Ce projet étudie les aspects économiques et sociaux de l’immigration et de l’émigration en Afrique, en prenant le Niger comme exemple, dans le cadre d’une licence en économie et gestion.
Université HASSAN II de CASABLANCA
Faculté des Sciences Juridiques,
Economiques et Sociales– Aïn CHOCK
Département Economie et Gestion
L’IMMIGRATION ET L’EMIGRATION AUX PAYS AFRICAINS : LE NIGER COMME EXEMPLE
Réalisé par :
AIT EL MAJOUB YOUSSEF
Encadré par :
Mr. CHAABITA RACHID
Année universitaire :
2020-2021
Dans le cadre d’un débat mondial sur le phénomène de la migration en ses différents aspects, notamment économique et sociale, ainsi que la contribution des différents acteurs dans cette tendance, nous tenons à vous présenter un projet qui étudie les différents points essentiels dans ce phénomène.
Ce projet a été réalisé par l’Etudiant Ait EL MAJOUB YOUSSEF, dans le cadre de sa troisième année en licence d’études fondamentales, à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Aïn CHOCK, comme étant un projet de fin d’études. Ce dernier, il a été encadré par Monsieur Chaabita Rachid, professeur au sein de la même faculté, et responsable du département d’Economie et Gestion.
Ainsi, ce projet a été réalisé à la session universitaire 2020-2021.
SOMMAIRE
Page Contexte
2 Avant-propos
3 Dédicace
5 Remerciements
6 Sommaire
7 Présentation
10 Introduction
14 La migration : l’impact sur l’économie et la population
28 Les transferts migratoires
38 L’immigration et l’émigration illégale
45 Le rôle de différentes catégories sociales dans la migration
57 Conclusion
60 Sources & références
64 Notes & Abréviations
66 Bibliothèque & revues
70 Table de matières
Présentation
Un projet est un objectif à réaliser dans un contexte précis et un délai donné par des acteurs et avec des moyens définis. Il demande la mobilisation de moyens, une planification dans le temps, une organisation, une totale implication personnelle pour avoir une chance de réussir. Nous mettons en œuvre un processus qui vise à rendre concret, à faire exister un but.
Le projet fin d’études a pour but de développer l’autonomie et la responsabilité des étudiants, à créer une dynamique de groupe et l’esprit d’un travail collectif et bien sûr à mettre en pratique les enseignements reçus et permettre ainsi aux étudiants d’affirmer leurs savoir-faire et à considérer leurs compétences.
Dans ce projet, nous essaierons de travailler sur le sujet de « l’immigration et l’émigration dans les pays africains : le Niger comme exemple », nous allons montrer de suite les différentes conséquences et raisons de l’immigration et l’émigration dans ces pays, l’impact sur l’économie et la population, l’émigration informelle, la participation de la femme, des enfants et des jeunes qualifiés, l’espoir que ces derniers trouvent dans l’émigration.
L’importance de parler sur la migration se caractérise principalement dans un contexte historique et mondial, pour illustrer, selon les Nations Unies, en 2019, le nombre de migrants dans le monde était d’environ 272 millions de personnes, soit 51 millions de plus qu’en 2010. Toutefois, la proportion de migrants au sein de la population mondiale n’est que légèrement plus grande, passant de 2,3 % en 1980 à 2,8 % en 2000.
Au niveau du continent africain, la situation n’a pas connu d’exception, d’après le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, avec 19 millions de migrants se déplaçant au sein du continent et 17 millions l’ayant quitté pour la seule année 2017, selon un rapport de la Cnuced publié sur « Le Point », par l’économiste Milasoa Chérel- Robson qui cherche à déterminer comment les migrants favorisent la transformation structurelle et recense les possibilités pour cette main-d’œuvre excédentaire d’être absorbée par les différents secteurs économiques à l’échelle du continent.
Au Niger, la gestion des flux migratoires pose un problème aujourd’hui. L’immigration et l’émigration dans ce pays est un sujet aussi historique vue le peuplement targui dans l’espace nigérien, les Touareg sont estimés de nos jours à 700.000 habitants. Ils sont surtout répartis dans le centre et le nord du pays. L’arrivée des premiers Touareg dans la région remonterait au VIlle siècle. Dès le début du IXe siècle, certaines tribus étaient proches de l’Aïr d’après Hamani. Le groupe le plus ancien serait, selon toujours le même historien, celui des Sandale, suivi de celui des Kel Gerès puis les Kel Away.
