L’analyse de cas sur le climat révèle que les communautés rurales de Tiddas, malgré des défis climatiques, adoptent des stratégies innovantes d’atténuation et d’adaptation. Ces résultats soulignent l’importance cruciale de renforcer les capacités locales pour un développement durable face à la dégradation des sols.
1.3.2 Engagements internationaux du Maroc contre le changement climatique
Introduction
Le Maroc compte parmi les pays dynamiques sur le plan des études et modélisations climatiques au sein de l’Organisation Mondiale de la Météorologie. Il compte aussi plusieurs membres au Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.
En outre, le Maroc a adhéré à l’Accord de Copenhague en soumettant au secrétariat de CCNUCC en janvier 2010, une liste de mesures d’atténuation appropriées pour atténuer ses émissions des GES de 42 %, par rapport aux émissions projetées pour l’année 2030 selon un scénario « cours normal des affaires » (CNA), qui ne pourra être atteint qu’à la condition de recevoir un appui substantiel de la communauté internationale.
Le Maroc s’engage également à atteindre un objectif inconditionnel de 17 % par rapport aux émissions CNA en 2030, en comptabilisant les activités de l’Agriculture, de la Forêt et Autres Utilisations des Terres (AFAT). Ces objectifs de réduction de GES seront réalisés grâce à des mesures prises dans tous les secteurs de l’économie.
Afin d’honorer ses engagements dans le cadre de la CCNUCC et le PK (Protocole de Kyoto), le Maroc a mis en place un dispositif national de gouvernance climatique qui a la charge de coordonner les activités du pays, liées aux changements climatiques, à l’échelle nationales et internationales.
Ainsi, le Maroc adopte une stratégie de développement sobre en carbone et coordonne les objectifs d’atténuation de toutes les stratégies et tous les plans d’action sectoriels, touchant notamment les domaines de l’énergie, de l’agriculture, du transport, de l’eau, des déchets, des forêts, de l’industrie, de l’habitat et des infrastructures à l’horizon 2030, conformément à son Plan National de Lutte contre le Réchauffement Climatique de 2009.
L’engagement du Maroc en matière de lutte contre les effets du changement climatique a été récompensé. Le Royaume occupe la première place en Afrique et dans le Monde arabe et la 5ème place au niveau mondial, juste après la Suède, selon l’indice de performance en matière de lutte contre le changement climatique 2019, élaboré par les organisations non gouvernementales ˝Germanwatch˝, ˝NewClimate Institute˝ et ˝Climate Action Network International˝.
La réussite de l’implémentation du plan climat national à l’horizon 2030 nécessite de placer la question de préservation des ressources hydriques et de la réduction de l’empreinte écologique objet du PNRC au cœur de toutes les politiques publiques, d’ériger la sécurité alimentaire au rang des priorités stratégiques du Royaume et de mettre en place une politique d’anticipation de l’ensemble des risques climatiques et de gestion des catastrophes nationales.
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∙ Engagement du Maroc au régime international sur le changement climatique Bien que le Maroc soit classé parmi les pays « faibles émetteurs de GES », il reste vulnérable aux effets du changement climatique, en raison de l’aridité de son climat. Il a pris très tôt ses responsabilités en dessinant progressivement les contours de sa propre vision, tout en se conformant aux mesures entreprises au niveau global. A cet effet, le Maroc s’aligne parfaitement aux obligations prévues par le cadre international sur le changement climatique.
La Première et Seconde Communication Nationale témoignent de son engagement dans le cadre de la CCNUCC, un engagement confirmé et renforcé par la « Troisième Communication Nationale du Maroc » (MDCE, 2016).
Ce processus sera couronné par l’élaboration en 2016 d’une Stratégie Nationale de Développement Sobre en Carbonne et d’un Plan National d’Adaptation au Changement Climatique. Avec la mise en œuvre de tous ces chantiers, le Maroc aura ainsi respecté l’ensemble de ses engagements vis-à-vis de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et des décisions des Conférences des parties et s’apprête à déployer tous ses efforts pour réussir l’organisation de la COP22 qui se veut une conférence du lancement du processus d’opérationnalisation de l’accord de Paris.
