Analyse du climat urbain de Pointe-Noire et ses enjeux

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🏫 Université Marien Ngouabi - École Normale Supérieure
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021 -2022
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Le climat urbain à Pointe-Noire est caractérisé par des éléments tels que les précipitations, les températures et l’insolation, essentiels pour comprendre les défis d’adaptation face au changement climatique. L’analyse de ces facteurs permet de proposer des mesures adaptées, telles que la végétalisation et la construction de digues.


Chapitre 2 :

Climat urbain de Pointe-Noire

Pour mieux gérer un environnement, l’Homme est censé comprendre le fonctionnement du climat. Celui-ci présente des éléments comme les précipitations, les températures, l’insolation et les vents. Le présent chapitre se propose d’analyser ces éléments climatiques de la ville de Pointe-Noire dans leur état moyen.

Climat moyen

Précipitations

Les précipitations représentent l’un des éléments importants dans l’analyse du climat de la zone intertropicale (ZIT). Elles déterminent le rythme des saisons. À Pointe-Noire, les précipitations présentent un régime bimodal : on distingue deux maxima et un minima. Les précipitations atteignent leur pic maximum aux mois de Mars et celui d’Octobre. Les mois les moins pluvieux sont ceux de Juin et Juillet, correspondant à la saison non pluvieuse. Le régime pluviométrique (figure 6) a été déterminé à partir des anomalies centrées réduites. Deux périodes de fortes pluies de novembre à décembre et de janvier à avril sont identifiées. Celles-ci sont séparées par une période de ralentissement pluvieux en février, suivies d’une période moins pluvieuse (de mai à septembre).

Image 1

Régime pluviométrique

2

1,5

1

0,5

0

-0,5

-1

-1,5

J F M A M J Jt A S O N D

Mois

Anomalies moyennes mobiles

Figure 6 : Régime pluviométrique à Pointe-Noire (1932-2004)

Températures

Comme les précipitations, les températures jouent un rôle déterminant dans l’étude climatique dans la ZIT. À Pointe-Noire, les températures présentent un régime bimodal : on observe deux maxima et un minima. Les périodes pendant lesquelles il faut beaucoup chaud sont Janvier-

Février-Mars-Avril-Mai et celles d’Octobre-Novembre-Décembre. Les mois durant lesquels on enregistre un minimum de températures sont Juin-Juillet-Aout-Septembre. Les températures maximales, quant à elles, connaissent leur pic au cours de Janvier jusqu’en Mai et de Novembre à Décembre. Les faibles valeurs thermiques sont celles des mois de Juin-Juillet-Aout- Septembre-Octobre. La figure 7 montre le régime des températures minimales à Pointe-Noire (1932-2004).

Celles-ci varient entre 18 ° et 23,7 ° C. Les fortes valeurs thermiques sont souvent centrées entre le mois de Mars et celui d’Avril. Il fait plus chaud pendant ces deux mois cités. La température minimale la plus basse s’observe au mois de juillet. La figure 8 indique le régime des températures maximales à Pointe-Noire (1932-2004).

Ses valeurs maximales les plus importantes sont celles de 25,3° et 30,5° C. Les grandes saisons thermiques sont Février- Mars-Avril et Novembre-Décembre. La température maximale la plus observée est celle du mois d’Août.

Régime des températures minimales

1

0

-1

-2

-3

j f m a m j jt a s o n d

Figure 7 : Températures minimales à Pointe-Noire (1932-2004)

Régime des températures maximales

2

1

0

-1

-2

j f m a m j jt a s o n d

Figure 8 : Températures maximales à Pointe-Noire (1932-2004)

Vents

Les vents les plus dominants à Pointe-Noire sont les alizés. Ils provoquent le déplacement des masses d’air. En effet, le régime des vents est assez régulier. Cela s’explique par la dominance des courants atmosphériques et marins. Le Sud et l’Ouest sont les directions des vents qui dominent plus dans cette agglomération.

Insolation

L’isolation journalière est faible à cause de la forte nébulosité dans cette agglomération congolaise. Les valeurs maximales, quant à elles, dépassent 240 heures. Le tableau 3 présente la durée d’insolation journalière de la station synoptique de Pointe-Noire. Cela concerne la période allant de 1961 à 1990. Deux tendances peuvent être observées notamment les maximas et les minimas.

Tableau 3 : Durée d’insolation (en heures et dixième) de la station synoptique de Pointe-Noire de 1961 à 1990
JFMAMJJASONDTotal
Moyenne minimale122,4120,2139,7143,192,386,268,6522356,481,393,3122,4
Moyenne maximale248,2221253,2248,8239,4193,6188,1144,4117,4177,8192,7185,8248,2

Source : ANAC, 2010

Évolution climatique

L’évolution climatique dans le cadre de notre étude est souvent appréciée à travers les précipitations et les températures.

