Comment les meilleures pratiques transforment l’aménagement maraîcher au Tchad ?

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🏫 Université de N’Djaména - Faculté des Sciences Humaines et Sociales - Département de Géographie/ Français
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2015-2016
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Les meilleures pratiques maraîchères Tchad révèlent comment les bénéficiaires s’approprient les aménagements soutenus par le PAM dans le département du Guéra. Découvrez les stratégies qui renforcent la durabilité et la résilience face aux défis climatiques et socio-économiques. Quelles leçons peuvent en être tirées ?


APPROCHE PARTICIPATIVE DÉVELOPPÉE PAR LE PAM

PAM, entreprend le renforcement des capacités.

Le PAM voudrait que les communautés qu’il appui dans le cadre des activités de renforcement des capacités, s’approprient les activités et qu’ils soient en mesure de se défendre de ces crises le plus longtemps possible grâce à leur capacité à maîtriser la production, de leur organisation et de leur savoir-faire. Il stipule que : « Le PAM procédera à des investissements stratégiques pour renforcer les capacités des ONG nationales et locales et aider les communautés à mener durablement leur propre combat contre la faim et

réaliser l’ODD 2 » (wfp282682, 2016, p.16.) Pour mener cette vision, le PAM mise sur l’implication des bénéficiaires et des acteurs locaux au travers le principe de participation et le partenariat en mettant un accent particulier sur la question du genre.

PAM privilégie le genre, la participation et le partenariat

La politique suivie par le PAM au cours des dernières années a mis un accent de plus en plus prononcé sur le rôle joué par les femmes dans le développement, la participation et le partenariat. « Le PAM veillera à ce que ses programmes d’assistance soient conçus et exécutés sur une base de large participation.

Les femmes, en particulier, doivent jouer un rôle clé dans le changement » 14 . En visant l’appropriation des avoirs réalisés et les activités par les bénéficiaires, le PAM a fait du partenariat et de la participation ses principaux outils d’intervention. Les instances gouvernementales, les organismes privés et la population doivent définir unanimement les actions de développement et unir leurs moyens et savoir- faire pour le mener à bon terme.

Pour le PAM, une approche participative est une approche axée sur les populations, qui présente les plus grandes chances de succès car elle offre la possibilité de rehausser le rôle des plus vulnérables. Et que la participation repose sur les hommes et les femmes et doit leur permettre d’influencer leur sécurité alimentaire grâce à des processus d’habilitation qui ont pour effet d’améliorer les connaissances et les compétences et ainsi d’accroître leur autonomie.

14 PAM : Techniques et outils participatifs -Guide du PAM, 2001, p.16

Investir en faveur des femmes.

Les femmes représentent plus de 50% de la population dans le département du Guéra. C’est elles qui subissent plus les conséquences de l’insécurité alimentaire. Ce sont les hommes qui migrent pendant la saison sèche pour chercher les emplois plus rémunérateurs dans d’autres localités, plus généralement en villes. Quant aux femmes, ayant à charge les enfants, elles s’adonnent aux activités de ramassage, de cueillette et autres pour subvenir aux besoins de la famille.

Le maraîchage est l’une des activités qu’elles pratiquent pendant la période de contre- saison grâces aux puits et mares naturels aménagés en individuel ou en groupement. Il leur permet d’avoir de compléments alimentaires. Les rendements du maraîchage couvrent un à deux mois de consommation des ménages dans chacun des deux cantons.

Cependant la qualité technique de leurs équipements reste fragilisée à cause des aléas climatiques très sévères. C’est ainsi que les appuis du PAM en ce domaine, ont porté sur la réhabilitation et la création des périmètres maraîchers en faveur des producteurs qui majoritairement sont de femmes. Considérant que cette activité correspond effectivement aux objectifs de lutte contre la malnutrition et la sous-alimentation dont souffrent ces femmes et leurs enfants.

