Découvrez comment la blockchain transforme la gestion des chaînes logistiques minières en RDC pour une transparence et une traçabilité accrues
Université Pédagogique Nationale
Faculté des Sciences
Département de Mathématique et Informatique
B.P.8815
Kinshasa/Ngaliema
Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du titre de licencié en sciences
Option : Réseau Informatique
Implémentation D’une Application Décentralisée Basée Sur La Blockchain Pour
Une Gestion Transparente Et Optimale Des Chaînes Logistiques Minières En RDC
Adeito Adipatenge Nicolas
Membres du Jury
Président du Jury :
Prof Kabeya Tshiseba
Secrétaire :
CT Lubongo Georgine
Lecteurs :
Prof Mayala Sommet
CT Boleli
Directeur :
Kabeya Tshiseba Cédrick
Professeur Associé
Décembre 2023
Préface
La République Démocratique du Congo, RDC, avec son immense potentiel minier, se trouve à un carrefour décisif dans son parcours de développement. Le secteur minier, l’un des piliers de notre économie, porte avec lui à la fois des promesses et des défis.
Ce mémoire s’inscrit dans une démarche visant à explorer ces enjeux à travers le prisme de la technologie blockchain, une innovation qui pourrait transformer la gestion des ressources minières en renforçant la transparence et la traçabilité.
Ce travail est le fruit de plusieurs mois de recherche, d’analyses et de réflexions. Il a été nourri par des échanges avec des experts dans le domaine, des enseignants et des professionnels engagés dans le secteur minier. Je tiens à exprimer ma gratitude à tous ceux qui m’ont guidé et soutenu durant ce parcours.
Mes espérances se portent sur l’idée que cette étude puisse enrichir de manière significative la recherche dans le domaine de la sécurité informatique et de gestion des ressources naturelles en RDC.
Nicolas Adeito Adipatenge
Épigraphe
Celui qui aime la correction aime la science ; celui qui hait la réprimande est stupide. (Proverbes 12,1)
Nous ne pouvons pas prédire où nous conduira la révolution informatique. Tout ce que nous savons avec certitude, c’est que, quand on y sera enfin, on n’aura pas assez de RAM. (Dave Barry)
Dédicace
À mes chers parents, Adeito Adipatenge et Kapenga Wa Kapenga ; pour la marque de l’amour et d’estime, de soutenance et d’encouragement qu’ils me prodiguent pour toujours se tenir sur l’axe du succès dans mes études sur le plan moral, matériel, financier et spirituel.
Ce travail est aussi dédié à l’ingénieur Matiaba Billy, CB ; Ir. Ibenge Dieu-Merci, CB ; Prof. Kabeya ; Prof. Kapenga et à tous les contribuables pour acquisitions des données et autres.
Remerciements
En premier lieu, nous rendons grâce au Seigneur Jésus-Christ, maître de Tout esprit. Lui qui est la source de notre intelligence et sagesse.
Avec un cœur rempli de gratitude, nous exprimons nos sincères remerciements à ceux et celles qui, de près ou de loin, ont contribué pour notre formation en général et dans la réalisation de cette œuvre en particulier.
Nous adressons nos remerciements :
- Aux autorités académiques, scientifiques et administratives de l’Université Pédagogique Nationale en général et à tous les professeurs, Chefs de travaux et Assistants du Département de Mathématique et Informatique, pour la formation morale et intellectuelle de qualité que nous avons reçue durant ces cinq dernières années.
- Au professeur Kabeya Cédrick qui, malgré ses multiples occupations, a accepté de nous encadrer et nous a fait profiter de ses larges connaissances au cours de l’élaboration et de la réalisation de ce mémoire.
- Je souhaite exprimer ma reconnaissance envers le chef de Département, Professeur Jean-Marie Kapenga, pour son soutien constant et sa vision éclairée qui ont créé un environnement propice à la recherche et à l’apprentissage.
- Au chef de Bureau, Billy Matiaba et Ibenge Dieu-Merci, pour leurs conseils dans la mise en œuvre de smart contrats, respectivement à l’assistant Mwambayi Kalonji et doctorant Mupoyi Grâce, à tous nos camarades, compagnons de lutte pour leur soutien moral.
- À mon oncle que j’aime beaucoup, Pa Pierre Adeito et à ma grande sœur Adeito Bekani Ange, à ma tante Adeito Marie, Adeito Belande, pour leur soutien.
Pour tous ceux qui auraient souhaité que leurs noms soient repris sur cette page, nous leur disons que la place est assez grande dans nos cœurs.
