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Analyse des implications politiques des saisons sur le paludisme à N’Djamena

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🏫 UNIVERSITE DE BANGUI - FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES - DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021-2022
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Bichara About BRAHIM
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L’impact des saisons sur le paludisme à N’Djamena révèle que le climat n’explique que 52% de l’incidence de la maladie, soulignant l’importance des facteurs socio-économiques. Cette étude novatrice offre des perspectives cruciales pour la lutte contre le paludisme dans cette région vulnérable.


Variabilité pluviométrique mensuelle et détermination des saisons

Sur la base du cumul mensuel, la physionomie pluviométrique de la ville de N’Djaména peut être regroupée en trois séquences, les mois à pluviométrie nulle (00mm), les mois à pluviométrie faible (01 – 100mm) et les mois à pluviométrie élevée (˃ 100mm).

Les mois à pluviométrie nulle

Cette période concerne les mois durant lesquels la pluviométrie est égale à 00mm. Aucun abat pluviométrique n’est enregistré. Cette séquence concerne une grande partie de l’année Elle concerne généralement les mois de novembre, décembre, janvier, février, mars, avril et parfois mai voire juin. Les mois d’avril et mai sont secs mais quelques fois les on y rencontre de faibles pluies (fig.

8, 9, 11). En mai, on peut retrouver une pluviométrie supérieure à 50mm (fig.8). En 1991, on a enregistré 20mm en avril et 78mm en mai, mais ces cas sont rares et sporadiques sur la période d’observation. Dans ce lot, rentre aussi le mois d’octobre qui généralement est de faible (entre 10 et 30mm).

Si on considère une année sur deux, le mois d’octobre connait une pluviométrie nulle. Ce qui va nous permettre de placer, selon les années, le mois d’octobre soit dans les mois à pluviométrie nulle, soit dans les mois de pluviométrie faible. Cette disposition marque le caractère instable de la pluviométrie de la ville de N’Djamena.

Ces mois à pluviométrie nulle constituent la période où l’harmattan repousse la mousson vers le sud, domine la ville de N’Djaména et ses environs28 et annihile le développement de tout phénomène pluviogène. C’est pendant les mois secs d’harmattan que les points d’eau dans la ville de N’Djaména tarissent et ont un impact sur la distribution des gites larvaires et donc sur la prolifération des moustiques.

28 C. BOUQUET (1974), « Le déficit pluviométrique au Tchad et ses principales conséquences ». In : Cahier d’outre-mer. N° 107-27e. pp245-270

      1. Les mois à pluviométrie faible (> 𝟎 < 𝟏𝟎𝟎𝒎𝒎)

Dans cette tranche on retrouve essentiellement les mois de juin et octobre. Ils se caractérisent par des cumuls pluviométriques mensuels relativement faible, le plus souvent < à 50mm et rarement supérieurs En 2007 et en 2012, le mois de juin cumule respectivement 106mm et 77mm : ces sont des cas dont la fréquence d’occurrence est rare.

Dans la même logique, Il arrive aussi que le mois de mai puisse enregistrer des pluies conséquentes : en 1991, 78mm et 109mm en 2003. Quant au mois d’octobre, il bascule régulièrement entre un cumul pluviométrique nul et une pluviométrie ne dépassant pas 50mm. Les mois de juin et octobre constituent les deux extrémités périodiques de la saison pluvieuse (mois à fortes pluviométrie, > à 50mm).

Juin, c’est le mois pendant lequel la mousson commence à prendre le pas sur l’harmattan aux latitudes de la ville N’Djaména pour laisser dernière elle la survenance des événements pluviométriques et le mois d’octobre est celui pendant lequel l’harmattan reprend le pas vers le 12ème parallèle et qui constitue le début de la saison sèche29 : c’est la raison des quantités modérées des pluies pendant ces mois.

      1. Les mois de pluviométrie élevés ( > 𝟏𝟎𝟎𝒎𝒎)

Il s’agit ici de recenser les mois dont le cumul pluviométrique constitue en moyenne plus de 80% de la pluviométrie annuelle. Il s’agit des mois de juillet, aout et septembre. Ces mois enregistrent régulièrement une pluviométrie supérieure à 100 mm (voir les fig. 7 et 9). Dans la période 1991-2020, le mois juillet cumule 178mm, 206mm pour le mois d’aout et 101mm pour septembre.