Nouer de Partenariat pour agir efficacement

Le PAM définit le partenariat comme étant une « alliance mutuellement bénéfique entre organisations »15. Au sein de ces partenariats, les rôles, responsabilités et obligations respectifs sont clairement définis sur la base d’une interprétation commune des objectifs et de l’objet des tâches à réaliser. Ainsi le PAM identifie quatre catégories où en cas de nécessité, il peut établir de partenariats avec eux. Il s’agit des grandes ONG, les gouvernements et administrations locales, et les ONG locales. Dans le cadre de notre travail, ce sont les services déconcentrés de l’État et les ONG locales qui ont participé au processus et à l’exécution des projets d’aménagement.

Partenaires étatiques (ANADER, PARSAT).

Les partenaires étatiques et paraétatiques du PAM pour les projets réalisés dans le département du Guéra sont l’ANADER et le PARSAT. En ce qui concerne ces partenaires, le PAM stipule qu’ils ont acquis de l’expérience ou des compétences dans des domaines professionnels spécifiques et connaissent bien les politiques et les lois qui régissent les activités dans le pays. C’est pour quoi interagir avec eux mènera aux résultats escomptés.

15 PAM : Techniques et outils participatifs du PAM, 2016, p.32

Conjointement mis sur pied par le FIDA et le gouvernement tchadien en 2013, le Projet d’Amélioration de la Résilience de Systèmes Agricoles au Tchad (PARSAT) est un partenaire étatique du PAM dans la région du Guéra. Leur partenariat avec le PAM se fait surtout au niveau de partage d’informations autour de la recherche de techniques culturales à vulgariser pour l’amélioration de la résilience des moyens d’existences.

Ainsi, ils agissent en synergie pour l’identification et la réalisation de CES/DRS en faveur des paysans. Le PARSAT, intensifie la réalisation de diguettes (à Délèp par exemple), des cordons pierreux (à Malla par exemple par le PAM), etc. ainsi que les périmètres maraîchers. Le PARSAT met sur pied les Champs-Écoles-Paysan (CEP), champs pilotes qui servent à apprendre et à vulgariser les pratiques culturales au sein des exploitants.

Le CEP de Chawir est réalisé par l’appui de PARSAT, il réunit régulièrement les groupes d’exploitants qui s’échangent leurs expériences et apprennent les techniques culturales.

L’Agence Nationale de Développement Rural (ANADER), est une structure du ministère de l’agriculture. C’est un organe technique qui s’occupe de l’exécution de projets publics de développement rural, de la réalisation d’équipements agricoles, de la formation et de suivi des activités de production agricole. En partenariat avec le PAM, ses techniciens contribuent à la mise en œuvre des projets de renforcement de la résilience communautaire en apportant des conseils et en proposant de variétés de semences et de produits phytosanitaires aux exploitants.

ONGs locales : partenaires exécutifs

Les partenaires exécutifs sont le pont entre les bénéficiaires et le PAM. Ce sont les ONGs et associations qui participent aux projets de développement ou aux activités de DGV. Elles agissent de concert avec les autres acteurs que sont les bénéficiaires et les structures techniques déconcentrées de l’Etat. Les ONGs partenaires peuvent être de petites organisations locales ou de grandes organisations internationales.

Elles peuvent être associées à un aspect spécifique du programme ou participer à l’ensemble des activités et peuvent être liées au PAM par un mémorandum d’accord ou travailler comme partenaires pour appuyer la réalisation de leurs propres programmes. Notre étude, s’est déroulée dans les zones d’actions des ONGs Moustagbal et APSE qui sont parmi les acteurs locaux privilégiés par le PAM.

En partenariat avec le PAM, l’ONG Moustagbal qui a son siège à Mongo, a contribué aux projets et activités d’aménagement maraîcher de Mallah, d’Amdakour, de Chawir, de Baro et d’Almé Abiat. En plus de parrainer l’élaboration et la mise en œuvre des projets, elle a pris en

son compte les volets réalisation d’équipements accessoires (canaux de drainage, clôture, etc.) et accompagnement technique des exploitants.

L’ONG APSE est basée aussi à Mongo. En partenariat avec le PAM, elle exécute les projets de renforcement de la résilience communautaire, dont les périmètres maraîchers de Tchoffio, de Bara, de Rikhéwé, etc. Elle appuie les producteurs avec les semences et les accompagne par de formations et conseils techniques.

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