Nicolas Adeito Adipatenge
Introduction Générale
Contexte de la recherche
La République Démocratique du Congo (RDC) dispose d’un énorme potentiel minier dont l’exploitation offre de grands espoirs de développement économique, comme c’est le cas dans tous les pays à tradition minière. Par exemple, dans 10 ans, le secteur minier du Congo pourrait contribuer à 25 pour cent du PIB et à un tiers des recettes fiscales totales.
Cependant, dans le passé, la RDC a été incapable d’utiliser ses ressources minérales pour son développement économique. Cela est dû en partie à la corruption de la direction et à l’ingérence politique dans les sociétés minières paraétatiques. D’un autre côté, l’application des politiques n’est pas appropriée et n’encourage pas l’investissement privé.
Après la chute du régime Mobutu et la période de guerre civile, le gouvernement de transition a pris d’importantes mesures pour stimuler le développement du secteur, notamment la restructuration des sociétés parapubliques et une ouverture attractive aux investissements privés.
L’action la plus importante dans cette démarche a été l’adoption de nouvelles réglementations et règles minières en 2002.
Conjuguée à la bonne performance actuelle des prix des matières premières, cette mesure a permis des investissements dans les domaines de la recherche et de l’exploitation minières.
Cette action n’apportera ni des bénéfices économiques positifs ni n’améliorera le bien-être du peuple congolais en raison des dysfonctionnements dans la gouvernance du secteur – qui est entravée par une capacité institutionnelle insuffisante, une instabilité politique persistante, la corruption et des échecs fondamentaux en matière de gouvernance.
Depuis son apparition il y a une dizaine d’années, une nouvelle technologie, la Blockchain, nous promet de remplacer ces tiers de confiance, ou plus exactement de les déplacer, voire dans certains cas de les rendre inutiles, en garantissant que les registres soient infalsifiables tout en permettant de les mettre à jour de façon collaborative en temps réel, alors même que ces deux objectifs paraissent contradictoires.
Définie comme registre infalsifiable distribué, la Blockchain lance la quatrième révolution des facultés de conservation et de partage des informations dont nous souhaitons garder trace.
Ce travail s’interroge spécialement sur les problèmes de la gestion transparente et d’optimisation dans la traçabilité des chaînes logistiques des ressources minières en République Démocratique du Congo, en présentant les différents éléments qui entrent en cause dans les trafics et de la qualité de service, démontrant ainsi leur impact dans la traçabilité.
D’où l’intérêt de notre thème : Implémentation d’une Application Décentralisée basée sur la Blockchain pour une gestion transparente et optimale des chaînes logistiques minières en RDC.
L’objectif capital visé par cette étude est de gérer la traçabilité des mines à tout le stand et d’évaluer la performance du produit brut jusqu’à la commercialisation.
Revue de la littérature
L’économie d’une nation se base sur les exportations et les importations qu’elle exerce. L’intégration régionale est une composante fondamentale des stratégies de développement des pays africains.
Elle possède plusieurs avantages : elle permet de briser les frontières étroites et de constituer de vastes marchés dans lesquels circulent librement les personnes, les biens et les capitaux ; elle donne la possibilité aux pays de petite taille d’améliorer leurs capacités de négociation face aux grandes puissances ; elle renforce les effets d’apprentissage et les échanges économiques, culturels et politiques ; elle représente un facteur de stabilité institutionnelle (Hugon 2001).
La République Démocratique du Congo est un immense pays dont la superficie équivalente à celle de l’Europe occidentale, soit 2 345 860 Km².
Elle possède des ressources naturelles exceptionnelles, notamment des gisements de minerais (cobalt, cuivre, or, uranium, et tant d’autres), un grand potentiel hydroélectrique, des vastes terres arables, une formidable biodiversité et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, la forêt équatoriale.
Ce potentiel que regorge mon pays, la République Démocratique du Congo (RDC), dont le qualificatif scandale géologique car son sous-sol est si riche en minerais, encourage des industries internationales à contracter des partenariats permettant l’extraction de ces ressources naturelles. Plusieurs multinationales se convergent vers ce pays-solution que mentionné dans le discours de S.E.M Félix-Antoine Tshisekedi.
En 2008, la République Populaire de Chine et la RDC ont contracté le fameux contrat baptisé « Mines contre infrastructures ». Relevant des besoins collatéraux de deux pays, la RDC qui a fortement besoin d’infrastructures et la République Populaire de Chine de minerais notamment du cobalt, du cuivre, des zinc et tant d’autres matières premières pour leurs industries.
