<\/span><\/h4>\nIntroduction<\/strong>
\nA\/ Sujet d’\u00e9tude : les musiques actuelles et amplifi\u00e9es
\nB\/ Protocole de recherche
\nC\/ D\u00e9finition du plan d’\u00e9tude
\nMusicalisation de la soci\u00e9t\u00e9 et cons\u00e9quences<\/strong>
\nA\/ Rappel sur les politiques en faveur de la pratique des musiques actuelles
\nB\/ \u00c9tat des lieux des musiques actuelles
\nC\/ La mise en lumi\u00e8re des pratiques amateurs
\nCarri\u00e8re d’artiste et structures d’accompagnement<\/strong>
\nA\/ Du m\u00e9lomane \u00e0 l’artiste souverain
\nB\/ Les lieux de vies musicales
\nC\/ MARS : exemple d’un lieu de vies musicales
\nLe m\u00e9tier d’accompagnateur<\/strong>
\nA\/ Essai de d\u00e9finition du m\u00e9tier d’accompagnateur en lieu de vies musicales
\nB\/ La professionnalisation du m\u00e9tier
\nC\/ D\u00e9bats autour du m\u00e9tier d’accompagnateur
\nConclusion<\/strong><\/p>\n<\/span>A\/ Sujet d’\u00e9tude : les musiques actuelles et amplifi\u00e9es<\/span><\/h2>\n<\/span>1. Pr\u00e9cis lexical<\/span><\/h3>\nMusiques actuelles, territoire, politiques culturelles, pratiques amateurs … Ces termes g\u00e9n\u00e9riques font partie int\u00e9grante du vocabulaire technique et scientifique du milieu culturel.<\/p>\n
Ils permettent de se situer et de se penser dans un espace social donn\u00e9.<\/p>\n
Il assurent aussi \u00ab l\u2019organisation de l\u2019aide publique, les m\u00e9c\u00e9nats priv\u00e9s, la diffusion des messages, la commercialisation des oeuvres, la circulation des id\u00e9es dans des circuits exclusifs, la constitution de niveaux de conscience restreints \u00bb2.<\/p>\n
Chaque terme porte son poids symbolique, \u00ab fruit de discours, de textes, et de pens\u00e9es, (qui) r\u00e9sultent et se traduisent en actes, en gestes, en paroles quotidiennes, en parcours et v\u00e9cus \u00bb3.<\/p>\n
Pour \u00e9viter tout malentendu, il est utile de clarifier le sens que prendra chaque expression dans cette \u00e9tude.<\/p>\n
<\/span>Le territoire<\/span><\/h4>\n<\/p>\n
Nous entendrons par «territoire» un espace physique, d\u00e9limit\u00e9 par des fronti\u00e8res et des comp\u00e9tences politiques d\u00e9finies (un d\u00e9partement, une communaut\u00e9 de communes, une ville, etc. ), englobant aussi ses caract\u00e9ristiques historiques, culturelles, sociales, \u00e9conomiques.<\/p>\n
1 Nicolas de Condorcet, Rapport sur l’organisation g\u00e9n\u00e9rale de l’Instruction publique, 1792.<\/p>\n
2 Christophe Ruhles, Terrains de la musique, extrait de textes r\u00e9unis par Marc Perrenoud, l’Harmattan, 2006.<\/span><\/p>\n3 ibid.<\/span><\/p><\/blockquote>\n<\/span>Les musiques rock, actuelles ou musiques amplifi\u00e9es<\/span><\/h4>\nCes trois termes sont r\u00e9guli\u00e8rement utilis\u00e9s pour d\u00e9finir notre champ artistique.<\/p>\n
D\u00e9finition<\/h5>\n
On constate d’abord que les trois sont employ\u00e9s au pluriel, pour signifier la non-exhaustivit\u00e9 d’une \u00e9ventuelle liste, d’un \u226a moule unique \u00e0 la pens\u00e9e unique \u226b4.<\/p>\n
Le terme «musiques rock» est le premier \u00e0 \u00eatre utilis\u00e9 dans les ann\u00e9es 70. Il d\u00e9signe cet ensemble de musiques non-institutionnalis\u00e9es, excluant la musique classique, le jazz et les musiques traditionnelles.<\/p>\n
Il f\u00fbt employ\u00e9 pour rendre ces musiques visibles et lisibles des politiques.<\/p>\n
Son sens est vite biais\u00e9 et repr\u00e9sente \u00e0 l’\u00e9poque un mouvement soci\u00e9tal r\u00e9pulsif : «jeunesse», «r\u00e9volte», «garages», «banlieues» sont apparent\u00e9s au rock. Il faut trouver une autre formule plus politiquement correct.<\/p>\n
Musiques actuelles : d\u00e9finition<\/h5>\n
Le terme est lanc\u00e9, fin des ann\u00e9es 70, par les cr\u00e9ateurs du festival Transmusicales de Rennes. \u226a Plus de vingt ans apr\u00e8s, l’imposture est nationale \u226b5.<\/p>\n
Cette expression est depuis reprise en ch\u0153ur, alors qu’elle inclut une notion temporelle : il y a des musiques pass\u00e9es, des pr\u00e9sentes et des futures. Cette classification induit que ces musiques sont aussi constamment p\u00e9rim\u00e9es ou sans histoire.<\/p>\n
