L’écotourisme au Cameroun: un paradis écotouristique

II – Développement de l’écotourisme au Cameroun.

L’écotourisme est une forme de tourisme qui accorde la plus grande attention à la préservation de l’environnement (biodiversité, faune, écosystème, etc.) en insistant sur la nécessité d’éduquer les touristes à la problématique de l’environnement et aux moyens de ménager celui-ci.

Là où se pratique l’écotourisme vivent souvent des communautés aux traditions profondément ancrées, raison pour laquelle le plan de développement doit veiller à préserver l’identité et la culture locales et à faire bénéficier ces communautés de la mise en valeur du tourisme.

Bien qu’à l’échelon mondial l’écotourisme ne compte encore que pour peu dans le développement touristique, il connait une expansion rapide, attirant des touristes respectueux de la nature et de la culture du lieu.

L’écotourisme offre notamment des perspectives de développement intéressantes là où le milieu naturel est peu touché et, souvent, où vivent des groupements humains très proches de leurs coutumes.

L’écotourisme peut être mis en valeur grâce aux seules ressources locales.

Pour en assurer le développement et la gestion corrects, il faut fréquemment fournir une assistance technique à la communauté locale. Parfois, on doit aussi lui fournir quelque aide financière pour l’inciter à s’impliquer.

Divers principes de planification valent pour l’écotourisme :

Appliquer des mesures très strictes dans la région pour en protéger la flore, la faune, les écosystèmes et le cas échéant les sites archéologiques ou historiques ;

Arrêter les normes de capacité de charge de sorte que les aménagements touristiques ne soient pas excessifs, et les lieux exagérément fréquentés ;

Créer pour les touristes de petites installations dans les endroits écologiquement propices, en reprenant les méthodes de construction et le style locaux dont les matériaux, en utilisant des dispositifs consommant peu d’énergie et en éliminant convenablement les déchets.

Il y’a lieu de prévoir un centre d’accueil renseignant sur la région et présentant les techniques locales de protection de l’environnement;

Rédiger et diffuser un code de conduite à l’intention des touristes et voyagistes concernés par l’écotourisme, et en faire respecter les dispositions ;

Mettre à disposition des guides bien formés capables de renseigne les visiteurs avec précision, de les sensibiliser à la biodiversité et aux moyens de préserver l’environnement, et de veiller à ce qu’ils témoignent des égards au milieu;

Faire participer les communautés locales au développement touristique afin qu’elles tirent profit du tourisme des emplois et revenus, organiser de visites de villages lorsque c’est approprié, éduquer les touristes au respect de la culture et des traditions locales, activités économiques comprises.

A- Le Cameroun : un paradis écotouristique.

Avec une population composée de plus de deux cent cinquante groupes ethniques aux traditions millénaires, une biodiversité dominée par la forêt, la savane et la montagne, une faune des plus riches et variées d’Afrique, le Cameroun présente un vaste potentiel en matière d’écotourisme.

Force de la nature, ce potentiel écotouristique s’étend sur tout le pays sans pour autant tenir compte de la répartition administrative et se dessine sur quatre domaines regorgeant chacun d’atouts particuliers.

Carte touristique du Cameroun

Carte touristique du Cameroun, source : www.astcaf.com

1- La grande région de la forêt équatoriale : le charme irrésistible du Cameroun profond.

Cette zone centrale, orientale et méridionale du Cameroun (Centre, Sud et Est) appartient originellement aux populations pygmées et pahouins.

Elle est connue aujourd’hui par le développement de grandes villes telles que Yaoundé, Ebolowa, Kribi, Edéa et Sangmélima.

Sur le plan écologique, cette grande région forestière recèle des richesses naturelles immenses encore non inventoriées, des arbres de toutes tailles et des essences tels que le bubinga, fromager, tek, padouck, papayer, manguier, avocatier, bananier…

Parmi les espèces végétales qui recouvrent cette région plusieurs ont une grande valeur sur le marché industriel d’où l’implantation de société d’exploitation forestière dans la région.