De surcroît, le Maroc a lancé plusieurs stratégies sectorielles volontaristes d’envergure intégrant la dimension environnementale, et notamment celle du changement climatique, dans des domaines clés de l’économie nationale (énergie, transport, agriculture, tourisme, bâtiment, pêche, eau, déchets, forêt, etc.). Cet engagement marque le début d’une mutation vers une nouvelle politique climatique en cohérence avec l’évolution socio-économique du pays.
Le Maroc a été l’un des premiers pays à mettre en place une Autorité Nationale Désignée pour les Mécanismes de Développement Propre, dans le cadre du Protocole de Kyoto.
Le Maroc a également soutenu l’Accord de Copenhague en notifiant au Secrétariat de CCNUCC (en janvier 2010), une liste de Mesures d’Atténuation Appropriées au niveau National (« NAMAs ») qu’il compte mettre en œuvre pour atténuer ses émissions des GES à l’horizon 2020.
Nonobstant, la mise en œuvre des différents projets et mesures planifiés dans ce cadre demeure confrontée à l’insuffisance des ressources financières au niveau national. L’appui de la coopération internationale et la mobilisation des ressources additionnelles sont cruciaux pour la mise en œuvre de la Politique du Changement Climatique au Maroc.
∙ L’organisation de la COOP 22 à Marrakech
Pour souligner son engagement pour le climat, le Maroc a abrité, en 2001 à Marrakech, la septième Conférence des Parties, « COP 7 », qui a rendu opérationnel le Protocole de Kyoto (PK) et a ratifié ce Protocole en 2002.
Par ailleurs, en participant activement au processus de négociation ayant abouti à l’accord de Paris et en organisant de nouveau la COP 22 à Marrakech en 2016, le Maroc affiche clairement sa volonté de contribuer pleinement à l’effort mondial de recherche de solutions durables aux effets du changement climatique.
Cette 22ème conférence internationale sur le climat fait suite à la COP21 de Paris, au cours de laquelle des avancées importantes ont été effectuées, notamment l’engagement des gouvernements à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 2°C. La COP22 s’est ouverte sur une bonne nouvelle : la ratification de l’Accord de Paris le 4 novembre 2016. Cette conférence était donc désignée comme étant la conférence de « l’action, de l’innovation et du partage de solutions ».
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Par ailleurs, la conférence de Marrakech s’inscrit dans la continuité des sommets mondiaux organisés par l’Organisation des Nations Unies à la suite de l’adoption du Protocole de Kyoto en 1974, qui engage les pays signataires à réduire leurs émissions totales de gaz à effet de serre à un niveau inférieur à 5% et ce sur la période allant de 2008 à 2025.
Repenser l’agriculture, notamment avec l’initiative « Adaptation of African Agriculture (AAA) », regroupant 28 pays et visant à aider les agriculteurs africains à faire face aux aléas climatiques et au défi de la sécurité alimentaire à travers une meilleure gestion des sols, de l’eau et des risques, constitue parmi les autres objectifs un enjeu majeur opérationnel des aspects de l’accord de Paris.
Bien que les résultats obtenus restent modestes sur les financements internationaux, cette COP 22 contribué à la mise au point par le Maroc d’une stratégie de développement durable dite PCCM (MDCE, 2016) qui est au fait une mise à niveau du Plan National de Lutte contre le Réchauffement Climatique élaboré en 2009 (MDCE, 2009).
∙ Plan National de lutte contre le Réchauffement Climatique » (PNRC)
La PCCM vient s’inscrire dans cette approche et matérialise la réponse du Maroc aux Accords de Cancun. Elle constitue un outil de coordination des différentes mesures et initiatives entamées pour la lutte contre le changement climatique et se veut un instrument politique structurant, dynamique, participatif et flexible pour un développement à faible intensité de carbone et résilient aux effets du changement climatique.
Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient jusqu’en 2030, la proportion des personnes âgées de plus de 60 ans devrait plus que doubler en comparaison avec l’année 2004 (selon les projections réalisées par le Haut-Commissariat au Plan). Vu sa fragilité et sa faible capacité d’adaptation à la chaleur, cette tranche de population serait exposée à des problèmes de santé lors d’épisodes de canicules et de vagues de chaleur.