Peu importe, le terme est f\u00e9d\u00e9rateur et englobe rock, rap, funk, reggae, techno, musiques du monde, chanson et les sous-familles, ou toute forme musicale ne se retrouvant pas dans les musiques classiques et institutionnalis\u00e9es \u00e0 l’extr\u00eame.<\/p>\n
Malgr\u00e9 tout, le souci de valoriser ces pratiques subsiste et l’on parvient \u00e0 nommer cette grande famille musicale.<\/p>\n
\u226a «Musiques \u00e9lectro-amplifi\u00e9es» ne d\u00e9signe pas un genre musical en particulier, mais se conjugue au pluriel, pour signifier un ensemble de musiques qui utilisent l’\u00e9lectricit\u00e9 et l’amplification sonore \u00e9lectronique comme \u00e9l\u00e9ment plus ou moins majeur des cr\u00e9ations musicales et des modes de vie (transport, stockage, conditions de pratiques, modalit\u00e9 d’apprentissage …) \u226b6.<\/p>\n
Nous retiendrons donc principalement le terme «amplifi\u00e9» pour cette \u00e9tude. Il repr\u00e9sente au mieux les pratiques musicales que nous observerons ci-apr\u00e8s, et fait partie du vocabulaire commun des acteurs culturels.<\/p>\n
Nous pourrons le d\u00e9cliner \u00e0 souhait. Cependant, il nous faudra utiliser «musiques actuelles» lorsque cela sera plus logique.<\/p>\n
<\/span>Le groupe<\/span><\/h4>\nPar «groupe», on entend avant tout la notion de projet musical. Il importe peu qu’un groupe soit compos\u00e9 d’un membre ou de plusieurs. Le groupe symbolise l’union. On distingue deux types de membres.<\/p>\n
Les «membres de premier plan» sont les «musiciens», ceux qui jouent d’un instrument de musique. Ils forment le noyau du groupe et sont indissociables. Les «membres de second plan» sont le manager, les fans, le technicien son, le runner …<\/p>\n
Ils participent aussi \u00e0 la vie du groupe, mais leur pr\u00e9sence n’est pas tout le temps primordiale. Au total, seule l’unit\u00e9 compte : le groupe, qui est d\u00e9sign\u00e9 par son «nom de groupe».<\/p>\n
<\/span>L’instrument<\/span><\/h4>\nLes instruments les plus couramment employ\u00e9s pour la pratique des musiques amplifi\u00e9es restent la basse, la batterie et la guitare.<\/p>\n
Il faut tout de m\u00eame pr\u00e9ciser que «instrument» pourra signifier ordinateur, voix, machine, trombone, casserole, violon … soit tout outil pouvant cr\u00e9er une mati\u00e8re sonore.<\/p>\n
<\/span>Le b\u00e9n\u00e9vole<\/span><\/h4>\n\u226a Est b\u00e9n\u00e9vole toute personne qui s\u2019engage librement pour mener une action non salari\u00e9e en direction d\u2019autrui, en dehors de son temps professionnel et familial \u226b7.<\/p>\n
Ce mot est r\u00e9guli\u00e8rement utilis\u00e9 pour d\u00e9finir plusieurs acteurs culturels. La notion commune est la non-r\u00e9mun\u00e9ration<\/strong> de leur activit\u00e9.<\/p>\nL’amateur amplifi\u00e9 est souvent b\u00e9n\u00e9vole lorsqu’il monte sur sc\u00e8ne. Les membres d’un CA d’association le sont de fait.<\/p>\n
Certaines personnes offrent leur temps libre aux structures culturelles pour aider \u00e0 la production de concerts (bar, catering, billetterie, affichage …), \u00e0 la permanence d’accueil de lieux de r\u00e9p\u00e9titions … Le b\u00e9n\u00e9volat est un statut, et non une activit\u00e9.<\/p>\n
<\/span>L’amateur et le professionnel<\/span><\/h4>\nOn trouve deux d\u00e9finitions au mot «amateur» dans le dictionnaire : «individu peu comp\u00e9tent dans un domaine» et «personne qui a du go\u00fbt pour quelque chose, l’appr\u00e9cie, le recherche et en poss\u00e8de une certaine connaissance».<\/p>\n
Deux d\u00e9finitions aussi pour «professionnel» : «personne qui pratique une activit\u00e9 en tant que m\u00e9tier» et «personne comp\u00e9tente dans une activit\u00e9»<\/em>.<\/p>\nDans le cas du musicien amateur ou du musicien professionnel, une d\u00e9finition standard ne suffit pas.<\/p>\n
Selon le Code du travail8, tout artiste qui se produit sur sc\u00e8ne est pr\u00e9sum\u00e9 salari\u00e9. Il doit donc avoir un salaire et un bulletin de paye pour chaque repr\u00e9sentation.<\/p>\n