Évolution des précipitations

L’augmentation des précipitations est considérée comme l’un des effets du dérèglement climatique sur un espace. L’analyse climatique dans la ZIT passe par les précipitations. Celles- ci présentent une tendance à la hausse au cours des années. L’analyse des précipitations est faite au pas de temps interannuel et saisonnier.

Évolution des précipitations interannuelles

L’évolution pluviométrique interannuelle montre une alternance des périodes déficitaires et excédentaires. D’une manière générale, Les précipitations (1932-2004) présentent une tendance légèrement à la baisse jusqu’en 2004. Les précipitations se caractérisent par une tendance évolutive à la hausse jusqu’à la fin de la décennie 1940 (figure 9). Toutefois, des années déficitaires peuvent s’observer. Vers la fin des années 1956, on observe un cumul pluviométrique jusqu’en 1962. Puis en 1968, elle décroit jusqu’en 1980. À partir de 1983, la courbe exprime une stabilité pluviométrique jusqu’en 2004.

Figure 9 : Évolution pluviométrique interannuelle à Pointe-Noire (1932-2004)

Image 2

Précipitations interannuelles

3,000

2,000

1,000

0,000

-1,000

-2,000

-3,000

-4,000

an

mm

Linéaire (mm)

Années

Anomales moyennes mobiles

1932

1935

1938

1941

1944

1947

1950

1953

1956

1959

1962

1965

1968

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

Évolution saisonnière des précipitations

  • Évolution des précipitations de la saison DJF

La saison DJF présente des périodes pluviométriques excédentaires et déficitaires (figure 10). La première période montre une évolution des précipitations à la hausse. Elle inclue les années 1930 jusqu’aux années 1940. La courbe décroit jusqu’en 1956, puis connait une évolution significative jusqu’en 1962. Dès 1962, la courbe baisse jusqu’à la fin des années 1970. Dès le début des années 1980, la tendance pluviométrique est à l’augmentation jusqu’en 2004.

Image 3

Précipitations DJF

3

2

1

0

-1

-2

-3

Années

Anomalies moyennes mobiles

Figure 10 : Évolution pluviométrique de la saison DJF (1932-2004)

1932

1935

1938

1941

1944

1947

1950

1953

1956

1959

1962

1965

1968

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

Évolution des précipitations de la saison MAM

L’évolution pluviométrique de la saison MAM se caractérise par des périodes excédentaires et déficitaires. De 1932 à 1940, la courbe pluviométrique montre une tendance à la hausse. Puis, elle décroit jusqu’en 1956 pour ensuite augmenter jusqu’au début des années 1960. À partir de 1968, la tendance est à la baisse jusqu’en 2004 malgré quelques périodes de cumul pluviométrique (figure 11).

Image 4

Précipitations MAM

3

2

1

0

-1

-2

-3

Années

Anomalies moyennes mobiles

Figure 11 : Évolution pluviométrique de la saison MAM (1932-2004)

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Évolution des précipitations de la saison JJA

La saison JJA (figure 12) désigne une saison de récession pluviométrique de 1932 à 1984. Cependant, on observe une tendance à la hausse de 1984 à 1988. Elle décroit à nouveau pour connaitre une tendance excédentaire des précipitations dans les années 2000.

Image 5

Précipitations JJA

5

4

3

2

1

0

-1

-2

Années

Anomalies moyennes mobiles

Figure 12 : Évolution pluviométrique de la saison JJA (1932-2004)

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Évolution des précipitations de la saison SON

La saison SON (figure 13) se caractérise par une période de récession pluviométrique jusque dans les années 1940 malgré une hausse pluviométrique observée en 1947 puis de 1968 à 1971. Celle-ci est sans importance du point de vue pluviométrique. Toutefois, des périodes pluviométriques excédentaires peuvent s’observer.

Figure 13 : Évolution pluviométrique de la saison SON (1932-2004)

Image 6

Précipitations SON

3,5

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0

-0,5

-1

-1,5

-2

Années

Anomalies moyennes mobiles

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Évolution des températures

Bien que les précipitations soient l’élément climatique fondamental de notre zone d’étude, elles ne peuvent, à elles seules, définir le climat bas-congolais (Samba-Kimbata M. J., 1978, p. 120). Les températures connaissent une évolution significative sur cette longue série (1932-2004). Celles-ci se distinguent par des valeurs maximales et minimales.

