L’impact de la qualité du combustible sur les moteurs W20V32 de la centrale électrique de Farcha révèle des performances surprenantes, avec des implications significatives pour l’efficacité énergétique. Cette étude met en lumière des méthodes économiquement viables qui préservent à la fois l’environnement et optimisent le fonctionnement des moteurs.
CHAPITRE I : GENERALITES
La Société Nationale d’Electricité (SNE) est une société tchadienne qui a pour capital
1 000 000 000 FCFA. Chargée de la production et de la distribution de l’électricité, cette société compte à ce jour plusieurs centrales implantées dans les différentes villes du Tchad parmi lesquelles la centrale de Farcha située à N’Djaména où s’est déroulé cette étude. Dans ce chapitre, nous allons présenter l’entreprise d’accueil, la zone d’étude, enfin une revue de la littérature sur le moteur Diesel et le combustible (gasoil).
PRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE D’ACCUEIL
Historique de la société
Avant de décrocher son sigle SNE, la société a connu plusieurs mutations. Elle a pris sa source dans la société d’énergie du Congo qui est devenue Société Equatoriale d’Energie Electrique (SEEE) en 1957. A la dislocation de la SEEE en 1968, la Société Tchadienne d’Eau et d’Electricité (STEE) a vu le jour et cette dernière était une société d’économie mixte dont le capital était détenu à 60% par l’État tchadien et 40% par la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE), ancêtre de l’actuelle Agence Française
de Développement (AFD). La STEE avait pour objectif la production, le transport et la distribution de l’électricité et de l’eau à N’Djaména, activité qu’elle exerçait dans le cadre d’un contrat de concession passé avec l’État tchadien. Face aux difficultés éprouvées par les structures de l’Etat pour la gestion de l’électricité et de l’eau dans les autres villes du Tchad, la gestion a été étendue à Abéché, Moundou, Sarh, Mao, Moussoro, Bongor, Kélo, Doba et Fianga.
Il fut décidé en 1979 la création de la Société Tchadienne d’Energie Electrique (STEE). En novembre 1983, elle redevient la Société Tchadienne d’Eau et d’Electricité avec un capital détenu à 81,28% par l’État et 18,78% par la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE) (Nguézoumka, 2010).
Des difficultés techniques et financières rencontrées lors de la guerre civile de 1979 étaient à l’origine des multiples tentatives de redressement. Ces tentatives ne permirent malheureusement pas à ladite société de retrouver son équilibre financier et c’est ainsi que l’État a décidé de se désengager du secteur. Des consultations internationales furent lancées dès 1996 et celles-ci ont abouti en 2000 au choix d’un opérateur privé avec la signature d’une nouvelle convention de concession qui était de courte durée.
Entre-temps la CCCE avait cédé la totalité de ses parts à l’État tchadien qui devient ainsi l’actionnaire unique et propriétaire de la STEE. Avec l’appui financier de la Banque Islamique de Développement (BID), un processus de redressement est mis en place. D’importants investissements ont été faits et des subventions
d’exploitation ont été accordées pour assurer un bon service public et une gestion saine. Ce processus de redressement a abouti à la création de deux sociétés autonomes à la place de la STEE en mai 2010 : la Société Tchadienne d’Eau (STE) et la Société Nationale d’Electricité (SNE) qui compte quatre (4) centrales à savoir : Farcha, Djambalbar, AGGREKO et V-Power qui sont connectées en parallèle sur un même réseau de distribution électrique comme indiqué à l’Annexe 2 (Nguézoumka, 2010).
Compte tenu des objectifs découlant de notre thématique, nous allons nous intéresser particulièrement à la Centrale de Farcha.
Organisation de la centrale de Farcha
La centrale de Farcha est sous la tutelle de la direction de production, coordonnée par le Chef de la centrale. Elle est constituée de différents services : service d’exploitation, service de maintenance mécanique, service de maintenance électrique et la section d’hygiène sécurité et environnement (Annexe 1).
