L’analyse de cas sur les cabinets d’études révèle que 70 % des entreprises de Parakou ignorent l’utilité de ces structures. Cette recherche met en lumière les défis cruciaux rencontrés par le cabinet As d’Afrique, offrant des solutions innovantes pour transformer cette réalité.
Réalisé par HOUNNOUVI Oluwatobi Narsline Trinitée & AZON Géronus Cornélio Bamidélé
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PARAGRAPHE II : La revue de la littérature
Cette partie est consacrée à l’analyse des différentes connaissances théoriques et empiriques liées aux cabinets d’études. Il s’agira d’élucider les différents concepts qui sont dans le champ de notre étude.
Clarifications conceptuelles
A- Le projet
Pour LEGROS (2011), la notion de projet bénéficie d’une pluralité d’approches qui se distinguent les unes des autres en fonction des points de vue à partir desquels elle est appréhendée. Ainsi, dans le cadre de notre recherche, l’accent sera fondamentalement mis sur les définitions prises en compte par les spécialistes de la gestion des projets.
En effet, dans le vocabulaire de la science de gestion des projets, le projet est considéré comme « une entreprise temporaire décidée en vue de produire un résultat unique, soit un produit, soit un service, dans un délai et avec des ressources limitées ». Loin d’être une fin en soi, le projet est donc un moyen pour réaliser efficacement un changement permettant à un demandeur (personne physique ou morale), d’atteindre des objectifs prédéterminés.
Le changement souhaité, raison d’être du projet provient, généralement d’une situation d’insatisfaction à corriger ou du désir de saisir une opportunité attrayante d’affaires. Tout projet vise donc nécessairement soit à résoudre un problème, soit à satisfaire un besoin, soit à concrétiser une politique pour atteindre des objectifs précis formulés par des personnes privées ou publiques.
Le projet se caractérise par son unicité, sa durée limitée, la multiplicité des personnes qui interviennent dans son exécution et par l’exigence de respect des contraintes de performance, de qualité, de coûts et de temps.
B- L’accompagnement des porteurs d’idée d’entreprise
Accompagner, dans son sens strict signifie « se joindre à quelqu’un pour aller où il va en même temps que lui » Paul (2002).
En entrepreneuriat, le processus d’accompagnement repose sur certains facteurs clés ; les conseillers doivent être expérimentés et entraînés, et les techniques doivent relever davantage du conseil que de la consultation et l’utilisation des services « just-in-time », c’est-à-dire aide au moment où le besoin se présente, Chrisman et McMullan (2004). Il s’agit souvent d’un accompagnement qui permet un apprentissage facilitant les premières fonctions de l’entrepreneur, comme rencontrer les banquiers, compléter les dossiers administratifs, obtenir des informations juridiques ou encore obtenir les premiers contrats, Kokou Dokou (2001).
Dans la même veine, on a vu dernièrement les programmes de mentorat ou encore de coaching gagner en popularité, Audet, Couteret et Avenet (2004). Les résultats d’une étude de l’Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE, 1998) évoquent que plus un entrepreneur prend conseils, plus les chances de survie de l’entreprise créée augmentent.
Mais pour Marion (1999) : « S’il est probablement vrai qu’un effort plus systématique pour conseiller les créateurs ou repreneurs devrait concourir à un taux de succès plus grand, il ne faut pas conclure trop vite qu’à elle seule, cette action permettra d’obtenir de meilleurs résultats. L’aspect essentiel se trouve dans le comportement et la capacité du futur chef d’entreprise de solliciter du conseil et de se l’approprier. » Barès (2004, p.5).
L’accompagnement des entreprises, notamment des entreprises innovantes, a clairement un impact positif sur la survie des jeunes entreprises. Le terme « accompagnement » peut ici prêter à confusion. En effet, il désigne d’une part l’ensemble des services offerts à un porteur de projet (que celui-ci ait créé ou non son entreprise) par une « structure d’accompagnement » (un incubateur, une pépinière, une couveuse, un cabinet, …) : au niveau logistique (bureau, services administratifs), au niveau de l’insertion dans un réseau (bénéfice d’une légitimité au niveau commercial, financier/levée de fonds grâce au label de l’incubateur comme l’a montré Cullière (2004), de sessions de formation, d’un accompagnement individuel sur son projet.
D’autre part, le terme « accompagnement » est également couramment usité pour désigner un « sous-produit » de l’accompagnement décrit précédemment, désignant alors la relation interpersonnelle qui unit dans la durée le porteur de projet et la personne de la structure (l’accompagnateur) qui le suit plus particulièrement dans le développement de son projet.
C- La notoriété de l’entreprise
Aaker (1994) définit la notoriété d’une marque comme la capacité d’un client potentiel à reconnaître ou à se souvenir qu’une marque existe et appartient à une certaine catégorie de produits. La notoriété suppose donc l’existence d’un lien entre la marque et la catégorie de produit. Plusieurs niveaux de notoriété peuvent être identifiés :
- le degré zéro de notoriété correspondant à une absence totale de connaissance de la marque
- la notoriété assistée correspond à la simple conscience par le consommateur de l’existence d’une marque donnée.
- la notoriété spontanée est généralement le signe d’une marque forte. En effet, elle concerne les marques qui sont toujours citées par le consommateur quand on lui demande d’associer à un produit une marque connue de lui.
- la notoriété spontanée de premier rang ou « top of mind » concerne les marques toujours citées par le consommateur et qui donc lui viennent spontanément à l’esprit pour un type de produit particulier.