Le d\u00e9cret du 19 d\u00e9cembre 1953 sur les artistes amateurs permet de d\u00e9roger \u00e0 la pr\u00e9somption de salariat :<\/p>\n
\u00ab est d\u00e9nomm\u00e9 «groupement d’amateurs» tout groupement qui organise et produit en public des manifestations dramatiques, dramatico-lyriques, vocales, chor\u00e9graphiques, de pantomimes, de marionnettes, de vari\u00e9t\u00e9s, etc. (…) ou bien y participe et dont les membres ne re\u00e7oivent de ce fait aucune r\u00e9mun\u00e9ration, mais tirent leurs moyens habituels d’existence de salaires ou de revenus \u00e9trangers aux diverses activit\u00e9s des professions du spectacle \u00bb.<\/p>\n
Nous verrons que cette d\u00e9finition aussi ne suffit pas \u00e0 r\u00e9soudre le probl\u00e8me de diff\u00e9renciation entre artiste et amateur, que la fronti\u00e8re entre les deux est floue, mouvante. Pour \u00e9claircir cette notion, nous nous appuierons sur Howard Becker et ses Mondes de l’art.<\/p>\n
Ce concept met en \u00e9vidence des \u00ab sous-syst\u00e8mes sociaux quasi autonomes dans lesquels les interactions entre individus sont stabilis\u00e9es en des r\u00e9seaux int\u00e9gr\u00e9s qui perdurent en assurant la conservation de leurs normes, l’adaptation \u00e0 l’environnement, la r\u00e9alisation de buts communs, l’int\u00e9gration des professionnels<\/em> \u00bb9.<\/p>\nRapport\u00e9 \u00e0 notre \u00e9tude, le monde de l’art est celui du spectacle vivant dans les musiques amplifi\u00e9es.<\/p>\n
Becker divise les relations qu’entretiennent les personnes avec un monde de l’art en quatre types : les professionnels int\u00e9gr\u00e9s : ce sont les plus repr\u00e9sent\u00e9s dans un monde de l’art.<\/p>\n
Ils ont \u00ab le savoir-faire technique, les aptitudes sociales et le bagage intellectuel n\u00e9cessaires pour faciliter la r\u00e9alisation des oeuvres d’art \u00bb10. Les codes de leur monde sont acquis. Leurs oeuvres sont int\u00e9gr\u00e9es au r\u00e9pertoire l\u00e9gitime de ce monde.<\/p>\n
Les franc-tireurs : ce sont les artistes qui \u00ab ont appartenu au monde officiel de leur discipline, mais n’ont pas pu se plier \u00e0 ses contraintes \u00bb11.<\/p>\n
Ils continuent leur investissement dans leur pratique sans le soutien de leur monde de l’art. Becker prend pour exemple le compositeur am\u00e9ricain Charles Ives (1874-1954).<\/p>\n
Ce musicien a suivi un enseignement traditionnel de la musique classique. Il en ma\u00eetrisait parfaitement les techniques. Mais ses oeuvres innovantes \u00ab se heurtaient \u00e0 l’hostilit\u00e9 des autres membres du monde de l’art \u00bb12.<\/p>\n
Par exemple, il ne finissait quasiment jamais l’\u00e9criture des partitions d’une oeuvre, laissant place \u00e0 l’impr\u00e9vu.<\/p>\n
Il a compos\u00e9 la \u00ab Symphonie de l’univers, qui exige, pour un seul de ses mouvements, entre cinq et quatorze orchestres et choeurs diss\u00e9min\u00e9s dans les montagnes et vall\u00e9es \u00bb13. Ives \u00e9tait s\u00fbrement vu comme un original.<\/p>\n
Mais c’\u00e9tait surtout un amateur au sens noble : il aimait la musique mais ne voulait pas en faire sa profession puisqu’il aurait d\u00fb en int\u00e9grer tous les codes.<\/p>\n
Les francs-tireurs refusent donc de se soumettre aux r\u00e8gles de leur monde de l’art.<\/p>\n
les artistes populaires : ce sont des gens ordinaires qui pratiquent un art sans s’en rendre compte. Leurs oeuvres ne sont pas jug\u00e9es comme de l’art par le monde de l’art auquel elles pourraient \u00eatre rapproch\u00e9es.<\/p>\n
Becker donne l’exemple d’une famille reprenant en choeur Joyeux anniversaire.<\/p>\n
Il souligne ici le fait qu’une oeuvre n’est oeuvre que parce le monde de l’art auquel elle se rapproche le plus le d\u00e9cide.<\/p>\n
les artistes na\u00effs : ce sont des personnes qui au d\u00e9part ignorent tout du monde de l’art auquel leur pratique pourrait s’apparenter. Mais ils ont conscience de faire tel type d’art.<\/p>\n
Leurs d\u00e9buts n’ont rien d’un acte r\u00e9fl\u00e9chi de d\u00e9butant. On les nomme aussi «artistes du terroir». N’ayant aucune formation, leur art a l’air «na\u00eff». Ils ne revendiquent d’ailleurs pas le statut d’artiste.<\/p>\n
