Analyse approfondie : Étude de cas sur la crise écologique en 2023

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🏫 Université Catholique du Congo - Faculté de Théologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licencié (Master/LMD) - 2018-2019
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L’étude de cas sur la crise écologique révèle que l’anthropocentrisme du christianisme occidental pourrait être à l’origine de notre rupture avec la nature. En s’inspirant de Saint François d’Assise, cette recherche propose des approches novatrices pour rétablir l’harmonie entre l’homme, la nature et le Créateur.


La crise écologique et ses manifestations.

Dans son encyclique sur la sauvegarde de la maison commune, le Pape François situe ce qui se passe dans le monde dans le contexte du changement accéléré de l’humanité et de la planète qui a acquis de nos jours une rapidité impressionnante tout en évacuant l’intérêt du bien commun »75. La visée principale de son investigation sur l’état de la maison commune n’est pas de recueillir des informations ou de satisfaire notre curiosité mais « de prendre une douloureuse conscience, d’oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde et ainsi de reconnaître la contribution que chacun peut apporter »76.

Dans le cadre de notre recherche, comme nous l’avons indiqué plus haut, l’exposé sur la situation actuelle du cosmos77 nous servira d’assise pour une théologie de la création à l’heure de la crise écologique. Pour examiner la situation actuelle de la maison commune, les facteurs suivants attireront davantage notre attention : le changement climatique, la pollution de l’air et de l’eau, les ordures et les déchets, la perte de la biodiversité, l’amincissement de la couche d’ozone, la charge d’azote, le déboisement et dégradation des forêts, les incendies et la combustion de la biomasse, et la désertification. C’est à travers ces aspects que se manifeste la crise écologique actuelle.

Un écosystème est un ensemble dynamique d’organismes vivants (plantes, animaux et micro-organismes) qui interagissent entre eux et avec le milieu (sol, climat, eau, lumière) dans lequel ils vivent. Les dimensions des écosystèmes peuvent varier considérablement; ils peuvent être très petits, comme une mare ou un arbre mort, ou être gigantesques, comme la Terre.

Les grands écosystèmes sont généralement décrits comme : des écosystèmes aquatiques – en eau salée ou en eau douce; des écosystèmes terrestres – les forêts, les prairies, les déserts, etc. Les écosystèmes forestiers se caractérisent par la prédominance des arbres, de même que par la faune, la flore et les cycles écologiques (énergie, eau, carbone et éléments nutritifs) qui leur sont étroitement associés.

Consulté sur http://www.planete-sciences.org le 11 janvier 2019.

75 Laudato Si, n°1.

76 Ibidem, n°19.

77 Le terme cosmos (issu du grec ancien κόσμος, kósmos, « bon ordre, ordre de l’univers »). Chez les philosophes antiques, le terme κόσμος évoque un monde clos qui a un ordre (par opposition au chaos). Consulté sur https://fr.wikipedia.org, le 11 janvier 2019.

Le changement climatique.

Le concept de ‘changement climatique’ a fait son apparition dans le vocabulaire scientifique au cours des années 1980, et il a aussitôt suscité une inquiétude que traduit l’expression devenue courante de ‘dérèglement climatique’78. Le changement climatique actuel est peut-être le plus grave problème mondial qui s’accompagne des graves conséquences environnementales, sociales et économiques. Selon le Pape François, « le changement climatique est le principal défi actuel de l’humanité »79. Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui se trouve en face d’un « réchauffement climatique »80 très préoccupant.

Pour évaluer la réalité du changement climatique, une organisation mondiale, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), a été mise en place en 1988 sous les auspices de deux institutions onusiennes, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) et l’OMM (Organisation météorologique mondiale). A travers ses rapports bien documentés, cette organisation internationale a réussi à faire taire les incertitudes.

« La grande majorité des scientifiques du monde entier s’accorde aujourd’hui sur plusieurs constats : le climat de la terre change, et va vers un réchauffement global de grande ampleur ; ce changement est dû, en grande partie, aux activités humaines »81. Précisément, « la grande partie du réchauffement global est due à la concentration ‘des gaz à effet de serre’82 qui sont émis surtout à cause de l’activité humaine »83. Il s’agit surtout de l’utilisation intensive des combustibles fossiles qui semblent indispensables pour le système énergétique mondial actuel.