Évolution interannuelle des températures

La figure 14 montre l’évolution interannuelle des températures de l’espace urbain de Pointe- Noire. En effet, celle-ci se caractérise par deux périodes : la première se caractérise par la baisse des températures jusqu’aux années 1980. La seconde marque la tendance des températures à la hausse jusqu’en 2004. Les températures se situent au-dessus de la moyenne annuelle de 28,3° C. La figure 15 montre que les températures minimales annuelles à Pointe-Noire connaissent une évolution à la baisse jusqu’aux années 1980. Puis, la tendance thermique devient à la hausse dès le début des années 1980. Cette tendance à la hausse semble aller dans le sens du réchauffement global. Deux tendances de températures s’observent à Pointe-Noire. Il s’agit des températures minimales et maximales allant de 1932 à 2004. Faut-il préciser que les températures se caractérisent par une tendance à la hausse jusqu’en 2004.

Figure 14 : Évolution interannuelle des températures maximales (1932-2004)

Image 7

Températures maximales

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0

-0,5

-1

-1,5

-2

Années

Image 8

Températures minimales

3

2

1

0

-1

-2

Années

Anomalies moyennes mobiles

Anomalies moyennes mobiles

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Figure 15 : Évolution interannuelle des températures minimales (1932-2004)

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Évolution des températures saisonnières

  • Évolution des températures de la saison DJF

La figure 16 montre l’évolution des températures maximales de la saison DJF. De 1932 à 1950, les températures restent élevées. Elles connaissent une baisse à partir des années 1950, puis évoluent à la hausse jusqu’en 2004. La figure 17 montre que la saison DJF présente deux périodes : une période de hausse des températures de 1932 à 1944 puis de 1995 à 2004. La période où les températures baissent de 1944 à 1977 en deçà de la valeur normale de saison.

Figure 16 : Évolution des températures maximales DJF (1932-2004)

Températures maximales de DJF

3

2

1

0

-1

-2

-3

-4

Années

Températures minimales DJF

3

2

1

0

-1

-2

-3

Années

Anomalies, moyennes mobiles

Anomalies, moyennes mobiles

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Figure 17 : Évolution des températures minimales DJF (1932-2004)

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

  • Évolution des températures de la saison MAM

Les températures maximales de la saison MAM sont presque similaires à celles de DJF (figure 18). Cependant, une différence s’observe entre 1956 à 1980, période à laquelle les températures connaissent une baisse. À partir des années 1980, elles connaissent une tendance à la hausse jusqu’en 2004. Les températures minimales de la saison MAM (figure 20) sont presque similaires à celles de DJF. On observe une augmentation remarquable des températures de 1980 à 2004.

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Figure 18 : Évolution des températures maximales MAM (1932-2004)

Image 9

Tem pératures maxi M AM

3

2

1

0

-1

-2

-3

-4

Années

Image 10

Tem pératures m inim ales M AM

4

3

2

1

0

-1

-2

-3

Années

Anomalies, moyennes mobiles

Anomalies, moyennes mobiles

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Figure 19 : Évolution des températures minimales MAM (1932-2004)

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

  • Évolution des températures de la saison JJA

Les températures maximales de la saison JJA (figure 20) sont à la hausse au cours de la période de 1932 à 1952. Elles décroissent de 1952 à 1984. Puis, une période de hausse des températures maximales s’observe à partir des années 1980 jusqu’en 2004. La figure 21 montre que de 1932 à 1980, les températures de la saison JJA restent faibles. À partir de 1986, elles connaissent une hausse dépassant la valeur normale de saison 19° C jusqu’en 2004.

Image 11

Tem pératures m inim ales de JJA

3

2

1

0

-1

-2

-3

Années

Anomalies, moyennes mobiles

Figure 20 : Évolution des températures maximales JJA (1932-2004)

Tem pératures de JJA

2,5

2

1,5

1

0,5

0

-0,5

-1

-1,5

-2

-2,5

Années

Anomalies, moyennes mobiles

Figure 21 : Évolution des températures minimales JJA (1932-2004)

1932

1936

1940

1944

1948

1952

1956

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

  • Évolution des températures de la saison SON

Les températures maximales de SON (figure 22) connaissent trois périodes : pendant la première période (1932-1950), les températures restent élevées. La deuxième période allant de 1952 à 1980, se caractérise par une baisse des températures. Enfin, la troisième période va de 1986 à 2004 ; elle est marquée par l’augmentation des températures. Les températures minimales de la saison SON (figure 23) connaissent une baisse considérable allant de 1929 à 1984. Puis, elles présentent une tendance à la hausse de 1984 à 2004.

Image 12

Températures maxi de SON

3

2

1

0

-1

-2

-3

Années

Anomalies, moyennes mobiles

Figure 22 : Évolution des températures maximales SON (1932-2004)

1932

1935

1938

1941

1944

1947

1950

1953

1956

1959

1962

1965

1968

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

Figure 23 : Évolution des températures minimales SON (1932-2004)

Image 13

Températures minimales SON

4

3

2

1

0

-1

-2

Années

Anomaies, moyennes mobiles

1932

1935

1938

1941

1944

1947

1950

1953

1956

1959

1962

1965

1968

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

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