Les défis de la préservation culturelle sont cruciaux pour le patrimoine immatériel béninois. Cet article révèle comment la création d’un centre à Porto-Novo pourrait transformer la valorisation des rythmes et danses traditionnels, offrant des solutions innovantes face à l’absence de cadres adaptés.
Morphologie urbaine de Porto-Novo, type d’habitat et matériaux utilisés
Porto-Novo est une ville au patrimoine architectural d’une très grande qualité, témoin des différentes époques qui ont marqué son développement urbain. Aujourd’hui, on peut caractériser l’espace de Porto-Novo en 4 grandes zones morphologiques qui restent générales et correspondent à des époques de l’histoire de la ville, marquées par différents pouvoirs, différents groupes ethniques, différentes histoires. Ces quatre grandes zones morphologiques sont :
- Le noyau ancien au Sud-Est Le noyau ancien de Porto-Novo est situé dans la partie sud-orientale de cette ville. Cet espace qui abrite les palais royaux (Honmè érigé en musée actuellement, Palais d’été, etc.) et le marché central (le plus ancien marché de la ville) révèle un caractère vernaculaire marqué par l’architecture précoloniale. Les quartiers présents dans ce tissu urbain sont entre autres Gbècon, Akron, Ilèfié, Houèzoumè et Zèbou. On découvre dans ce tissu traditionnel, des placettes traditionnelles nommées « HONTO », des monuments associés aux religions révélées, etc. Le noyau ancien est aussi marqué par l’architecture traditionnelle occupé par les concessions familiales Gouns et Yorubas centré autour du palais royal « Honmè ». Le tissu vernaculaire constitué de maisons en terre et de palais royaux représente les vestiges du royaume de «Hogbonou». Le noyau ancien est le cœur historique de la ville de Porto-Novo. Parmi les plus importants palais du noyau ancien, il existe encore aujourd’hui le palais royal central (actuel musée Honmè) dans le quartier Avassa, le palais ‘été du roi Toffa (quartier Gbékon), le palais d’Akron, celui d’Akplogan (quartier d’Agbokomè), le palais du ministre Gogan (quartier Togoh) ou encore le palais des “rois de la nuits” à Zounon, dans le quartier Zébou.
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Photo 1: Le musée Honmè
Houèzoumè et Zèbou. On découvre dans ce tissu traditionnel, des placettes traditionnelles nommées « HONTO », des monuments associés aux religions révélées, etc. Le noyau ancien est aussi marqué par l’architecture traditionnelle occupé par les concessions familiales Gouns et Yorubas centré autour du palais royal « Honmè ». Le tissu vernaculaire constitué de maisons en terre et de palais royaux représente les vestiges du royaume de «Hogbonou». Le noyau ancien est le cœur historique de la ville de Porto-Novo. Parmi les plus importants palais du noyau ancien, il existe encore aujourd’hui le palais royal central (actuel musée Honmè) dans le quartier Avassa, le palais ‘été du roi Toffa (quartier Gbékon), le palais d’Akron, celui d’Akplogan (quartier d’Agbokomè), le palais du ministre Gogan (quartier Togoh) ou encore le palais des “rois de la nuits” à Zounon, dans le quartier Zébou.
Le secteur d’Oganla au centre
Cette zone est fortement marquée par le patrimoine afro-brésilien et est érigé au Nord- Ouest du noyau ancien. Ce tissu regroupe les quartiers tels que Déguè-gare, Ahouantikonmè et Oganla-Poste. Le bâti typique de ce quartier implique un style de maisons à étages, construites en terre de barre ou en terre cuite. La réputation de cette architecture réside aussi dans la variété des motifs décoratifs réalisés sur les portes et les fenêtres. Ces constructions, pour la plupart très imposantes, appartiennent aux riches esclaves affranchis rentrés au bercail. Cependant, cette zone connait actuellement une transformation qui se traduit par le manque d’entretien des bâtiments relatifs et leur substitution par les habitations modernes.
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Photo 2: La mosquée principale de Porto-Novo
Source : Cliché Les Ateliers, 2010
La zone coloniale et administrative à l’ouest
[11_defis-et-solutions-pour-la-preservation-culturelle-au-benin_36]Cette zone abritait l’administration coloniale française de 1890 à l’indépendance en 1960. En outre, ce quartier colonial matérialisait l’autorité française dans la ville de Porto-Novo.
Durant leur installation, les français y ont aménagé des voies carrossables bordées par des arbres. Les édifices coloniaux de ce secteur sont Photo 3: Un bâtiment colonial reconnaissables par leurs galeries de Source : Cliché Les Ateliers, 2010 fenêtres, servant à la fois de brise-soleil pour les pièces principales. De plus, leur hauteur sous plafond importante est favorable aux courants d’air. Espace stratégique pour les colons à cette époque, la zone administrative abrite nombre d’établissements publics (poste, hôpital, etc.), de résidences coloniales pour les fonctionnaires français et les maisons de commerces souvent proches de la lagune. La plupart de ces édifices coloniaux ont été réhabilités au fil des années. Certains d’entre eux abritent nombre de sièges d’institutions nationales dont la Haute Cour de Justice et particulièrement l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA).