Si l’on tente d’adapter les propos de Becker \u00e0 nos propos, le professionnel int\u00e9gr\u00e9 est notre musicien professionnel, int\u00e9gr\u00e9 dans le monde des musiques amplifi\u00e9es. Son activit\u00e9 artistique est accept\u00e9e et reconnue.<\/p>\n
Les trois autres cas sont un imbroglio de notre musicien amateur. On peut ainsi d\u00e9finir notre amateur comme un cr\u00e9ateur non accept\u00e9 par son monde de l’art.<\/p>\n
On retrouve alors diff\u00e9rents traits cumulables d\u00e9finissant l’amateurisme : innovation, pas de formation, pas de conscience de cr\u00e9ation, amour de la musique, non-int\u00e9gration des codes, rejet du monde des musiques amplifi\u00e9es …<\/p>\n
G\u00e9r\u00f4me Guibert propose lui une typologie des amateurs et des professionnels diff\u00e9rente14.<\/p>\n
Les trois types d’amateurs :<\/p>\n
\n- les amateurs jeunes jouent sans se soucier de leur avenir musical. Ce sont des lyc\u00e9ens et \u00e9tudiants la plupart du temps.<\/li>\n
- les amateurs v\u00e9t\u00e9rans sont des adultes actifs, voire retrait\u00e9s, dont la pratique musicale est leur loisir. Toute volont\u00e9 de carri\u00e8re artistique a \u00e9t\u00e9 an\u00e9antie. Leurs revenus proviennent d’une activit\u00e9 en g\u00e9n\u00e9ral non artistique.<\/li>\n
- les amateurs interm\u00e9diaires sont aussi appel\u00e9s artistes en voie de professionnalisation, ou artistes en d\u00e9veloppement. Leur principale activit\u00e9 en terme de temps est la musique, et leur statut social est souvent pr\u00e9caire.<\/li>\n<\/ol>\n
Les deux types de professionnels :<\/p>\n
\n- les professionnels interm\u00e9diaires vivent difficilement de leur passion. Ils sont intermittents. Leurs revenus proviennent essentiellement des repr\u00e9sentations qu’ils font.<\/li>\n
- les professionnels majors ont de meilleurs revenus, puisqu’ils gagnent leur vie autant en faisant des concerts que par leur production discographique.<\/li>\n<\/ol>\n
Chaque musicien, professionnel ou amateur, peut passer d’une cat\u00e9gorie \u00e0 une autre selon son parcours personnel. Nous verrons qu’ils sont d\u00e9finis par des \u00e9tapes de progression.<\/p>\n
Ces classifications permettent de mieux appr\u00e9hender les enjeux symboliques de d\u00e9finition des termes d’amateur et de professionnel, dans la carri\u00e8re d’artiste.<\/p>\n
<\/span>L’enseignement et l’accompagnement<\/span><\/h4>\nCes deux termes se distinguent certes par leur sens, mais aussi parce que le monde des musiques amplifi\u00e9es exclut la notion d’enseignement au sens usuel.<\/p>\n
Le terme «enseignement» correspond plus au secteur des musiques institutionnalis\u00e9es.<\/p>\n
L’accompagnement d\u00e9signe mieux les besoins des musiciens amplifi\u00e9s \u226a en formation (qui) ne portent pas sur la pratique instrumentale mais sur des points li\u00e9s au caract\u00e8re amplifi\u00e9 de leur musique \u226b15.<\/p>\n
Nous verrons que l’accompagnateur n’a pas de grille \u00e0 suivre, comme un enseignant peut avoir un programme. Le «cours» traditionnel est dans le cas de l’accompagnement une transmission des savoirs intuitive et adapt\u00e9e \u00e0 chaque interlocuteur.<\/p>\n
<\/span>L’animation et la pratique musicale<\/span><\/h4>\nLe terme «animation», tout comme «loisir», «passe-temps», \u00e9taient utilis\u00e9s de fa\u00e7on p\u00e9jorative par les politiciens avant 1982, rejetant le besoin de reconnaissance du milieu des musiques actuelles16.<\/p>\n
Utiliser ces expressions reviendrait \u00e0 nier la passion qui unit les musiciens amplifi\u00e9s.<\/p>\n
Aussi, il faut \u00e9radiquer l’id\u00e9e que les activit\u00e9s musicales ont pour principale vocation la gestion des populations en difficult\u00e9 : \u226a m\u00eame si l’animation est une chose qui existe et qui est n\u00e9cessaire, (…) elle a souvent \u00e9t\u00e9 un cache-mis\u00e8re.<\/p>\n
Aujourd’hui, il faut regarder les r\u00e9alit\u00e9s et se rappeler que la musique est un acte, un acte essentiel \u226b17. Si la culture a forcement des retomb\u00e9es sociales, nous nous attacherons ici \u00e0 ce qu’elle apporte \u00e0 l’individu plus qu’\u00e0 la soci\u00e9t\u00e9.<\/p>\n
