Quelles stratégies d’implémentation pour protéger les mineurs en milieu judiciarisé ?

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🏫 INSTITUT NATIONAL DEFORMATION EN TRAVAIL SOCIAL - ÉCOLE DES CADRES SUPÉRIEURS EN TRAVAIL SOCIAL
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme d’Etat d’Inspecteur d’Education Spécialisée - 2018
🎓 Auteur·trice·s
ILBOUDO Wendelassida
ILBOUDO Wendelassida

Les stratégies d’implémentation pour mineurs sont au cœur de cette étude qui révèle comment les violences en milieu judiciarisé au Burkina Faso sont influencées par des faiblesses organisationnelles. Découvrez les recommandations clés pour améliorer la protection des mineurs en conflit avec la loi.


      1. La population à l’étude
        1. Population cible

Elle est composée comme suit :

  • Les mineurs en milieu judiciarisé

Cette population désigne les acteurs directement concernés par le Phénomène des violences. Elle est constituée de filles et de garçons mineurs judiciarisés (séjournant à la MACO et au centre de laye) dont l’âge est compris entre treize (13) et dix-huit (18) ans.

  • le personnel de la MACO et du centre de laye

Ce sont les agents pénitentiaires qui sont en contact avec le public cible. De par ce contact et leur pratique, ils connaissent les formes et les types de violences qui sévissent en milieu judiciarisé et ils détiennent des informations qui vont nous éclairer dans la présente étude. Ils sont choisis dans les effectifs des établissements judiciarisés comme la MACO et le centre pour mineur en conflit avec la loi de laye.

  • Les chefs de service des établissements judiciarisés (la MACO et le Centre de laye)

Les responsables dans ces établissements judiciarisés font partie de la population cible du fait qu’ils coordonnent les actions de réinsertion et de protection des mineurs judiciarisés qui y séjournent.

  • Les personnes ressources

Les personnes ressources sont des personnes qui, de par leur qualité, leur expérience et connaissance dans le processus de la réinsertion des mineurs ou de la protection de l’enfant en général sont en mesure de nous éclairer afin d’améliorer la qualité de l’étude.

        1. Echantillonnage
          1. Technique de L’échantillonnage

Pour déterminer cet échantillon, nous avons eu recours à la méthode non probabiliste et avons procédé par la technique du choix raisonné pour constituer les populations représentatives des structures judiciarisées. Cette population comprend : les mineurs, les responsables desdites structures, les agents pénitentiaires et les personnes ressources. Ce choix s’explique par le fait que cette population a une très bonne connaissance du public en proie au phénomène des violences. Cette technique a aussi servi à constituer l’échantillon des mineurs dans les établissements judiciarisés. Pour ce faire, trois (03) raisons principales nous ont guidés à ce choix :

D’abord, certains mineurs étaient presqu’en fin de séjour et ne pouvaient être ciblés pour cette étude à notre passage sur le terrain.

A cela, il faut ajouter que d’autres, par contre, venaient de faire leur entrée dans les structures concernées et ne pouvaient disposer d’informations utiles en matière de violences. La dernière raison est que les mineurs en milieu judiciarisé sont très bien connus des travailleurs sociaux. Ainsi ces derniers peuvent librement aider à cibler des sujets susceptibles de bien nous renseigner sur la présente problématique pour plus de fiabilité de l’échantillonnage,

  • quinze (15) mineurs à savoir treize (13) garçons et deux (02) filles pensionnaires de la MACO ;
  • quinze (15) mineurs composés de dix (10) garçons et cinq (05) filles pensionnaires de laye ;
  • six (06) agents de sécurité dont trois (03) par structure ;
  • six (06) chefs de service dont trois (03) par structure ;
  • quatre (04) travailleurs sociaux dont trois (03) à la MACO et un (01) au centre de Laye ;

-quatre (04) moniteurs dont deux (02) par structure ;

-cinq (05) personnes ressources dont un (01) psychologue, un (01) Juge du Tribunal Pour Enfant (TPE), un (01) Juge de l’Application des Peines (JAP), un (01) Directeur et une (01) Inspectrice d’Education Spécialisée (IES) avertie des questions de violence en milieu judiciarisé.

