PREMIER CHAPITRE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Ce chapitre a pour objectif de fixer nos lecteurs sur les concepts clés utilisés dans ce travail en vue de faciliter leur compréhension. Émile Durkheim ne dit-il pas que la première démarche d’un sociologue est de définir les choses dont il parle, afin que l’on sache de quoi il est question ? Cette vérité vaut tout autant pour toute recherche dans le domaine de sciences humaines.
Dans cette logique, nous subdivisons ce chapitre en deux sections. La première porte sur la définition des concepts opératoires et la seconde aborde le cadre théorique.
SECTION I : CLARIFICATION DES CONCEPTS
LA SEMIOLOGIE
La science qui étudie le comportement des signes dans la société s’appelle « la sémiologie » pour BARTHES, qui se réfère lui aussi à F. de SAUSSURE, la sémiologie a pour objet tout système de signes, quel qu’en soit la substance, quel qu’en soient les limites : les images, les gestes, les sons mélodiques, les objets complexes, ces substances que l’on trouve dans les rites protocolaires ou des spectacles constituent, sinon des langages, du moins des systèmes de signification.
Quant au Danois HJELMSLEV qui préfère le terme de sémiotique, il s’agit d’un diagnostic ou de l’observation des symptômes, c’est-à-dire une science qui Sert à identifier quelques choses selon les signes caractéristiques.
• Sémiotique (SÉMIOLOGIE)
Le terme sémiotique à été crée par Émile LITTRE et il se rapportait à la médicine ; il a ensuite été repris et élargi par FERDINAND DE SAUSSURE, pour qui la sémiologie est la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale.
Ainsi, comparativement à la sémiologie, la sémiotique se préoccupe plus des signes culturels et en particulier la littérature en visant leur organisation structurelle.
Selon GREIMAS cité par IYELE, la sémiotique est l’étude des processus de sémiotisation qui a pour objet fondamental la diversité des différents systèmes des signes, leur classement ainsi que l’analyse du mondus signicandi de chacun d’entre eux.
En ce sens, la sémiologie de la communication étudie le mode de signes tout en tenant compte du contexte. Elle étudie le code de la route, le morse, etc.
En sémiologie, les objectifs sont des systèmes des signes précis.
La sémiologie de la communication par contre, n’a pas d’apriori, elle étudie le signe et indice sans se préoccuper de leur distinction. Roland BARTHES est l’initiateur de ce courant. Il s’intéresse à tout objet en tant que puissance : d’où ses objets d’études ne se limitent pas à des systèmes de communication intentionnelle, elle peut donc interpréter des phénomènes de société et la valeur symbolique de certaine morale, ou encore la publicité commerciale. La sémiologie de la signification se rapporte donc à l’univers d’interprétation et du sens.
Aussi BARTHES cité par IYELE Batsu constate-t-il que la civilisation est particulièrement bavarde, elle est une civilisation de la parole, certes, objets, images, comportement peuvent signifier et ils le font abondamment. D’où, tout système sémiotique se mêle de langage.
L’image fixe s’accompagne d’ailleurs le plus souvent d’un message verbal explicite ( logo, slogan, icône ) et la majorité des pratiques signifiantes qui se fondent sur l’image ( cinéma, affiche, etc. ) fait en réalité cohabiter l’image du texte, l’image et la voix.
La pragmatique
Prise comme objectif, la pragmatique est fondée sur l’étude des faits. Elle concerne l’action, elle accorde la première place à l’action, à la pratique.
Elle est fondée aussi sur l’étude des faits ( histoire ), elle prend la valeur pratique comme critère de vérité.
La pratique prend sa base sur le pragmatisme qui est une doctrine qui prend comme critère de la vérité de valeurs pratiques. Est vrai ce qui réussit et il n’y a pas de vérité absolue.
Pour LÉROT, La pragmatique met les énoncés en relation avec les utilisateurs et contextes dans lesquels ils sont produits.
La sémio-pragmatique
IYELE Batsu a démontré qu’il existe une abondante littérature scientifique riche et diversifiée qui donne libre accès à la compréhension de la notion de « SÉMIO-PRAGMATIQUE». Il s’agit du champ d’investigation difficile et aux frontières floues.
Au regard de la richesse que recèle la sémio – pragmatique, « cette approche linguistique est la conjonction de deux branches de la communication linguistique, à savoir la sémiotique et la pragmatique. La première s’intéresse aux signes visuels verbaux et non verbaux et la seconde se réfère au contexte. Signalons qu’il est moins prudent de séparer la sémiotique de la sémiologie qui est une discipline de plus globalisante de la sémiotique et de la linguistique».
