Analyse des défis alimentaires à Kikula : Quelles solutions innovantes ?

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🏫 Université de Likasi - Département de Sociologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licence
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Les défis alimentaires à Kikula sont révélateurs d’une vulnérabilité multidimensionnelle au sein des familles. Cette étude analyse les mécanismes de précarité et interroge le rôle des Églises de réveil dans l’amélioration des conditions de vie, offrant des recommandations pratiques pour des interventions sociales efficaces.


SECTION 2 TYPOLOGIE DES VULNERABILITES

VULNERABILITE ALIMENTAIRE

IndicateurCatégorie / RéponseNombre de famillesPourcentage (%)Explication / Observation
Nombre moyen de repas / jourMoyenne calculée46Moyenne de 2,3 repas par jour sur l’ensemble des familles enquêtées
Manque de nourriture (12 mois)Oui2043,5 %Familles ayant connu au moins une période de pénurie alimentaire
Non2656,5 %Familles ayant pu maintenir un accès minimal à la nourriture
Total46100 %Échantillon complet
Réduction portionsdesOui3065,2 %Stratégie d’adaptation face l’insuffisance alimentaireà
Non1634,8 %Familles n’ayant pas modifié la taille des portions
Total46100 %Échantillon complet
Recours religieuseàl’aideOui919,6 %Soutien ponctuel des Églises ou communautés religieuses
Non3780,4 %Familles ne recevant pas d’aide religieuse
Total46100 %Échantillon complet
Emprunt nourrituredeOui715,2 %Pratique d’emprunt auprès voisins ou prochesde
Non3984,8 %Familles ne recourant pas à cette stratégie
Total46100 %Échantillon complet

Méthodologie de calcul

      • Échantillon : 46 familles
      • Pourcentage = Nombre de familles concernées 46×100\frac{\text{Nombre de familles concernées}}{46} \times 100
      • Exemple : 30 familles réduisent leurs portions → 30/46×100=65,2%\frac{30}{46} \times 100 = 65,2\%
      • Le nombre moyen de repas par jour (2,3) est obtenu par la moyenne arithmétique des réponses individuelles.
      • Les données ont été collectées via questionnaires fermés, entretiens approfondis, et

observations de terrain.

Commentaire

La majorité des familles réduisent les portions pour survivre. L’aide religieuse est une ressource importante, mais elle reste ponctuelle. La vulnérabilité alimentaire constitue une dimension critique de la précarité des ménages dans la commune de Kikula.

  • Fréquence des repas Avec une moyenne de 2,3 repas par jour, les familles ne parviennent pas à atteindre le seuil nutritionnel recommandé. Cette situation reflète une insécurité alimentaire chronique.
  • Manque de nourriture Près de 44 % des familles ont connu des épisodes de pénurie alimentaire au cours des 12 derniers mois, souvent liés à des pertes de revenu ou à la hausse des prix des denrées.
  • Réduction des portions La réduction des portions est la stratégie d’adaptation la plus répandue (65,2 %), traduisant une gestion de la rareté plutôt qu’une amélioration des ressources.
  • Aide religieuse et emprunt Le recours à l’aide religieuse (19,6 %) et à l’emprunt de nourriture (15,2 %) montre que les réseaux de solidarité jouent un rôle, mais restent limités. Ces mécanismes ne suffisent pas à compenser les déficits alimentaires structurels.

Témoignage :

“Je saute souvent le repas du soir pour que mes enfants mangent. L’église nous a donné du maïs une fois, ça a sauvé la semaine.”

VULNERABILITE SANITAIRE ET EDUCATIVE

IndicateurCatégorie / RéponseNombre de famillesPourcentage (%)Explication / Observation
Accès aux soins de santéAucun accès613,0 %Familles sans recours aux structures sanitaires formelles
Accès irrégulier1532,6 %Consultations occasionnelles, souvent en cas d’urgence
Accès régulier2554,4 %Suivi médical minimal assuré
Total46100 %Échantillon complet
Maladies fréquentesPaludisme, typhoïde, ulcères : pathologies récurrentes dans les ménages
Scolarisation des enfantsEnfants scolarisés3984,8 %Accès à l’école primaire ou secondaire
Enfants scolarisésnon715,2 %Enfants déscolarisés ou jamais inscrits
Total46100 %Échantillon complet
Raisons de non- scolarisationFrais scolaires trop élevés566,7 % (sur 7 cas)Incapacité parentsfinancièredes
Maladie l’enfantde114,3 %Problèmes de santé empêchant la fréquentation scolaire
Aide commerce familialau114,3 %Enfant mobilisé pour soutenir l’activité économique du ménage
Total7100 %Base de calcul : familles avec enfants non scolarisés

