Comment une approche méthodologique transforme l’adaptation au changement climatique à Tiddas ?

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🏫 Institut agronomique et vétérinaire Hassan II
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur d'état - 2021
🎓 Auteur·trice·s
Moatassim Abderrahmane
Moatassim Abderrahmane

L’approche méthodologique changement climatique révèle des stratégies innovantes pour atténuer les impacts sur les communautés rurales de Tiddas. En explorant les systèmes agro-pastoraux, cette étude propose des solutions durables face aux défis environnementaux croissants, essentielles pour un avenir résilient.


5.2 REPONSES APPORTEES POUR ATTENUER LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

5.2.1 Introduction

Pour préserver et développer durablement son patrimoine forestier, le HCEFLCD a adopté des stratégies et programmes nationaux pour l’atténuation des changements climatiques. De ce fait, il a réorienté et refondu sa politique sur la construction de processus de développement durable dans sa dimension multiple écologique, économique et socioculturelle. Ainsi, l’ensemble des réflexions et d’études stratégiques d’appui au développement durable des secteurs forestiers et agricoles ont abouti à l’élaboration du Programme Forestier National (PFN) en conformité avec l’Agenda 21 de la CNUED (Mhirit et al., 2010).

Le PFN constitue donc un outil stratégique de développement durable du secteur forestier à l’horizon 2020. Il définit les objectifs globaux et détaillés de la stratégie, les programmes prioritaires opérationnels et les actions prioritaires pour conduire le changement ; il précise aussi les principales conséquences micro-économiques, juridiques, constitutionnelles, financières et organisationnelles. En rupture avec l’approche sectorielle technique et dans le cadre du PFN, le HCEFLCD a engagé en 2004 un processus de planification opérationnel territorialisé pour une période décennale (2005-2020).

La mise en place des principales mesures d’accompagnement du PFN, constituent les leviers nécessaires pour permettre aux programmes retenus de donner les résultats attendus. Ces mesures concernent les premières actions mises en œuvre en vue d’intégrer l’adaptation au changement climatique dans la stratégie de gestion des écosystèmes forestiers.

Par ailleurs, le département de l’Agriculture s’est investi dans l’adoption de la stratégie de développement agricole PMV qui va imprimer au secteur agricole une dynamique d’évolution harmonieuse qui tient compte de ses spécificités. Cette stratégie s’articule autour d’une approche globale qui repose d’ailleurs sur deux piliers majeurs : l’agriculture moderne et solidaire.

L’objectif de l’agriculture solidaire étant de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, par l’augmentation de manière significative le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques. Parmi les impacts attendus de cette stratégie, on citera la croissance, la mise à niveau et l’augmentation du revenu agricole comme moteur de lutte contre la pauvreté rurale, à la fois dans les campagnes, mais aussi dans le périurbain défavorisé. Ces résultats ne sont obtenus que par la mise en œuvre d’importants moyens financiers et institutionnels.

5.2.2 Les initiatives d’acteurs institutionnels

L’agriculture et les aléas climatiques

Les effets de l’augmentation de la température sur l’agriculture restent, à ce jour, peu perceptibles par rapport à ceux de la pluviométrie et de sa rareté de plus en plus marquée. Aussi on peut dire que l’agriculture marocaine est bel et bien vulnérable aux changements climatiques et ce tant au réchauffement apporté par ce changement qu’au manque d’eau que cela entraîne. Les effets du climat et de ses aléas ont eu une grande part dans les crises qu’a connues l’agriculture au Maroc ce dernier siècle (Laouina, A. 2006).

Le secteur bour au Maroc soumis aux aléas du temps se caractérise par un système d’exploitation traditionnel et vivier avec une prédominance des céréales qui occupent 57% de la SAU nationale ; et une productivité faible par rapport à la main-d’œuvre et aux facteurs de production. Cette faible productivité est expliquée par une utilisation limitée des nouvelles technologies à savoir la mécanisation,

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les semences certifiées, engrais, les traitements phytosanitaires et autres. Ces problèmes se répercutent sur le niveau de vie des agriculteurs de ces régions qui représentent 90% de la population rurale.