Mais en passant en revue la grille de données et les fig. 11, 12, 14 et 15… le mois de septembre ne cumule pas forcément une pluviométrie > 100mm. C’est le mois le plus instable dans de la séquence. En 1990, on a enregistré seulement 14mm des pluies contre 250mm en 2001.

Cette instabilité est liée à la dynamique de la mousson qui d’une année à une autre connait soit un retrait précipité (en fin aout), normal (en fin décembre) ou retardé (en fin octobre)30.

29 L. BAOHOUTOU (2007), « Les précipitations en zone soudanienne tchadienne durant les quatre dernières décennies (60-99) : variabilités et impacts », thèse de doctorat de géographie. Université Nice Antipolis, France. Version web : http//theses.fr/113692617. pp121-129.

30 M. DADOUM DJEK & al (2017), « Impact de la variabilité climatique sur les cultures pluviales dans le canton Bénoye en zone soudanienne du Tchad » (article), Annales de l’université de Moundou. Série A, Vol.3 ; pp51-68

Détermination des saisons dans la ville de N’Djaména

Après avoir présenté les variations pluviométriques intra annuelle, nous allons approfondir notre analyse par la mise en évidence de la saisonnalité du climat de la ville de N’Djaména. Pour ce faire, comme présenté dans la méthodologie, nous allons uniquement adopter le diagramme ombrothermique, avec l’équation P=2×T pour déterminer les saisons.

[9_impact-des-saisons-sur-le-paludisme-a-djamena_18]

Température Moy.

Pluviométrie Moy.

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

0

0

20

40

40

80

60

120

80

160

100

200

120

240

Fig 16: Diagramme Ombrothermique de N’Djaména (1991-

2020)

Pluvimétrie en mm

T°C

Source : Brahim. B. A

Le diagramme ombrothermique (Fig. 16) se décrit comme suit : les mois pendant lesquels la courbe de température passe au-dessus des histogrammes de la pluviométrie sont considérés comme des mois secs et constituent la saison sèche. Les mois humides constituant la saison pluvieuse sont ceux dont les histogrammes pluviométriques dépassent la courbe des températures.

Sur cette base, nous observons à travers la Fig. 16 que la saison des pluies ne dure que 3 mois : juillet, août et septembre. Ce régime pluviométrique unimodal à courte saison de pluie est caractéristique de la bande sahélienne. Malgré les variations des totaux interannuelles des pluviométriques, les mois humides dans la ville de N’Djaména restent les mêmes. Cette constance s’explique à la fois par la situation géographique de la ville de N’Djaména et aussi et surtout par la dynamique de la mousson.

Nous pouvons retenir que la ville de N’Djaména connait une longue saison sèche et seulement 3 mois de pluie. Cette configuration ne varie que très peu, presque pas, d’une année à une autre. Cela explique la fragilité du climat, il suffit d’une légère perturbation dans l’installation de la mousson pour que l’ensemble de la pluviométrie soit déstabilisée.

Le paludisme étant une maladie dont le vecteur se développe dans des conditions d’humidité et d’eau, nous allons tenter d’analyser l’évolution de la maladie en fonction des dispositions pluviométriques que nous venons de présenter. Au-delà de l’humidité, le développement du paludisme exige aussi des conditions thermiques assez précises, ce qui nous conduira à présenter les conditions thermométriques de la ville de N’Djaména.


Questions Fréquemment Posées

Quel est l’impact des saisons sur le paludisme à N’Djamena?

Les résultats montrent que le climat n’explique que 52% de l’incidence du paludisme, les autres facteurs étant socio-économiques et environnementaux.

Quels mois sont considérés comme des mois à pluviométrie nulle à N’Djamena?

Les mois à pluviométrie nulle concernent généralement novembre, décembre, janvier, février, mars, avril et parfois mai voire juin.

Quels mois enregistrent une pluviométrie élevée à N’Djamena?

Les mois de juillet, août et septembre enregistrent régulièrement une pluviométrie supérieure à 100 mm.

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