Le charbon : accidents de travail et maladies professionnelles

4.4 Nouvelle cause d’exposition en milieu professionnel

Depuis le 11 septembre 2001, le charbon est revenu au premier plan de l’actualité dans un contexte international de menace bioterroriste.

Aux Etats-Unis, durant l’automne 2001, cinq lettres contaminées par une petite quantité de spores d’anthrax tuèrent cinq personnes et en infectèrent dix-sept autres (36).

En France, le plan Biotox a été mis en place avec notamment pour objectif de limiter les conséquences d’un acte bioterroriste.

Il prévoit la prise en charge des victimes d’alertes lors de la réception d’un courrier suspect.

Ce sont les services de la sécurité civile qui interviendront sur le site.

Le plan Biotox prévoit d’appeler les services de la sécurité civile par le 17 ou le 18.

Chaque entreprise doit conduire sa propre « évaluation du risque » d’être la cible d’un attentat bioterroriste, en prenant en compte certains paramètres comme l’origine de ses capitaux, de ses clients, ses activités habituelles.

La notion d’enveloppe ou de colis suspect est également à définir par l’entreprise, là aussi en fonction de ses activités habituelles.

Des protections individuelles et collectives sont à envisager.

Le port d’équipements de protection adaptés (gants, blouses couvrantes, masques filtrants de protection contre les aérosols) sera fonction du risque de l’entreprise et ne sera pas systématique.

La réorganisation du poste de travail « ouverture du courrier » constitue une protection collective.

Le volume de courrier à ouvrir doit être réduit et il faut privilégier les autres formes de courrier (mail, fax).

Les locaux destinés à l’ouverture des lettres doivent pouvoir se fermer et ne pas être relié au système de ventilation général.

Un nombre restreint de personnes doit y être affecté et elles doivent recevoir une formation sur la conduite à tenir en cas de courriers suspects (34).

Dans le contexte actuel de menace d’utilisation d’agents biologiques dans des actions de bioterrorisme, une circulaire de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Circulaire CNAMTS DRP n°32/2001 – ENSM n°35/2001 du 30 octobre 2001) confirme la prise en charge des victimes de ces alertes au titre de l’accident du travail selon les règles du droit commun lorsque ces alertes surviennent au travail.

Si le charbon est devenu une maladie professionnelle quelque peu « oubliée », la vigilance doit continuer à s’imposer dans les activités en contact avec les animaux sensibles à la maladie ou leurs sous-produits.

Une nouvelle cause d’exposition en milieu professionnel est apparue récemment.

Dans un contexte de terrorisme international, de nombreuses alertes au courrier suspect d’être le vecteur de spores de charbon ont eu lieu en France depuis septembre 2001, plus de 3 500 alertes selon la presse (34).

Fort heureusement, aucune correspondait à un acte de bioterrorisme.

Le médecin du travail doit s’inspirer des règles de prévention de tout risque d’exposition à des agents biologiques : réduire le risque, réduire le nombre de personnes qui pourraient être exposées, informer et former ces personnes, mettre en place une protection collective, notamment par des mesures organisationnelles.

Ces mesures doivent être adaptées en fonction du contexte d’activité de l’entreprise.

5 Conclusion

La maladie du charbon est reconnue comme maladie professionnelle dans le Régime Agricole et le Régime Général.

En France, les cas humains sont sporadiques et proviennent d’animaux (les bovins en particulier) ou de produits animaliers (peaux, laines) infectés.

La surveillance des activités professionnelles en rapport avec des animaux sensibles et leurs sous- produits est de mise.

La forme cutanée est l’atteinte la plus fréquente et son évolution est rapidement favorable.

L’information des salariés et des exploitants agricoles est primordiale pour réduire les foyers d’infection des élevages et des cas humains.

Dans l’exemple mosellan, les fautes professionnelles (abattage clandestin, saignement du bovin près de la fumière et au-dessus de la fosse à lisier, enfouissement de la carcasse sur l’exploitation) se sont succédées.

Les conséquences pour la santé animale et humaine auraient pu être plus dramatiques et les spores auraient pu se développer.

Les conséquences sont aussi financières, pénales et psychologiques pour les acteurs principaux.

Il semble important d’actualiser les cartographies des « champs maudits », de les diffuser aux exploitations et de vacciner les cheptels concernés et les cheptels pratiquant la transhumance.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, une nouvelle cause de maladie professionnelle s’est développée.

Dans un contexte de terrorisme international, de nombreuses alertes au courrier suspect d’être le vecteur de spores de charbon ont eu lieu en France depuis septembre 2001, plus de 3 500 alertes selon la presse.

Aucune ne correspondait à un acte de bioterrorisme mais une circulaire confirme la prise en charge des victimes de ses alertes en accident du travail.

Table des matières

1 Introduction
2 La maladie du charbon ou anthrax
2.1 Bacillus anthracis
2.2 Épidémiologie
2.3 Maladie chez l’homme
2.3.1 Clinique
2.3.2 Durée d’incubation
2.3.3 Diagnostic
2.3.4 Traitement
2.3.5 Conduite à tenir devant une suspicion de maladie du charbon
2.3.5.1 Définitions
2.3.5.2 Quand et comment signaler ?
2.3.5.3 Investigation épidémiologique
2.3.5.3.1 Investigation d’un cas de charbon
2.3.5.3.2 Investigation d’une exposition avérée
2.3.5.4 Traitement
2.4 Maladie chez l’animal
2.4.1 Clinique
2.4.2 Diagnostic
2.4.3 Traitement et prévention
2.4.4 Conduite à tenir lors d’une épizootie animale
4 Discussion
4.1 Analyse de l’épisode mosellan
4.2 Prévention dans les exploitations agricoles
4.3 Rôle du médecin du travail en milieu agricole
4.4 Nouvelle cause d’exposition en milieu professionnel
5 Conclusion

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