Le système de production localisé définitions, fonctions, caractéristiques et acteurs – Chapitre II : La notion de développement endogène est une notion très large polysémique et, en tant que telle, difficile a cerner avec précision. Dans ce fait le vif de ce chapitre réside dans la définition du SPL et de ses fonctions (S1) avant de mettre en évidence ses caractéristiques et ses acteurs (S2). Section I : SPL, définitions et fonctions Dès son apparition, le SPL a connu différentes définitions et nominations. Dans cette section ou va essayer de passer en revu ces différentes définitions pour faire illusion, par la suite, aux fonctions des SPL. A- Qu’est-ce qu’un SPL ? Avant de parler du système de production localisé au sens moderne ou actuel, comme un «regroupement de petites et moyennes entreprises ayant des interrelations entre elles, et qui se consacrent à même ensemble d’activités gravitant autour d’un produit typique, et dans un espace de proximité »[1]. Il est à signaler que le SPL, dans sa première acceptation est une notion marshallienne de « districts industriels» qui en désignant « une entité socio- territoriale caractérisée par la présence active d’une communauté de personnes, et d’une population d’entreprises, dans un espace géographique et historique donné »[2]. Ce district industriel n’était pas qu’une simple construction théorique, il était aussi une réalité caractérisant les agglomérations des artisans de 19éme siècle[3]. Le district industriel présentait alors depuis longtemps, une certaine « organisation industrielle () un ensemble de régions, mélange de concurrences/émulations/coopérations, au sein d’un système de PME[4]. Selon D.R Desjardins, dans un article récent : le district industriel Marshallien, est repris et enrichi par des Italiens néo marshalliens à partir de nombreuses expériences (3éme Italie) .Il a été figuré au départ pour désigner « une concentration géographique de petites entreprises opérant dans le même secteur ou dans les secteurs proches »[5] . Le district marshallien constitue une alternative au fordisme fondé sur les grandes entreprises verticalement intégrées et produisant en masse[6]. Pratiquement, on trouve les districts industriels Marshalliens à des échelles géographiques divers : un quartier, une ville, voir toute ère métropolitaine (aérospatiale à Los angles par exemple)[7]. Le district de Marshall, est alors un modèle typique d’organisation productive localisée, il se présente comme ; -une entité socio territoriale caractérisée par la présence d’une communauté de personnes et une population d’entreprises. -un ensemble d’organes sociaux où coexistent l’échange et la réciprocité. – une organisation ouverte et non pas un système clos. -c’est enfin, une forme territoriale où la capacité d’innovation dépend de l’organisation interne de firme, des relations étroites qu’elle entraîne avec les travailleurs et de la synergie avec les autres firmes qui peuvent être ses clients, ses fournisseurs ou de simples collaborateurs[8]. Pour conclure sur la notion des districts industriels on clusters, nous pouvons dire qu’elle constitue un fondement et une référence à partir desquels s’est développée la réflexion sur les relations entre les processus d’industrialisation et la dynamique territoriale. Après, ces rappels théoriques, sur le district Marshallien, on va essayer de citer les différentes définitions de SPL. Pour O.Zablocki, le SPL est « un monde d’organisation efficace pour les PME qui fait office d’interlocuteur face aux pouvoirs publics et qui organise les synergies c’est l’émergence d’une nouvelle culture de développement et de l’intelligence économique, une pratique consciente de veille et de l’innovation territoriale »[9]. Cette présentation laisse entende que le SPL est une atmosphère territoriale, un tissu de relations sociales et une gamme de rapports économiques. Le SPL facilité l’accès à la formation professionnelle la veille technologique, les réseaux de communication d’infrastructures, et d’autres services. Les SPL peuvent servir à la relance de filières anciennes où faire émerger une filière nouvelle. Pour A. Rahmouni, les SPL sont définis comme : -un ensemble d’établissements spécialisés sur la base de relation d’échange, de solidarités et d’interdépendance. -un ensemble de relations de proximité entre les espaces de formation et de production. -un espace d’adéquation de formation d’emploi. -un espace de production de connaissance et de savoir-faire à partir des relations d’échange, suite à la résolution des problèmes communs. -un espace de cumul de connaissance et de savoir–faire : au sein des unités de production et de centre de formation. -un espace de partage, de diffusion et d’appropriation de ces connaissances et savoir-faire à partir des réseaux de solidarité. -un espace d’actualisation et de valorisation de ces connaissances et savoir –faire, par la mise en place d’actions communes de formation continue[10]. De ce fait, et après plusieurs enquête empiriques sur le SPL en France et en particulier en Savoie et en haute- avoie, G. Courlet (1995) propose la définition suivante : « le SPL écrit-il peut se définir comme une configuration d’entreprises regroupées, dans un espace de proximité autour d’un métier, voir de plusieurs métiers industriels ou tertiaires ». Les entreprises entretiennent des relations entre elles et avec le milieu socioculturel d’insertion. Ces relations ne sont pas seulement marchandes, elles sont aussi informelles et produisent des externalités positives pour l’ensemble des entreprises. Le métier industriel dominant n’exclut pas la possibilité de l’existence de plusieurs branches industrielles. Souvent, on fait référence à des systèmes de PME. Cependant, il existe aussi des relations très territorialisées entre les grandes entreprises, entre grands groupes et petites et moyennes entreprises (dans un rapport autre que celui de sous-traitance traditionnelle) »[11]. Ces relations interentreprises peuvent prendre plusieurs formes[12] : -partage de l’information où de la veille technologique – actions commerciales communes -mutualisation de l’investissement – relation de cotraitance allant jusqu’à la conception et la production d’un même produit – coopérations financières