A ce propos, Laouina, A. (2006) rapporte les cultures pratiquées en bour subissent en plein fouet l’effet des sécheresses et le rendement céréalier peut vaciller entre 17qx/ha pour une année de bonne pluviosité (1995-96) et 4 qx/ha pour une année sèche comme la campagne (1994-95).

Les interventions de l’Etat à Tiddas pouvant s’inscrire dans le registre de la lutte contre la désertification, concernent l’ensemble des actions menées par les services de l’agriculture, à travers la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, dans le cadre de projets spécifiques ou à travers les tâches que leur impose la fonction d’encadrement des agriculteurs d’une manière générale. Ces interventions territorialement localisées au niveau de l’espace d’une commune, envisagent le développement local selon les mesures préconisées par l’agriculture solidaire du PMV tels les aides à l’investissement en matériel d’irrigation de complément, le renforcement des capacités techniques des producteurs.

Forêt : un secteur soumis à toutes sortes de pressions

La forêt Marocaine dans son ensemble est sous l’influence de plusieurs pressions qui peuvent être d’origine anthropiques ou liées au climat et à ses aléas dans notre région. La vulnérabilité de la forêt Marocaine sous l’impact des pressions anthropiques peut être évaluée par les dégâts causés par le surpâturage sur la régénération naturelle des différentes essences : la possibilité fourragère de la forêt est de 1,58 milliards UF et la quantité totale annuelle d’UF prélevée par cheptel en forêt est 2,5 fois la possibilité de la forêt. Les coupes abusives de bois de feu et les élagages des branches d’arbres au profit du bétail en périodes de sécheresse ne font qu’aggraver la situation.

A ces pressions anthropiques sur la forêt s’ajoutent celles liées aux changements climatiques qui sont observables. Elles ont eu des conséquences visibles sur les massifs forestiers avec des mortalités massives d’arbres sur pied, et une absence totale de jeunes semis. Ceci confère à la forêt Marocaine le qualificatif d’état statique qui est le stade ultime de l’équilibre climatique.

Dans le domaine de la conservation des eaux et du sol, initiée sous le Protectorat a été poursuivie après l’indépendance. Les actions menées dans ce domaine par l’administration forestière consistent en des reboisements de protection et de production, qui sont à l’origine des plantations de pins et d’eucalyptus qui constituent autant de boisements artificiels sur le domaine public, sur les terres collectives et sur les terres melk.

Ces actions étatiques sont renforcées par le plan national de lutte contre la désertification (1986) qui vise le maintien du potentiel forestier et des équilibres naturels, la satisfaction des besoins prioritaires de la population, la complémentarité entre la forêt et les activités agricoles et l’amélioration des écosystèmes pastoraux s’inscrivaient dans une dimension de lutte contre la désertification (Aderghal & al, 2011).

A. L’Aménagement de Bassin Versant outil de conservation des eaux et sols

L’administration forestière a réalisé, à travers les études de bassins versants et de plans de développement des zones de montagne, des activités agro-pastorales orientées essentiellement sur l’arboriculture rustique (olivier, figuier, amandier), etc. ce qui permet à la fois de valoriser les terres pauvres et assurer la défense et la restauration des sols. Ainsi, elle concourt efficacement à maintenir les populations des zones de montagne et freiner l’exode rural.

Le Maroc a accordé une importance particulière à la mobilisation des ressources en eau à travers la construction des barrages qui sont au nombre de 145 dont la capacité de stockage atteint 18,67 milliards

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de m3. Dans son nouveau programme de renforcement de l’approvisionnement en eau potable du milieu rural et d’irrigation pour la période 2020-2027, il a prévu la construction de 20 nouveaux barrages.