Des chutes spectaculaires et les grottes remarquables de Mpoumé près de Makak, de Nachtigal dans la Sanaga et à Ntui, d’Ako ‘okas près d’Ebolowa, et d’Akok Bekoué (qui signifie « la pierre des singes ») près d’Akono.

A Nanga-Eboko, Batouri, Abong-mbang, Lomié, Djoum (vers le Gabon), Yokadouma ou Moloundou (vers le Congo), les grandes réserves forestières sont peuplées d’animaux rares comme le gorille les léopards, les éléphants, les sangliers, etc.

On trouve des pachydermes aquatiques comme les hippopotames et les crocodiles souvent en troupeaux autant dans le Dja qu’à Moloundou.

Bien que l’urbanisation soit un phénomène en expansion dans le pays, certaines tribus ont su conserver leur mode de vie traditionnel, aspect capital pour l’écotourisme qui permet aux touristes de comprendre et de s’impliquer dans les cultures locales, l’art et la manière de vivre.

La province de l’Est est une vaste région pour le tourisme de découverte où, on rencontre des pygmées sédentarisés grâce à un objet d’intégration socio-économique conçu en leur faveur.

Mais de nombreux pygmées de la tribu Baka, hommes de petite ville, vivent encore dans la forêt se nourrissant de cueillette, de pêche et chasse, selon les traditions ancestrales.

De beaux sites et de nombreuses curiosités attendent les voyageurs, à savoir :

  • Le palmier à deux têtes de Nguelmendouga ;
  • Le mont Bandi composé de trois têtes, dont le mythe déconseille d’emporter la moindre pierre sous peine de ne plus retrouver son chemin ;
  • Les mines d’or de Kambelé et Betaré-oya ;
  • La réserve de pangar et djérem que traverse le chemin de fer Yaoundé – Ngaoundéré ;
  • Les chutes mali.

Dans une optique de préservation du patrimoine national, la réserve du Dja a été crée au Sud du Cameroun et déclarée depuis 1987 patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Elle couvre une superficie de 5 260 km2 et plus de 1 500 espèces végétales y ont été dénombrées.

Quant à la faune, elle compte plus de 107 mammifères et environ 320 espèces d’oiseaux éparpillés à l’intérieur et autour de la réserve.

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Cependant, le principal atout touristique du Sud est la mer qui relie cette vaste région équatoriale à la région océanique, offrant ainsi de belles plages à Kribi et dans la périphérie (les plages de Londji, les chutes de la Lobé), qui ont permis l’essor d’un tourisme balnéaire souvent de masse dans la région, la construction de coquettes résidences et d’hôtels.

Ici aussi la formation d’un personnel pour les services d’hébergement, de restauration, et de sauvetage pour les services rattachés à la natation, s’impose et est un axe exploitable pour la création d’emplois pour les locaux dans la région.

Le village de pêcheurs « Ebodje » situé au bord de l’Océan Atlantique, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Kribi, vient compléter ce paysage attrayant avec ses belles plages qui poussent à la promenade et à la baignade.

Des excursions en pirogue sont proposées en mer et sur la rivière Likodo. On peut également se promener à pied ou en voiture vers le rocher du Loup et prendre un guide pour écouter son histoire mythique.

Ebodje a récemment été choisi comme site de protection des tortues marines par un projet régional. De novembre à Janvier, elles viennent régulièrement pondre sur les plages.

La région du Sud regorge aussi d’attraits faisant partie de l’histoire du pays à savoir :

  • L’ancienne école normale de Foulassi près de Sangmélima, lieu de naissance de l’hymne national et, l’Elat près d’Ebolowa où fut consacrée l’alliance entre autochtones et colons blancs, marques indélébiles de la présence des premiers missionnaires protestants.
  • Lolodorf, localité crée par les allemands, vestige caractéristique de toutes les villes allemandes.
  • Ebolowa, ville allemande au site accidenté et attrayant, où fut enterré Martin Paul SAMBA l’une des figures de proue de la résistance contre les allemands.

