Quelles stratégies innovantes pour pérenniser les aménagements maraîchers au Tchad ?

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🏫 Université de N’Djaména - Faculté des Sciences Humaines et Sociales - Département de Géographie/ Français
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2015-2016
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Les stratégies de pérennisation maraîchère révélées dans cette étude démontrent comment les exploitants du Guéra au Tchad s’approprient les aménagements soutenus par le PAM pour assurer leur durabilité. Quelles actions concrètes prennent-ils pour faire face aux défis climatiques et socio-économiques ?


Pérennisation des activités

S’agissant de la question des intentions et d’actions pour la perpétuation des exploitants, 96% d’exploitants expriment leur volonté de perpétuer l’exploitation. 20% ont affirmé avoir fait des équipements complémentaires de leurs propres efforts. Les opinions favorables concernent donc environ 29% qui ont déclaré qu’ils vont continuer par exploiter les aménagements, même sans les appuis extérieurs. 25% pensent qu’en temps qu’exploitants et

propriétaires, ils doivent assurer l’entretien des ouvrages. 12% de ceux qui ont fait savoir que pour la durabilité des exploitations, il est important de veiller au bon fonctionnement du périmètre maraîcher de manière générale. En fin 10% émettent l’inquiétude sur le tarissement des bassins de rétention et des puits, et que leur soit apporté de soutiens pour combler l’insuffisance matérielle et pour renforcer l’autoproduction de semences.

TABLEAU N°15 : RÉPARTITION DES EXPLOITANTS SUIVANT LE MODE DE PERPÉTUATION DES ACTIVITÉS

Mode de perpétuation des activités de productionRépondants
EffectifsPourcentage
Puisqu’on a le bassin de rétention, on va l’exploiter chaque année même sans appuis des ONGs partenaires.2328,75
On fait des équipements accessoires pour compléter ce que les ONGs ont fait pour nous et on cotise pour payer les matériels.1620
On doit assurer l’entretien des ouvrages.2025
On travaille et on assure la surveillance du périmètre maraîcher.1012,5
On a besoin d’appui en matériels et en semences pour bien mener l’exploitation.067,5
On va continuer par travailler, mais on se plaint de tarissement de bassin de rétention et de puits.022,5
RAS033.75
Total80100

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

Type de partenariat avec le PAM et les ONGs

Au sujet du partenariat, les exploitants expriment avoir besoins des soutiens des ONGs, du PAM et de l’Etat, soit pour leur faire encore d’ouvrages (24%), offrir des matériels (20%), des clôtures (14%), des semences (8,75%) et voire même des vivres (17,5%.)

TABLEAU N°16 : PROPORTION DES EXPLOITANTS SUIVANT LE TYPE DE PARTENARIAT SOUHAITÉ

Type de partenariat souhaité avec le PAM et les ONGs.Le nombre de choix exprimés
EffectifPourcentage
Les secours des ONGs nous serons utiles, n’importe lequel.2936,25
Que les ONGs nous aident encore à réaliser de puits solides.1923,75
Que les ONGs nous aident avec de matériels tels qu’arrosoirs, sceaux, pioche, …1620
On aura besoin qu’ils nous aident avec de semences et de plants à mettre au sol.78,75
Qu’ils nous aident à clôturer (complètement) notre périmètre.1113,75
On souhaite qu’ils nous assistent en vivres.1417,5
On veut que soit achevé les travaux de réalisations d’ouvrages.45
Autres (on sollicite le forage, les diguettes pour nos champs).33,75
RAS56,25
Sources : Données collectées sur le terrain, 2017

IMPACT DES PROJETS SUR LA POPULATION

Usage des produits maraîchers

A la question de savoir quels en sont les usages des produits maraîchers, plus de 81% d’exploitants ont déclaré que la grande partie de leur production est destinée principalement à la consommation. Ces derniers sont pour la plupart des producteurs des périmètres publics. Et les 19% dont la production cible principalement le marché sont les producteurs des périmètres privés qui s’organisent en groupement. Ces derniers pratiquent la spécialisation des cultures destinées à la vente.

TABLEAU N°17 : PROPORTION DES PRINCIPAUX USAGES DE PRODUITS MARAICHERS

UsagesEffectifsPourcentage
Consommation6581.25
Vente1518.75
Total80100

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

Revenu de production

La question suivante a été posée pour évaluer ce qui est tiré de la vente sur les marchés locaux : Combien aviez-vous obtenu de la vente de vos produits maraîchers pendant la dernière campagne ? Comme réponses, on a observé qu’une grande partie (35%) des exploitants n’a pas vendu sa production.

S’agissant du revenu monétaire, 33,75% ont estimé avoir obtenu entre 500 FCFA et 10000 FCFA (15%) de la vente de leurs produits. Ils sont suivis de ceux qui ont dit avoir obtenu entre 10000 FCFA et 30000 FCFA et des exploitants dont le revenu se situe entre 30000 FCFA et 100000 FCFA (10%).

