Taiwan le 15 janvier 1990, le Général Prospère Avril retrouve un pays agité et le secteur démocratique réclame sans conditions sa démission.

Le Général démissionne après la mort de Roseline Vaval, une fillette à Petit-Goâve tuée par les militaires, ce qui augmente la colère des citoyens (Magloire, 1999, p. 307).

Le 13 mars 1990, Mme Ertha Pascal Trouillot, présidente de la Cour de cassation, accède au pouvoir selon les formules de la constitution de 1987 en ce qui a trait à̀ la vacance présidentielle. La nouvelle administration a pour tâche de créer les conditions politiques favorables à l’organisation d’élections libres.

À peine quelques mois de son investiture, la nouvelle présidente fait face à̀ la contestation sociale quand le conseil d’État l’accuse de malversation et de corruption (Ibid, 1999, p. 308).

Enfin, des élections générales sont fixées pour le 16 décembre 1990. Le 19 octobre, Jean Bertrand Aristide fait son entrée en scène en se déclarant candidat à la présidence sous la bannière du FNCD (Front national pour le changement et la démocratie).

Jean-Bertrand Aristide représente l’aile dure de l’anti-duvaliériste et de l’anti-impérialiste ; il est l’idole des jeunes militants des organisations de base Le 16 décembre 1990, le peuple vote massivement pour le candidat du FNCD.

Et dès le 1 tour du scrutin, il l’emporte haut la main sur les dix autres candidats à la présidence par 67.5% des voix exprimées contre 14 % à son plus proche concurrent, Marc Bazin103.

Ce triomphe sera interprété́ comme une sorte de concrétisation de la légitimité́ historique du courant populaire (Moïse et Ollivier, 1992, p. 146). Aristide prend investiture le 7 février 1991.

L’euphorie de l’élu fut de courte durée : son renversement par les militaires le 30 septembre 1991 accéléra la dynamique de l’effondrement de l’État haïtien.

La résistance des secteurs populaires et démocratiques, sur le plan interne, et la condamnation unanime de la communauté internationale donnèrent lieu à une crise aux multiples rebondissements, qui déboucha, le 19 septembre 1994, sur une intervention militaire américaine, sollicitée par le président en exil et cautionnée par le Conseil de sécurité de l’ONU en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Tableau I – Résultats de l’élection présidentielle 16 décembre 1990
CandidatPourcentage des voix
Jean-Bertrand Aristide (FNCD)67.5%
Marc Bazin14%
Autres candidats18.5%

Source: Université de Georgetown et Organisation des États Américains. http://pdba.georgetown.edu/Elecdata/Haiti/90pres.html

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103 Université de Georgetown et Organisation des États Américains http://pdba.georgetown.edu/Elecdata/Haiti/90pres.html


Questions Fréquemment Posées

Qui est Jean-Bertrand Aristide et quel est son rôle en Haïti ?

Jean-Bertrand Aristide est un prêtre défroqué et homme d’État haïtien, qui a été président de la République d’Haïti à plusieurs reprises entre 1991 et 2004.

Comment les discours d’Aristide ont-ils influencé la démocratie en Haïti ?

L’analyse sémantique des discours d’Aristide met en lumière sa stratégie discursive et son impact sur le contexte socio-politique haïtien post-1986, contribuant à la compréhension de la crise politique contemporaine.

Quelles sont les élections marquantes auxquelles Aristide a participé ?

Les élections marquantes auxquelles Aristide a participé incluent celles du 16 décembre 1990, où il a été élu avec 68 % des voix exprimées, et celles de 2000.

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