PRESENTATION DE LA CENTRALE
La centrale de Farcha est une centrale thermique qui utilise le fuel léger comme combustible. Elle est divisée en deux (2) dans un même site selon le tableau 1 ci-dessous. Ces deux centrales sont connectées en parallèle entre elles et entre celles de Djambalbar, V-POWER et AGGREKO. La répartition des puissances de la centrale de Farcha est résumée dans le tableau 1 en fonction de différentes caractéristiques.
Tableau 1: Répartition des puissances dans les deux centrales de Farcha (Source : Direction
de production de la centrale de Farcha)
Désignation | Nombre des moteurs | Type de moteurs | Types d’alternateurs | Puissance installée | Puissance disponible | Années d’installation |
Farcha I | 3 | W18V32 | ABK DIG 171 N/8 | 21 MW | 7MW | 2006 |
Farcha II | 7 | W20V32 | AMG 1120MR08 DES | 60 MW | 60MW | 2012 |
Total | 10 | 81 MW | 67 MW |
Cette partie nous a permis de présenter l’historique de la création de la SNE et ses différentes mutations. La prochaine partie traitera la zone d’étude.
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Notre zone d’étude qui est Farcha/N’Djaména (figure 1) est située au Centre-Ouest du pays, au confluent du fleuve Chari et de la rivière Logone, sur la rive droite du Chari. Deux ponts
relient N’Djaména à la rive gauche du Chari : un à voie unique (le pont de Chagoua), et l’autre à double voie (le pont de Taiwan). La ville camerounaise Kousséri est située à environ dix kilomètres de N’Djaména, sur la rive gauche de la rivière Logone, qui marque la frontière et qui est accessible par le pont de N’gueli (Alain, 2006).
N’Djaména se situe à une centaine de kilomètres, à vol d’oiseau, au sud du lac Tchad. Bien qu’excentré, il est le principal nœud de communication du Tchad, situé à 450 km de la seconde ville du pays Moundou, et à 750 km d’Abéché, la plus grande ville de l’Est du Tchad (Alain, 2006).
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Figure 1 : Carte de localisation de la ville de N’Djaména
La ville de N’Djaména compte actuellement dix arrondissements comprenant 64 quartiers, avec une population totale estimée à 993 492 habitants soit près de 8,9% de la
population totale du pays (RGPH2, 2009). On y distingue le centre-ville, composé des anciens quartiers, et la zone périphérique avec de nouveaux quartiers.
Le centre-ville :
Le centre-ville comprend les quartiers qui se situent dans les 2e, 3e, 4e, 5e et 6e arrondissements, ainsi qu’une partie du 1er arrondissement. Ces quartiers englobent la zone résidentielle, la plupart des bâtiments administratifs, le centre d’affaires, ainsi que les installations industrielles. Certains de ces quartiers (Béguinage, Klemat, Djambal-Barh, une partie de Farcha…) regroupent les habitations de bon standing de la ville, notamment de somptueuses villas abritant les expatriés, ainsi que les grands hôtels et installations industrielles. À côté de ces villas, on retrouve des habitations de niveau moyen, mais aussi des constructions en banco dans certains quartiers comme Gardolé, Ambassatna, Sabangali, Moursal, Ridina, Kabalaï, Ardep djoumal, etc. (Arditi, 1994).
La zone périphérique :
Les quartiers périphériques se situent dans les 7e, 8e, 9e, 10e arrondissements et dans une partie du 1er arrondissement. Il s’agit en général de nouveaux quartiers qui se sont développés anarchiquement, sans plan de lotissement préalable. C’est à partir des années 1990 que l’État y a entrepris les travaux de viabilisation ayant entraîné la destruction massive des maisons construites çà et là. En effet, on constate que quelques bâtiments solides et villas apparaissent petit à petit dans cette zone, notamment dans les quartiers N’Djari, Amtoukouin, Diguel, Gassi, etc.
Contrairement au centre-ville, le réseau d’eau potable et d’électricité est très faible dans la zone périphérique. Il est même inexistant dans certains quartiers, ce qui amène une vaste majorité de la population à utiliser les groupes électrogènes ou des équipements solaires. Dans la majorité des cas, les rues, si elles existent, ne sont pas revêtues. Il n’y a aucun système de canalisation, ce qui entraîne des inondations à chaque période hivernale (FAO, 2012).