Les types de tourisme qui peuvent être développés dans pour le Sud et l’Est sont : le tourisme de nature, le tourisme culturel et de découverte à travers lesquels les touristes pourraient visiter les forêts denses, vierges et riches en espèces végétales ; découvrir les habitats et modes de vie des autochtones, tout en s’y impliquant à travers des activités inclues dans leurs circuits : randonnées, partie de chasse, pêche, ateliers de sculpture sur le bois local, ateliers de cuisine pour les femmes.

Le tourisme historique a aussi une place à revendiqué dans ces provinces car elles portent encore des traces témoignant du passage des colons.

A cet effet, les habitants de cette région doivent bénéficier du tourisme, par la formation de guides-interprètes (pour les visites en forêts, les excursions…) sélectionnés parmi les ressortissants de la région, car ils connaissent mieux le territoire et les diverses régions dans les détails et leurs atouts ; et ils permettront aussi aux touristes de communiquer avec les autochtones.

Par ailleurs la commercialisation de produits issus de l’artisanat (sculptures et objets d’art à emporter comme souvenirs) et de la gastronomie locale (pour la restauration des touristes) peut permettre aux populations de vivre de leur travail notamment l’agriculture et la pêche.

Avec une politique de limitation et les lois relatives au braconnage, la richesse animale de cette région peut être conservée et contribuer aux activités de chasse pour la distraction des touristes intéressés.

Les produits de ces chasses pourraient être intégrés aux activités de culinaires incluses dans les circuits, ce qui permettrait aux visiteurs de participer et gouter aux délices de la gastronomie locale, riche en feuilles légumières, viandes de brousse et tubercules.

Le Centre quand à lui est une destination privilégiée. Il abrite la capitale politique, d’où les grands efforts relevés dans l’aménagement et l’urbanisation de la ville, la construction de structures officielles de l’autorité publique (ministères, palais présidentiel, mairies,…), d’infrastructures d’accueil et d’hébergement.

C’est un centre d’affaires important et incontournable, qui contribue au développement du tourisme d’affaires dans la sous région d’Afrique centrale, car les institutions les plus importantes s’y trouvent.

Yaoundé abrite chaque année de nombreuses conférences, séminaires ou congrès, et manifestations culturelles.

En matière d’écotourisme, le potentiel du centre est concentré dans les environs de la capitale avec :

  • Le rocher vimli à 7 kilomètres de Mbalmayo, qui offre une vue panoramique de la ville de Mbalmayo,
  • Les quatre admirables chutes du Nyong qui se succèdent ; la chute de Ngo-njock Lipo, sur le fleuve Nyong à 11 kilomètres d’Eséka, elle porte le nom d’une femme aux pouvoirs occultes, qui vivait dans la région ;
  • La grotte d’abouma (sur la route de Mvengue) qui peut accueillir une centaine de personnes, le monastère et la grotte du mont fébé consacrée à la vierge Marie le 8 décembre 1961, la grotte d’Okombé à 10 kilomètres d’Akono…
  • Le fleuve Sanaga qui est le plus long du pays, avec son imposant barrage électrique à Edéa, il fournit une grande partie de l’électricité du pays.
  • Les multiples villages des alentours. Etant l’une des régions qui a le plus été marquée par la colonisation, les populations du centre du Cameroun ont eu tendance à perdre leur originalité et à se convertir à une certaine identité occidentale, ce qui a conduit à une perte des valeurs et traditions originales.

    Mais quelques villages environnants ont su garder leur originalité grâce à l’emprise des anciens sur les sociétés traditionnels ou les effets induits de la pauvreté qui pousse certaines personnes à s’installer dans la zone rurale, manquant de moyens pour vivre en zone rurale.

Même si les manifestations culturelles de ressort traditionnelles qui amenuisent la curiosité des touristes tendent à disparaitre dans la région équatoriale, les certains usages et cérémonies de la vie quotidienne tels que les mariages, deuils, circoncisions, restent d’un grand intérêt culturel attrayant.

Au centre les besoins en emplois et formation des ressources humaines s’orientent plus vers la nécessité d’un personnel d’accueil, d’hébergement et de restauration qualifié pour les multiples structures d’accueil, les hôtels et restaurants dont dispose la capitale.