<\/span>2. Le sujet d’\u00e9tude<\/span><\/h3>\n<\/span>D\u00e9finition du terrain d’\u00e9tude<\/span><\/h4>\nNous avons survol\u00e9 \u00e0 travers ces quelques d\u00e9finitions le contexte particulier des musiques actuelles et amplifi\u00e9es. Nous verrons plus tard que ce domaine est tr\u00e8s large, complexe et en mutation constante.<\/p>\n
C’est pourquoi, pour ne poser aucune fronti\u00e8re et risquer de restreindre un domaine qui se veut libre, nous ne pr\u00e9ciserons que les limites de l’\u00e9tude. Nous nous attacherons principalement aux pratiques musicales pour leur c\u00f4t\u00e9 culturel.<\/p>\n
\u226a On ne fait pas du social : de l’\u00e9ducation, de l’alphab\u00e9tisation, voil\u00e0.<\/p>\n
Mais on a un vecteur culturel. Une soci\u00e9t\u00e9 ne peut que se construire sur les valeurs qu’elle se donne. Et ces valeurs non marchandes et non lucrative qui sont les n\u00f4tres permettent l’enrichissement global de l’autre \u226b18.<\/p>\n
Si la pratique artistique a une port\u00e9e sociale ind\u00e9niable, si certaines entit\u00e9s en usent dans ce but principal, notre objet ne traitera que de son int\u00e9r\u00eat artistique et culturel.<\/p>\n
15 Fabrice Nau, La diffusion des groupes amateurs, m\u00e9moire de DESS, Universit\u00e9 d’Angers, 2004, p27.<\/p>\n
16 Entretien avec R\u00e9mi Breton, p 141.<\/p>\n
17 Anne Veitl et No\u00e9mi Duchemin, Maurice Fleuret : une politique d\u00e9mocratique de la musique, La Documentation fran\u00e7aise, 2000.<\/p><\/blockquote>\n
Nous observerons aussi l’\u00e9volution que peut prendre la pratique des musiques amplifi\u00e9es \u00e0 travers un individu lambda, de son rapprochement d’un instrument \u00e0 sa professionnalisation.<\/p>\n
On se penchera plus particuli\u00e8rement sur les moments d’accompagnement professionnel d’une carri\u00e8re amplifi\u00e9e.<\/p>\n
Le secteur professionnel est \u00e0 d\u00e9limiter. Certes, si l’on se r\u00e9f\u00e8re \u00e0 la d\u00e9finition donn\u00e9e pr\u00e9c\u00e9demment, la musique de vari\u00e9t\u00e9 et le jazz font partie des musiques actuelles.<\/p>\n
Mais elles appartiennent \u00e0 un milieu \u00e9conomique diff\u00e9rent, mercantile pour les vari\u00e9t\u00e9s et publique pour le jazz. Les musiques amplifi\u00e9es sont partag\u00e9es entre une \u00e9conomie publique et commerciale, ce qui ne permet pas d’observer ces diff\u00e9rentes pratiques de la m\u00eame mani\u00e8re.<\/p>\n
Enfin, si un questionnement peut survenir sur le support audio, le terrain principal d’enqu\u00eate portera sur le spectacle vivant.<\/p>\n
<\/span>Les principaux usagers de l’\u00e9tude<\/span><\/h4>\nIl sera peu question ici des publics des musiques amplifi\u00e9es, des techniciens ou encore des b\u00e9n\u00e9voles non musiciens.<\/p>\n
Les usagers sur lesquels nous nous attarderons le plus seront les pratiquants de musiques amplifi\u00e9es, individuellement d’abord puis en groupe. D’apr\u00e8s l’enqu\u00eate men\u00e9e en 1995 par le G\u00e9ma19, ce sont principalement des hommes jeunes, m\u00eame si la fourchette d’\u00e2ge des musiciens tend \u00e0 s’\u00e9largir.<\/p>\n
Ils commencent souvent leur pratique \u00e0 l’adolescence, en jouant des reprises de tubes rock, rap … et deviennent ensuite des cr\u00e9ateurs (compositeurs et paroliers).<\/p>\n
Nous observerons aussi le r\u00f4le des professionnels qui forment ce secteur. On en trouve deux types.<\/p>\n
La premi\u00e8re g\u00e9n\u00e9ration est form\u00e9e d’hommes sans formation particuli\u00e8re, ayant appris sur le terrain et m\u00eame construit ce terrain. Ces «militants» se sont battus pour imposer les musiques actuelles.<\/p>\n
\u226a De cette g\u00e9n\u00e9ration d’explorateurs culturels des ann\u00e9es 80, les yeux riv\u00e9s vers le minist\u00e8re de la Culture et la profession, sont issus des professionnels qui, sur le terrain, ont fait feu de tout bois et de toutes les logiques, afin de faire exister ces musiques et imposer de nouveaux types d’\u00e9quipements culturels.<\/p>\n