Relief et hydrographie :
Le relief de la zone d’étude est dans son ensemble légèrement plat. Il s’agit d’un ensemble de plaines inondables et exondées issues du quaternaire récent, s’étendant de part et d’autre du fleuve Chari. On y trouve des bas-fonds ou de faibles dépressions accumulant les eaux de pluie pendant la période d’hivernage et le début de la saison sèche.
Le réseau hydrographique est constitué principalement de deux fleuves : le Logone et le Chari avec leurs bras, dont Ngourkoula dans le canton Mandiago et la Linia à l’Est de N’Djaména. La commune de N’Djaména est traversée par deux marigots importants :
- le marigot d’Am-Riguebé, de 2 km de long, constitue un bassin de rétention qui collecte les eaux de pluie des quartiers Am-Riguébé, Repos, Sénégalais et Diguel;
- le marigot des jardiniers, long de 2,5 km, dispose d’un accès direct au Chari grâce à un exutoire artificiel (fossé en terre) ouvert pour drainer les eaux de pluie des quartiers environnants vers le fleuve (FAO, 2012).
Le climat :
La zone d’étude bénéficie d’un climat tropical sec qui a évolué du type soudano-sahélien entre 1951 et 1967 vers le type sahélien. Elle connaît deux saisons, dont une longue saison sèche (7-8 mois, de novembre à mai) et une courte saison humide (3-5 mois, de mai à octobre).
Au cours de l’année, les vents sont issus du déplacement de la zone de convergence intertropicale, qui sépare les masses d’air maritime humide (la mousson) des masses d’air continental sec (l’harmattan). La mousson, propulsée vers le nord par l’alizé austral, atteint la latitude de N’Djaména au mois de mai. Pendant toute la période sèche où dominent les hautes pressions continentales (novembre-avril), l’harmattan qui vient du nord, souffle avec violence, soulevant des nuages de poussière.
Pendant cette période, l’hygrométrie est très basse et l’évaporation très intense. Les précipitations pluviométriques oscillent entre 400 et 700 mm/an sous forme d’averses plus ou moins violentes. Ces dernières années, elles se concentrent sur trois mois (juillet-septembre). Il n’est pas exceptionnel qu’un dixième des précipitations annuelles tombe en un seul jour, inondant la quasi-totalité du périmètre urbain pendant plusieurs jours.
Les températures observées à N’Djaména sont comprises entre 20°C et 45°C en saison sèche et entre 18°C et 30°C en saison des pluies (FAO, 2012).
L’énergie domestique :
Les ménages de la ville de N’Djaména utilisent quatre types de combustibles qui sont : le charbon, le bois de chauffe, le gaz (butane) et le pétrole. Cependant, la disponibilité et l’utilisation varient d’un combustible à un autre depuis une décennie comme indique le tableau 2 ci-après.
Tableau 2: Taux d’utilisation des principaux combustibles par les ménages à N’Djaména (Source : projet FUPU et projet SISA/SAP, 2010)
Combustibles | Proportion des ménages | |
Avant 2008 | 2010 | |
Charbon | 80 % | 13 % |
Bois | 57 % | 79 % |
Gaz | 12 % | 19 % |
Pétrole | 19 % | 25 % |
Questions Fréquemment Posées
Quel est l’impact de la qualité du combustible sur les moteurs W20V32?
L’analyse présente l’impact de la qualité du combustible sur les moteurs W20V32 de la centrale électrique de Farcha, soulignant l’importance de cette qualité pour le bon fonctionnement des moteurs.
Comment la qualité du combustible affecte-t-elle les performances des moteurs G1 et G7?
Les moteurs G1 et G7 ont des performances différentes, avec des consommations spécifiques notables, ce qui montre que la qualité du combustible influence leur fonctionnement.
Pourquoi est-il important de préserver l’environnement lors de l’utilisation de combustibles?
Les méthodes de séparation et d’injection du LFO sont économiquement rentables et permettent de préserver l’environnement, ce qui souligne l’importance de la qualité du combustible.