Analyse comparative des chaussées : Quelles solutions pour l’entretien efficace?

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🏫 Université de Lubumbashi - Ecole Supérieure des Ingénieurs Industriels - Département de Génie civil
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Bachelier - 2021
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L’analyse comparative des chaussées révèle que 70 % des dégradations sont liées à des problèmes de drainage. Cette étude sur le boulevard de l’indépendance à Likasi propose des solutions innovantes pour restaurer la sécurité routière, transformant ainsi notre compréhension des interventions nécessaires.


CHAPITRE III : L’ENTRETIEN ROUTIER ET LA PREVENTION DES DEGRADATIONS DES CHAUSSEES SOUPLES

L’eau occupe incontestablement une place très importante dans la tenue d’une chaussée. En effet, toute inspection visuelle ou automatique de la chaussée doit être obligatoirement complétée par un relevé des conditions de drainage et d’assainissement qui peuvent dans la plupart des cas expliquer certaines dégradations et éventuellement mettre en jeu la sécurité des usagers.

La stratégie est d’intervenir au bon moment avec des solutions disponibles afin de reporter une intervention majeure le plus loin possible et de conserver aux utilisateurs une route digne de ce nom. Ce présent chapitre est composé de trois parties : nous étudions dans la première partie la relation entre l’eau et la chaussée, la deuxième partie illustre l’intérêt de l’étude géotechnique et nous terminons par la troisième partie dans laquelle sont présentées les techniques d’entretien.

L’EAU ET LA CHAUSSEE

La conduite à tenir est de diminuer l’arrivée d’eau et de faciliter son départ. D’où la nécessité de connaitre par quelle voie elle pénètre.

Infiltration par le haut

C’est l’origine la plus fréquente et souvent la plus importante des venues d’eaux. Bien que visiblement les revêtements semblent être imperméables, leur étanchéité n’est approximative. Il existe presque partout des petites ou grosses fissures laissant pénétrer d’eau29.

Infiltration et capillarité latérale

Il arrive souvent que les écoulements des fossés ne soient pas convenablement assurés ou ils sont momentanément obstrués en présence d’une accumulation de la neige par exemple. L’eau qui stagne dans le fossé peut facilement s’infiltrer jusqu’à la chaussée ou juste sous elle. En d’autres termes, si le fossé ne joue pas son rôle d’évacuateur et si au contraire de l’eau y séjourne le drainage fonctionne à l’envers30.

Capillarité à partir de la nappe

Un sol qui est suffisamment fin comme le limon ou l’argile possède de fortes propriétés capillaires, qui font remonter l’eau de la nappe phréatique. Cette ascension est créée par l’existence de la pression interstitielle.

La hauteur totale d’ascension capillaire dépend de la granulométrie et de l’indice des vides. Pour pallier à ces problèmes, il est nécessaire de réaliser une sous couche anticapillaire drainante très perméable pour couper les remontés capillaires et évacuer les eaux qui proviennent de ces remontés ou d’infiltration de haut vers le bas31.

Comment éviter l’infiltration de l’eau dans la Chaussée

Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, l’eau est l’une des principales causes des dégradations des chaussées voire le premier « ennemi » de la chaussée. C’est pourquoi toutes les dispositions doivent être prises afin de minimiser le plus possible son infiltration. Pour ce faire :

  • On évite par exemple d’implanter une chaussée au niveau du sol si les écoulements sont difficiles et le terrain humide ou proche d’une nappe.
  • Imperméabiliser la surface de la chaussée : les chaussées souples comportent à leur surface, soit un enduit superficiel, soit une couche de surface plus ou moins épaisse en enrobés.
  • Imperméabiliser les accotements : la piste transversale de l’accotement est en générale de 4% pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales.

Assainissement routier

Tout ouvrage routier comporte un réseau d’assainissement dont le rôle est de récupérer et d’évacuer toutes les eaux de ruissellement. Ce réseau peut être soit du simple fossé voire des installations très sophistiquées susceptibles de traiter des eaux provenant de la plate- forme ou de récupérer une éventuelle pollution accidentelle.

Cette action est d’une importance primordiale pour les projets routiers dans la mesure où elle permet de préserver la chaussée contre l’effet nocif des eaux, ce qui a pour effet de retarder sa dégradation sans être toujours obligé de recourir à un renforcement structurel32.

Le drainage

L’objectif du drainage des chaussées est de permettre le captage et l’évacuation de l’eau qui s’infiltre dans la structure de la chaussée et dans certains cas d’empêcher l’infiltration de l’eau de ruissellement par les côtés.

Deux types de drainage de chaussée sont généralement employés soit le drainage vertical et le drainage horizontal. Le premier consiste en l’installation, en bordure de chaussée, d’un dispositif drainant. Le deuxième consiste en l’installation d’un dispositif drainant sur l’ensemble de la surface de l’infrastructure.

Ce dernier est généralement constitué d’un géo synthétique ou autres matériaux drainants33.

Phases principales de la réalisation

Les phases d’exécution du drainage dans une chaussée sont :

Drainage vertical :

  • Excavation de la tranchée ;
  • Pose du dispositif drainant dans la tranchée ou sur les parois de l’excavation ;
  • Raccordement du dispositif drainant au système d’évacuation d’eau ;
  • Mise en place et compactage des matériaux de remblayage de la tranchée ou de reconstruction de la chaussée.

Drainage horizontal :

  • Excavation des fondations de la chaussée ;
  • Nivelage, compactage et travaux connexes à la préparation de la surface exposée ;
  • Pose de la couche drainante ;
  • Raccordement de la couche drainante au système d’évacuation d’eau ;
  • Mise en place et compactage des matériaux de reconstruction de la structure de la chaussée.

Essais et contrôles

Pour le drainage vertical, la nature des matériaux de remblayage, l’alignement du dispositif drainant, le contact avec la paroi et la profondeur de mise en place sont des éléments à contrôler.

Pour le drainage horizontal, l’uniformité et la stabilité de la surface exposée sont à contrôler. L’inclinaison minimale et l’uniformité de la pente d’écoulement sont également des éléments primordiaux pour le drainage des chaussées.

La figure 21 ci-dessous illustre le principe de récupération et d’évacuation de l’eau dans une chaussée.

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Figure 21 : récupération et évacuation de l’eau dans une chaussée (SETRA, 2009)

________________________

29 Association Mondiale de la Route, Manuel international de l’entretien routier Volume III, Routes revêtues, 2015, P.127

30 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.129

31 Association Mondiale de la Route, op.cit., P.137

32 LCPC, Autopsie d’une chaussée, éd. Lorino, Paris, 2003, P.37

33 Idem, P.48


Questions Fréquemment Posées

Comment l’eau affecte-t-elle la chaussée souple?

L’eau est l’une des principales causes des dégradations des chaussées, car elle peut pénétrer par des fissures et provoquer des dommages.

Quelles sont les solutions pour éviter l’infiltration d’eau dans la chaussée?

Pour éviter l’infiltration d’eau, il est conseillé d’imperméabiliser la surface de la chaussée et d’éviter de l’implanter au niveau du sol dans des terrains humides.

Pourquoi est-il important d’avoir un réseau d’assainissement routier?

Le réseau d’assainissement routier est essentiel pour récupérer et évacuer les eaux de ruissellement, préservant ainsi la chaussée contre les effets nocifs de l’eau.

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