La gestion des périmètres irrigués en Haïti révèle des lacunes surprenantes dans l’efficacité des systèmes d’irrigation, mettant en lumière des défis techniques et organisationnels hérités de l’époque coloniale. Cette étude propose des solutions innovantes pour transformer la gestion de l’eau et renforcer l’agriculture locale.
Problématique
L’aspect social se trouve à l’avant-garde de la politique de l’irrigation en Haïti ces jours-ci. Des études approfondies se révèlent très importantes pour pallier aux différents problèmes que confrontent les périmètres irrigués qui sont liés à leur gestion.
Problématique générale
Haïti est un pays où sa principale activité économique est représentée par l’agriculture. En effet, l’agriculture haïtienne représente plus de 27% du PIB national, elle occupe plus de 50% de la main d’œuvre rurale et près de 80% des ruraux vivent totalement ou partiellement des activités agricoles (MEF, 2002 cité par Hérard, 2005). Pour une production agricole satisfaisante, l’eau se révèle être une ressource indispensable. Lorsque la pluie ne l’apporte pas en quantité suffisante et au moment opportun, on doit pouvoir combler ce vide à l’aide de l’irrigation (Pizarro, 1987).
Parler de l’irrigation, on voit tout de suite les périmètres irrigués. Ces derniers, pris en tant que système, font voir le réseau en général, l’organisation sociale, le bassin versant et le système de production (Hérard, 2011).
Couramment en Haïti, les réseaux secondaires et tertiaires des périmètres irrigués sont laissés sous la responsabilité des usagers qui ne possèdent souvent ni la connaissance, ni la technique, ni les moyens pour les entretenir. Cela entraine sans nul doute des conséquences qui risquent, dans la plupart des cas, de compromettre la production agricole. Comme conséquence principale, cette eau arrive difficilement sur la plupart des systèmes d’irrigation du pays.
Les agriculteurs connaissent dès lors de graves problèmes lors des campagnes agricoles. Pour faire face aux différents problèmes majeurs et apporter des solutions appropriées, une bonne gestion de cette eau s’impose. En outre, pour que cette gestion soit réellement efficace, il faut que tous les aspects (technique, administratif, financier, économique et social) soient pris en compte (Amilcar, 1998).
D’un autre coté, il y a la population qui ne cesse d’augmenter de jour en jour, situation très préoccupante à travers le monde. Elle se fait sentir de plus en plus forte sur les périmètres, rendant ainsi l’accès à l’eau beaucoup plus difficile. Dans de nombreux cas, la mauvaise gestion de cette ressource est génératrice de conflits entre les différents usagers du réseau. Cette mauvaise gestion est également la cause de graves problèmes économiques à travers une distribution inadéquate de l’eau dans le temps et dans l’espace. Cela peut être expliqué par de graves pertes de récoltes entraînant du même coup la perte de grandes sommes d’argent par les usagers du système (Montès, 2001).
Pour faire face à ce problème majeur, l’État haïtien a élaboré une nouvelle politique d’irrigation à travers le MARNDR (MARNDR, 2000), une politique où l’État décide de garder la propriété des infrastructures et transférer la gestion de l’eau aux détenteurs naturels du droit d’usure.
Cette nouvelle politique renforce les relations État/Associations paysannes et s’accompagne des mesures telles que la formation des bénéficiaires, la réhabilitation des systèmes irrigués et autres. Ce transfert de gestion devra conduire à une réduction des dépenses publiques et une meilleure efficience de fonctionnement des systèmes d’irrigation.
Problématique spécifique
Le périmètre irrigué de Maury, construit depuis le temps de la colonie a connu plusieurs interventions sur son réseau et au niveau organisationnel. En dépit de tout, plusieurs problèmes y sont rencontrés qui pourraient être abordés à plusieurs niveaux : infrastructure, gestion, agricole, etc. Dans le cadre de cette étude, les problèmes au niveau de la gestion du périmètre ont été développés puis discutés.
Il est difficile de placer le périmètre irrigué de Maury comme une référence en matière d’autogestion. Les interventions au niveau du réseau sont partielles et laissent les canaux secondaires et tertiaires en grande partie en terre battue, ce qui entraine des pertes d’eau énormes lors des distributions et une distribution non équitable.
Le taux de recouvrement des redevances, quand elles sont collectées, est très faible. Il y a absence d’accompagnement technique et une faible implication des autorités étatiques dans la gestion. Le système est géré par une association ne possédant pas les moyens technique, organisationnel, administratif, financier et économique de gestion pour qu’ils puissent donner de bons résultats à savoir, établir un horaire d’irrigation fonctionnel tout au long de l’année, distribuer l’eau de manière équitable et au bon moment sans génération de conflits, planifier et réaliser l’entretien
du réseau de façon plus fréquente, mettre en place de bonnes stratégies pour collecter les redevances, etc. ; d’où assurer la pérennité du système.
Vu l’importance du bon fonctionnement d’un périmètre irrigué pour les usagers et les conséquences néfastes que peut engendrer la mauvaise gestion de l’eau, il est important de déterminer les principales causes qui sont à l’origine du mauvais fonctionnement du périmètre. Pour identifier les points de dysfonctionnement du système, bien comprendre les causes de ces problèmes et faire des recommandations appropriées, on se propose à travers ce travail d’analyser l’autogestion du système en profondeur.
Objectifs
Pour réaliser cette étude, des objectifs ont été fixés au préalable.
Objectif général
L’objectif général de cette étude est de contribuer à une meilleure utilisation de l’eau sur le périmètre irrigué de Maury par une analyse de la structure de gestion du système.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques suivants sont poursuivis :
- Analyser la gestion du périmètre suivant les pôles associatif, technique, financier, économique et administratif ;
- Identifier les points de dysfonctionnement du système ;
- Faire des recommandations pour une meilleure gestion du périmètre.
L’hypothèse du travail
L’hypothèse du travail stipule que les accompagnements fournis à AIM ne l’ont pas conféré la capacité technique adéquate pour gérer durablement le système.
Intérêt de l’étude
Cette étude va permettre de présenter à la fois les aspects positifs et négatifs de l’autogestion du périmètre et de faire des recommandations y relatives pour sa meilleure gestion. Elle pourra aussi aider à l’avenir dans les éventuelles interventions sur le système.
Limites de l’étude
La gestion est un domaine très complexe incluant de nombreux paramètres à prendre en considération. Seuls les paramètres relevant de la compétence d’un futur Ingénieur-Agronome du Génie Rural vont être pris en compte. De plus, faute de moyens technique et financier, certains aspects concernant les problèmes liés à la conception même du système n’ont pas pu être approfondis.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux problèmes de gestion des périmètres irrigués en Haïti ?
Les principaux problèmes de gestion des périmètres irrigués en Haïti incluent la mauvaise gestion de l’eau, l’absence de connaissances techniques chez les usagers, et des conflits entre usagers dus à une distribution inadéquate de l’eau.
Comment l’État haïtien aborde-t-il la gestion de l’irrigation ?
L’État haïtien a élaboré une nouvelle politique d’irrigation qui conserve la propriété des infrastructures tout en transférant la gestion de l’eau aux détenteurs naturels du droit d’usure, renforçant ainsi les relations entre l’État et les associations paysannes.
Pourquoi est-il essentiel d’améliorer la gestion des périmètres irrigués en Haïti ?
Il est essentiel d’améliorer la gestion des périmètres irrigués en Haïti pour garantir une production agricole satisfaisante, éviter les pertes de récoltes et réduire les conflits entre usagers liés à l’accès à l’eau.