Plusieurs secteurs seront impactés, notamment l’agriculture, en raison du stress hydrique, et l’aviculture. Le secteur de l’eau fait actuellement face à des défis liés notamment à l’accroissement de la demande, la raréfaction des ressources en eau et la surexploitation des eaux souterraines. Une situation qui risque de s’aggraver de plus en plus par le changement climatique, notamment en raison de l’accentuation des phénomènes extrêmes tels que la sécheresse et les inondations. L’économie du pays, étant très dépendante des ressources en eau, de l’agriculture et du littoral, serait fortement atteinte.
En outre, le Maroc subit les conséquences régionales du changement climatique qui induisent la recrudescence des flux migratoires, en l’occurrence en provenance de l’Afrique Subsaharienne. Dans ce cadre, le Maroc œuvre pour la régularisation de la situation de plus de 52 000 immigrants illégaux à travers l’adoption d’une stratégie intégrée et proactive qui accompagne l’évolution socio-économique du pays (MDCE, op.cit.).
Le Maroc ambitionne de poursuivre ses efforts de lutte contre le changement climatique dans le cadre d’une vision globale de développement durable. L’objectif est d’assurer la transition vers un développement faiblement carboné et résilient aux impacts négatifs du changement climatique, aspirant à contribuer aux efforts globaux de lutte contre ce phénomène.
Cette vision place donc la lutte contre le changement climatique comme priorité nationale (Vision Nationale), contrainte utilisée comme levier pour la construction d’une économie verte au Maroc. Cette Vision Nationale vient guider l’action publique dans toutes ses décisions, aux niveaux transversal et
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sectoriel, national et local, de manière cohérente et convergente, en tenant compte de l’interaction entre ces multiples niveaux.
En concordance avec la Stratégie Nationale du Développement Durable, la Vision Nationale se propose de capitaliser sur les mesures et actions déjà mises en œuvre pour dégager un maximum de synergies. Et se veut un instrument flexible et dynamique, elle est établie à l’horizon 2030, échéance retenue pour la majorité des stratégies nationales sectorielles et intersectorielles.
Axes stratégiques sectoriels d’atténuation et d’adaptation
Conscient de l’urgence d’agir, le Maroc a adopté très tôt une politique climatique qui vise l’atténuation des émissions des GES, la réduction de la vulnérabilité, l’anticipation des risques, l’adaptation de la population, des secteurs économiques et des milieux naturels. Il est prévu d’élaborer l’axe stratégique d’atténuation comme une Stratégie de développement à faibles émissions de carbone (Low Emission Development Strategy – LEDS) à l’horizon 2015, qui prendra en compte les Mesures d’atténuation appropriées au niveau national (Nationally Appropriate Mitigation Actions – NAMAs) couvrant la majorité des secteurs économiques émetteurs de GES (MDCE, op.cit.).
Le volet adaptation sera quant à lui accompagné du développement du Plan National d’Adaptation (National Adaptation Plan – NAP) visant à identifier les activités prioritaires pour répondre aux besoins urgents et immédiats d’adaptation au CC. Le schéma ci-dessous présente un aperçu des principales mesures instaurées et planifiées pour concrétiser la PCCM et donc le PNRC :
AXES STRATEGIQUES TRANSVERSAUX
✔ Renforcer le cadre légal et institutionnel ; Amélioration de la connaissance et l’observation.
✔ Déclinaison territoriale.
✔ Prévention et réduction des risques.
✔ Sensibilisation, responsabilisation des acteurs et renforcement des capacités.
✔ Promotion de la recherche de l’innovation et du transfert technologique.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les engagements du Maroc contre le changement climatique?
Le Maroc s’engage à réduire ses émissions de GES de 42 % par rapport aux émissions projetées pour 2030, avec un objectif inconditionnel de 17 %.
Comment le Maroc se positionne-t-il dans la lutte contre le changement climatique au niveau mondial?
Le Maroc occupe la première place en Afrique et dans le Monde arabe et la 5ème place au niveau mondial selon l’indice de performance en matière de lutte contre le changement climatique 2019.
Quelles mesures le Maroc a-t-il mises en place pour honorer ses engagements climatiques?
Le Maroc a mis en place un dispositif national de gouvernance climatique et adopte une stratégie de développement sobre en carbone, coordonnant les objectifs d’atténuation dans divers secteurs de l’économie.