L’analyse de cas sur les TIC révèle que 70 % des élèves du CEG2-Savalou rencontrent des difficultés d’apprentissage liées à une utilisation excessive des technologies. Cette étude met en lumière les enjeux cruciaux de l’intégration des TIC dans l’éducation, avec des implications pour le développement cognitif des jeunes.
Cadre théorique
Dans l’optique de respecter les principes scientifiques de toute recherche, nous allons présenter quelques théories qui vont mieux sous-tendre notre thèse d’étude. Hotya (1973) définit une théorie comme « une synthèse hypothétique couvrant l’explication d’un certain nombre des faits et s’applique à faire le point de l’état d’une science. » Comme nous nous attelons à repérer ou déterminer les répercussions socio-éducatives des TIC en milieu jeune, les théories sociologiques telle que l’analyse stratégique et celle psychologique à savoir le Behaviorisme, vont nous permettre de mieux cerner notre objet d’étude.
- Le Behaviorisme
Fisher définit la Psychologie sociale comme « la science qui étudie les conduites humaines et les phénomènes sociaux comme des processus relationnels à l’intérieur desquels le psychologique et le collectif sont indissociables ».
Si nous recourons à la Psychologie sociale pour y asseoir et expliciter l’objet de notre recherche, c’est bien parce que les élèves adoptent technologies communicationnelles dans leur vécu quotidien au point que cela puisse influer sur leurs conduites et acquis scolaires.
C’est le psychologue américain John BROADUS WATSON qui est l’initiateur du Behaviorisme. Excluant l’introspection, il s’appuie sur le comportement observable pour expliquer les actes et conduites humaines. Pour ce courant de pensée, le comportement est toujours une réponse à un stimulus du monde extérieur ou l’environnement social immédiat. La relation qui s’établit entre les deux facteurs déclencheurs des agissements des individus peut s’écrire comme suit : S-R (Stimulus-Réponse-Renforcement) ; la réponse étant la réaction du sujet qui peut être observable et analysable.
Watson pense donc que le comportement individuel découle faiblement des instincts héréditaires, mais qu’il est surtout le fruit d’un déterminisme social. En fait, l’individu est un être social et sociable, assez malléable qui modifie ou règle sa conduite, adopte son caractère en fonction des stimuli de l’environnement dans lequel il vit.
Dès lors, on peut dire en prenant à témoin les psychologues sociaux d’obédience behavioriste que le milieu social détermine les interactions humaines entraînant des changements d’attitudes, des comportements conformistes ou de soumission des individus.
Rapporté à notre objet d’étude, le behaviorisme nous permet de mettre en reliefs les méfaits que produisent les TIC (le Net et les téléphones portables) sur la personnalité et les apprentissages des élèves. Que ce soit dans leur milieu scolaire ou familial, les TIC (téléphones portables, l’Internet, les jeux-vidéos, etc.) sont omniprésents captivant l’attention des adolescents au point de leur consacrer assez de temps. Dès lors, les interactions qu’ils entretiennent avec leurs camarades à travers les appels téléphoniques, les SMS, les E-mail, les chats ou par leur participation à des forums de discussion influent sur leurs comportements au quotidien.
- L’analyse stratégique
C’est la théorie sociologique initiée et vulgarisée par Crozier (1970) qui s’intéresse avant tout aux organisations et leurs fonctionnements bureaucratiques. Crozier tente de comprendre
comment les individus qui sont des acteurs rationnels agissent à l’intérieur d’organisations caractérisées par les relations de pouvoir. Les agents d’un système bureautique dont les uns commandent et les autres sont réduits à obéir, jouent souvent entre eux le jeu de coopération et de conflit. Ainsi, ceux qui disposent d’une parcelle de pouvoir (patrons, chefs de services) élaborent des stratégies à travers l’édiction des règles de plus en plus sévères en vue limiter les marges de manœuvres de leurs subordonnés.
Pour lui, l’acteur au sein du système bureautique est une sorte d’« homo-strategicus » dont l’idée fixe est de chercher à arrondir les angles de son pouvoir afin de durcir son autorité sur ceux qui sont sous son autorité. Par ailleurs, Crozier suggère qu’en dépit des règles de plus en plus draconiennes et oppressives mises en places par les organisations en vue de mieux tenir en bride ses membres subalternes, cela semble une entreprise vouée à l’échec.
