Comment l’analyse de cas révèle les défis de la vente de poissons à Kinshasa ?

L’analyse de cas sur la vente de poissons révèle que 60% des acteurs du marché de Kingabwa-Uzam à Kinshasa sont des hommes, mettant en lumière des dynamiques de genre surprenantes. Ces résultats soulèvent des questions cruciales sur les défis structurels auxquels fait face cette filière essentielle.

CHAP III. RESULTATS ET DISCUSSION

Présentation des résultats

Identification des enquêtés

Les acteurs de notre échantillon sont identifiés en fonction de leur sexe, leur âge, leur statut marital, leur niveau d’instruction et selon les groupes ethniques.

Genre des enquêtés

Tableau 1 : Répartition des personnes enquêtées selon le genre

Concernant le genre, l’examen des données recueillies montre que les acteurs commerçants consultés sont à 85% de prédominance féminine contre 15 % des hommes.

Age des enquêtés

Tableau 2 : Répartition des personnes enquêtées selon la tranche d’âge

L’observation de ce tableau montre que 41,67% d’enquêtés ont un âge compris entre 41 et 50 ans ; ce qui traduit la maturité des personnes enquêtées, économiquement actives et connaissant bien leur activité professionnelle.

A cette catégorie, si on ajoute les 18,33% d’enquêtés âgés de plus de 51 ans, on peut considérer que les enquêtés matures représentent 60% de l’ensemble des personnes enquêtées.

Etat civil des enquêtés

Tableau 3 : Répartition des acteurs selon le statut marital

Les résultats du tableau 3 montrent que les vendeurs de poissons frais d’eau douce sont, en majorité, mariés à 43,33%. Les autres sont célibataires (26,67% d’entre eux), divorcés (16,67%) et les veufs représentent 13,33% de l’ensemble des personnes enquêtées.

Niveau d’instruction des enquêtés

Tableau 4 : Répartition des acteurs selon le niveau d’instruction

Le tableau 4 donne la répartition des acteurs par niveau d’instruction. La majorité d’enquêtés a un niveau d’instruction primaire 46,67%, suivie d’enquêtés ayant un niveau secondaire 41,67%.

Par contre, 11,67% d’enquêtés n’ont jamais été à l’école. Nous remarquons que parmi les enquêtés, personne n’a fait les études supérieures.

Langue nationale des enquêtés

Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon les grands groupes ethniques

A propos de grands groupes ethniques des enquêtés, les bangala occupent la première place avec 71,7 %, les baluba avec 11,7%, les bakongo et les baswahili viennent en dernière position avec 8,3%.

Ancienneté dans la vente des poissons frais d’eau douce

Tableau 6 : Répartition des enquêtés selon leur ancienneté

Ce tableau montre dans la globalité la répartition des enquêtés selon leur ancienneté dans ce commerce, la majorité d’enquêtés a une certaine expérience dans ce métier.

En effet, 33,3% d’enquêtés ont plus de 21 ans d’expérience dans la vente des poissons. Cependant, seuls 10% d’enquêtés ont moins de 5 ans d’expérience dans ce métier.

La taille du ménage des enquêtés

Tableau 7 : Répartition des enquêtés selon la taille du ménage

En ce qui concerne la répartition des enquêtés selon la taille du ménage, ce tableau nous montre que la majorité (soit 60%) d’enquêtés a une taille des ménages allant de 6 à 10 personnes.

Les ménages de 11 personnes et plus sont minoritaires avec 8,3%.

Mode d’exploitation

1. Circuits de commercialisation

Figure 1 : Circuits commerciaux des poissons frais d’eau douce à Kinshasa.

vv

1

2

3

4

Grossistes

Mareyeurs et/ou commerçants voyageurs

Pêcheurs

Consommateurs finaux

Restaurateurs

Détaillants

Ce figure nous montre les différents circuits commerciaux de poisson frais des eaux douces à Kinshasa, nous avions identifié 4 types de circuits commerciaux suivants : (1) circuit long ; (2) et (3) sont des circuits longs intégrés ; (4) circuit court.

• 1. Approvisionnement
     1. Source d’approvisionnement

Tableau 8 : Répartition des enquêtés selon la source d’approvisionnement en poissons

D’après la source d’approvisionnement, le résultat du tableau 8, nous révèle que la majorité (35%) de vendeur de poissons s’approvisionne auprès des pêcheurs, suivi de mareyeurs (28,3%), les commerçants voyageurs (21,7%) et enfin les commerçants locaux (15%).

Provenance de poissons

Tableau 9 : Répartition des enquêtés selon la source de provenance

Il ressort du tableau 9 que 40% de poissons frais commercialisés dans le marché de Kingabwa-Uzam proviennent du Pool Malebo, 30% de l’équateur, 18,3% de Kisangani/Tshopo et 11,7% du Mai-Ndombe.

Fréquence d’approvisionnement

Tableau 10 : Répartition des enquêtés selon la fréquence d’approvisionnement

Le résultat du tableau 10 permet de constater que 51,7% d’acteurs s’approvisionnent journalièrement, 40% bihebdomadairement, 8,33% mensuellement et aucun d’entre eux s’approvisionne hebdomadairement.

