Découvrez comment le mécanisme de développement propre (MDP) favorise la biodiversité tout en aidant les pays en développement à atténuer les effets des changements climatiques.

Agroécosystème et séquestration de carbone : Cet article explore les enjeux des agroécosystèmes dans la séquestration de carbone et leur rôle face au changement climatique, offrant des perspectives sur l’adaptation et l’atténuation des effets environnementaux.


Mécanisme pour un Développement Propre (MDP)

Selon le Protocole de Kyoto (1997), dans son article 12, le MDP se définit comme un mécanisme basé sur les projets et par lequel un projet ou un programme d’activités visant à atténuer les changements climatiques dans un pays en voie de développement peut générer des crédits pouvant être utilisés par un pays industrialisé pour atteindre ses objectifs de réduction d’émissions.

Le MDP a deux objectifs: aider les pays développés à réduire leurs émissions de GES de manière rentable et aider les pays en voie de développement à réaliser un développement durable pour la gestion de leur environnement (Matthieu et al., 2009 in Awé, 2016 ; Murphy et al., 2009 in Tabue , 2013 ).

Les projets du MDP génèrent des Unités de Réductions d’Emissions Certifiées (UREC) dont chacune équivaut à une tonne équivalent de CO2. Sur la base du marché du carbone, des UREC vendues à travers le Système International d’Echange (SIE) ont été achetées par plusieurs gouvernements pour atteindre leurs objectifs fixés par le Protocole de Kyoto.

Dans le cas des projets de boisement, reboisement et d’utilisation des terres, il s’agit de démontrer que la séquestration de carbone à travers des plantations d’arbres ou autres végétaux ligneux des terres non boisées avant 1990 est supérieure à ce qu’elle aurait été en l’absence des activités du projet.

Le projet doit aussi être « additionnel », ce qui veut dire qu’il faut être sûr que l’activité n’aurait pas eu lieu sans l’incitation du MDP; c’est-à-dire que le financement du MDP ait été le catalyseur essentiel.

Enfin, le projet ne doit pas non plus aboutir à un déplacement des émissions ou aboutir aux « fuites » de gaz. Ce qui conduirait à une perte des bénéfices de l’activité en matière de réduction ou d’émission évitée de gaz à effet de serre (Pearson et al., 2009 in Tabue, 2013). Aujourd’hui, la majeure partie des négociations internationales s’intéresse au rôle des écosystèmes forestiers et agroforestiers pour l’atténuation des changements climatiques et concerne le mécanisme REDD. En plus du MDP, le mécanisme REDD attire beaucoup l’attention des financements (Mattieu et al., 2009 in Awé, 2016; Murphy et al., 2009 in Tabue , 2013 😉 dans le but de conserver la biodiversité.

Biodiversité

Biological diversity est une expression inventée en 1980 par l’américain Thomas Lovejoy. Le terme biodiversity quant à lui a été inventé en 1985 par Walter G. Rosen lors de la préparation du National Forum on Biological Diversity organisé par le National Research Council en 1986; ce n’est qu’en 1988 que le mot « biodiversité » apparaît pour la première fois dans une publication, lorsque l’entomologiste américain E.O. Wilson en fait le titre du compte rendu Global Biodiversity Assessment.

Pour faciliter la communication, le mot biodiversity avait été jugé plus efficace dans le langage que biological diversity. Le terme et le concept sont très utilisés parmi les biologistes, les écologues, les écologistes, les dirigeants et les citoyens (Delors, 2003). L’utilisation du terme coïncide avec la prise de conscience de l’extinction d’espèces au cours des dernières décennies du XXe siècle. D’après l’article 2 de la Convention sur la diversité biologique, adoptée le 22 mai 1992 et entrée en vigueur le 29 décembre 1993, La biodiversité se réfère à la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. »

De cette conférence sont sortis trois objectifs principaux : la conservation de la diversité biologique (ou biodiversité), l’utilisation durable des éléments qui la compose et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques (UNEP, 1992).