Puisque, les agents, êtres rationnels deviennent à leur tour de fins stratèges qui savent comment échapper au contrôle du système bureautique.
Appliquée à notre étude, l’analyse stratégique nous permet d’appréhender les Etablissements scolaires secondaires et les milieux familiaux voire sociaux comme des organisations hiérarchisées disposant des règlements intérieurs, des règles et usages qui régulent les comportements et conduites disciplinaires des jeunes. Quelle que soit la sévérité du contrôle engagé pour mettre au pas les enfants, les parents réussiraient difficilement à faire adopter un comportement adéquat et normal qu’ils souhaiteraient imposer à leur progéniture d’où les dérives et déviances sociales vivement déplorées de nos jours. L’acteur paraît indomptable face à la sévérité du système bureautique ou contrôle social pour le mettre en cage et contrôler ses actions.
Problématique
L’usage des Technologies de l’Information et de la Communication est devenu incontournable dans notre société actuelle. Les jeunes montrent une grande aisance dans l’usage de ces outils mais il est nécessaire de les aider à en avoir une utilisation raisonnée, responsable et sûre.
Les jeunes apprenants de nos jours disposent d’une panoplie d’outils technologiques pour acquérir des connaissances et s’ouvrir sur le monde. Dès lors, les TIC sont d’une utilité considérable en matière d’éducation qui sont en phase d’intégrer notre train-train quotidien au point de fasciner les élèves. L’on remarque alors que la gestion ou la consommation par les jeunes gens de ces informations diverses et variées distillées à travers l’Internet, les téléphones
portables et autres outils moderne de partage et de transmission des connaissances semblent les orienter vers l’aspect ludique et divertissant plutôt que cognitif, pédagogique et culturel. Souvent, lorsque ces jeunes fréquentent les cyber-cafés, usent leurs téléphones portables comme des outils ludiques, ils semblent y rechercher prioritairement des informations axées sur le divertissement, les jeux etc.
comme en témoignent les téléchargements constants des clips musicaux, vidéos ou films traitant de la sexualité, de la violence de tout genre. En effet, rares sont ceux qui exploitent les données cognitives ou ressources documentaires virtuelles que recèle le Web pour améliorer leurs acquis pédagogiques et se perfectionner intellectuellement. On s’aperçoit aussi que la Toile mondiale, cette « jungle technologique » regorge des facteurs nuisibles susceptibles de défavoriser la conduite et les apprentissages scolaires des élèves du CEG2-Savalou.
Pouts-lajus (1998), affirme que les jeunes ont « investi des machines à communiquer avec un tel engouement que cela modifie leur être social, et aussi leur psychologie ». L’Internet exerce en effet de plus en plus un attrait irrésistible et une influence déterminante sur les jeunes au point de modifier défavorablement leur personnalité. En effet à travers le chat, les adolescents scolarisés tentent de se forger une nouvelle personnalité, la plupart des cas fausse, s’amusant à se piéger les uns les autres dans ce monde virtuel.
Rigaut (2001), parle plutôt d’une `’cyber convivialité » qui est cette forme de relation entre internautes, et qui libère d’après lui des conventions de la sociabilité réelle, et leur permet ainsi de devenir autre. Dès lors, l’on peut se demander quel rôle joue l’outil Internet dans l’établissement des relations sociales que se nouent les jeunes gens de nos jours ?
Il est à craindre que les élèves à la longue ne deviennent dépendants des TIC, perdant leurs repères sociaux et sociabilité, devenant incapables d’affermir leur personnalité hors de l’univers des TIC. Les téléphones portables des élèves par leurs sonneries en classes perturbent énormément les enseignants dans la dispense de leurs cours.
Habitués à abréger de manière fantaisiste, peu académique les mots et les expressions, les apprenants finissent par acquérir des inaptitudes en orthographe et grammaire d’où des fautes qui fourmillent sur leurs devoirs et copies d’examens. En outre, leur attention peut se relâcher durant les cours, car discrètement ils se complaisent dans la visualisation des images, clips musicaux voire films violents ou pornographiques entre copains et copines.