          1. Composition de la taille de l’échantillon

Tableau n° 5 : récapitulatif de la taille de l’échantillon à la pré-collecte

Niveau d’interventionActeurs concernésNombreOutils de collecte de données
Mineurs du centre deFilleset15-questionnaire
layegarçons-récit de vie
-grille
d’observation
Filleset15
Mineurs (MACO)garçons
Les travailleurs sociauxMACO03Guide d’entretien
Centre Layede01
Agents de sécuritéMACO03Guide d’entretien
Centre layede03
Chefs de serviceMACO03Guide d’entretien
Centre layede03
MoniteursMACO02Guide d’entretien
Centre Layede02
Personnes ressourcesPsychologues01Guide d’entretien
Juge enfantsdes01
JAP01
Directeur01
IES01
total55

Source : enquête de terrain, février à mars 2018

2.2- STRATEGIE DE RECHERCHE

Cette étude obéit à une méthodologie. De ce fait, elle exige une démarche appropriée, une méthode qui utilise des outils adaptés pour atteindre les objectifs recherchés. Dans les paragraphes suivants, nous allons aborder la collecte des données, les outils de collecte et le traitement des données.

      1. Instruments et techniques de collecte de données

Pour mieux cerner le sujet, nous avons eu recours à plusieurs instruments et techniques pour recueillir les informations nécessaires à l’étude.

        1. Techniques de collecte de données
  • La recherche documentaire :

Dans le cadre de la présente étude, la recension des écrits a été d’un apport considérable. Elle a permis de collecter des informations déjà produites par des auteurs qui ont abordé des thèmes en rapport avec notre sujet. Ainsi, elle a concerné des ouvrages généraux, des ouvrages spécifiques, des rapports et des mémoires.

A cet effet, nous avons consulté des documents dans les bibliothèques et des centres de documentation (Bibliothèque de l’INFTS, Université de Ouagadougou, Bibliothèque de l’ENAM, Sites Internet). Cette phase qui a constitué une étape importante s’est déroulée tout au long de l’enquête. Elle nous a permis d’approfondir la réflexion sur le phénomène en vue de circonscrire le sujet, asseoir la problématique et adopter une méthodologie qui combine l’approche quantitative et qualitative.

  • L’entretien

Il a été utilisé pour recueillir des données auprès des chefs de service des structures et des personnes ressources. Il a consisté à des échanges individuels avec ces différents acteurs, au cours desquels nous avons pris des notes et enregistré des informations.

  • Le récit de vie

Il consiste pour les mineurs à faire une description minutieuse de leur vécu. Il a pour avantage de nous conduire dans les péripéties de la vie

des mineurs judiciarisés. En effet, nous avons eu à vivre les émotions fortes, les sentiments les plus émouvants ; une histoire détaillée d’un vécu qui fait le portrait des violences que subissent les mineurs en établissement judiciarisé.

Les récits de vie retracés par ces mineurs nous ont permis également de comprendre les rapports sociaux conflictuels et les conditions sociales de vie précaires qui prévalent au sein du milieu judiciarisé.

        1. Instruments de collecte de données
  • Questionnaire

Dans le cadre de l’étude, le questionnaire a été utilisé pour collecter des informations auprès des mineurs et des agents pénitentiaires des deux

(02) établissements judiciarisés.

  • Guide d’entretien

Cet outil a été nécessaire pour recueillir les données surtout qualitatives auprès des personnes ressources et des responsables des établissements judiciarisés.

    • La grille d’observation

Cet instrument va servir à collecter des informations qui ne seront pas facilitées par les autres outils.

      1. Collecte et analyse des données
        1. Collecte des données

Elle s’est déroulée en plusieurs étapes.

  • Enquête exploratoire

Nous avons procédé par des entretiens exploratoires pendant cette phase de l’étude. Ils ont consisté à un échange avec les agents des établissements concernés et les responsables pour recueillir leurs points de vue au sujet de notre thématique. En effet, leurs avis nous ont permis d’élargir notre champ de compréhension du sujet, de cibler le genre

d’ouvrage et de mieux orienter les items des guides d’entretiens et des questionnaires. Cette phase s’est déroulée du 23 février au 10 mars 2018.