• Définition de la sémio-pragmatique
Partant de ce mot composé : « sémio-pragmatique », le dictionnaire fournit deux concepts étymologiques d’origine grecque. Il y a d’abord le vocabulaire grec « sémeitiké », « semeion » qui signifie “ signe ” et “ pragma ” et/ou « pragmatikos » qui, à son tour signifie aussi “ action ” et/ou relatif à l’action.
À la lumière de ces deux définitions étymologiques, la sémio-pragmatique est la théorie générale de la vie des signes au sein de la vie sociale, c’est l’étude du sens des énoncés en contextes. Elle a pour objet non pas la signification des verbaux ou non verbaux, mais aussi la fonction de l’acte de langage réalisé par une icône et un énoncé.
Pour parvenir à parler du sémio-pragmatique, il faut d’abord appréhender le sens des concepts sémiotique et pragmatique d’une manière séparée.
1.2. NOTIONS SUR LES MONUMENTS
a) définitions
Un monument (du latin monumentum, dérivé du verbe moneo (« se remémorer ») désigne à l’origine une sculpture ou ouvrage architecturale permettant de rappeler un événement ou une personne, d’où sa signification première de « tombeau ». Mais par analogie, et beaucoup plus largement, ce terme qualifie depuis tout objet qui atteste l’existence, la réalité de quelque chose et qui peut servir de témoignage, comme une peinture ou une montagne.
Dans un sens commun, le terme « monument » désigne plutôt un édifice ou une structure ayant une valeur historique et culturelle.
Paul Emile Littré apporte sa contribution en ces termes : « monument est toute construction faite pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque personnage illustre ou de quelque événement considérable ». Il continue en disant qu’en général, c’est un édifice imposant par sa grandeur, sa beauté, son ancienneté, ».Eu égard à cette définition, les Eglises, les grands établissements publiques, scolaires ou universitaires, etc. sont des monuments.
Les monuments peuvent être aussi :
« Certains grands objets de la nature comme par exemple les montagnes sont des monuments des révolutions du globe, les ouvrages durables de la littérature, des sciences et des arts, ou tout ce qui pourrait assez exprimer ou qui garde les souvenirs». Cette dernière définition nous pousse à dire que même une maison personnelle, est un monument
Le monument c’est donc une œuvre créée de la main de l’homme dans le but précis de conserver toujours présent et vivant dans la conscience des générations futures les souvenirs de telle action ou telle destinée.
Eu égard à toutes ces définitions, le monument est donc construit pour différentes causes en différentes manières.
a) Le pourquoi du monument ?
Pour François Choay, dans l’Allégorie du patrimoine, le monument travaille et mobilise la mémoire par « la médiation de l’effectivité », de façon à rappeler le passé en le faisant vibrer à la manière du présent. Ce passé contribue à maintenir et à préciser l’identité d’une communauté ethnique, culturelle ou politique. Le monument assure, rassure, tranquillise en conjurant l’être du présent. François C., dans son raisonnement, nous fait voir les causes ou le pourquoi même du monument dans une société.
Le monument est donc érigé pour transmettre à la postérité, aux générations futures le souvenir de quelque chose ou événement passé de la société.
b) Types de monuments
Selon sa construction ou sa cause, le monument connaît différents types, il est érigé pour transmettre aux générations sur ce qui s’est passé dans le temps passé. Ainsi, nous avons les types suivants :
★ Monument aux morts : c’est un monument érigé pour commémorer et honorer les soldats, et plus généralement les personnes tuées ou disparues par les faits de guerre…
Il en existe plusieurs types :
Les cénotaphes (monuments mortuaires n’abritant aucun corps), érigés généralement dans le centre d’une ville ou d’un village, mais qui ont aussi été, après la Première Guerre mondiale, dans les entreprises, les écoles, les foyers fréquentés par les disparus de leur vivant ;
Les mémoriaux, monuments commémoratifs ou nationaux élevés sur les champs de bataille.
★ Monument cinéraire : c’est un monument installé dans le cimetière au cœur d’un espace prévu à cet effet. Le monument cinéraire est une sépulture exclusivement conçue pour la conservation des cendres funéraires des défunts ayant été crématisés. Ceci pour permettre de conserver les restes de manière digne, pour offrir un lieu de recueillement pour les proches et pour rendre hommage au défunt.