Dans le souci d’impliquer les populations locales au développement du tourisme, les autorités responsables du tourisme et les investisseurs privés peuvent songer à des formules de logement qui consistent à loger (pour une ou deux nuis) les touristes chez les habitants.

Cette formule permettrait aux touristes de se familiariser avec l’environnement visité et aux populations locales d’obtenir des revenus, déduits ou facturés du prix que les touristes payent pour leurs séjours en échange des services fournis.

2- La région océanique : affaires et détente.

Sans l’influence maritime particulière, on pourrait intégrer le Littoral et le Sud-ouest à l’ensemble équatorial du Cameroun. Les milieux physiques limitrophes sont presque identiques du point de vue topographique, géomorphologique, végétal, zoologique et même humain.

On y trouve des chutes de la Lobé à Campo, à 92 kilomètres de Kribi, celles de Memvé élevées sur le Ntem.

Les réserves de faunes comme celle près de Campo qui regroupe des troupeaux d’éléphants et de gorilles, tandis que les cours d’eaux ne manquent ni d’hippopotames, ni de caïmans comme toutes les rivières de la région.

Au Sud-ouest, le tourisme gravit autour du mont Cameroun (4070 mètres) et la mer.

Point de repères pour les navigateurs, le mont Cameroun a été surnommé « char des dieux »au cinquième siècle avant Jésus-Christ par le navigateur HANNON, c’est la plus haute montagne de la région côtière ouest africaine. Il revêt pour las habitants un caractère sacré.

Le parc National de Korup, (Sud-ouest), couvre une superficie de 1259 km2 et est considéré comme l’une des plus belles et plus vieilles forêts tropicales humides du monde.

La richesse de sa faune et de sa flore est le résultat d’un fait unique : le site de Korup en effet a survécu à l’âge glaciaire !

Korup ressemble à un musée vivant de plus de 60 millions d’années. Quant à la faune, on dénombre plus de 300 espèces d’oiseaux à l’intérieur du Parc et 100 autres dans les zones environnantes, 174 reptiles et amphibiens et 140 espèces de poissons qui peuplent les nombreux cours d’eau qui traversent le Parc.

Le Parc National de Korup est aménagé comme une réserve de faune naturelle où on peut encore trouver des éléphants, des buffles, des antilopes, des léopards, des chimpanzés, des drilles et une variété d’autres petits animaux.

Par ailleurs, le jardin botanique de Limbé créé en 1892 par un horticulteur allemand pour acclimater les plantes telles que la quinine, le café, l’hévéa, le cacao et la banane, a également servi de centre de formation pour les Camerounais dans les domaines de l’agriculture, de l’horticulture et de la foresterie.

Aujourd’hui, il est devenu après le Mont Cameroun, la plus grande attraction touristique dans le Sud-ouest. C’est également un centre international pour la recherche en biodiversité.

Un centre d’attraction appelé « Jungle Village » y a été aménagé et sert de cadre à l’organisation de manifestations culturelles pour le plaisir des touristes.

L’influence de la mer est spectaculaire le long de cette cote en courbe au sable fin bordée de cocotiers.

Les fleuves Wouri, Sanaga, et Nyong ont crées des estuaires aux entailles plus ou moins profondes dont celle du Wouri au fond du golfe de guinée est la plus spectaculaire.

Les populations Douala, Bakoko, Bassa’ a, Pygmées et autres qui vivent dans la région du littoral ont de vieilles traditions liées à l’eau (fleuve ou océan) d’où elles tirent en grande partie des moyens de subsistance (fabrication de pirogues, de filets, d’armes de chasse aquatique ou d’outils de pêche).

Le fond du golfe est également dominé par le mont Cameroun dont le pic volcanique culmine à 4070 mètres d’altitude.

Ce haut massif marque à la fois la limite nord des deux régions précédemment décrites (le centre et le sud) et le point de départ des hauts plateaux verdoyants de l’Ouest.

Le littoral quant à lui, est la province par excellence des affaires avec Douala la capitale économique du pays, tourisme et affaires y sont deux réalités indissociables.

Plus de la moitié des contrats d’affaires du pays y sont signés, avec des investisseurs étrangers et nationaux.