En marketing, la notoriété est une condition qui rend possible la création d’une image, qu’il s’agisse d’une image de produit, d’une image d’entreprise ou d’une image de marque. Grâce à sa notoriété, un produit, une entreprise ou une marque va se créer une réputation.
Selon Lendrevie, Lévy et Lindon (2003), la notoriété mesure la présence à l’esprit, spontanée ou assistée, du nom de marque. Elle suppose en outre que le client est capable de relier le nom de marque à un produit ou un domaine majeur d’activités de la marque.
On distingue trois niveaux de notoriété : la notoriété assistée, la notoriété spontanée et le top of mind ou notoriété de premier rang.
- La notoriété spontanée : elle se mesure par le pourcentage de personnes capables de citer spontanément le nom de la marque lorsqu’on évoque le secteur d’activités ou le segment de la marque.
Exemple : Quelles sont les marques d’ordinateurs que vous connaissez ?
- La notoriété top of mind : la notoriété dite top of mind se mesure par le pourcentage de personnes qui, en réponse à la question précédente, citent spontanément la marque en premier.
- La notoriété assistée ou suggérée : on présente aux personnes interrogées une liste de marque et on leur demande d’indiquer les marques qu’elles connaissent :
« connaissez-vous la marque X, ne serait-ce de nom ? »
Les taux de notoriété, mesurés pour une même marque par ces trois méthodes, sont évidemment très différents.
Figure 2 : La pyramide de la notoriété
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Source : LENDREVIE, LEVY et LINDON, Mercator, Dalloz 2003
D- Le cabinet d’études
Il s’agit d’une structure où sont réalisées des expertises à caractères scientifiques et/ou techniques. Ces expertises peuvent recouvrir entre autres les champs de l’analyse de l’existant (état des lieux) ou bien la conception d’un produit ou l’organisation d’un service. Les cabinets d’études ont un rôle d’assistance et de conseil auprès des collectivités publiques ou des entreprises.
Les compétences des cabinets peuvent être en relation avec des domaines extrêmement variés tels que : le génie civil ou militaire, l’industrie, l’environnement, l’informatique, l’organisation du travail, l’urbanisme, la mobilité, l’événementiel, la gestion, etc. L’activité des cabinets relève du domaine des services : les prestations sont de caractère intellectuel. Un cabinet ne réalise pas directement de travaux ou de fourniture, bien qu’il intervienne en général en amont afin d’effectuer des recommandations préalables, ou en aval pour vérifier la qualité des réalisations.
E- La pérennité des entreprises
Pour rester compétitif, augmenter le pouvoir ou vivre longtemps sur un marché, la plupart des entreprises cherchent à augmenter leur taille.
La croissance d’entreprise est le développement quantitatif durable c’est-à-dire, la modification de la taille de l’entreprise et de sa notoriété sans oublier la disponibilité à suffisance des ressources pour l’atteinte d’effective de ses objectifs.
Plus de 70 % des PME qui survivent aux premières années suivant leur création restent petites. Moins du quart croissent, mais le plus souvent lentement et sporadiquement. Seules, 5 à 10 % croissent plus rapidement. Un certain nombre de ces dernières deviennent des ‘’gazelles’’ et ainsi quelques-unes passent au rang de moyennes sinon de grandes entreprises.
La question de la croissance semble donc un sujet de peu d’importance dans le monde des PME. Pourtant, comme l’avait bien analysé Edith Tilton-Penrose (1959), cette question sinon cette énigme de la croissance demeure toujours importante, puisque la majorité des nouveaux emplois pérennes proviennent de ces entreprises qui croissent et que l’effet de ces dernières sur le développement régional, voire national, et sur le changement par l’effet de la destruction créatrice dans l’économie, comme l’exprimait Schumpeter, est souvent très grand.
Cet impact s’explique non seulement par cette création d’emplois et des ressources qu’elle requiert et qui servent par la suite aux autres entreprises, mais aussi par ses effets sur le dynamisme régional puisque ces entreprises créatrices d’emplois incitent d’autres firmes à suivre leurs traces par mimétisme ou par concurrence, Julien, Mustar et Estimé (2001).
On sait qu’il existe un très grand nombre de raisons qui expliquent la croissance de ce petit nombre d’entreprises contrairement à certaines autres, et qu’elles relèvent d’un choix délibéré et donc d’une stratégie entrepreneuriale ou encore du hasard, sinon des deux. Comme l’expliquait Marchesnay (1993) en distinguant les entreprises, soit celles qui accordent une grande importance à la croissance même au prix de l’autonomie et de la pérennité, ou de la majorité d’entre elles qui préfèrent la pérennité et l’indépendance à cette croissance. Il est donc important d’en comprendre les causes et les conditions et d’en voir les limites.
Figure 3: Pérennité des entreprises françaises
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Source : Insee, France
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2 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001. ↑
3 Auchan Les 4 Temps, La Défense. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux défis des cabinets d’études à Parakou ?
Les principaux défis des cabinets d’études à Parakou incluent la réticence de la clientèle cible due à la méconnaissance de l’utilité des cabinets, la faible notoriété du cabinet, et l’insuffisance des ressources humaines, financières et matérielles.
Comment l’accompagnement des porteurs d’idée d’entreprise impacte-t-il leur succès ?
L’accompagnement des entreprises, notamment des entreprises innovantes, a clairement un impact positif sur la survie des jeunes entreprises, car il permet un apprentissage facilitant les premières fonctions de l’entrepreneur.
Quelle est la définition d’un projet selon la science de gestion ?
Dans le vocabulaire de la science de gestion des projets, le projet est considéré comme une entreprise temporaire décidée en vue de produire un résultat unique, soit un produit, soit un service, dans un délai et avec des ressources limitées.