L’arrivée des premiers Touareg dans la région remonterait au VIlle siècle. Dès le début du IXe siècle, certaines tribus étaient proches de l’Aïr d’après Hamani. Le groupe le plus ancien serait, selon toujours la même source, celui des Sandale, suivi de celui des Kel Gerès puis les Kel Away.
Aujourd’hui, ce sujet est l’un des défis majeurs auxquels le pays est confronté ces dernières années. En raison de ses implications diverses notamment en termes de droits humains, l’État nigérien est appelé à développer une gestion migratoire fondée sur ses engagements juridiques internationaux et communautaires. Ces engagements impliquent une responsabilité de protection des droits et libertés fondamentaux de tous les migrants se trouvant sous la juridiction du Niger.
Mais, en pratique, le pays développe une stratégie de gestion sous contrainte qui se manifeste par des mesures dissuasives et répressives à l’encontre des migrants. Cette gestion sous contrainte est la conséquence des pressions des pays d’accueil sur le Niger, mais aussi de certains facteurs qui lui sont propres.
Introduction
L’immigration désigne l’entrée dans un pays ou une aire géographique donnée, de personnes étrangères qui y viennent pour un long séjour ou pour s’y installer. Le mot immigration vient du latin in-migrare qui signifie « rentrer dans un lieu ». À l’inverse l’émigration est l’acte de quitter un pays ou un lieu de résidence avec l’intention de s’installer ailleurs.
La république du Niger est un pays d’Afrique de l’Ouest, situé entre l’Algérie au nord-nord- ouest, la Libye au nord-est, le Tchad à l’est, le Nigeria au sud, le Bénin au sud-sud-ouest, le Burkina Faso et le Mali à l’ouest-sud-ouest. La capitale est Niamey. Les habitants sont des Nigériens. Le pays est multiethnique et constitue une terre de contact entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord. Les plus importantes ressources naturelles du Niger sont l’or, le fer, le charbon, l’uranium et le pétrole.
Le Niger est une république démocratique semi-présidentielle. Le président de la République est le chef de l’Etat et le premier ministre est le chef du gouvernement. Le système politique autorise les partis politiques. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement et le pouvoir législatif est à la fois détenu par le gouvernement et par l’Assemblée nationale nigérienne. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux autres pouvoirs.
L’économie nigérienne, le Niger est un pays d’Afrique subsaharienne dont l’économie repose avant tout sur l’agriculture, qui représente 50% du PIB. L’industrie y est peu représentée, l’extraction et le traitement du minerai d’uranium constituant sa principale source de revenus. Le pays connait un taux de croissance moyen significatif sur les 10 dernières années, mais il reste l’un des plus pauvres du monde avec un PIB de 2$ par jour par habitant.
La forme de monnaie au Niger est le Franc CFA, l’année calendaire est son année fiscale, économiquement, il appartient aux organisations internationales : Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Selon les dernières statistiques, le PIB parité nominale est de 5 421 millions $ (FMI 2010), le PIB en PPA est de 11 134 millions $, son rang mondial pour ce dernier est 177e sur 183 pays (FMI 2010), la moyenne de croissance de PIB par habitant en PPA entre 2001 et 2010 est de 477$ (banque mondiale 2018).
Le PIB par secteur est le suivant : a) agriculture 49% ; b) industrie 12% ; c) services 39%. La moyenne de l’inflation (IPC) entre 2001 et 2010 est de 2,6%, le Niger connait une population de 59,5% sous le seuil de la pauvreté, son indice de développement humain (IDH), en 2017, est de 0,350 – faible, selon l’OIT, la population active est de 5,114 millions en 2010.
En commerce extérieur, les exportations sont de 756 millions $ (ISN Niger 2010), les biens exportés sont l’uranium de 61% et l’élevage de 16,5%, les principaux clients sont l’Union européenne de 38,1% et CEDEAO de 23,4%. A l’inverse, les importations sont de 2 188 millions $ (ISN Niger 2010), les biens essentiels importés sont les machines et engins mécaniques, combustibles et alimentaire, les principaux fournisseurs sont la Chine de 45% et l’union européenne de 25,5%.
En 2010, selon la FMI, la dette publique de 888 millions $, les recettes publiques sont de 1 043 millions $, les dépenses publiques sont de 1 181 millions $ et l’aide du développement 600 millions $ selon le PNUD en 2008.
Le 3 août 1960, le Niger prend son indépendance de la France. Aujourd’hui sa capitale est Niamey, sa superficie totale est de 1 267 000 km² et son fuseau horaire UTC+1.