Leurs itin\u00e9raires sont divers, mais tous vont dans une seule direction : le d\u00e9veloppement des musiques amplifi\u00e9es au travers d’une reconnaissance durable de leurs actions \u226b20.<\/p>\n
La seconde g\u00e9n\u00e9ration est compos\u00e9e de jeunes dipl\u00f4m\u00e9s (moins de trente ans) passionn\u00e9s par la musique. Ce sont les h\u00e9ritiers du mouvement de l\u00e9gitimation des musiques actuelles de la fin du XX\u00e8me si\u00e8cle.<\/p>\n
Les deux g\u00e9n\u00e9rations ont la m\u00eame d\u00e9marche : individualiste, puisqu’il est n\u00e9cessaire de travailler dans un milieu qu’ils affectionnent, et altruiste, par les valeurs qu’ils d\u00e9fendent21.<\/p>\n
<\/span>B\/ Protocole de recherche<\/span><\/h2>\n<\/span>1. Gen\u00e8se du questionnement, probl\u00e9matique et hypoth\u00e8ses<\/span><\/h3>\nLe stage de fin de parcours M\u00e9tiers des arts et de la culture semblait \u00eatre une \u00e9tape importante dans ce processus de formation. D’une part parce qu’une exp\u00e9rience de cinq mois ne peut \u00eatre que marquante, ponctu\u00e9e de rencontres et de d\u00e9couvertes.<\/p>\n
D’autre part parce qu’il repr\u00e9sente l’ultime \u00e9tape de responsabilit\u00e9 limit\u00e9e avant de rentrer dans la vie active (si tant est que l’on se consid\u00e8re professionnel une fois le dipl\u00f4me obtenu).<\/p>\n
Je ressentais l’envie de bouger, de voir autre chose que le milieu des musiques amplifi\u00e9es lyonnais que j’avais eu le temps de d\u00e9couvrir lors de pr\u00e9c\u00e9dentes exp\u00e9riences de stage. J’ai d’abord recherch\u00e9 un poste de programmation.<\/p>\n
Puis je me suis r\u00e9sign\u00e9e \u00e0 l’id\u00e9e qu’une mission de ce type sur une longue p\u00e9riode ne serait pas pertinente, voire ennuyeuse. Le Loir-et-Cher m’a tendu la main.<\/p>\n
L’association Mars, plus pr\u00e9cis\u00e9ment son directeur R\u00e9mi Breton, m’a propos\u00e9 de suivre son activit\u00e9 d’accompagnement artistique. Apr\u00e8s avoir regard\u00e9 o\u00f9 se situait Blois sur la carte de France, je suis partie \u00e0 la d\u00e9couverte de cette Smac. Le terrain sur lequel j’ai travaill\u00e9 m’\u00e9tait parfaitement inconnu.<\/p>\n
\u00c0 ma connaissance, le poste d’accompagnateur et le dispositif d’accompagnement en place dans l’association Mars n’ont pas d’\u00e9quivalent sur Lyon.<\/p>\n
La r\u00e9gion Centre pr\u00e9sente des enjeux totalement diff\u00e9rents du microcosme amplifi\u00e9 lyonnais : financements, bassin de population, offre et demande, engagement politique des collectivit\u00e9s envers la culture …<\/p>\n
Aujourd’hui, je me reconnais dans la posture «d’h\u00e9riti\u00e8re» du mouvement de l\u00e9gitimation des musiques actuelles<\/strong>. Passionn\u00e9e par les musiques amplifi\u00e9es<\/strong> et les valeurs qu’elles prot\u00e8gent, j’ai d\u00e9couvert un type de service, d’engagement, que doit offrir ce secteur aux musiciens.<\/p>\nLe m\u00e9tier d’accompagnateur que je d\u00e9velopperai plus tard peine \u00e0 trouver une v\u00e9ritable l\u00e9gitimit\u00e9. Il se place dans un contexte difficile : les musiques amplifi\u00e9es sont sur une double \u00e9conomie, publique et marchande.<\/p>\n
Cette situation rend instable tout le secteur du spectacle vivant. Pourtant, la n\u00e9cessit\u00e9 d’agir est bien r\u00e9elle.<\/p>\n
L’amateur a des besoins, des envies. Les professionnels des musiques amplifi\u00e9es r\u00e9unissent toutes les comp\u00e9tences pour soutenir chaque \u00e9tincelle artistique et la d\u00e9velopper, pour en faire na\u00eetre une carri\u00e8re.<\/p>\n
Comment est n\u00e9 ce devoir d’int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral de soutenir les carri\u00e8res artistiques amplifi\u00e9es ? <\/strong><\/em><\/p>\nComment construit-on une carri\u00e8re ?<\/strong><\/em><\/p>\nComment les lieux d\u00e9di\u00e9s aux musiques amplifi\u00e9s s’int\u00e8grent-ils dans une carri\u00e8re ? <\/strong><\/em><\/p>\nQuelle d\u00e9finition donner au m\u00e9tier d’accompagnateur ? <\/strong><\/em><\/p>\nQuelle utilit\u00e9 a ce m\u00e9tier dans une carri\u00e8re ? <\/strong><\/em><\/p>\nSoit, quel r\u00f4le joue l’accompagnateur dans une carri\u00e8re artistique amplifi\u00e9e ?<\/strong> <\/em><\/p>\nCes questions forment la base du d\u00e9veloppement qui suit. Mais avant de proposer des r\u00e9ponses, il nous faut d\u00e9finir le cadre et les m\u00e9thodes utilis\u00e9es pour l’\u00e9tude.<\/p>\n