• 1. Commercialisation
     1. Autre activité

Tableau 11 : Répartition des enquêtés selon l’activité

On peut constater dans ce tableau que la majorité des pêcheurs (85%) n’ont que la commercialisation de poisson frais comme activité, alors que 15 % des acteurs ont d’autre activité.

Matériels de vente

Tableau 12 : Répartition des enquêtés selon l’équipement de vente

En ce qui concerne la répartition des enquêtés selon le matériel de vente, on peut constater dans le tableau ci-haut que la majorité des enquêtés vend sur l’étalage (55%), dans le bassin (36,7%) et seule une minorité (8,3%) des détaillants vend à même le sol.

Etat de poisson

Tableau 13 : Répartition des enquêtés selon l’état de poisson

S’agissant de l’état de poisson, il ressort des données du tableau 13 que la majorité des enquêtés vendent de poissons morts (48,3%), morts et vivants (26,7%), et ceux qui vendent les poissons vivants sont minoritaires soit 25%.

Mode de vente

Tableau 14 : Répartition des enquêtés selon le mode de vente

Le tableau ci-haut révèle que la majorité des enquêtés vendent les poissons en entier et en morceaux 48,33% ; ceux qui vendent exclusivement les poissons en entier représentent 33,3% d’enquêtés alors la vente en morceaux est réalisée par 18,4% des détaillants.

Principaux acheteurs

Tableau 15 : Répartition des enquêtés selon les principaux acheteurs (clients)

Nous observons dans le tableau ci-haut que les principaux acheteurs des poissons frais d’eau douce sont des consommateurs avec 69,41% des cas, les revendeurs représentent 18,82% des cas, les tenanciers de restaurant ne représentent que 7,05% de vente, les autres catégories d’acheteurs ne représentent que 4,7% (il s’agit de : les voyageurs étrangers, les organisateurs des mariages).

Mode de conservation

Tableau 16 : Répartition des enquêtés selon le mode de conservation des poissons.

Le résultat de ce tableau permet de constater dans la globalité que la plupart des vendeurs conservent leurs poissons dans l’eau soit 50%, d’autres utilisent le froid 36,7% et 13,33% des acteurs utilisent la restauration.

Cependant, aucun d’entre eux n’utilise la salaison et le fumage. Les commerçants ne manipulent que les poissons frais.

Les espèces commercialisées

Tableau 17 : Répartition des enquêtés selon les espèces commercialisées

Au regard de résultat obtenu dans le tableau 17, en ordre d’importance décroissante, les espèces de poissons les plus vendus sont : Ngolo (mentionné par 17,14% d’enquêtés) ; Mongusu (16,57%) ; Nzombo (13,71%).

Mabundu (9,14%) ; les autres poissons il s’agit de : mbenga (Hydrocynus goliath), mayanga (Citharidium gibbosus), ndakala (Nannothrissa spp), malangua (Schilbemystus) (6,85%) ; Congo ya sika (6,28%) ; Makoko et Mboto (6,28%) ; Mbongo (5,71%) ; Monganza (5,14%) ; Mompongo (4%) et Mpiki (2,85%).

• 1. Rentabilité
     1. Appréciation de l’activité

Tableau 18 : Répartition des enquêtés selon la perception de la rentabilité du commerce des poissons

Il ressort du tableau 18 que 61,67% des commerçants estiment que cette activité est rentable, 33,33% le trouvent très rentable et 5% le considèrent comme moins rentable.

Compte d’exploitation des commerçants

Tableau 19 : Compte d’exploitation des enquêtés

Le résultat issu du tableau 19 nous montre que les dépenses moyennes encourues au courant d’un mois oscillent autour de 427 000 FC, le commerçant réalise un bénéfice net mensuel moyen de 419 000 FC.

Les résultats nets des comptes d’exploitation des opérateurs de la commercialisation sont positifs : les chiffres d’affaires issus de la vente des produits couvrent les charges.

Contraintes liées à la commercialisation

De manière générale, les contraintes liées à la commercialisation sont énumérées comme suit :

• • • • Prix de poisson élevé au niveau du maillon grossiste de la chaîne ;
      • Manque de fiabilité de moyens de transport : manque de camionnettes isothermes ;
      • Manque de moyens adéquats de stockage et de conservation ;
      • Coupure d’électricité ;
      • Forte concurrence avec les chinchards ;
      • Manque d’hygiène sur les étals ;
      • l’absence d’une législation fiable et adéquate relative à la filière.

Questions Fréquemment Posées

Quel est le pourcentage de femmes parmi les commerçants de poissons frais à Kinshasa ?

Les acteurs commerçants consultés sont à 85% de prédominance féminine contre 15 % des hommes.

Quelle tranche d’âge représente la majorité des enquêtés dans l’étude sur la vente de poissons ?

41,67% d’enquêtés ont un âge compris entre 41 et 50 ans.

Quel est le niveau d’instruction le plus fréquent parmi les vendeurs de poissons à Kinshasa ?

La majorité d’enquêtés a un niveau d’instruction primaire 46,67%, suivie d’enquêtés ayant un niveau secondaire 41,67%.

Combien d’enquêtés ont plus de 21 ans d’expérience dans la vente de poissons frais ?

33,3% d’enquêtés ont plus de 21 ans d’expérience dans la vente des poissons.