Méthodologie de calcul

      • Échantillon principal : 46 familles
      • Pourcentage = Nombre de familles concernées 46×100\frac{\text{Nombre de familles concernées}}{46} \times 100
      • Pour les raisons de non-scolarisation, la base est de 7 familles concernées.
      • Les données ont été recueillies via questionnaires, entretiens avec les chefs de ménage, et observation directe.

Commentaire

Les soins sont souvent inaccessibles à cause du coût. La scolarisation est globalement bonne, mais fragile : les frais scolaires restent un obstacle majeur. La vulnérabilité sanitaire et éducative des familles de Kikula révèle des inégalités persistantes dans l’accès aux services de base.

  • Accès aux soins Seulement 54,4 % des familles bénéficient d’un accès régulier aux soins. Le reste dépend de consultations irrégulières ou n’a aucun accès, ce qui expose les ménages à des complications médicales évitables.
  • Maladies fréquentes Le paludisme, la typhoïde et les ulcères sont les pathologies les plus courantes. Elles sont liées à l’environnement insalubre, à la mauvaise qualité de l’eau et à la promiscuité dans les logements.
  • Scolarisation La majorité des enfants (84,8 %) sont scolarisés, ce qui est encourageant. Toutefois, les 15,2 % d’enfants non scolarisés sont principalement exclus pour des raisons économiques (66,7 %), ce qui montre que les frais scolaires constituent une barrière majeure à l’éducation.
  • Autres causes de déscolarisation La maladie et la mobilisation des enfants pour le commerce familial traduisent une précarité qui oblige les familles à faire des choix difficiles entre survie économique et éducation.
  • La vulnérabilité sanitaire et éducative est fortement liée à la précarité économique. L’accès limité aux soins et à l’éducation freine le développement humain et renforce les inégalités sociales.

Témoignage :

“J’ai dû choisir entre acheter des médicaments ou payer les frais scolaires. J’ai pris le cahier, en espérant que la fièvre passe.”

VULNERABILITE PSYCHOSOCIALE

IndicateurCatégorie / RéponseNombre de famillesPourcentage (%)Explication / Observation
Stress constantFamilles concernées2963,0 %Stress lié à l’insécurité économique, sanitaire et sociale
Dépression rapportéeFamilles concernées817,4 %Symptômes de tristesse, fatigue, perte d’intérêt, parfois non diagnostiqués
Isolement socialFamilles concernées1021,7 %Rupture des liens sociaux, marginalisation ou repli sur soi
Total46100 %Échantillon complet

Méthodologie de calcul

      • Échantillon principal : 46 familles
      • Pourcentage = Nombre de familles concernées 46×100\frac{\text{Nombre de familles concernées}}{46} \times 100
      • Les données ont été recueillies via entretiens individuels, observations comportementales, et questionnaires psychosociaux.

Commentaire

Souvent invisible, la vulnérabilité psychosociale pèse lourdement sur la vie des familles de Kikula.

  • Stress chronique Plus de 60 % des familles vivent dans un état de stress constant. Ce stress est principalement causé par l’incertitude économique, les maladies récurrentes, les difficultés à scolariser les enfants, et les tensions familiales. Il affecte la santé mentale, la qualité des relations et la capacité à prendre des décisions rationnelles.
  • Dépression 17 % des familles rapportent des signes de dépression, bien que ce chiffre soit probablement sous-estimé en raison de la stigmatisation et du manque de diagnostic formel. Les symptômes incluent la fatigue, le découragement, l’isolement et parfois des troubles du sommeil ou de l’appétit. L’absence de structures de soutien psychologique aggrave cette situation.
  • Isolement social 21 % des familles sont en situation d’isolement social, soit par rupture des liens familiaux, soit par marginalisation au sein de la communauté. Ce repli sur soi limite l’accès à l’entraide, à l’information et aux ressources disponibles, et renforce la vulnérabilité globale.
  • La vulnérabilité psychosociale est une conséquence directe des autres formes de précarité, mais elle en devient aussi un facteur aggravant. Elle freine les dynamiques communautaires, affaiblit les capacités de résilience et nécessite une prise en charge spécifique, souvent négligée dans les politiques sociales locales.