<\/span>2. Terrain d’enqu\u00eate principal<\/span><\/h3>\nPour r\u00e9pondre \u00e0 ces interrogations, je m’appuierai sur des donn\u00e9es scientifiques. L’argumentation reposera aussi sur la pr\u00e9sentation d’un cas pratique : mon terrain d’enqu\u00eate.<\/p>\n
On sait que l’accompagnement des pratiques musicales est en constant d\u00e9veloppement dans les lieux de musiques amplifi\u00e9es. Selon une enqu\u00eate de 2002 de la F\u00e9durok22, 87 % de leurs adh\u00e9rents proposent au moins un lieu pouvant recevoir des groupes amplifi\u00e9s : studio ou sc\u00e8ne.<\/p>\n
L’association Mars en fait partie. Bas\u00e9e \u00e0 Blois (41), elle g\u00e8re le Chato’do (deux sc\u00e8nes) et les studios P\u00f4le Nord (de r\u00e9p\u00e9titions et d’enregistrement).<\/p>\n
J’ai \u00e9t\u00e9 charg\u00e9e de la structuration du dispositif d’accompagnement des artistes en d\u00e9veloppement, de la refonte du centre de ressources, du recensement des groupes d\u00e9partementaux … Mars est une acteur implant\u00e9 dans le secteur des musiques actuelles et amplifi\u00e9es, \u00e0 tous les niveaux.<\/p>\n
Elle est labellis\u00e9e Smac depuis 1997, et adh\u00e9rente de la F\u00e9durok. \u00c0 l’\u00e9chelon r\u00e9gional, elle est membre de la Fracama et travaille conjointement avec les autres structures de cette f\u00e9d\u00e9ration au d\u00e9veloppement des musiques amplifi\u00e9es en r\u00e9gion Centre.<\/p>\n
Elle est associ\u00e9e sur diff\u00e9rentes actions avec les structures bl\u00e9soises et loir-et-ch\u00e9riennes. Enfin, l’association Mars, de par ses capacit\u00e9s architecturales et humaines, offre la plus large proposition de soutien aux pratiques musicales dans le domaine des musiques amplifi\u00e9es.<\/p>\n
Ainsi, je m’appuierai principalement sur cette enrichissante exp\u00e9rience d’observation et d’action pour justifier mes propos.<\/p>\n
<\/span>3. M\u00e9thodes d’enqu\u00eate<\/span><\/h3>\nEncore peu d’ouvrages sont consacr\u00e9s aux musiques amplifi\u00e9es, domaine d’\u00e9tude r\u00e9cent. Cependant, j’ai pu m’appuyer sur des comptes-rendus de s\u00e9minaires, des m\u00e9moires de fin d’\u00e9tudes, et des ouvrages plus g\u00e9n\u00e9ralistes23.<\/p>\n
En compl\u00e9ment de ressources, j’ai choisi de r\u00e9aliser quatre entretiens.<\/p>\n
Employer la m\u00e9thode de l’entretien me semblait une \u00e9vidence : elle permet d’obtenir des informations qualitatives plus que quantitatives. Elle illustre mieux le caract\u00e8re individuel de chaque parcours. Le but n’\u00e9tait pas d’en tirer des informations scientifiques.<\/p>\n
La retranscription a \u00e9t\u00e9 pens\u00e9e dans le but d’une lecture facile, sans donn\u00e9e pour une analyse comportementale des interview\u00e9s. Le sens des propos n’a \u00e9videment pas \u00e9t\u00e9 modifi\u00e9.<\/p>\n
Lors des entretiens, j’ai principalement abord\u00e9 les th\u00e8mes suivants : le dispositif d’accompagnement «\u00e9cluse», le groupe de musique amplifi\u00e9e, l’association, l’engagement et les pratiques artistiques personnels, la formation professionnelle, la carri\u00e8re artistique, les r\u00e9seaux, le m\u00e9tier d’accompagnateur.<\/p>\n
Les quatre interview\u00e9s sont des personnes r\u00e9f\u00e9rantes au terrain d’enqu\u00eate principal.<\/p>\n
Ce sont tous des t\u00e9moins et acteurs du milieu culturel bl\u00e9sois, m\u00eame si certains se consid\u00e8rent plus comme t\u00e9moins qu’acteurs.<\/p>\n
Je les ai r\u00e9guli\u00e8rement crois\u00e9 au cours de mon stage. J’\u00e9tais en contact permanent avec les deux employ\u00e9s de l’association Mars. Je croisais les deux musiciens lors de concerts ou de s\u00e9ances de travail.<\/p>\n
Interviewer R\u00e9mi Breton \u00e9tait logique. C’est lui qui a orient\u00e9 et suivi mon travail de stage.<\/p>\n