Le gentilé au Niger est Nigérien et Nigérienne, en 2020, sa population totale est de 22 772 361 habitants et classé 58e à l’échelle mondiale. Il appartient à plusieurs organisations internationales :
- 1- Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) ;
- 2- Organisation des producteurs africains (APO) ;
- 3- Banque africaine de développement (BAD) ;
- 4- Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ;
- 5- Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) ;
- 6- Organisation des Nations unies (ONU) ;
- 7- Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) ;
- 8- Autorité de Liptako-Gourma (ALG) ;
- 9- G5 Sahel (G5S) ;
- 10- Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) ;
- 11- Organisation de la coopération islamique (OCI).
La langue officielle du Niger est le français, en 1960, ce pays est alors gouverné par le président Hamani Diori dans un système de parti civil unique.
Le lieutenant-colonel Seyni Kountché mène un coup d’Etat en 1974, et renverse le pouvoir civil. Il dirige le pays avec un petit groupe de militaires jusqu’à sa mort en 1987. Le colonel Ali Saibou, le chef d’état-major, succède Seyni Kountché, il relâche de suite certains prisonniers politiques, libéralise la législation et la politique et promulgue une nouvelle Constitution.
Face aux demandes de la société civile en faveur de l’institution d’un régime démocratique et multipartite, il finit par les accepter à la fin de l’année 1990. De nombreux partis et mouvements civiques apparaissent et une conférence nationale pour la paix civile a vu le jour en juillet 1991. Elle faisait le tour sur l’abrogation de la Charte nationale, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement.
Un gouvernement de transition vers la démocratie se manifeste et Amadou Cheiffou est désigné Premier ministre en octobre 1991. Une rébellion touarègue agite une partie du pays, elle dure depuis 1990 jusqu’à 1996, est un conflit armé qui a opposé les Touaregs aux gouvernements du Mali et du Niger. Elle commence le 29 juin 1990 et s’achève le 27 mars 1996 avec la cérémonie symbolique de la « Flamme de la paix ».
En avril 1993, le président alors est Mahamane Ousmane, l’économie commence à se dégrader, certaines réalisations sont à souligner, comme l’organisation réussie d’un référendum constitutionnel, un code électoral a été adopté, ainsi qu’un code rural et enfin la tenue d’une série d’élections libre, dans un climat pacifié et sur tout le territoire national.
Le 9 avril 1999, Baré est tué dans un coup d’Etat mené par le commandant Daouda Malam Wanké, qui établit un régime de transition pour un retour à la démocratie. Une nouvelle constitution apparue en juillet 1999, ainsi que la restauration du régime semi-présidentiel de la Constitution de 1992.
Le 18 février 2010, un coup d’Etat est organisé dans la capitale Niamey aux abords du palais présidentiel. Les insurgés placent le président en état d’arrestation et un conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) est mis en place, sous la présidence de Salou Djibo, chef d’escadron de l’armée nigérienne.
Une tentative de coup d’Etat a lieu dans la nuit du 30 au 31 mars 2021, à quelques jours de l’investiture de Mohamed Bazoum. Le 2 avril 2021, ce dernier prête serment est entre en fonction. Aujourd’hui, le président du Niger est Mohamed Bazoum qui appartient au Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme.
Au Niger, la population Targui était parmi les premières à immigrés dans ce pays, ils sont présents dans toutes les régions, notamment la totalité des régions d’Agadez et Tahoua, la partie septentrionale des régions de Dosso et de Maradi, le centre et nord de la région de Zinder et l’ouest de la région de diffa, l’ouest et le Nord de la région de Tillaberi.
Agadez, porte légendaire du désert, est devenue une ville de transit pour de nombreux migrants qui tentent de rejoindre la Libye pour traverser la Méditerranée vers l’Italie, c’est ainsi qu’Oxfam a nommé le Sahara nigérien, des estimations varient, mais nous pouvons estimer qu’en 2015, entre 80 000 et 150 000 ont traversé cette zone désertique hostile et aride au nord-est du Niger pour atteindre l’Europe.
La plupart de ces personnes sont de jeunes hommes, parfois très jeunes, originaires du Cameroun, du Sénégal, de la Gambie ou de la Guinée. Ils transitent en majorité par Agadez, la dernière ville au nord, avant d’entamer leur périple à travers le désert pour atteindre la côte libyenne.
Sur cette base, nous élaborerons de suite notre plan du travail, qui s’étale sur différents champs de la vie quotidienne, tels que l’économie et la population, ou sur différentes catégories de personnes, tels que les jeunes et la femme. Nous répondrons ainsi sur la question : l’immigration et l’émigration un bénéfice ou une perte ?
Pour qu’on puisse donner une réponse objective basée principalement sur des données statistiques et économiques sur ce sujet au Niger.