Les orientations du Plan Décennal 2014-2025 de la DEFLCD-RSK, en ce qui concerne la zone d’étude, visent le développement de la population locale compatible avec les impératifs de conservation des ressources naturelles. Ainsi, un certain nombre de travaux de restauration des sols ont été programmés dans le cadre de l’aménagement du BV de l’oued Bouregreg en général et de la région de Tiddas en particulier, qui relève du sous bassin versant du moyen Bouregreg, classé selon la priorité d’intervention 5 (cf. encadré ci-bas et figure 16).

Le BV de Bouregreg (délimité entre les deux BV d’Oued Grou et Oued Beht) est subdivisé en cinq sous bassins sur la base de ces cinq principaux affluents : Oued Aguennour, bas et moyen Bouregreg, Tabahahrt et Ksiksou. Les deux derniers sous-bassins occupent 52% de la superficie totale du BV de Bouregreg. La hiérarchisation selon la priorité d’intervention des Sous Bassins Versants (SBV) est synthétisée comme suit :

Priorité 1 : SBV de l’oued Ksiksou. ; Priorité 2 : SBV de l’oued Tabahahrt ; Priorité 3 : SBV du bas Bouregreg ; Priorité 4 : SBV de l’oued Aguennour ; Priorité 5 : SBV du moyen Bouregreg.

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Zone d’étudeFigure 16. Carte des SBV et des Zones prioritaires.

Source (DREFLCD-NO, 2012).

Ces interventions de lutte contre l’érosion hydrique ont concerné des traitements mécaniques (travaux d’installation de murs de protection des berges contre les sapements et des travaux de traitements mécaniques du réseau hydrographique) et des reboisements de protection (cf. tableau 12).

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Tableau 12. Travaux de reboisements de protection dans la forêt de Tiddas. Aménagement proposé Superficie (ha) % / forêt

Reboisement de protection 256 6,54 Reboisement de protection en forte densité 53 1,34

Entretien des reboisements 5 0,13 Total 314 7,96

Source (HCEFLCD, 2012).

Il est important de souligner que le domaine montagneux souffre à la fois du sous-développement et de la dégradation de son environnement en liaison avec la pression accrue sur les ressources. L’intervention répressive ne peut régler le problème de la dégradation des ressources naturelles, tant que les problèmes économiques des populations ne sont pas résolus et tant que des compensations équitables ne sont pas proposées. Ainsi, la protection de la montagne ne peut être réalisée que dans le cadre des progrès économiques, une équité sociale et plus de solidarité inter-régionale.

Pour atteindre le progrès économique, le PMV doit nécessairement à travers l’agriculture solidaire (Pilier II) renforcer la capacité des acteurs pour pouvoir produire mieux et suffisamment, des productions de terroirs d’une forte valeur ajoutée. Ces productions devraient être commercialisées, pour assurer une rentabilité suffisante, et ce malgré l’exigüité des terroirs.

L’amélioration des conditions de vie des populations défavorisées par la mise en place d’équipements et de services sociaux (habitat, écoles, assainissement, santé, désenclavement, etc.) est à même de sensibiliser les populations à prendre soin de leur environnement (Laouina, 2006).

B. Sauvegarde de la forêt et la gestion durable

B1. Aménagement des forêts du bassin de Bouregreg et leur équipement L’exploitation de la forêt, par la coupe de bois, le parcours, etc., constituent des menaces importantes pour sa durabilité. Pour garantir une gestion durable à cette forêt en vue de satisfaire les besoins de la société rurale sans nuire à sa pérennité, l’administration forestière a procédé à l’aménagement de cette forêt.

Ainsi, la gestion durable de cette forêt est à même de garantir la satisfaction des besoins dans des limites raisonnables des besoins en énergie, parcours, dans le cadre de développement rural intégré, etc. La gestion de la forêt de Tiddas est facilitée par une infrastructure d’accès aux différents massifs qui composent la forêt et la lutte contre les incendies de forêts.

