L’impact de la variabilité climatique sur l’agriculture dans le Département de Mayo Dallah est analysé, révélant comment les agriculteurs s’adaptent face à des conditions de plus en plus défavorables. Découvrez les stratégies innovantes qui pourraient transformer leur résilience et assurer leur avenir.
CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L’OBJET DE RECHERCHE
Il est question dans ce chapitre de traiter de la définition des problèmes et en déduire l’importance et la pertinence. Ce chapitre pose aussi les questions, présente les objectifs et hypothèses de recherche, présente le cadre conceptuel et analytique de l’étude et fait le point de la revue de littérature dans le domaine et en fin, présente la méthodologie adoptée pour la conduite des différentes phases de cette recherche.
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE
Le changement climatique représente une menace de plus en plus perceptible pour la viabilité des ménages ruraux d’Afrique subsaharienne où les communautés vivent principalement de l’exploitation des ressources naturelles. Selon le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC, 2007), les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes des pays d’Afrique sont déjà considérables, et la situation pourrait être encore plus désastreuse vu les prédictions d’augmentation des fréquences d’évènements extrêmes avec le réchauffement climatique (Houghton et al, 2001).
En 2010, les catastrophes liées au changement climatique ont touché environ 300 millions de personnes et provoqué le déplacement de 40 millions d’individus majoritairement situés dans les pays en développement. Ainsi, les besoins d’adaptation des populations aux changements climatiques et à leurs impacts socio-économiques sont indispensables car la survie des populations en dépend (OCDE, 2009).
La variabilité climatique se traduit par une baisse notoire de la pluviométrie et consécutivement une dégradation des ressources naturelles. Cette tendance, qualifiée de « nouvelle phase agricole » ou « rupture climatique » compromet sérieusement la sécurité des moyens de subsistences des personnes pauvres, et fragilise les systèmes agricoles qui ne répondent plus aux besoins actuels du climat (Yegbémey et al, 2014).
Cette forte variabilité aussi bien temporelle, spatiale que quantitative des précipitations rend les activités agricoles plus vulnérables et constitue une contrainte majeure à l’atteinte des objectifs d’autosuffisance alimentaire à l’horizon de 2025 que se sont fixés les dirigeants africains en Juillet 2013. Dans ce contexte, le Tchad a connu une récession climatique, surtout celle de la pluviométrie aux ampleurs très accusées, doublée d’une augmentation significative du nombre d’années sèches (1970,1980) (Baohoutou, 2007).
Cette situation a engendré une baisse des rendements agricoles et est aussi génératrice des conflits sociaux, notamment les conflits agriculteurs/éleveurs qui sont devenus de plus en plus récurrents dans la zone méridionale tchadienne (Madjigoto, 2007). Bien que jouant un rôle économique de premier plan dans le développement du Tchad, le secteur agricole rencontre des difficultés majeures qui freinent son décollage. Parmi ces contraintes, on peut citer la variabilité spatio-temporelle des précipitations, la qualité médiocre des sols, les politiques de développement agricole inadaptées, les stratégies d’adaptation durables quasi-inexistantes et/ou insuffisantes et inappropriées.
Cette forte variabilité pluviométrique a induit une dégradation du milieu écologique et s’est soldé par des impacts négatifs sur la production agricole. En effet, les dérèglements et les déficits pluviométriques saisonniers enregistrés ont perturbé les cycles culturaux, bouleversé le calendrier agricole et rendu non opérationnelles les normes culturales empiriques en vigueur chez les populations paysannes. Au cours de ces dernières décennies, les principaux systèmes ont connu des mutations diverses et variées à savoir, la fortes régression des volumes de productions agricoles (40 à 88%) entre 1988-2012 et l’impulsion par la demande urbaine des productions destinées aux marchés locaux (SNLCC, 2017).
Bien que la variabilité pluviométrique et ses incidences soient réelles dans la partie Sud du Tchad, tels que présenté dans les travaux de Baohoutou (2007), Baohoutou et al, (2013, 2014), Gouataine et al, (2015 ; 2016 ; 2017 et 2018), ces travaux ne couvrent pas toute la partie Sud tchadienne. Partant de ce qui précède, ce travail intègre premièrement plusieurs objectifs du Développements Durable et les autres programmes internationaux et nationaux, notamment le deuxième objectif du Développement Durable qui vise la ‘‘ Faim Zéro ’’ c’est-à-dire assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition.
Le secteur agricole est aussi concerné par l’objectif 12 qui vise à assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en œuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d’accroitre la productivité, contribuent à la préservation des écosystèmes, renforcent les capacités d’adaptations aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes.
En fin, le 13e objectif qui porte sur ‘‘la prise des mesures d’urgences pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences’. Il s’inscrit également dans la vision du Tchad 2030 intitulé « le Tchad que nous voulons ».
En fin, Il est question également de contribuer à la connaissance du rôle que joue la pluie sur la production agricole. Cette dernière se présente à la fois sous une forme indispensable (l’économie et les hommes en dépendent) et comme un fait difficilement maitrisable par les hommes compte tenu de son caractère instable et incertain. Il est bien vrai que beaucoup des travaux soient réalisés sur cette problématique, mais ces données restent cependant l’apanage des zones concernées par les dits travaux.
Pour ce qui est du Département du Mayo-Dallah, les données sur les stratégies d’adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique sont très peu documentées alors que la situation demeure toujours préoccupante. C’est ce qui justifie la présente étude afin de tirer davantage l’attention des politiques, des institutions et acteurs concernés.
Questions Fréquemment Posées
Quel est l’impact de la variabilité climatique sur l’agriculture au Tchad?
La variabilité climatique se traduit par une baisse notoire de la pluviométrie et consécutivement une dégradation des ressources naturelles, compromettant sérieusement la sécurité des moyens de subsistance des personnes pauvres.
Quelles stratégies d’adaptation les agriculteurs du Tchad ont-ils développées face à la variabilité pluviométrique?
Les agriculteurs ont développé diverses stratégies d’adaptation, notamment la diversification des sources de revenus et la modification du calendrier agricole.
Quels sont les effets socio-économiques de la baisse des rendements agricoles au Tchad?
Les effets socio-économiques incluent des conflits sociaux, notamment entre agriculteurs et éleveurs, et une baisse significative des rendements agricoles, aggravée par des conditions climatiques défavorables.