S’inspirant de la définition ci-dessus, la diversité biologique est donc la diversité de toutes les formes du vivant avec pour composante : la diversité génétique, la diversité des espèces et la diversité fonctionnelle ou écologique. D’ailleurs c’est l’interdépendance entre ces composantes qui attire notre attention.

La diversité génétique est donc caractérisée par la différence de deux individus d’une même espèce ou sous-espèce (diversité intra spécifique) et la diversité spécifique, correspond à la diversité des espèces (diversité interspécifique). Alors que la diversité écosystémique correspond à la diversité des écosystèmes et biomes présents sur la Terre, des interactions des populations naturelles et de leurs environnements physiques. Dans le cadre de cette étude, la biodiversité aura des atouts que nous décrirons.

La biodiversité nous rend des services d’approvisionnement, concernant des ressources directement utilisées par les humaine tel que (le bois et autres matériaux, eau, aliments…); les services de régulation du climat de l’occurrence et de l’étendue des maladies, d’événements liés au cycle de l’eau (crues, qualité des eaux …); les services culturels, c’est-à-dire l’utilisation des écosystèmes et du monde vivant à des fins récréatives, esthétiques et spirituelles (Jean-Dominique et al., 2013). En dépit de ces services la conservation de la biodiversité avec le MDP, la REDD+ avec le marché carbone pourrait booster l’économie locale et nationale.

Cependant il se pose un problème, l’Homme, qui bénéficie de ces différents atouts de la biodiversité se trouve au cœur de sa destruction. Ces dommages sont à l’échelle de l’ensemble de la planète si bien qu’on parle de « changements planétaires », exacte traduction de global change. Pourtant l’Homme conscientisé peut atténuer la situation avenir en procédant à une bonne gestion des ressources et à participer délibérément à la résilience forestière. La pratique de système agroforestier est un bel exemple car, en protégeant une espèce dans une plantation quelconque permet de conserver la biodiversité (Noiha et al., 2015, Mapongmetsem et al., 2016).

Agrosystèmes

L’après-guerre de 1945 est marqué par l’exode rural et la faim. La croissance démographique et la malnutrition des populations sont classées parmi les problèmes majeurs dans les pays en développement (Antonios, 2002). L’homme est obligé à transformer la nature vivante pour subvenir à ses besoins et satisfaire à sa faim.

Un agrosystème est un écosystème qui est transformé, construit par l’action de l’homme afin d’être exploité de manière agricole, pour la production d’aliments, de matières industrielles ou énergétiques.

Un Agroécosystème ou agrosystème est un écosystème sous gestion agricole ; un système dynamique ouvert avec d’autres écosystèmes pour le transfert d’énergie et de matériel (unité fonctionnelle avec plantes, animaux, microorganismes,…). L’homme favorise une seule espèce au dépend des autres, il agit à la fois sur le biotope et aussi sur la biocénose. Il est donc contrôlé en permanence par l’homme.

Ce sont des écosystèmes totalement artificiels où le temps de renouvellement de la biomasse est extrêmement court. Il se repose sur deux principes: exporter la plus grande partie de la matière produite et rechercher le rendement maximum.

Cependant il diffère de l’écosystème par l’exportation de la quasi-totalité de la biomasse par l’homme (Jonathan et al., 2011 in Ngossomo,2016). Dans un écosystème naturel, la circulation de matière et d’énergie peut être décrite par la notion de pyramide de productivité. Par contre dans un agrosystème, le rendement global de la production par rapport aux consommations (énergie, matière) dépend de la place du produit consommé dans la pyramide de productivité.

Parlant de Ngaoundéré (Adamaoua) l’agroforesterie est beaucoup pratiquée. C’est ainsi qu’on observe les plantations des manguiers, des avocatiers, des eucalyptus, des bananeraies, des papayers, les jardins de cases. Entre ces agrosystèmes se trouve quelques pieds d’espèces tel que les citronniers, les pruniers, les colatiers, les mandariniers …D’ailleurs il est difficile de trouver un verger a une seule composante. Ces systèmes a pour but d’améliorer le cadre de vie de la population sur le plan écologique et de la concession où on les a planté.