Parmi les infrastructures on trouve un réseau de pistes forestières qui facilite toutes les activités de mise en valeur (reboisement, sylvicultures et exploitations), et d’intervention rapide en cas de déclaration d’incendies. Ce réseau totalise une longueur 13 kilomètres environ, soit en moyenne 3,3 ml/ha (DEFLCD, 2012).

Bien que les tranchées Pare-feu sont des infrastructures très importantes dans un massif forestier pour la lutte contre les incendies de forêts, la forêt de Tiddas ne comporte aucune tranchée. Ainsi, pour mieux prévenir et lutter contre les sinistres et conserver la biodiversité, il est envisagé l’ouverture de tranchées pare feu au courant de l’aménagement en cours. Par ailleurs, le poste vigie situé dans la forêt de

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Bouregreg lieudit Mouchène Harcha (X :427,848 ; Y :321,691) remplit convenablement le rôle de surveillance des sinistres dans la région.

Il est intéressant de signaler que la fréquence des sinistres est rare ; toutefois on a enregistré en 2013 un incendie qui a ravagé une étendue de près de 1000 m2.

Quant aux points d’eau existants, la forêt de Tiddas dispose de deux réservoirs d’eau dont les informations sont signalées dans le tableau suivant :

Tableau 13. Réservoir d’eau au niveau du massif de Tiddas.

Secteur Type Coordonnées Accès Source Etat X Y

Tighza/Maaziz Oued 415177 329273 Piste Oued Moyen Tighza/Maaziz Oued 415806 326700 Piste Oued Moyen

Source : (DEFLCD, 2018).

Les maisons forestières qui abritent le personnel forestier qui gère la forêt de Tiddas ; il existe quatre maisons forestières qui pour un meilleur confort du personnel nécessite des travaux d’entretiens annuels.

B2. Initiatives pour faciliter la participation des parties prenantes

Les zones forestières connaissent ces dernières décennies de grandes mutations par l’accroissement du cheptel qui surexploite le milieu naturel. Une pression sans précédent se fait sentir au niveau de la forêt, incluant coupes et surpâturage qui portent préjudice à la couverture végétale herbacée au sol qui n’a plus le temps d’accomplir le cycle végétal jusqu’à la reproduction. La régénération naturelle (in situ) par graines est désormais chose impossible.

De ce fait, le renouvellement des essences forestières autochtones constitue un défi majeur pour le gestionnaire forestier. Sur le plan usage, la surface dédiée à la régénération (reboisement), constitue une restriction importante pour le parcours forestier. Ainsi, pour remédier à la situation, et garantir la réussite de ce reboisement, l’état a prévu une pour le manque à gagner, une subvention annuelle de 350 dhs l’hectare. Dans ce contexte, deux associations dites Groupements sylvopastoraux sont créés au niveau de la forêt de Tiddas, pour participer au fait pastoral et bénéficier de la subvention annuelle accordée (cf. encadré ci-bas).

Association Takmate : Crée en 2013 cette association regroupe 37 personnes. La superficie mise en défens est de 400 ha reparti entre les périmètres de Mcharta (100ha), Arkoudi1 (100ha), Arkoudi2 (100ha), et Arkoudi3 (100ha). L’association a déjà bénéficié de la compensation en 2015 soit 100.000 dhs.

Association Ain Lkheul : la superficie mise en défens est de 300 ha repartis entre la forêt de Tiddas (100 ha de pin d’Alep) et la forêt de Bouregreg sur 200 ha de pin d’Alep. Cette association qui a été créé en 2013 regroupe 30 adhérents et a bénéficiée de 3 ans de compensation. Les sommes perçues ont été reparties à hauteur de 1500 dhs par bénéficiaire, le reste est utilisé comme frais de fonctionnement de l’association.

