Les défis et solutions des ajustements au Cameroun révèlent des impacts sociaux inattendus sur la vie quotidienne des citoyens. Cette étude met en lumière des transformations profondes dans l’emploi, la santé et l’éducation, offrant des perspectives essentielles pour comprendre les conséquences des politiques d’ajustement structurel.
LA DIMENSION SOCIALE DE L’AJUSTEMENT
Le PAS camerounais intégrait la Dimension Sociale de l’Ajustement (DSA). L’intégration de ce volet de l’ajustement fit du PAS camerounais l’un des particuliers en Afrique au sud du Sahara. Cette partie s’attèle de présenter le contenu de ce volet de l’ajustement d’une part et son évaluation d’autre part.
Le contenu la DSA
La DSA était un sous-programme de l’ajustement qui avait pour but principal de réduire les effets pervers de l’ajustement sur le social. C’est-à-dire assister les pays en crise à intégrer les préoccupations d’ordre social dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs PAS78. Les Gouvernements africains étant les acteurs majoritaires dans le processus de consolidation du patrimoine national devaient pouvoir élaborer des programmes et des projets visant la résorption de la crise grâce à la DSA.
Aussi, la DSA avait pour finalité de donner la possibilité aux pauvres d’exercer des activités génératrices de revenus, c’est-à-dire permettre aux populations des couches les plus vulnérables de participer au processus de développement. Ceci étant, son exécution reposa sur l’élaboration et la mise en œuvre de cinq programmes d’action complémentaires dans les secteurs de la population et la santé, de l’éducation et la formation, de l’emploi, du rôle de la femme et du cadre institutionnel ou du développement communautaire79.
Il faut donc dire que la DSA comportait essentiellement quatre volets, outre
77 Vedie, « Le FCFA… », p.11.
78 Anonyme,, “La dimension sociale de l’ajustement : Une évaluation générale », 1993, http://afr.worldbank.org
/aft2/findings/french/ffind08.htm, p.1.
79 AMINEPAT, 3C25, Économie : Relance 1985-2007…, p.46.
le cadre institutionnel de gestion, c’est-à-dire la population l’éducation, l’emploi et le rôle de la femme.
Population et éducation
Le premier volet de la DSA, la population et la santé portait sur le renforcement et l’élargissement des services de planification familiale d’une part, et d’autre part sur l’achèvement de l’équipement de soin et de prévention80. Renforcer et élargir les services de planification familiale donnait lieu à une sorte de système de contrôle de naissance et de gestion raisonnable et équilibrée de la famille, de telle sorte qu’il y ait un équilibre parfait entre les ressources disponibles et la masse de consommateurs.
Cette politique rentre dans la logique de Thomas-Robert Malthus lorsqu’il défendait le postulat de la limitation des naissances pour une bonne gestion des ressources81. Aussi, il fallait la mise à jour du système sanitaire par l’achat des équipements de soin et de prévention. Au total, le premier volet de la DSA consistait à la définition d’une nouvelle politique nationale en matière de population et en matière de santé82.
Il s’agit donc du renforcement du programme national de soins de santé primaire, l’introduction de la planification familiale, la mise en œuvre de l’initiative de Bamako83 avec un programme d’urgence d’acquisition et de distribution de fournitures de base et médicaments essentiels pour le système de santé primaire84. L’État entendait par cette politique promouvoir le bienêtre social, la population étant une ressource importante devait être en très bon état.
Le deuxième volet de la DSA portait sur l’éducation et la formation. La DSA y prévoyait l’amélioration de l’adéquation des systèmes de formation, d’éducation et de recherche aux besoins du développement ; la réorganisation de la direction des examens et concours ; la réforme du contenu des programmes ; la formation des formateurs et l’augmentation de leurs effectifs ; le financement rationnel des opérations de recherche85. Ceci dit, la DSA devait permettre à l’État de refonder son système d’éducation de telle sorte qu’il y ait adéquation entre la formation et la profession, ceci dans la logique du développement participatif. L’État entendait aussi redynamiser son système de formation professionnelle en fonction du marché
80 Biya, « Rapport de politique… », p.2.
81 Thomas-Robert Malthus, Essai sur le principe de la population, Québec, Microsoft édition numérique, 2001.
82 Touna Mama, L’économie camerounaise…, p.297.
83 La conférence de Bamako initiée en septembre 1987, instaura le recouvrement des coûts sur les médicaments essentiels dans les formations sanitaires publiques. Pour plus informations y relatives lire Luc Serge Fongang, « L’évolution des politiques sanitaires au Cameroun (1920-2000) », in Luc Lado (sd), Le pluralisme médical en Afrique, Yaoundé, PUCAC, 2010, pp. 146-147.