Les conséquences du réchauffement climatique sont désormais visibles sur toute la planète. L’on constate que « l’atmosphère et les océans se sont réchauffés, les neiges et les glaces de la planète ont fondu, le niveau des mers est monté »84. Il est vrai que notre planète a connu des variations climatiques importantes au cours des 4,5 milliards d’années de son existence, « mais celles que nous vivons actuellement sont inhabituelles: elles sont particulièrement rapides, amples, et, pour la première fois de l’histoire de la terre, elles n’ont pas grand – chose de naturel »85. En effet, si rien n’est fait, l’évolution du climat va s’avérer néfaste pour la population humaine et pour tout le cosmos.

Ajoutons aussi que le réchauffement climatique a des effets importants sur le « cycle carbone »86. Il crée un cycle vicieux qui aggrave encore plus la situation en affectant la disponibilité des ressources indispensables telles que l’eau potable, l’énergie, la production agricole, tout en provoquant l’extinction d’une partie de la ‘biodiversité’87 planétaire. « La fonte des glaces polaires et la décomposition de la matière organique congelée provoque la libération du gaz méthane et accentue encore plus l’émanation du dioxyde de carbone »88. Enfin, le déboisement des forêts tropicales surtout en Amazonie et dans le bassin du Congo, aggrave la situation en diminuant leur capacité à tempérer le changement climatique.

Au point de vue social-économique, le changement climatique a des graves conséquences surtout sur les pays en développement. « Beaucoup de pauvres en deviennent victimes puisque leurs moyens de subsistance dépendent fortement des ressources naturelles et des services de l’écosystème comme l’agriculture, la pêche et les ressources forestières »89. Ce phénomène provoque aussi des migrations d’animaux et des végétaux qui ne peuvent pas s’adapter, ce qui en retour affecte les populations les plus pauvres qui doivent se déplacer. On assiste donc à une augmentation impressionnante du nombre des migrants écologiques fuyant la misère due à la dégradation environnementale. Et pour le Pape François, « ces effets néfastes ne cesseront d’empirer si nous maintenons les modèles actuels de production et de consommation »90.

78 J. JOUZEL & A. DEBROISE, Le défis climatique : Objectifs 2°C !, Paris, Dunod, 2014 p. 7.

79 Laudato Si, n° 25.

80 Très associé au changement climatique, le réchauffement climatique, ou dérèglement climatique est le phénomène d’augmentation des températures moyennes de l’air et des eaux océaniques, induit par la quantité de chaleur piégée à la surface terrestre, du fait des émissions de gaz à effet de serre. En effet, dans le fonctionnement normal du système soleil-terre, le rayons solaires entrent sous l’atmosphère et, en principe la terre absorbe une partie d’énergie et renvoi une autre sur forme de rayons infra-rouges vers l’espace.

81 J.JOUZEL & A. DEBROISE, op.cit. p.7.

82 Les gaz à effet de serre sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’oxyde nitreux (N2O). Les concentrations atmosphériques de gaz ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans. Cette augmentation s’explique en premier lieu par l’utilisation de combustibles fossiles.

83 Laudato Si, n° 23.

84 Ibidem.

85 Ibidem.

86 Le cycle de carbone est à comprendre comme le cycle biogéochimique (ensemble des échanges d’un élément chimique) du carbone sur une planète. Celui de la Terre est rendu plus complexe par l’existence d’importantes masses d’eau océaniques, et surtout par le fait que la vie (et donc les composés carbonés qui en sont le substrat) y tient une place importante.

87 La biodiversité, mot composé des mots bio (du grec βίος « vie ») et « diversité », est la diversité de la vie sur la Terre. Elle s’apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l’espace et dans le temps ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d’organisation et entre eux.

88 Laudato Si, n° 24.

89 Ibidem. n° 25.

90 Ibidem.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les manifestations de la crise écologique actuelle?

La crise écologique actuelle se manifeste par le changement climatique, la pollution de l’air et de l’eau, les ordures et les déchets, la perte de la biodiversité, l’amincissement de la couche d’ozone, la charge d’azote, le déboisement et dégradation des forêts, les incendies et la combustion de la biomasse, et la désertification.

Quel est le principal défi actuel de l’humanité selon le Pape François?

Selon le Pape François, le changement climatique est le principal défi actuel de l’humanité.

Comment le changement climatique est-il perçu par les scientifiques?

La grande majorité des scientifiques du monde entier s’accorde aujourd’hui sur plusieurs constats : le climat de la terre change, et va vers un réchauffement global de grande ampleur ; ce changement est dû, en grande partie, aux activités humaines.

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