De plus, employ\u00e9 de Mars en temps que directeur et pr\u00e9sident de la Fracama, il a une vision d’ensemble sur les musiques actuelles, \u00e0 toutes les niveaux. L’entretien avec Fabrice Parmentier \u00e9tait in\u00e9vitable puisqu’il est charg\u00e9 de g\u00e9rer le dispositif d’accompagnement pr\u00e9-professionnalisant de Mars : l’\u00e9cluse. De plus, son parcours artistique et professionnel est des plus atypiques.<\/p>\n
Nous verrons par la suite que cela ne fait pas exception. Rodolphe Respaud est un artiste qui ach\u00e8ve le dispositif \u00e9cluse.<\/p>\n
Son avis sur cette formation n’est pas la seule raison de mon choix de l’interviewer. Il me semblait avoir un discours sur ce monde, \u00eatre concern\u00e9 par certaines de mes interrogations. Il est musicien et r\u00e9alisateur. Cette double casquette lui permet une plus grande vision du domaine culturel.<\/p>\n
Enfin, j’ai souhait\u00e9 m’entretenir avec Sol\u00e8ne Lasnier. Son groupe, Soyuz, a fini son parcours \u00e9cluse il y a un an. Il me semblait int\u00e9ressant d’avoir son avis, avec plus de recul vis \u00e0 vis de cette exp\u00e9rience.<\/p>\n
De plus, Soyuz est actuellement encadr\u00e9 par un autre dispositif d’accompagnement de plus grande vis\u00e9e : Propul’son, g\u00e9r\u00e9 par la Fracama. Ceci laisse entrevoir une volont\u00e9 de progression qui m’intriguait.<\/p>\n
Je les ai tous rencontr\u00e9s un \u00e0 un, \u00e0 la fin de mon stage, au mois de juin 2008.<\/p>\n
<\/span>C\/ D\u00e9finition du plan d’\u00e9tude<\/span><\/h2>\nLe d\u00e9veloppement qui suit aura pour but de l\u00e9gitimer l’intervention de l’accompagnateur professionnalisant<\/strong> dans la carri\u00e8re artistique amplifi\u00e9e.<\/p>\nUn r\u00e9capitulatif des politiques culturelles successives permettra de comprendre comment se structure le milieu professionnel, par des lois, des labels, des r\u00e9seaux.<\/p>\n
Malgr\u00e9 une grande pr\u00e9carit\u00e9 du milieu, la musicalisation de notre soci\u00e9t\u00e9 occidentale et les politiques qui l’ont soutenue ont mis en relief l’existence de nombreux musiciens amateurs.<\/p>\n
Pour comprendre les enjeux li\u00e9s aux pratiques amateurs, il nous faudra d\u00e9finir un plan d’\u00e9volution du m\u00e9lomane \u00e0 l’artiste professionnel. Les diff\u00e9rentes \u00e9tapes qui marquent la progression d’un musicien sur ce qu’on nommera la «pyramide de notori\u00e9t\u00e9» nous permettront de comprendre le d\u00e9roulement d’une carri\u00e8re dans les musiques amplifi\u00e9es.<\/p>\n
Nous noterons le flou qui r\u00e8gne autour du passage de l’amateurisme au professionnalisme artistique.<\/p>\n
Les «lieux de vies musicales» sont con\u00e7us pour accompagner toute forme de pratique musicale amplifi\u00e9e. Apr\u00e8s avoir \u00e9tudi\u00e9 le fonctionnement de ces espaces, nous verrons en quoi leur activit\u00e9 participe au soutien du dynamisme cr\u00e9atif de la soci\u00e9t\u00e9.<\/span><\/p>\nPour illustrer ces propos, nous nous appuierons sur l’exp\u00e9rience de l’association Mars, en s’attardant sur le dispositif d’accompagnement qu’elle a mis en place. Nous verrons comment s’organise ce chantier artistique et quelles difficult\u00e9s il rencontre.<\/p>\n
Apr\u00e8s avoir analys\u00e9 le cadre fonctionnel des musiques actuelles et la place du musicien en son sein, nous d\u00e9finirons le m\u00e9tier d’accompagnateur<\/strong>.<\/p>\nNous verrons quelles formes il prend aujourd’hui, quelles sont les comp\u00e9tences requises pour l’employ\u00e9. Nous observerons aussi comment sont form\u00e9s les accompagnateurs et quelles sont les d\u00e9rives de ces formations.<\/p>\n
Enfin, il faudra questionner le m\u00e9tier d’accompagnateur<\/strong>, ses fonctions, sa construction historique pour discuter sa r\u00e9elle utilit\u00e9.<\/p>\nNous verrons que son \u00e9valuation est difficile tant son r\u00f4le de professionnalisation d’artistes est un leurre.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
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