. .\u00a0 .<\/em><\/strong>Volume<\/p>\nINTRODUCTION GENERALE<\/p>\n
Le contexte dans lequel s\u2019exercent les relations internationales depuis la fin de la guerre froide et depuis l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration de l\u2019\u00e8re num\u00e9rique, les gouvernements de plusieurs d\u2019\u00c9tats s\u2019interrogent sur une r\u00e9organisation de leur politique ext\u00e9rieure. Les changements significatifs qui se sont impos\u00e9s dans les soci\u00e9t\u00e9s contemporaines, ont \u00e9t\u00e9 entra\u00een\u00e9s par un processus longtemps qualifi\u00e9 d\u2019internationalisation. Les \u00c9tats font d\u00e9sormais face \u00e0 la mont\u00e9 en puissance de la mondialisation de l\u2019opinion et de l\u2019information gr\u00e2ce \u00e0 l\u2019essor des nouvelles technologies li\u00e9es \u00e0 internet qui transforment progressivement la pratique de la diplomatie. Internet et ses composantes devient des outils \u00e0 part enti\u00e8re de cette nouvelle diplomatie. Il s\u2019agit \u00e0 proprement parler de la question de la diplomatie num\u00e9rique (digital diplomacy<\/em>) qui est \u00e0 la mode selon les termes de thomas GOMART avec l\u2019apparition de nouveaux outils de la diplomatie au XXe si\u00e8cle comme l\u2019ont soulign\u00e9 Antoine FLEURY et Georges-Henri SOUTOU. Avec la mondialisation,la diplomatie publique classique semble d\u00e9pass\u00e9e suite \u00e0 son exposition \u00e0 l\u2019explosion du num\u00e9rique, aucun \u00c9tat n\u2019est \u00e9pargn\u00e9 et le Togo s\u2019est aussi inscrit dans cette logique dans la conduite de sa politique \u00e9trang\u00e8re. Mais que retenir de la place du num\u00e9rique dans la diplomatie togolaise ? C\u2019est justement ce qui justifie le choix de ce sujet de recherche intitul\u00e9 \u00ab la diplomatie togolaise \u00e0 l\u2019\u00e8re du num\u00e9rique, enjeux et d\u00e9fis<\/em><\/strong> \u00bb.<\/p>\nEn effet, les \u00c9tats africains vivent pr\u00e9sentement dans un contexte o\u00f9 les affaires \u00e9trang\u00e8res sont au centre de toute action politique. La nature essentiellement ext\u00e9rieure des moyens susceptibles de contribuer \u00e0 l\u2019\u00e9radication de la pauvret\u00e9 fait donc de leur d\u00e9ploiement diplomatique un \u00e9l\u00e9ment vital\u2009: les \u00e9tats africains doivent sans plus tarder se doter de moyens d\u2019information et de communication modernes et efficaces capables d\u2019exercer une influence d\u00e9multiplicatrice et \u00e0 grande \u00e9chelle pour surmonter leurs handicaps. Avec l\u2019appropriation et l\u2019utilisation de ces moyens, ils pourront contribuer au d\u00e9veloppement et au progr\u00e8s \u00e9conomique et social des populations de tout le continent pour ainsi relever le d\u00e9fi. Cette diplomatie \u00e0 l\u2019\u00e8re num\u00e9rique doit d\u00e9sormais assumer une multitude de r\u00f4les pour d\u00e9fendre la paix et les libert\u00e9s, et ainsi promouvoir le progr\u00e8s social et de meilleurs standards de vie.<\/p>\n
Toute \u00e9tude scientifique, \u00e0 l’instar de celle qui retient notre attention, n\u00e9cessite pour une meilleure compr\u00e9hension de son objet et de sa signification, un examen des concepts qui l\u2019organisent, car comme le disait si bien en substance Charles EISENMANN, \u00ab il faut n\u00e9cessairement commencer par r\u00e9soudre clairement le probl\u00e8me de fixation des concepts qui forment l\u2019armature d\u2019un th\u00e8me, sinon<\/em> \u00bb, poursuit-il en disant qu\u2019\u00ab on discuterait dans l\u2019obscurit\u00e9 en vain <\/em>\u00bb5<\/sup>. <\/strong>Etant donn\u00e9 que les concepts sont g\u00e9n\u00e9ralement le produit d’un contexte socio-historique, c’est-\u00e0-dire d’un lieu, d’une \u00e9poque et d’acteurs d\u00e9termin\u00e9s, il semble fondamental, non pas de les d\u00e9finir litt\u00e9ralement en leur donnant un sens commun, mais de les expliciter en les situant dans notre contexte d’\u00e9tude.<\/p>\nA la lumi\u00e8re de ces propos, le concept cl\u00e9 retenu pour \u00eatre d\u00e9fini est la diplomatie num\u00e9rique.<\/p>\n
