L’analyse de cas sur le bilan carbone révèle que l’usine hydrométallurgique SOMIKA émet 34 millions de kg éq CO2 par an. Quelles stratégies innovantes pourraient réduire ces émissions de 20,87% ? Découvrez des solutions cruciales pour un avenir durable.
CHAPITRE II. BILAN CARBONE
Généralités sur le bilan carbone
Le bilan carbone est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre émises directement ou indirectement par une activité sur une période donnée. On l’appelle aussi « audit CO2 ».
Cette démarche peut s’appliquer à une entreprise (industrielle), à une entité publique (administration, hôpital, école, etc.), une collectivité (commune, région, etc.) voire même à un événement (colloque, fête du personnel, événement sportif, etc.).
Ce diagnostic va permettre de mettre en évidence les postes responsables des plus importantes émissions et d’identifier des actions à mener pour réduire les émissions de CO2 et diminuer la consommation énergétique, principale source d’émissions. La mise en œuvre des actions pourra être classée selon certains critères comme la simplicité de réalisation, l’efficacité climatique, le temps de retour sur investissement, etc.
Il comptabilisera les émissions de CO2 de la fabrication des matières premières, de leur transport, du processus de fabrication du produit, du transport du personnel et du produit fini, de la gestion des déchets, de la consommation d’énergie du produit chez le consommateur final, etc. (DELMAS et FLORES, 2004)
La méthode de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre prend en compte 6 gaz identifiés par le protocole de Kyoto : CO2, CH4, N2O, HFC, PFC, SF6. Le bilan carbone est obligatoire depuis 2012 pour les entreprises de plus de 500 salariés, les établissements publics de plus de 250 personnes et les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants.
Le bilan carbone est opérationnel pour les entreprises, les activités du tertiaire et les particuliers. Il permet d’évaluer les dépendances aux énergies fossiles, d’anticiper les fluctuations du prix de l’énergie et, plus largement, de limiter les émissions de dioxyde de carbone dues à l’activité humaine.
Objectif du bilan carbone
L’objectif principal du bilan carbone est d’estimer les émissions de gaz à effet de serre et donc de lutter contre le réchauffement climatique. Il sert également à évaluer la dépendance aux énergies fossiles, notamment le pétrole, et de déboucher sur un plan d’action pour réduire les émissions. Le bilan carbone s’inscrit dans une démarche environnementale et de développement durable pour les entreprises.
Le bilan carbone consiste à déterminer, à l’aide de tableaux de calcul, le poids (en tonnes d’équivalent carbone) des émissions de gaz à effet de serre poste par poste. Il convient d’entrer dans des feuilles de calculs les données d’activités disponibles (factures d’énergie, flux de matières premières, distances parcourues par les véhicules…). (Ademe, 2012)
Importance du bilan carbone
Dans le cadre d’une démarche de contribution à la lutte contre le changement climatique, il est important que chaque acteur puisse être responsabilisé et puisse agir sur les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre (essentiellement CO2) dont il est responsable.
En ce sens, les industries les plus émettrices doivent se voir fixer des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, l’objectif global de réduction doit être réparti entre les différents acteurs et tenir compte de l’évolution prévisionnelle de la production.
Une fois les objectifs fixés, les industries peuvent mettre en place un plan de réduction de leurs émissions pour les atteindre. L’établissement d’un tel plan de réduction passe, en premier lieu, par la réalisation d’un bilan des émissions sur l’ensemble de l’activité des industries métallurgiques et pas seulement sur leur procédé industriel. (Ademe, 2012)
Le bilan des émissions constitue un moyen pour les industries de structurer leur politique environnementale, d’identifier les postes d’émissions où la contrainte carbone est la plus forte et d’identifier des actions permettant de réduire leur impact global pour un développement durable.
Etape du bilan carbone
Le bilan carbone se fait sur une démarche qui comporte 6 phases ou étapes :
- Sensibilisation au réchauffement climatique et ses effets ;
- Etablissement du périmètre d’analyse ;
- Collecte des informations à prendre en compte ;
- Exploitation des données collectées ;
- Définition du plan d’action en vue de la réduction des émissions ;
- Mise en pratique des mesures décidées. (E-RSE, 2018).
Cadre juridique du bilan carbone
Ils existent plusieurs organisations (réglementations) nationale et internationale qui veillent sur le contrôle de l’environnement durable.
Réglementation nationale
En RDC, il y a des normes (principes) à respecter :
- Le principe d’action préventive et de correction par priorité à la source ;
- Le droit de chacun à un environnement sain (Kitobo, 2016).
.2.2 Réglementation internationale
A l’échelle internationale il y a peu de normes sur les émissions de gaz à effet de serre.
La norme ISO 14064, qui a été publiée en 2006 afin d’apporter aux pouvoirs publics des outils à utiliser dans le cadre de la réduction des émissions de CO2.