★ Monuments funéraires : ce sont ceux qui marquent le lieu de sépulture d’un défunt : ils favorisent le recueillement de la famille des défunts et leur évocation. Ils peuvent prendre différentes formes selon le choix de la famille ou de la personne défunte : caveau individuel ou familial, tombe, chapelle, etc. Au décès d’un proche, il est fréquent d’acquérir et de faire poser un monument funéraire afin de perpétuer le souvenir du défunt. Cela n’est pas obligatoire, mais cette option est choisie dans la majorité des cas. Le monument funéraire peut aussi marquer une sépulture individuelle ou familiale. Il en existe différents types de ces monuments suivant les types de sépulture. Quel que soit le monument choisi, la famille peut choisir d’y ajouter un article funéraire, comme une plaque, un vase, une gravure ou des symboles religieux.
★ Monuments historiques :
Les monuments historiques sont des objets ou des ensembles qui, isolés ou groupés, doivent être partagés ou conservés en raison de leur valeur particulière, qu’elle soit culturelle, historique ou esthétique. La loi sur la construction s’étant donc non seulement à la construction, à la taille d’architecture intérieur, à l’agencement des pièces et équipement fixe, mais aussi au site construit, ensembles bâtis, jardins et installation.
De tous ces types de monument cités, nous portons notre analyse sur les monuments historiques et les monuments aux morts.
I.3. PLACES PUBLIQUES
I.3.1. Définitions
L’espace public est l’opposé de l’espace privé, clôturé et centré sur l’intimité de la famille. L’espace public est ouvert à l’ensemble des usagers en partage. L’espace partagé, lieu de rencontres par excellence, est le théâtre du libre va et vient des individus.
Le dictionnaire de l’urbanisation et de l’aménagement définit l’espace public comme la partie non bâtie affectée à des usages publics formée par une propriété et par une affectation d’usage.
C’est donc un espace ouvert, c’est-à-dire où la circulation se fait sans entraves, composé aussi bien d’édifices que d’espaces verts qui peuvent être des parcs et des jardins. L’espace public est aussi ouvert au sens où il est libre d’accès.
I.3.2. SORTES DES PLACES PUBLIQUES
Il existe différentes sortes de places publiques, chacune ayant ses propres caractéristiques et fonctions. Voici quelques exemples :
1. La place centrale : C’est souvent le cœur d’une ville ou d’un village, où se trouvent les bâtiments municipaux, les commerces et les lieux de rassemblement. Elle peut être entourée de cafés, de restaurants et de boutiques, et être animée par des événements et des activités.
2. La place historique : Il s’agit d’une place qui a une importance historique ou culturelle particulière. Elle peut abriter des monuments, des statues ou des bâtiments historiques, et servir de lieu de commémoration ou de célébration.
3. La place de marché : Comme son nom l’indique, c’est un lieu où se déroulent des marchés réguliers. On y trouve souvent des étals de fruits et légumes, de produits artisanaux, de produits locaux et d’autres biens. C’est un endroit animé où les gens se rendent pour faire leurs achats et socialiser.
4. La place de concert : C’est un espace extérieur utilisé pour des concerts et des spectacles en plein air. Elle est souvent équipée d’une scène, de gradins ou d’espaces pour les spectateurs. Les places de concert peuvent accueillir de grandes foules et offrir une atmosphère festive.
5. La place de jeux : Il s’agit d’un espace aménagé spécialement pour les enfants, avec des équipements de jeux tels que des balançoires, des toboggans et des structures d’escalade. Les places de jeux sont conçues pour offrir un environnement sûr et divertissant aux enfants et à leurs familles.
6. La place de stationnement : Bien qu’elle ne soit pas nécessairement un lieu de rassemblement, la place de stationnement est un espace dédié au station des véhicules. Elle peut être située à proximité d’autres lieux d’intérêt tels que des commerces, des bureaux ou des attractions touristiques.
7. La place de marché : C’est un lieu où les vendeurs se rassemblent pour vendre leurs produits, tels que des fruits, légumes, viandes, poissons, vêtements, artisanat, etc. Les places de marché sont souvent animées et offrent une variété de produits locaux et régionaux.
8. La place publique : Il s’agit d’un espace ouvert au public, souvent au cœur d’une ville ou d’un village, où les gens se rencontrent, se reposent et se divertissent. Les places publiques peuvent être ornées de fontaines, de bancs, de jardins et de statues, et sont souvent entourées de bâtiments historiques ou de commerces.