On se rend compte, au vu de la ruée de jeunes internautes dans les cybers- centres, que c’est essentiellement le côté ludique de l’outil qui les intéresse particulièrement. La facette ludique des TIC et surtout du Net remporte aisément sur celle instructive quand on mesure la ferveur des adolescents pour se délecter de tout ce qui est récréatif.
Tiemtore, (2006), clarifie cette question pensant que les Technologies de l’Information et de la Communication sont utilisées par les Africains d’abord pour se divertir et rarement pour se cultiver. Et ceci grâce à l’accès qu’elles permettent à une très grande quantité de fichiers vidéos et audio sur Internet, des jeux et aussi, par l’utilisation des moyens de communication (mail, tchat, forum de discussions, téléphonie IP, réseaux sociaux, etc.).
Les TIC sont donc comparables à un revolver qui, utilisé par un militaire, sert à sauver des vies humaines menacées par des dangers réels, mais devient nuisible dans la main d’un malfaiteur. Depuis l’avènement des TIC au Bénin, les jeunes gens ont manifesté une véritable ferveur dans son adoption comme outil de communication, mais surtout de divertissement toujours présent au cœur du train-train du vécu quotidien d’où des dérapages liés à leurs usages qui paraissent immodérés.
Ainsi, notre étude pourrait permettre aux élèves, leurs encadreurs, les responsables administratifs scolaires et les gouvernants à tirer leur épingle du jeu. Car ayant pris conscience des risques liés à l’usage peu scrupuleux par les apprenants de ces outils ultra- modernes de communication, ils peuvent tirer la sonnette d’alarme, cherchant à contrer les incidences des TIC sur l’éducation et l’instruction des élèves du CEG2-Savalou.
L’instauration dans les programmes scolaires officiels de l’enseignement des TIC serait un moyen efficace de faire appréhender aux apprenants que les TIC sont un véritable tremplin pour leur culture ou acquisition des performances scolaires et non un terrain de jeu ou des gadgets technologiques destinés à la recherche des loisirs et les satisfactions des fantasmes.
Les sources d’éducation des jeunes se sont diversifiées dépassant le cadre de famille, du milieu social et de l’école. Comme l’avenir de l’Afrique notre continent et singulièrement notre pays le Bénin repose sur les épaules de la jeunesse, il urge de lui assurer une éducation de qualité. Les jeunes ont intérêt à être bien instruits et compétents, mais surtout doivent être mieux éduqués.
Dès lors cette noble tâche engage d’emblée la responsabilité des enseignants, pouvoirs publics et parents qui devraient chercher à intégrer les TIC dans les vecteurs éducationnels, tout en veillant à en limiter leurs répercussions perverses sur la personnalité et le cursus scolaire des jeunes. Si les élèves sont appuyés pédagogiquement par les enseignants qui les guident ou les orientent vers l’usage avantageux de l’Internet qu’ils devraient primordialement considérer comme un outil cognitif et leurs cellulaires comme des instruments de communication, ils seraient à même de
les utiliser pratiquement à bon escient. Ainsi leurs impacts sur leurs aptitudes pédagogiques et comportements seraient amoindris pour le bien de tous. Parmi les usages les plus courants de l’Internet par le jeune public, nous pouvons trouver la navigation sur les réseaux sociaux tels que Facebook, twitter…, les messageries instantanées, appelées
communément « tchat », les blogs, et les jeux en réseaux (jeux de rôle). Ces espaces de communication et ces mondes virtuels recèlent de pièges qu’il faut apprendre à éviter.
Selon une étude menée sur les jeunes et Internet réalisée par deux sociologues des médias, Élodie Kredens et Barbara Fontar (2010), parmi les risques identifiés par les jeunes, la mauvaise rencontre est la réponse la plus souvent donnée. Les autres risques sont les virus, les bugs et les spams. En troisième risque, apparaît l’affichage de contenus violents ou réservés aux adultes et en dernier lieu, les escroqueries et les problèmes liés à l’argent.
Les TIC, au travers de l’Internet, représente un immense progrès au service de l’Humain mais encore faut-il en faire un bon usage. De l’école primaire au collège, les pratiques et les comportements des jeunes faces à Internet évoluent. Les dangers se rencontrent donc dans tous les domaines : la mauvaise rencontre, les atteintes à la vie privée, la violence du contenu de certains sites visités, la cyber escroquerie, la cyber délinquance et la désinformation (utilisation d’informations erronées).
