L’approche méthodologique à Kindu révèle une croissance urbaine alarmante, où l’infrastructure peine à suivre l’expansion démographique. Cette dynamique soulève des questions cruciales sur la gouvernance participative et la nécessité d’une stratégie décentralisée pour remédier aux inégalités spatiales croissantes.
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Carte 10 : Synthèse spatiale des infrastructures sanitaires et scolaires (publiques/privées)
Evolution spatiale de la ville de Kindu
Les cartes ci-dessous montrent combien la ville a spatialement évolué en trois décennies. C’est ici que nous comparons plusieurs paramètres, l’évolution démographique, l’évolution spatiale et l’évolution des équipements pour aboutir à une proposition de gestion spatiale équilibrée.
Nous prenons à titre illustratif l’analyse des images du point de départ et du point de chute de notre de notre étude, soit les années 1986 et 2020. (Ci-dessous les cartes 13 et 14 : Évolution de l’occupation spatiale des 3 dernières décennies).
Il ressort de l’analyse des différentes cartes que l’évolution de l’occupation du sol dans la ville de Kindu deux faits majeurs :
- Le couvert végétal a reculé sensiblement, passant ainsi de la forêt primaire à la forêt secondaire jusqu’au sol nu ;
- Le bâti a connu une croissance spatiale exponentielle durant les trois dernières décennies.
Recul du couvert végétal
Nous rappelons que la ville de Kindu est située dans une zone tropicale humide, où il pleut environ neuf mois sur douze. Elle est bâtie sur un sol argilo sablonneux favorisant une succession rapide d’essences.
Peu avant la création de la ville, c’est-à-dire en 1986, le couvert végétal occupait au total 87,8% de la ville. Cinq ans après soit 1991, il a reculé de 3,1% passant ainsi à 84,9%. Cette perte est essentiellement en faveur du sol mis à nu suite à l’agriculture péri-urbaine et au bâti.
De 1991 à 2006 (cartes en annexes) soit aussi cinq après, le couvert végétal occupe 77% pour passer en 2006 à 69,1% et en 2011
De 2016 à 2020, (cartes en annexe) le couvert végétal est resté intact. il a occupé 67,9% de superficie de la ville.
Bâti Forêt Eau
Carte n° 11 ; Occupation du sol en 1986
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Carte 18 : Occupation du sol en 2020 :Mitage (exurbanisation) de la ville dans la chefferie de Bangengle et le secteur de Kailo
L’emprise du bâti sur le couvert végétal
D’origine Urbino-rurale, la ville de Kindu a démarré avec une population en majorité agricole. Son habitat du type semi durable, n’a connu d’évolution sensible qu’autour des années 90.
L’analyse des images ci-dessus montre que le bâti dans cette ville est passé en trois décennies de 3,7% à 20,5%.
Au bâti, il faut ajouter les 31% des forêts claires qui sont dans la plus par de cas des espaces lotis et colonisés par des maisons parsemées et entourées des jardins maraîchers. Cette pratique a pris de l’ampleur à Kindu depuis un certain temps pour simuler la mise en valeur des espaces acquis après lotissement.
C’est à ce niveau qu’interviennent les services de cadastre qui sont dans l’obligation d’atteindre leurs assignations en procédant aux lotissements sans normes urbanistiques.
A ces causes, il faut ajouter aussi le phénomène des concessions, qui consiste à s’accaparer d’un certain nombre d’hectares que l’on n’exploite pas du tout. Les auteurs de cette pratique sont en majorité les hommes politiques de Kinshasa et certains opérateurs économiques.
C’est à ce niveau qu’il faut chercher les causes de la présence des friches en pleine ville de Kindu, lesquelles friches sont presque intouchables. Signalons que ce phénomène est à l’origine des grognes sociales dans les secteurs et groupement proches de la ville, car il a introduit le métayage.
Poussés loin de leurs terrains agricoles, les agriculteurs sont obligés de trouver d’autres solutions de survie. Ils sont obligés soit de loué les espaces culturaux qui jadis les appartenaient, soit aller au-delà des limites, repoussant de ce fait les limites d’influence urbaine, attirant ainsi les services fonciers urbains et provinciaux.
Conclusion partielle
S’agissant des équipements d’encadrement urbain, il s’observe un déphasage face à la croissance démographique et sa localisation spatiale. L’analyse faite ici n’a concerné que les infrastructures de base : sanitaires, routières, socio- éducatives et socio-économiques.
De manière générale, la zonation des infrastructures a dégagé une disparité spatiale, mais aussi une évolution à double vitesse. Les dynamiques démographique et spatiale sont élevées par rapport à l’évolution des infrastructures.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est l’évolution spatiale de la ville de Kindu au cours des trois dernières décennies?
L’évolution de l’occupation du sol dans la ville de Kindu montre que le couvert végétal a reculé sensiblement, passant de 87,8% en 1986 à 67,9% en 2020, tandis que le bâti a connu une croissance exponentielle, passant de 3,7% à 20,5%.
Quels sont les principaux défis de la gouvernance urbaine à Kindu?
Les principaux défis incluent l’absence de stratégies d’aménagement urbain et de coordination, ce qui a conduit à un étalement urbain sans bénéfice des services nécessaires, créant des inégalités spatiales et des frustrations.
Comment la recherche propose-t-elle d’améliorer la gouvernance à Kindu?
La recherche propose une gouvernance participative basée sur la décentralisation à travers la stratégie ‘D 3 B’ pour développer les espaces urbains.