Moins du dixième des exploitants (6,3%) a réalisé les revenus les plus importants, soit 70000 à 100000 FCFA. Ceux qui ont déclarés n’avoir pas vendu ont dit que leur production était pour la consommation ou qu’ils ont obtenu de quantité qui ne suffisait pas à vendre.

TABLEAU N°18 : RÉPARTITION DES RÉPONDANTS SUIVANT L’ESTIMATION DE REVENU TIRE DE LA VENTE

Estimation de revenu tiré de la vente de productionExploitants
EffectifsPourcentage
N’ayant pas vendu2835
500 à 100002733,75
10000 à 300001215
30000 à 70000810
70000 à 10000056,25
Total80100

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

On constate qu’en termes de quantité, la production ne peut couvrir le besoin alimentaire des exploitants. Elle reste toujours une activité de subsistance, c’est-à-dire que les exploitants utilisent la grande partie de leur production aussitôt après la cueillette, soit par la consommation, soit par la vente. La réserve pour la soudure (séchage ou achat/échange avec de céréales en guise de stock de sécurité) étant toujours très limitée. En ce qui concerne la vente, on a constaté que ceux qui en tirent le meilleur revenu financier sont les groupements, et les exploitants des sites se trouvant à proximité de grands centres tels que les chefs-lieux de département et de province, dont la ville de Mongo.

TABLEAU N°19 : RÉPARTITION DES RÉPONDANTS SUIVANT L’ESTIMATION DE REVENU TIRE DE LA VENTE DE PRODUCTION PAR TYPES DE SITE

Estimation de revenu tiré de la vente de la production maraîchèreNombres de répondants à propos de revenu obtenuEnsemble (n= 35)
Chawir périmètre public (n=19)Rikhéwé Périmètre privé (n= 16)
05322,86
500-50009025,71
5001-200005220
20001-500000411.43
50001-1000000720

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

On a remarqué que les exploitants des périmètres privés obtiennent de revenus monétaires meilleurs que ceux des périmètres publics. Le maximum de gain pour un exploitant sur un périmètre public est estimé à 20000 FCFA alors qu’il est de 100000 FCFA sur les périmètres privés. Ce gain dépend aussi de la distance séparant les localités de production à celles des principaux débouchés comme la ville de Mongo. Les périmètres privés ont de rendements meilleurs pour la raison qu’ils ont de structures mieux organisées et entretiennent mieux leurs systèmes de production que les exploitants des périmètres publics.

GRAPHIQUE N°7 : REVENU MONÉTAIRE ENTRE UN SITE PUBLIC ET UN SITE PRIVE

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10

9

8

7

6

5

4

3

2

1

0

chawir

rikhéwé

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

Consommation alimentaire des ménages

Pour ce qui est de la consommation, les ménages ont affirmé que les produits améliorent qualitativement leurs besoins alimentaires. La majorité des exploitants (95%) a exprimé que l’exploitation des aménagements maraîchers permet d’avoir de légumes fraîches. Ils leur

donnent de faire le choix entre plusieurs gammes de produits ou de varier la consommation grâce à l’introduction et à la culture de plusieurs spéculations.

TABLEAU N°20 : PROPORTION DES RÉPONSES A LA QUESTION DE L’AMÉLIORATION DE LA CONSOMMATION

RéponsesRépondantsPourcentage
Oui7695
Non022,5
RAS022,5
TOTAL80100

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

Parlant de la couverture des besoins alimentaires durant l’année, c’est aussi la majorité (98,75%) d’exploitants qui a affirmé que la production ne couvre pas encore leur besoin alimentaire à cause du système production et de la rentabilité qui dépendent de conditions technique et physique peu maîtrisées et du surnombre dans les ménages.

TABLEAU N°21 : PROPORTION DES RÉPONSES SUR LA QUESTION DE LA COUVERTURE DE BESOINS ALIMENTAIRES

RéponsesEffectifPourcentage
Oui11,25
Non7998,75
Total80100

Source : Données collectées sur le terrain, 2017

Par ces résultats, les producteurs ont témoigné leur participation aux activités d’aménagements appuyés par les organismes de développement, et donnent leur appréciation des aménagements réalisés et de leurs impacts qu’ils jugent utiles pour leur survie. Ils ont confirmé qu’ils avaient été impliqués dans la préparation des projets et avaient été engagés dans la mise en œuvre.

Ils reconnurent la pertinence des aménagements maraîchers du fait qu’ils leur donnent la possibilité d’exercer l’activité de production en saison sèche, grâce à la disponibilité d’eau, et du fait qu’il leur procure de revenus complémentaires. Enfin, ils comptent sur l’appui des partenaires afin de les aider pour le renforcement de leurs techniques de travail et de leurs structures.

Ils affirment que les deux catégories de produits, de maraîchage de contre-saison et de l’agriculture hivernale, ne suffisent pas à couvrir les besoins alimentaires dans l’année.

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