VULNERABILITE ECONOMIQUE

IndicateurCatégorie / RéponseNombre de famillesPourcentage (%)Explication / Observation
Revenus mensuels moyensMoins de 50 USD2758,7 %Revenus insuffisants pour couvrir les besoins de base
Entre 50 et 100 USD1328,3 %Revenus modestes, mais plus stables
Plus de 100 USD613,0 %Minorité avec une relative stabilité financière
Total46100 %Échantillon complet
Source principale de revenusCommerce informel2145,7 %Vente de produits, petits commerces sans régulation
Petits métiers (artisanat, etc.)1737,0 %Activités manuelles ou services locaux
Emploi salarié817,3 %Emplois formels ou semi-formels
Total46100 %Échantillon complet
IndicateurCatégorie / RéponseNombre de famillesPourcentage (%)Explication / Observation
EndettementFamilles endettées1941,3 %Recours fréquent au crédit informel ou aux avances
Accès à l’épargneFamilles avec épargne510,9 %Capacité à mettre de côté une partie du revenu

Méthodologie de calcul

      • Échantillon principal : 46 familles
      • Pourcentage = Nombre de familles concernées 46×100\frac{\text{Nombre de familles concernées}}{46} \times 100
      • Les données ont été recueillies via entretiens semi-directifs, questionnaires économiques, et observation des pratiques locales.

Commentaire

La vulnérabilité économique des familles de Kikula est marquée par une précarité généralisée et une forte dépendance au secteur informel.

  • Revenus faibles Près de 59 % des familles vivent avec moins de 50 USD par mois, un seuil largement insuffisant pour couvrir les besoins essentiels tels que l’alimentation, la santé, l’éducation et le logement. Cette situation reflète une pauvreté structurelle.
  • Sources de revenus instables Le commerce informel et les petits métiers représentent plus de 80 % des sources de revenus. Ces activités, bien que vitales, sont souvent instables, non protégées et sensibles aux fluctuations du marché local.
  • Endettement et absence d’épargne Plus de 40 % des familles sont endettées, souvent auprès de proches ou de prêteurs informels. Ce recours au crédit de survie accentue leur fragilité. Par ailleurs, seulement 11 % des familles disposent d’une forme d’épargne, ce qui limite leur capacité à faire face aux imprévus ou à investir dans des projets durables.
  • La vulnérabilité économique est au cœur des autres formes de précarité. Elle conditionne l’accès aux soins, à l’éducation et influence fortement le bien-être psychosocial. Une réponse efficace passe par le renforcement des capacités économiques locales, la formalisation des activités informelles, et l’accès à des mécanismes de microfinance adaptés.

________________________

2 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001.

3 Auchan Les 4 Temps, La Défense.

4 Cf. Annexe 1, p.96, lHistorique des Marques de distributeurs, par la Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution.

5 Biographie extraite de distripédie, 20 Aout 2007.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les principaux défis alimentaires rencontrés par les familles à Kikula?

Les familles de Kikula font face à une vulnérabilité alimentaire, avec une moyenne de 2,3 repas par jour et près de 44 % ayant connu des pénuries alimentaires au cours des 12 derniers mois.

Comment les familles à Kikula s’adaptent-elles à l’insuffisance alimentaire?

La majorité des familles (65,2 %) réduisent les portions de nourriture comme stratégie d’adaptation face à l’insuffisance alimentaire.

Quel rôle jouent les Églises de réveil dans l’aide alimentaire à Kikula?

Environ 19,6 % des familles ont recours à l’aide religieuse, mais cette aide reste ponctuelle et ne suffit pas à compenser les déficits alimentaires structurels.

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