  • Pré-test

Le pré-test nous a permis de tester l’efficacité de nos outils de collecte de données. Cette étape s’est effectuée auprès d’un public composé d’agents intervenant auprès des mineurs judiciarisés et des responsables de structures de prise en charge de ces mineurs. Il s’est déroulé du 26 au

28 février 2018 et nous a aidés à réorganiser le questionnaire et de reformuler certaines questions.

  • Enquête proprement dite

L’enquête proprement dite a consisté à collecter les données à travers les questionnaires, les guides d’entretien, les récits de vie et la grille d’observation. Les questionnaires et les entretiens ont été menés de façon indirecte auprès des mineurs et des responsables des établissements judiciarisés et de façon directe auprès des agents.

        1. Exploitation des données

L’exploitation des données quantitatives recueillies a été faite à l’ordinateur grâce au logiciel d’enquête et d’analyse des données « sphinx », aux logiciels Microsoft Word 2013 et Microsoft Excel 2013. Quant aux données qualitatives, elles ont été traitées de façon manuelle.

DIFFICULTES ET LIMITES DE L’ETUDE

Cette étude n’a pas la prétention d’être exhaustive et cela se justifie par les difficultés rencontrées ainsi que les limites qu’elle comporte.

      1. Difficultés de la recherche

Quelques difficultés émaillent le processus de la recherche dont les principales sont :

-l’indisponibilité de certains enquêté ;

-la peur qui assaille les victimes ;

-le sentiment de honte et très souvent de culpabilité n’ont pas facilité les enquêtes de terrain malgré la confidentialité dont nous avons fait preuve dans notre approche.

A cela, il est à ajouter que les données statistiques et les différentes archives ne relèvent pas spécifiquement de la thématique.

Notons également que nous n’avons pu avoir que 75% de l’effectif des mineurs sollicités pour l’enquête. En effet ce déficit est constaté à Laye ou les agents nous ont signifié qu’ils ont reçu des instructions de nous autoriser à enquêter sur dix(10) mineurs au lieu de quinze(15) initialement sollicités ; cela a constitué un obstacle au déroulement de l’étude.

      1. Les limites de la recherche

La présente étude comporte bien des limites.

D’abord, cette recherche porte spécifiquement sur les mineurs judiciarisés séjournant à la MACO et au centre de laye. De ce fait, les données recueillies dans ces établissements judiciarisés ne sauraient être généralisables à celles d’autres établissements judiciarisés dont les réalités pourraient être tout autres.

En outre, l’étude s’est limitée aux facteurs liés aux faiblesses du mode organisationnel et aux relations interpersonnelles conflictuelles pour expliquer les violences vécues par les mineurs à la MACO et au centre de Laye. Du reste, les facteurs liés aux troubles de comportement et de la conduite des mineurs, aux ruptures de leurs liens familiaux, restent des aspects que nous n’avons pas abordés. Dans cette perspective, d’autres études seraient souhaitables pour épuiser cette problématique en prenant en compte les aspects non explorés par la présente étude.

Enfin, les informations recueillies relèvent du déclaratif. Ainsi, l’authenticité de ces données reste tributaire de la bonne foi des enquêtés, de sorte que la qualité et la validité de l’analyse et de l’interprétation peuvent en être biaisées.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les facteurs explicatifs des violences vécues par les mineurs en milieu judiciarisé ?

Les violences vécues par les mineurs en milieu judiciarisé sont liées aux faiblesses organisationnelles et aux relations interpersonnelles conflictuelles.

Qui compose la population à l’étude concernant les violences des mineurs en milieu judiciarisé ?

La population à l’étude est composée de mineurs judiciarisés, du personnel de la MACO et du centre de laye, des chefs de service des établissements judiciarisés et des personnes ressources.

Quelle méthode a été utilisée pour l’échantillonnage dans l’étude sur les mineurs ?

L’échantillonnage a été réalisé par la méthode non probabiliste avec une technique de choix raisonné pour constituer des populations représentatives des structures judiciarisées.

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