Méthode générale du bilan carbone
Méthode de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre
La méthodologie d’évaluation ne nécessite pas de mesure directe des émissions, elle s’apparente à une démarche comptable. Une série de données de base doivent être collectées pour ensuite être associées à des facteurs d’émission, qui permettent de les traduire en tonne équivalent CO2. (Fourmeaux, 2013)
Elle est utilisée pour l’estimation des émissions liées à chacun des procédés industriels et le produit de la donnée d’activité, c’est-à-dire la quantité produite ou consommée de matériau, et d’un facteur d’émission par unité de consommation/production associé exprimé dans la manière suivante :
Émission de GES = Donnée d’activité x Facteur d’émission (II.1)
Unités du bilan carbone
Par convention dans la méthode, c’est le kilogramme équivalent CO2 (abréviation : kg éqCO2) et la tonne équivalent CO2 (abréviation : t eqCO2) qui sont systématiquement utilisés pour compter les émissions.
En l’occurrence, les formulations explicites figurant dans cette note font toujours référence à des émissions comptées en équivalent CO2.
Notons que la méthode Bilan des émissions de GES de l’ADEME utilise le kilogramme équivalent carbone (abréviation : kg éq C) qui se déduit de l’équivalent CO2 en isolant la masse de l’atome de carbone dans la molécule de dioxyde de carbone. Ainsi, nous avons la relation suivante :
1kg eq CO2 = 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒(𝑐)
= 12 = 0,2727 eqC (II.2)
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 (𝐶02) 44
Incertitudes du bilan carbone
Toute comptabilité carbone comporte des incertitudes (ou marges d’erreur), à travers l’imprécision inévitable des données d’activité d’une part et celle des facteurs d’émissions d’autre part. Le but ultime d’une comptabilité carbone étant de révéler des liens de dépendance et des points de vulnérabilité face à la contrainte carbone, une vision même floue sur un champ d’observation très large (autre manière de traduire l’incertitude du résultat) ne compromet pas cet objectif. (FNAM, 2012)
La présente méthode développée par la Fondation Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM), qui s’inspire du Bilan des émissions de GES de l’ADEME, permet de calculer les incertitudes associées au bilan, par poste d’émissions.
Ainsi, dans l’outil de calcul Excel associé à la méthode, chaque calcul élémentaire est associé à une incertitude (un calcul élémentaire est une donnée d’activité multipliée par un facteur d’émission).
Limites de la méthode
Bien que ce soit un outil très permanent, le bilan carbone présente un certain nombre de limites. Elles sont donc à prendre en compte avant de se lancer : des données nombreuses parfois complexes à collecter (wikipedia,2020). Ces limites se situent principalement dans l’incertitude liée à la capacité à collecter des données de qualité pouvant impliquer certaines approximations.
Des précautions importantes concernant la collecte de données précises, par exemple : comment collecter précisément le nombre de kilomètres parcourus entre le domicile et travail de chaque employé d’une usine de 600 personnes ? Comment savoir avec précision le type de véhicule qu’ils utilisent (récent ou ancien, etc.) ? Nous voyons au travers de ces quelques exemples que la collecte de données est un point névralgique du Bilan Carbone et peut constituer une limite à son interprétation.
Par ailleurs, c’est une évaluation qui porte sur un critère environnemental unique : l’impact sur l’effet de serre. Il n’y a pas d’autres critères pris en compte comme par exemple les déchets, la pollution de l’eau ou de l’air, la pollution des sols, la biodiversité, etc.
Autre limite du bilan carbone est qu’est pas possible de le comparer à un autre. En effet, un bilan carbone se réalise pour une structure donnée dans un périmètre bien défini (produit, site de production ou groupe entier, etc.).
Comme nous pouvons le voir, le bilan carbone mesure principalement et avec une bonne précision les émissions de GES directes. Pour ce qui est des émissions indirectes, la mesure est plus difficile par le fait que ce n’est pas la structure auditée qui en est responsable (Delmas et flores, 2005).
Questions Fréquemment Posées
Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?
Le bilan carbone est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre émises directement ou indirectement par une activité sur une période donnée, également appelé ‘audit CO2’.
Pourquoi est-il important de réaliser un bilan carbone ?
Le bilan carbone est important pour estimer les émissions de gaz à effet de serre, lutter contre le réchauffement climatique, évaluer la dépendance aux énergies fossiles et établir un plan d’action pour réduire les émissions.
Quels sont les principaux postes d’émissions pris en compte dans un bilan carbone ?
Les principaux postes d’émissions dans un bilan carbone incluent la fabrication des matières premières, leur transport, le processus de fabrication du produit, le transport du personnel et du produit fini, ainsi que la gestion des déchets.