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Ces initiatives sont capitales, pour faciliter la participation des parties-prenantes qui, à travers leurs comités représentatifs, peuvent participer à la planification des actions de nature à gérer durablement les forêts. Par ailleurs, ces deux associations renforcées par l’adhésion des populations locales, sont appelées, si elles sont bien encadrées, à constituer un cadre d’échange, d’apprentissage, de solidarité et de bonne gouvernance, ce qui renforce d’avantage la cohésion sociale pour faire face aux effets des changements climatiques.

Pour les prélèvements considérés comme sociaux, il est nécessaire de trouver des solutions à la pauvreté en prônant un développement rural intégré. Sur le plan spatial, les forêts et leurs espaces limitrophes doivent être traités de manière globale, en valorisant de nouvelles activités, génératrices de revenus, afin de limiter la pression sur la ressource (Laouina, op.cit.).

B3. Développement de la Filière Bois-énergie : Quelques mesures

Le droit forestier marocain garantit aux usagers de la forêt la possibilité de bénéficier à titre gratuit du bois mort gisant pour les besoins domestiques. Cependant, la croissance démographique aidant, les besoins dépassent souvent les possibilités réelles de la forêt et provoquent un déséquilibre entre l’offre et la demande en bois. Si ce système archaïque continue, la forêt sera soumise à la rude épreuve de la surexploitation et pourra par la suite disparaitre avec des conséquences désastreuses sur le milieu naturel et les habitants.

Ce déficit est enregistré à l’échelle du Maroc où la demande en bois au Maroc, comme source d’énergie est supérieure à la production annuelle de la forêt. En effet, la forêt produit environ 3,25 millions de tonnes de bois par an alors que les besoins du monde rural (cuisson, chauffage) se chiffrent à près de 6 millions de tonnes (DEFLCD, 2018).

Cette exploitation irrationnelle de coupe de bois durera tant que si on ne mettra pas à la disposition des usagers, une source d’énergie alternative au bois, accessible sur le plan financier, pour le chauffage et la cuisson. L’économie d’énergie et de substitution ne peut être obtenue que par le développement de l’utilisation d’autres sources énergétiques renouvelables permettant d’économiser la quantité de bois consommée. Dans ce sens, la distribution des fours améliorés et adaptés aux conditions locales et aux traditions de la région pour la réduction de la consommation de bois de feu ; et l’introduction des produits de substitution au bois par encouragement du recours à l’utilisation de l’énergie solaire.

Par ailleurs, pour parvenir à équilibrer l’offre et la demande (en milieu urbain et rural), la stratégie bois énergie 2015-2024 évaluée à 60 millions de dirhams, prévoit la distribution de 60.000 fours améliorés en vue de réduire la consommation du bois. Cette stratégie est de nature à améliorer les conditions de vie de la population rurale en matière d’hygiène et de santé, notamment pour la femme rurale, qui a pris toujours la lourde charge de ravitaillement de la famille en bois (Ibid.).

L’efficacité énergétique des fours améliorés dépasse de 50% les fours utilisés jusque-là. Ainsi, l’usage de ces fours améliorés contribuera efficacement à conserver le patrimoine forestier. Cette solution est renforcée par des opérations de reboisement à l’horizon 2030, prévues dans le cadre de la stratégie « Forêt du Maroc 2020-2030 » dans les douze régions du Maroc. Ces reboisements sont estimés à 600.000 hectares et concernent de nombreuses espèces comme l’arganier, le thuya, le caroubier, le cèdre, le chêne liège, le pin, le chêne vert, l’eucalyptus et d’autre essences forestières (DEFLCD, op.cit.).

Il y a lieu de souligner que ces reboisements constituent un recours essentiel pour équilibrer l’offre et la demande en bois énergie, et atténuer la dégradation des espaces forestiers nationaux.