84 AMINEPAT, 3C25, Économie : Relance 1985-2007…, p.46.
85 Biya, « Rapport de politique… », p.2.
et mettre en œuvre un programme d’urgence d’acquisition de matériel et fournitures de base pour les établissements primaires et techniques86.
L’emploi et le rôle de la femme
Le troisième volet de la DSA portait sur l’emploi. Il y était prévu la collecte des informations sur les offres de formation et d’emploi ; le renforcement de la formation formelle et l’appui à la formation sur le tas ; l’assistance aux initiatives visant à l’auto-emploi87. L’État entendait de ce fait élaborer et mettre en œuvre un ensemble de mécanismes visant la promotion de l’auto-emploi et la réinsertion des agents des entreprises publiques ayant perdu leur emploi.
Il s’agit donc de l’appui technique et financier à la création des microentreprises, la formation en entreprise, la formation professionnelle de courte durée, la mise en place d’un fonds pour l’emploi88. Il faut constater que le secteur de l’emploi était l’un des secteurs les plus touchés par la crise pour un début et l’ajustement structurel par la suite, d’où la nécessité de le réaménager.
Par rappel historique, l’État du Cameroun dans son initiative d’ajustement autonome avait manipulé les effectifs des fonctionnaires dans son portefeuille, pour une meilleure gestion. Plus tard, les politiques d’austérité du FMI avaient aussi un volet qui visait le module des effectifs de la fonction publique au travers des licenciements abusifs et des gels de salaires.
Le quatrième et dernier volet de la DSA concernait essentiellement le rôle de la femme. Pour ce faire, ce volet prévoyait la mise en place des actions visant la promotion féminine, la protection et la promotion de la famille89. La femme et la famille étant les composantes essentielles sinon le noyau d’une société, se retrouvèrent aussi comme une préoccupation de ce volet de l’ajustement.
Il fallait de facto les intégrer dans la politique pour faciliter leur contribution dans la logique du développement participatif. Le gouvernement camerounais pour sa part entendait élaborer une politique nationale de promotion de la femme par la dynamisation des structures urbaines de création des microentreprises et par la mise sur pied d’un programme visant l’amélioration de la productivité des femmes en milieu rural90.
Au total, il faut remarquer que la DSA couvrait presque tous les secteurs de la vie de l’État, partant de l’éducation au rôle de la femme, en passant par la formation, la santé et
86 AMINEPAT, 3C25, Économie : Relance 1985-2007…, p.47.
87 Biya, « Rapport de politique… », p.2.
88 AMINEPAT, 3C25, Économie : Relance 1985-2007…, p.47.
89 Biya, « Rapport de politique… », p.2.
90 Touna Mama, L’économie camerounaise…, p.297.
l’emploi. Il incombe à la suite de la présentation des objectifs et des secteurs de la DSA de faire une évaluation de sa mise en œuvre.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les objectifs de la Dimension Sociale de l’Ajustement au Cameroun?
La DSA avait pour but principal de réduire les effets pervers de l’ajustement sur le social et d’assister les pays en crise à intégrer les préoccupations d’ordre social dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs PAS.
Quels volets sont inclus dans la Dimension Sociale de l’Ajustement?
La DSA comportait essentiellement quatre volets : la population et la santé, l’éducation et la formation, l’emploi, et le rôle de la femme.
Comment la DSA a-t-elle amélioré le système éducatif au Cameroun?
La DSA prévoyait l’amélioration de l’adéquation des systèmes de formation, d’éducation et de recherche aux besoins du développement, ainsi que la réforme du contenu des programmes et la formation des formateurs.