Le secteur, étant sous la charge de ministères ayant en ses attributions les infrastructures et les minerais, en République Démocratique du Congo, deux ministères se partagent les tâches pour la réussite de ce grand contrat du siècle.
Le ministère de l’industrie et celui de l’Infrastructures et grands travaux. Ses entités étatiques majeures procèdent à la vérification des informations sur l’exploitation de minerais par la partie chinoise et les travaux effectués par ces derniers au bénéfice du pays. Ces informations sont conservées de manière séparée dans chaque partie chinoise et congolaise.
Le concept de la technologie Blockchain est largement étudié et une partie importante des travaux de recherches a été effectuée dans le domaine de l’évaluation de performance dans plusieurs secteurs. Voici quelques-uns des travaux de recherches dans ce domaine :
Jean-Louis Lathière, (2018), L’auteur affirme qu’actuellement, avec la façon dont la technologie Blockchain prend rapidement le dessus sur plusieurs industries existantes en tant que moyen de transaction plus actif et préféré, il n’est pas difficile d’imaginer un avenir où la technologie Blockchain dominera tous les autres moyens de contrats. En fait, l’avenir de la Blockchain est extrêmement prometteur, non seulement dans le secteur bancaire et financier, mais aussi dans tous les autres domaines de la société.
Mme Ana Bakhoum, (2019), Dans son travail sur La Blockchain pour la Sécurisation des E-livrets scolaires, pense que la technologie Blockchain est caractérisée par la transparence, la non répudiation, l’immuabilité des données mais aussi son réseau distribué et les mécanismes de sécurité comme la cryptographie et les fonctions de hachages qu’elle incorpore dans son protocole.
L’auteur de cette œuvre a conçu une application pour la sécurisation des E-livrets scolaires, en se servant de l’API JavaScript Web3, l’API JSON RPC et le langage de programmation Solidity. En effet, l’API Web3Js, un SDK JavaScript est utilisé pour interagir avec un nœud Ethereum.
Kawter Boudghene Stambouli, (2020), démontre dans son projet sur la Sécurisation d’un réseau bancaire Blockchain qu’il est nécessaire de savoir que la Blockchain en tant que solution technique ne dépend pas de tiers et utilise ses propres nœuds décentralisés pour le stockage, la vérification, la transmission et la transmission des données du réseau. Par conséquent, du point de vue de la comptabilité financière, la technologie Blockchain est considérée comme un grand centre de paiement en réseau distribué. L’auteur a réalisé un réseau bancaire avec un routage amélioré, sécurisé et rendant le trafic plus efficace. En se servant d’un réseau privé virtuel (VPN) et la méthode de hachage, le hachage SHA256, et créé une méthode pour générer un hachage pour les données de bloc.
En ce qui nous concerne, notre travail se démarque de ceux de nos antécesseurs, étant donné qu’il parle des performances dans le secteur des mines en se servant du mécanisme Blockchain pour améliorer la gestion dans la transparence dans ce secteur.
Problématique
Plusieurs décennies après l’amorce d’un processus de réformes, les indices de reprise macro-économique du secteur minier de la République Démocratique du Congo n’ont pas encore les retombés escomptés. En plus des résultats peu convaincants de partenariat sino-congolais, il relève un grand défi consistant à faire correspondre des objectifs de reprise des investissements avec ceux d’un partage équitable des revenus miniers entre les investisseurs, l’État et la population.
Les contrats d’extraction de matière première congolaise font face à plusieurs risques liés à leur gestion, qui interviennent aux niveaux de circulation du produit. Les risques transactionnels sont ceux qui proviennent des transactions journalières et du contrôle de minerais aux différents niveaux de régulation.
La convoitise des ressources naturelles attise également les conflits, crée des zones d’insécurité notamment à l’Est du pays et se traduit aussi sur le terrain par les nombreux abus et violences que subissent les communautés locales.
Cette mauvaise gestion des industries extractives du Congo est dénoncée depuis des années. Ainsi, Global Witness révélait que plus de 750 millions de dollars de recettes minières versées par des entreprises à des organismes étatiques congolais avaient échappé au Trésor public entre 2013 et 2015.
Après l’analyse de l’existant de la chaîne logistique minière, il est observé les problèmes suivants :
- Des ressources naturelles mal gérées et une population désabusée;
- Opacité, malversations, fraudes et corruption dans la chaîne logistique;
- L’ensemble du processus n’est pas informatisé;
- Les risques de fraude ou d’intég