La province totalise 35% du parc hôtelier du pays et offre de nombreuses possibilités de villégiature :

  • Le vieux pont allemand à Edéa construit en 1903, avec une longueur de80 mètres ;
  • Le barrage hydro-électrique d’Edéa et les usine ALUCAM et SOCATRAL ;
  • La mission catholique de Marienberg à Mouanko, avec sa vieille école allemande ;
  • La grotte de Ngog lituba qui s’ouvre à 800 mètres d’une colline de 1500 mètres,
  • Le musée municipal de Douala ;
  • La stèle du roi Akwa DIKA MPONDO ;
  • Le village Tanguy célèbre pour son marché de fruits et de vivres frais, il l’est aujourd’hui plus encore par l’exploitation d’eau minérale qui s’y est installé ;
  • Le vieux château de Maka, construit par les allemands à 8 kilomètres de Dibombari, il est flanqué d’une tour de 30 mètres et d’un tunnel de 300 mètres sous la rivière ayant servi de bunker aux soldats allemands lors de la première guerre mondiale ;
  • Le mont Koupé haut de 2050 mètres.

Les manifestations traditionnelles et culturelles restent grandement liées à l’eau, c’est le cas lors de la cérémonie du Ngondo chez les sawas. Les compétitions de pirogues y sont très importantes.

La région étant déjà dominée par un tourisme balnéaire de masse, du point de vue écotouristique ce tourisme balnéaire doit être promu, mais contrôlé et limité pour éviter la dégradation des espaces naturels, notamment des plages.

Cela permettrait d’éviter l’envahissement et la pollution des eaux, qui constituent une source de revenus importantes pour les populations locales vivant essentiellement des activités de pêche.

Plages de Kribi et Limbé Plages de Kribi et Limbé

Plages de Kribi et Limbé, source : www.natureholding.org

Présentant les mêmes attraits que la région équatoriale, le tourisme culturel y est à développer avec la formation de guides locaux pour la visite des espaces naturels (forêts vierges, parcs, réserves) et des villages avoisinants.

De même qu’un personnel de sauvetage et d’animation pour les activités liées à la mer ; et un personnel en hôtellerie et restauration répondant aux besoins des multiples structures touristiques de la province (hôtels, restaurants, bars, agences de voyages).

Les produits maritimes étant la principal source de revenus des populations locales, la création de coopératives de pêcheurs avec des moyens de conservation de ces produits (dont le manque ralentit et limite la commercialisation) notamment la frigorification pour une meilleure et plus longue conservation, génèrerait des bénéfices plus larges, permettant aux commerçants d’étendre leur réseau de distribution et créant des emplois.

D’autre part la mise en valeur du « poisson sec » par les hôteliers et restaurateurs dans les menus qu’ils proposent, ne peut qu’encourager et dynamiser les petites industries de séchage de poisson qui emploient et nourrissent de nombreuses personnes, mais restent à ce jour peu connues, mal organisées de par le fait qu’elles utilisent des méthodes archaïques et pas très saines.

Le tourisme sportif est largement exploitable dans la région océanique par l’organisation de compétitions liées aux activités aquatiques (compétitions de natation, courses de pirogues ou de bateaux à voile, surf, jet-ski), et d’autres activités telles que l’alpinisme et les ascensions du mont Cameroun ou du mon Koupé, et les recettes fournies par ces multiples activités peuvent être utilisés pour le développement des zones rurales.

De même le tourisme d’aventures dans la région tout comme dans la région équatoriale est à promouvoir.

L’agriculture dans la région est aussi très florissante, par la clémence du climat. On retrouve donc dans cette région de nombreuses plantations familiales appartenant aux autochtones, de vastes plantations et industries agro-alimentaires souvent détenues et gérées par des étrangers.

La privatisation et la gérance de ces plantations par des étrangers est un facteur retardateur pour une politique de développement durable quelconque, car l’implication abusive des étrangers limite les possibilités d’embauche pour les populations locales et les maintient dans le chômage, ce qui aggrave la pauvreté et augmente l’animosité des populations pauvres à l’égard des étrangers conduisant à des comportements de xénophobie et de délinquance.