- [11_defis-et-solutions-pour-la-preservation-culturelle-au-benin_37]Les quartiers modernes au Nord Les quartiers modernes situés en périphérie du centre-ville sont
issus de l’extension spatiale de Porto-Novo après 1960. Ce tissu urbain est né en effet de l’extension de la vielle ville vers le nord, précisément au-delà du boulevard extérieur. Il se développe également autour des vallons (Boué, Zounvi et Donoukin) et exerce une pression spatiale sur ces milieux sensibles. Ces quartiers sont caractérisés par l’architecture moderne des constructions qui y président.
Photo 4: Une maison moderne
Les quartiers modernes situés en périphérie du centre-ville sont issus de l’extension spatiale de Porto-Novo après 1960. Ce tissu urbain est né en effet de l’extension de la vielle ville vers le nord, précisément au-delà du boulevard extérieur. Il se développe également autour des vallons (Boué, Zounvi et Donoukin) et exerce une pression spatiale sur ces milieux sensibles. Ces quartiers sont caractérisés par l’architecture moderne des constructions qui y président.
Activités économiques
L’économie locale de Porto-Novo repose essentiellement sur le secteur informel. Le secteur formel n’est pas développé. On ne note pas une spécialisation de la ville dans une activité économique précise. Cependant, Porto-Novo demeure la métropole des grands commerçants béninois aux chiffres d’affaires relativement importants. Les fils de Porto-Novo s’investissent à 47,28% dans le secteur tertiaire. Ils pratiquent principalement le commerce dont le développement est favorisé par le grand voisin qu’est le Nigeria. Le second secteur qui mobilise la population de Porto-Novo est bien l’industrie manufacturière (26,29%). Les entreprises industrielles implantées et immatriculée sur le territoire de la commune de Porto-Novo sont en nombre limité. Par contre, l’artisanat est un élément majeur de la spécificité de la ville notamment en termes d’emploi et de revenu. Quant au secteur primaire, il est inexistant (2,65% de la population), ce qui montre que la population de Porto-Novo n’est pas agricole. Les activités économiques sont largement dominées par les femmes qui dirigent plus de 56% des établissements recensés notamment dans le commerce. La population active est jeune et 54% des chefs d’entreprises commerciales et de services ont moins de 30 ans.
Infrastructures et équipements culturels de Porto-Novo
Le patrimoine culturel de la ville de Porto-Novo est riche et diversifié. Il est caractérisé par :
- Cinq (5) palais royaux. Il s’agit du : palais Honmè, palais Toffa 1er, palais du Roi de Porto-Novo (Roi Kpotozounmè), palais du Roi Onikoi, palais d’initiation des rois.
- Plusieurs temples et lieux de cultes basés sur les valeurs traditionnelles. Il s’agit des temples « Avessan », « Egungun », « Oro », « Zangbéto » avec leur chef Kpakliyaho, « Abèssan » et « Anata ».
- Plusieurs lieux de cultes issus des croyances importées et constitués par une dizaine de grandes églises, au moins 25 mosquées centrales et les quatre (4) places Idi.
- Trois (3) musées ou centres d’information culturelle. Il s’agit des musées ethnographiques, Honmè et da-Silva.
- Une dizaine de sites et infrastructures culturelles tels que le temple du monstre à neuf têtes, la place Bayol, la place Olory Togbé, le centre international de rencontre des jeunes de la francophonie, la maison internationale de la culture, etc.
Il est à noter que Porto-Novo dispose d’un stade de football dénommé « Charles de Gaulle » et d’un hôpital universitaire départemental. En outre, Porto-Novo abrite l’assemblée nationale et la cour suprême.
Porto-Novo, une ville occupant une position stratégique en matière économique et touristique
Les villes de Cotonou et de Porto-Novo sont séparées d’une distance de 30 km environs.
Comme le témoigne l’armature urbaine, elles font partie des principales villes du Bénin. A l’est de Porto-Novo, à 90 km environ, se dresse Lagos, l’une des plus grandes métropoles d’Afrique. De par son poids démographique estimé à près de 21 millions d’habitants, cette métropole se hisse au rang de la principale ville en Afrique de l’Ouest. Porto-Novo se trouve entre deux pôles urbains importants et se situe donc dans leur zone d’influence. A trois, ces villes d’inégal gabarit dessinent ainsi une aire transfrontalière dynamique sur la côte Ouest-africaine. Cet espace alimente d’importants flux d’échanges économiques et des mobilités au quotidien.
Le port de Cotonou, les marchés de Dantokpa et de Ouando ainsi que les centres commerciaux de Lagos sans oublier les sites touristiques de Porto-Novo sont autant de facteurs incitatifs et attractifs sur le plan commercial et économique. Le climat des affaires qui règne dans cette partie méridionale du Bénin et du Nigéria, est un enjeu économique indéniable. Et cette position stratégique qu’occupe la ville de Porto-Novo s’avère être une opportunité pour son développement touristique en particulier.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux défis de la préservation culturelle au Bénin?
Le document identifie le manque de cadres appropriés pour la pratique des arts traditionnels comme principal défi.
Quelle est l’importance du noyau ancien de Porto-Novo?
Le noyau ancien est le cœur historique de la ville de Porto-Novo, abritant des palais royaux et un marché central, témoignant de l’architecture précoloniale.
Comment le secteur d’Oganla contribue-t-il au patrimoine de Porto-Novo?
Cette zone est fortement marquée par le patrimoine afro-brésilien et regroupe des quartiers avec des maisons à étages, construits en terre de barre ou en terre cuite.