C’est ainsi qu’on associe couramment ces arbres soit à une culture ou soit aux batailles et parfois les trois systèmes. Cette pratique bien qu’exercer à but économique par la population locale participe aussi à la conservation de la biodiversité, à l’atténuation des GES, car constitue un puits en matière de la séquestration de carbone (Noiha et al., 2015) notamment l’atténuation des effets néfastes du changement climatique.

Définitions des concepts

Changement climatique

Le changement climatique est par définition les modifications du climat qui sont attribuées directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables (GIEC 2007).

Adaptation

Elle se définit comme: « L’ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques. » (GIEC 2007).

Atténuation

C’est une modification et la substitution des techniques employées dans le but de réduire les ressources engagées et les émissions par unité de production. Bien que certaines politiques, sociales, économiques et technologiques puissent contribuer à réduire les

émissions, du point de vue du changement climatique, l’atténuation signifie la mise en œuvre de politiques destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à renforcer les puits (GIEC, 2007).

Gaz à effet de serre

Les gaz à effet de serre sont des composants gazeux de l’atmosphère qui contribuent au réchauffement de la planète. Ces gaz ont pour caractéristique commune d’absorber une partie des infrarouges émis par la surface de la Terre. Les principaux gaz à effet de serre de sources naturelles ou anthropiques sont la vapeur d’eau (H2O, 60%), le dioxyde de carbone (CO2, 25%), le méthane et l’oxyde nitreux ou protoxyde d’azote (CH4, N2O: 6%), et l’ozone (O3: 8%). Les sources strictement industrielles sont constituées de divers gaz halogénés Chlorofluorocarbone (CFC), Hydrofluorocarbone (HFC), Fréon et Perfluorométhane (HCFC-22), Hydrocarbures perfluorés (PFC), Hexafluorure de soufre (SF6).

L’ensemble vapeur d’eau et nuages représentent au moins 90 % de l’effet de serre. Ayant un cycle d’une durée moyenne de 9 jours dans l’atmosphère, elle n’intervient pas dans les changements climatiques. Seuls les gaz à longue durée de vie (CFC, CH4, N2O, CO2) sont responsables de cette croissance (Anonyme, 2007 in Hamadou, 2016).

Crédit carbone

Les crédits de CO2 sont des unités de droit d’émission de GES correspondant à l’émission d’une tonne de dioxyde de carbone. Souvent appelés « crédits carbone », ils sont générés par un système dans lequel il y a une incitation financière qui est introduite pour réduire les émissions de GES (Protocole de Kyoto).

En Europe, ces unités sont échangées dans le cadre d’une bourse spécialisée, le Blue Next. Le prix actuel de la tonne de CO2 dans cette bourse est d’environ 13 euros. Par l’établissement d’un tel marché, la tonne équivalente CO2 (eq.CO2) a maintenant un coût. Les principaux crédits du marché règlementé du protocole de Kyoto sont: le MDP, la MOC, et l’Échange d’allocation.

Valeur écologique

C’est la valeur monétaire déduite du stock de carbone séquestré par différents types d’habitats (Ambara, 2009 in Awé, 2016 ; Hamadou, 2016); dans le cadre de notre étude il s’agit des plantations à Mangifera indica et une parcelle témoin (savane).

Potentiel de séquestration

La séquestration (piégeage ou emprisonnement) du carbone est le stockage à long terme du dioxyde de carbone, hors de l’atmosphère (Goldstein, 2010). Elle est encore définie comme le « processus d’absorption du carbone de l’atmosphère et le déposer dans un réservoir » (Goldstein, 2010).

De manière naturelle, l’opération se fait dans un puits de carbone où le carbone est fixé par les organismes photosynthétiques végétaux (algues planctoniques dans les océans et les forêts sur les continents) par le phénomène de photosynthèse. La séquestration naturelle est un enjeu important pour la protection et la stabilité du climat (Goldstein, 2010).

La séquestration artificielle est une des pistes explorées par divers chercheurs, entreprises, Agences et États pour atténuer les effets du réchauffement climatique. La séquestration dans des matériaux ou liquides synthétiques sophistiqués est nettement moins prometteuse et peu économique à très grande échelle (Goldstein, 2010).

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