La maladie d’Alzheimer : comment se manifeste-t-elle ?

Chapitre I – Cadre conceptuel

I- La maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est avant tout une maladie neurodégénérative dont l’évolution conduit à la démence et se termine par le décès du malade.

La démence est un syndrome consistant en un ensemble de symptômes dont les pertes de mémoire, la modification du jugement ainsi que les troubles de l’humeur et du comportement.

Ces symptômes peuvent altérer le fonctionnement de la personne dans son travail, ses relations sociales, ses relations familiales et dans ses activités de la vie quotidienne.

Il existe plusieurs types de démences (démence vasculaire, maladie de Parkinson, …) mais la maladie d’Alzheimer est « de loin la plus répandue car 60 à 70% des personnes présentant une démence ont la maladie d’Alzheimer »1.

La maladie d’Alzheimer se manifeste par une dégradation des capacités mentales, à évolution lente et progressive, dans laquelle la mémoire, les pensées, le jugement et les capacités d’attention et l’apprentissage se retrouvent diminués avec pour conséquence une détérioration de la personnalité du malade.

Elle est caractérisée par la présence de lésions cérébrales :

  •  Les plaques séniles : « petits dépôts répartis sur l’ensemble du cerveau qui, à des concentrations élevées, deviennent toxiques pour le cerveau »2.
  •  La dégénérescence fibrillaire correspond à l’accumulation de filaments anormaux dans les neurones, essentiellement composés de protéines tau hyperphosphorylées.

1 Site Internet de Gagner du temps sur Alzheimer, consulté le 10 novembre 2007 www.gagnerdutempssuralzheimer.be

2 Site officiel de la société Alzheimer Canada, consulté le 5 juillet 2007 www.alzheimer.ca

L’apparition de la maladie d’Alzheimer est sournoise et passe souvent inaperçue.

Pourtant la maladie n’évolue pas de manière linéaire mais par à coups : pendant une semaine, le malade d’Alzheimer peut être bien et ne montrer aucun symptôme et la semaine suivante, les pertes de mémoire et les troubles du comportement sont plus flagrants.

Mais comment se manifeste-t-elle ?

Au stade I, les pertes de mémoire sont peu ou pas visibles. C’est par exemple : oublier un numéro de téléphone, le nom d’une rue ou encore d’une personne. Ces oublis peuvent nous paraître anodins mais ils devraient attirer notre attention.

En effet, à long terme, ces oublis bénins vont porter préjudices à nos relations sociales et professionnelles.

Au stade II, les pertes de mémoire vont s’accentuer en même temps que la maladie évolue : la mémoire des faits récents est altérée.

Au stade III, les troubles de mémoire s’aggravent et touchent autant les faits récents que les souvenirs anciens.

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est encore difficile de nos jours même si les études actuelles montrent que l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et le Pet Scan sont les deux seuls examens susceptibles de confirmer la maladie à quasi 100%.

Ce diagnostic est un diagnostic différentiel reposant sur toute une série d’évaluations médicales et psychiatriques (examen clinique par le médecin traitant, consultation d’un neuropsychologue [mini mental test + tests psychomoteurs], examens neurologiques).

Cependant le seul et vrai diagnostic de la maladie d’Alzheimer, confirmé après décès du malade, est l’autopsie cérébrale.

La maladie d’Alzheimer n’est pas curable mais des recherches médicales ont permis de mettre en place des traitements symptomatiques, qui ont pour objet, comme l’indique le nom, de traiter les symptômes de la maladie.

L’objectif principal de ce traitement est de ralentir l’apparition des symptômes de la maladie et donc de ralentir son évolution.

Pour cela le traitement se base sur les deux neurotransmetteurs qui sont anormaux pour le cerveau. Seul l’acétylcholine fait défaut au cerveau, l’autre (le glutamate) est en excès.

Pour ralentir la production de glutamate, nous allons devoir administrer un antagoniste du glutamate : la mémantine, présente sur le marché de la pharmacopée depuis 2002.

La mémantine se fixe sur les récepteurs du neurone adjacent et le verrouille au repos. Lorsque le processus de mémorisation s’active, l’afflux de glutamate est suffisant pour déplacer la mémantine de son récepteur et ainsi déclencher une cascade de signaux qui facilitent à nouveau l’apprentissage et la mémorisation.

Pour augmenter la concentration d’acétylcholine dans le cerveau, les médecins emploient les inhibiteurs de la cholinestérase.

Ils ralentissent donc la destruction de l’acétylcholine en bloquant l’action de l’acétylcholinestérase – enzyme responsable de la dégradation de l’acétylcholine – et ainsi atténuent les troubles cognitifs présents chez le patient.

En administrant ces médicaments, on peut s’attendre à une diminution des troubles de la mémoire ou du moins une stabilisation de leur progression, ainsi qu’une amélioration de l’attention, de l’orientation et de l’exécution des activités de la vie quotidienne.

Ils peuvent également réduire les troubles psychologiques et comportementaux.

Les médicaments ne vont pas à eux seuls améliorer la vie des patients et leur permettre de conserver une autonomie satisfaisante.

En parallèle aux traitements médicamenteux, les patients peuvent faire appel à du personnel médical : psychologue, neuropsychologue, orthophoniste, kinésithérapeute et ergothérapeute.

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