Comme l’\u00e9crivait Camille CRUBET, \u00ab le num\u00e9rique est une technologie immat\u00e9rielle, il prend sa mat\u00e9rialit\u00e9 dans les supports qui l’accueillent. Et ces derniers se veulent relativement discrets et ergonomiques, pensons aux net-book, liseuses et tablettes<\/em> \u00bb6<\/sup>. A partir des ann\u00e9es 1990 on assiste \u00e0 une v\u00e9ritable r\u00e9volution num\u00e9rique7<\/sup>.<\/p>\n[1] Thomas GOMART<\/strong>, \u00ab De la diplomatie num\u00e9rique \u00bb, la vie num\u00e9rique, Revues des deux Mondes <\/em><\/p>\n[2] Antoine FLEURY, Georges-Henri SOUTOU<\/strong>, \u00ab Les nouveaux outils de la diplomatie au XXe si\u00e8cle \u00bb,<\/p>\nRelations internationales, <\/em>Presses Universitaires de France, n\u00b0 121, 2005, pp.3 -7<\/p>\n[3] Cynthia GHORRA-GOBIN<\/strong> \u00ab Notion en d\u00e9bat : mondialisation et globalisation \u00bb, 2017 . Pour l\u2019auteur, <\/strong>la mondialisation se d\u00e9finit comme \u00ab un processus multidimensionnel concernant diff\u00e9rents aspects de la vie des soci\u00e9t\u00e9s et des individus. Elle se traduit par l\u2019intensification des flux d\u2019\u00e9changes de biens mat\u00e9riels et immat\u00e9riels. Elle concerne les registres social, culturel, environnemental et \u00e9conomique et de fait interpelle diff\u00e9rentes disciplines \u00bb<\/p>\n[4] Kamara, Nangnigui David<\/strong>, Christian Edmond Bepi Pout<\/strong> et Davidson William Taffotien\u00a0 Assanvo<\/strong>, Les technologies de l\u2019information et de la communication (tic) et la diplomatie en Afrique. D\u00e9fis et enjeux, Qu\u00e9bec, Les Presses de l\u2019Universit\u00e9 Laval, 2006, 233 p<\/p>\n[5] Dario BATTISTELLA, J\u00e9r\u00e9mie CORNUT, \u00c9lie BARANETS, \u00ab <\/strong>La diplomatie \u00bb, dans Th\u00e9ories des <\/em><\/p>\nRelations Internationales<\/em>, 2019, pages 419 \u00e0 451<\/p>\n[6] Gilbert GAGNE et Destiny TCHEHOUALI<\/strong>, La nouvelle diplomatie num\u00e9rique et son influence sur <\/em><\/p>\nLa g\u00e9opolitique de la culture et du commerce international, <\/em>Volume 12, num\u00e9ro 1, f\u00e9vrier 2017, p. 213 JULIEN NOCETTI <\/strong>\u00ab La diplomatie \u00e0 l\u2019heure du num\u00e9rique De la diplomatie num\u00e9rique \u00e0 la diplomatie du num\u00e9rique \u00bb, dans La guerre de l’information aura-t-elle lieu ?<\/em> 2017, pages 150 \u00e0 155<\/p>\n[7] SCHOPENHAUER (A.)<\/strong> Cit\u00e9 par GRAWITZ (M.)<\/strong>, M\u00e9thodes des sciences sociales,<\/em> 10e \u00e9dit., Editions Dalloz, 1996, Paris, p. 317.<\/p><\/blockquote>\nAvec les ann\u00e9es 2000, na\u00eet le Web 2.08<\/sup>. Tel qu\u2019on le connait aujourd’hui, c’est l’\u00e8re des r\u00e9seaux sociaux et des sites participatifs dont le meilleur exemple est sans doute l’encyclop\u00e9die libre Wikip\u00e9dia9<\/sup>.<\/p>\nLa diplomatie est g\u00e9n\u00e9ralement d\u00e9finie en droit international public et par le lexique des termes juridiques comme \u00ab un ensemble de moyens et activit\u00e9s qu\u2019un Etat consacre \u00e0 la gestion de sa politique \u00e9trang\u00e8re<\/em> \u00bb10<\/sup>. Dans cette logique, les relations diplomatiques sont des rapports<\/p>\n5<\/sup><\/strong>EISENMANN (C.)<\/strong>, Cours de Droit administratif, tome I, L.G.D.J, Paris, 1982, p. 17. cit\u00e9 par MEKINDA BENG <\/strong><\/p>\n(A.),<\/strong> \u00ab Le droit des peuples \u00e0 disposer d\u2019eux m\u00eame dans la conjoncture institutionnelle actuelle des Etats du tiers monde en mutation \u00bb,