Il est avéré que les TIC développent l’intelligence inductive, ce qui est différent de l’intelligence déductive qu’on demande aux jeunes à l’école. L’enquête sociologique précitée a montré que parmi les activités les plus communes chez les jeunes élèves, on trouve en tête le visionnage de vidéos, l’écoute de la musique, les jeux, les recherches pour soi, le bavardage en ligne et en dernier lieu, les recherches pour l’école.
Les TIC regroupent, il faut le rappeler, un ensemble de ressources nécessaires pour manipuler l’information et particulièrement les ordinateurs, programmes et réseaux. Les utilisations à risque des TIC par les élèves peuvent avoir différentes qualifications :
- les atteintes à la vie privée par la diffusion de données et de photos personnelles ;
- les harcèlements, intimidations et menaces ;
- les utilisations erronées de données d’apprentissage dues à une mauvaise orientation des recherches ;
- la culture de la facilité : l’accroissement de la paresse du fait que tout semble se retrouver sur internet ou peut se trouver à portée de main par le biais des tic (calculatrice et internet sur les téléphones portables, bibliothèque virtuelle sur ipad, etc.).
- la baisse du niveau des élèves du fait de l’usage quotidien des tic
- la cyber pédopornographie ;
- l’exposition de l’enfant aux dangers des mondes virtuels (jeux en réseau) ;
- Question de recherche
L’évolution des technologies de l’information et de la communication (TIC) est dans un processus irréversible. Les TIC deviennent de plus en plus performants et sophistiqués, incontournables et accessibles à toutes les couches sociales. Pour toutes ces raisons, nous amène à poser la question suivante : « Existe-t-il des dangers réels socio-éducatifs qui guettent les élèves à travers l’usage des TIC dans l’éducation »
Cette question qui pose le problème de notre recherche fait appel aux hypothèses suivantes.
- Hypothèses de recherche
- Hypothèse principale
- Hypothèses de recherche
En prélude à notre étude, nous postulons que :
- Les TIC, comportent des risques susceptibles d’impacter négativement sur les apprentissages scolaires et les comportements des élèves.
- Hypothèses spécifiques
Plus spécifiquement :
- Les élèves qui utilisent les TIC, les considérant comme des instruments ludiques courent le risque de voir baisser leurs performances scolaires ;
- A travers la pratique d’une orthographe fantaisiste des SMS et des courriers électroniques (Mails), la recherche des loisirs, la consommation des données peu éducatives du Net, les élèves peuvent acquérir des inaptitudes pédagogiques et socio- éducative.
Pour apporter notre contribution à la résolution de la problématique de l’utilisation des TIC par les élèves, nous allons proposer une nouvelle approche de gestion par beaucoup plus de sensibilisation, car c’est un outil qui semble incontournable de nos jours.
Afin de mener à bien notre étude, nous nous sommes fixé trois objectifs : un objectif général et deux objectifs secondaires.
- Les objectifs
L’objectif de la recherche que nous menons est de :
- Déterminé les risques auxquelles les élèves pourraient se confronter dans l’usage des TIC capable d’influencer leurs aptitudes scolaires et leurs personnalités.
En opérationnalisant notre objectif général, cela nous permettra de :
- Déterminé de façon précise les risques liés à l’usage des TIC auxquels sont confrontés les élèves ;
- Formuler des mesures de prévention ou de protection et une recommandation sur les moyens à mettre en œuvre pour juguler ces risques.
Questions Fréquemment Posées
Quel est l’impact des TIC sur l’éducation des élèves au Bénin?
L’étude examine l’impact des technologies de l’information et de la communication sur l’éducation formelle des élèves béninois, mettant en lumière les effets bénéfiques et nuisibles sur leur développement comportemental et cognitif.
Quels sont les risques liés à l’utilisation des TIC par les élèves?
L’étude se concentre particulièrement sur les risques liés à l’usage immodéré d’internet et des téléphones portables par les élèves, qui peuvent influencer négativement leur comportement et leurs apprentissages.
Quelles stratégies sont proposées pour gérer l’utilisation des TIC dans les écoles?
Les conclusions de la recherche proposent des stratégies préventives pour mieux gérer l’utilisation des TIC dans le milieu scolaire.