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B4. Le reboisement outil de reconstitution des milieux forestiers

La superficie reboisée de 479, 9 ha constitue une part réduite du paysage de Tiddas. Le pin d’Alep en constitue l’essence principale qui est plantée sur plusieurs campagnes et cela depuis 2008 jusqu’à nos jours. Bien que le pin d’Alep soit une essence robuste, le taux de réussite enregistré est relativement faible (en moyenne de 40 %), en raison du manque de soins, de suivi et des sècheresses consécutives

(DEFCLC, 2018). Les techniques de plantation respectent les principes de CES qui consistent en l’ouverture des éléments de fossés. Le tableau n°14 donne l’essentiel sur les superficies plantées et les essences utilisées pour le reboisement.

Tableau 14. Périmètres de reboisement de la forêt de Tiddas.

Périmètre Essence Superficie réussie (ha)

Mcharta Pin d’Alep, Eucalyptus Camal, Acacia 85 Tiddas Pin d’Alep 29 Mcharta Pin d’Alep 40

El-Koudi 3 Ain Lkheul

Pin d’Alep Pin d’Alep

40 30

El-Koudi 1,2 Pin d’Alep 7,5 Total 231,5

(Source : enquêtes CCDRF de Maaziz).

B5. Le parc du plateau central et la conservation des ressources naturelles Afin d’assurer la conservation de la diversité biologique du plateau central, le HCEFLCD a élaboré en 2005 un projet de création du Parc Naturel dans la région du Plateau Central (Oulmes-Tiddas-Rommani -Ezzhiliga) qui s’étale sur une superficie de 42.654 ha. Son territoire englobe, en plus des trois communes d’Oulmes, Ezzhiliga et Ain Sbit, la commune de Tiddas (2258,51 ha) (HCEFLCD, 2018).

Actuellement, une étude est en cours pour l’élaboration du Plan d’Aménagement et de Gestion du Futur Parc Natural du Plateau Central dont le but est d’allier les principes de conservation aux principes de développement par la mise en place de structures de gestion qui pourront servir de base à l’amélioration des conditions socio-économiques de la région. En effet, le parc constitue un pôle d’attraction pour le développement de l’écotourisme et de la découverte de la nature.

Il y a lieu de noter que la création de ce parc est justifiée par l’existence d’une diversité biologique importante, caractérisée par la présence d’espèces endémiques rares et menacées de disparition (Lynx, Loutre, Belette, …). Par ailleurs, le parc offre des potentialités de réintroduction de certains ongulés tels la gazelle de cuvier et le mouflon. En effet, la zone du parc présente les conditions favorables pour la protection et la conservation de cette gazelle qui existait auparavant dans le secteur.

Sur le plan forestier, ce parc jouera un rôle important dans la Conservation de la tétraclinaie menacée par l’action multiple de l’homme et de ses troupeaux ; et l’écosystème à chêne liège de montagne.

Un programme est mis en place qui vise l’amélioration de la gestion, la conservation et l’utilisation des écosystèmes naturels de ce parc et de leur biodiversité. La participation des populations locales à la

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cogestion des ressources naturelles et le suivi de l’évolution des écosystèmes constitue un gage de réussite d’un tel programme.

En revanche, la protection des ressources naturelles et de la biodiversité doit aller de pair avec la valorisation des sites d’intérêt écologique par diverses activités comme l’écotourisme, la production apicole biologique et labellisée dans des espaces circonscrits hautement productifs.

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2 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001.

3 Auchan Les 4 Temps, La Défense.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les stratégies adoptées pour atténuer le changement climatique au Maroc?

Pour préserver et développer durablement son patrimoine forestier, le HCEFLCD a adopté des stratégies et programmes nationaux pour l’atténuation des changements climatiques, notamment le Programme Forestier National (PFN).

Comment l’agriculture marocaine est-elle affectée par le changement climatique?

L’agriculture marocaine est vulnérable aux changements climatiques, notamment au réchauffement et à la rareté de l’eau, ce qui a contribué aux crises agricoles au Maroc au cours du dernier siècle.

Quel est l’objectif de la stratégie de développement agricole PMV au Maroc?

L’objectif de la stratégie de développement agricole PMV est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, en augmentant significativement le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques.

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