Dans les régions équatoriale et océanique, un tourisme scientifique ne serait pas à exclure car dans cette région de grande verdure, poussent plusieurs plantes dont un intérêt médicinal a été révélé par les travaux de l’institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales) l’IMPM47, du ministère de la recherche scientifique et les vieux sages tradi- praticiens communément appelés « sorciers-guérisseurs ».

Elles sont utilisées pour guérir certaines maladies. Les études ont permis d’y identifier plus de 400 variétés d’arbres dont plusieurs plantes médicinales.

Le parc de Korup doit d’ailleurs sa célérité actuelle au fait qu’on y a découvert une liane, (aucistraladus korupensis) qui aurait des effets positifs sur la guérison de certains cancers.

Cette richesse naturelle médicinale peut être profitable par la mise en place d’équipes de recherches qui pourraient pousser des travaux permettant d’exploiter ces plantes afin d‘obtenir dans des conditions règlementaires et saines, des médicaments dont l’efficacité serait testé et approuvée par des experts avant d’être commercialiser sur le territoire local, à des prix moins chers que les produits pharmaceutiques occidentaux souvent inaccessibles pour les populations pauvres.

Le développement de ces recherches, s’avère bénéfique pour l’industrie pharmaceutique du pays qui n’en serait que dynamisée par des travaux en collaboration avec des centres de recherches étrangers expérimentés et plus équipés, ou encore la création ou délocalisation des entreprises et laboratoires de recherches pharmaceutiques étrangères au Cameroun ; et pour la population active à qui elle fournit de nouvelles possibilités de travail et ouvre un nouveau marché d’emplois, tout en créant un tourisme de cure dans le pays.

3- Les grasslands : territoires d’immenses potentialités.

Après le volcan actif de mont Cameroun dans la région de Buea et Limbé-Douala, au fond du golfe de Guinée, apparait le grand et unique coude remarquable de l’atlantique qui enfonce la côte Ouest du continent sur près de 500 kilomètres.

De l’arrière pays du golfe, au sud-ouest, par une région de montagnes d’origine volcanique en oblique toutes orientées vers le nord-est où cette zone se termine en haut plateaux verdoyants dominés par des massifs énormes aux altitudes avoisinants les 3000 mètres, pays de collines, de vallées et de lacs, les grasslands ont toujours été recherchées à cause de leurs beauté naturelle, de leurs sols et sous-sols très riches, de leurs climats si accueillant que les bantou et semi-bantou ont occupés depuis des siècles pour pratiquer l’agriculture et l’élevage en ces lieux bien arrosés par des pluies abondantes et au climat sain.

La faune sauvage y est encore très riche, les amateurs de chasse rencontrent souvent de gros gibiers : hippopotames, crocodiles, caïmans, panthères léopards, sangliers, buffles, antilopes géantes, et même des éléphants.

Les petits gibiers tels les biches, cynocéphales, lièvres et singes gris ravagent les épis de maïs dans les champs lorsqu’ils sortent des bois.

Les cours d’eau, lacs et petits torrents qui dévalent les collines sont riches en poissons divers : silures, tilapia, carpes et même crevettes rouges et crabes d’eau douce.

Les cérémonies de chasse traditionnelle après les premiers feux de brousse en décembre et janvier, et celles des pêcheurs en groupe au filet, à la nasse ou au poison naturel, sont des spectacles rocambolesques qui se terminent souvent par la présentation des trophées au roi, qui récompense les participants les plus adroits.

Ces pratiques traditionnelles plus proches de la nature sont des activités sportives saisonnières qui ont l’avantage majeur de ne pas ruiner le patrimoine local par une exploitation abusive.

La province de l’Ouest recèle d’immenses potentialités touristiques : sites naturels, multiples chefferies traditionnelles, produits de l’artisanat.

Les paysages touristiques s’y dessinent sur le traçage des villes :

  • Dès la traversée de la rivière Nkam, la route tracée sur un flanc de montagne devient sinueuse dans un magnifique paysage de montagnes arrondies, de cultures en courbes de niveau, de bocages, de haies vives et d’habitats dispersés à perte de vue.
  • Les remarquables falaises du col de Batié ;
  • Bandjoun, prototype de chefferie traditionnelle bamiléké dont les sociétés secrètes constituent l’âme et la force. La visite du musée est très intéressante ;
  • Foumban, capitale du pays bamoun, et son sultanat dont l’histoire date du 18e siècle, avec le musée du sultan, le musée des arts et traditions bamoun et du centre artisanal.
  • La ville de Dschang, haut lieu de tourisme avec son centre climatique où la douceur du climat et le calme qui y règne favorisent le repos et la détente.
  • Les chutes de mami wata (célèbre sirène de la région) à Fongo Tongo, et la luxuriante et pittoresque plantation de thé Djutitsa à Ndziih.

Le Nord-ouest flirte avec la modernité sans trahir son passé. Bamenda sa capitale provinciale reflète fidèlement traditions et modernité qui s’y côtoient par moment et par endroits, avec des richesses touristiques telles que :

  • Le magnifique palais des congrès où naquit en mars 1985, le rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) parti politique actuellement au pouvoir ;
  • Les vestiges de l’administration allemande avec le fortin qui abrite les services du gouverneur ;
  • Le centre artisanal au pied de la falaise, et le nouvel aéroport qui reçoit des Boeing737 ;
  • Les chefferies traditionnelles de la région avec leurs palais féodaux, sanctuaires sacrés d’une beauté extrême, à Mankon, Bafut, et Bali ;
  • Les pics mystérieux d’Oku, les paysages féeriques de la Menchum et de la Donga- mantung ;
  • Les cours d’eau alternativement calmes et impétueux selon les saisons, et les lacs de cratère
  • Ndu, connu pour son thé et dont on peut vanter la beauté des paysages.

Un tourisme culturel basé sur la découverte et la compréhension des modes de vie des peuples des grasslands, trouve son compte dans cette région à travers la conservation du patrimoine régional.

En effet les populations de cette région du Cameroun sont restées les plus attachées à leur culture d’origine (traditions et coutumes ancestrales, rites, artisanat, architecture, décoration et traditionnelle), les effets de la mondialisation ou de l’occidentalisation y sont moins visibles que dans le reste du pays et les populations ne s’en portent pas plus mal, vu que les tribus bamilékés qui y règnent sont connues pour leur sens des affaires et le développement du commerce.

Le regroupement des populations ou des ethnies en associations étant chose courante chez les bamilékés, la création de coopératives agricoles pour la fourniture de produits de restauration aux hôtels et restaurants de la place, constitue une source d’emplois et de revenus, dans cette région aux terres fertiles.

Dans cette région riche en montagnes, le tourisme de montagne s’impose, par l’organisation de randonnées et excursions en montagne, l’ascension des montagnes.

Guides locaux et sauveteurs sont donc indispensables pour la découverte du milieu et la sécurité des touristes.

Cependant, le reboisement et la protection de certaines zones détruites par les feux de brousse, est nécessaire pour la régénération des essences sauvages, et l’évolution de certaines espèces menacées ou en voie de disparition, dans la région des grasslands.

Les cérémonies traditionnelles et rituelles telles que les mariages, les funérailles, les intronisations et les fêtes saisonnières ancestrales ou d’origine islamo-chrétiennes, sont nombreuses dans ces régions verdoyantes où les arts plastiques s’allient merveilleusement aux arts chorégraphiques et à la poésie lors des fêtes coutumières de LAAKAM, de NGUON, de LELA FEAST…

Manifestations culturelles et architecture bamiléké Manifestations culturelles et architecture bamiléké

Manifestations culturelles et architecture bamiléké ; source : Les peuples bantous (1998), publication du ministère de la culture.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Département Du Tourisme Institut - Supérieur International De Tourisme De Tanger
Auteur·trice·s 🎓:
MAA OMGBA Véronique

MAA OMGBA Véronique
Année de soutenance 📅: Administration et Gestion des Entreprises Touristiques et Hôtelières - Mémoire de fin d'études 2007-2016
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