3. Les limites et les critiques de la communication de Greenpeace
Avec cette évolution, l’image de l’organisation est brouillée, certains fondateurs ne se reconnaissent plus en elle, et des dissensions internes existent. C’est le cas de Bennett Metcalfe, (cité par Kohler, 2008) qui explique avoir « vraiment l’impression d’avoir créé un monstre, d’être un peu comme le docteur Frankeinstein ».
Paul Watson un autre fondateur de Greenpeace a aussi quitté Greenpeace car il ne la trouvait pas assez radicale. Il crée ainsi une organisation dissidente, la Sea Shepherd en 1977, celle ci est plus violente concernant la lutte contre la chasse à la baleine, aux phoques, aux requins, aux dauphins.
Par son fonctionnement hiérarchisé, elle peut être vue comme non démocratique. Même si le directeur a beaucoup de pouvoirs, il ne doit pas faire de l’ombre à l’organisation globale. La communication ne doit pas être personnalisée autour de lui.
Adélaïde Colin3 nous explique que Greenpeace International est important, mais il reste un coordinateur qui supervise les campagnes communes, qui s’occupe de la flotte, qui centralise les informations et la communication, qui a un certain contrôle sur les bureaux.
Mais, les bureaux nationaux ont de l’autonomie, et ils peuvent s’exprimer à une assemblée générale annuelle. Certains bureaux ont plus de poids que d’autres, (Greenpeace Allemagne, Pays Bas, Royaume Uni, États Unis). Ayant plus d’adhérents, ils participent donc plus au financement de Greenpeace International et bénéficient de voix plus importantes. Les groupes locaux sont beaucoup moins autonomes, ils ne peuvent pas décider de faire une campagne purement locale mais ils peuvent quand même avoir des initiatives. Cette structure est aussi justifiée dans un souci d’efficacité et de cohérence.
3 Entretien avec Adélaïde Colin, directrice de la communication de Greenpeace réalisé le 18 février 2010
Ensuite et cette critique nous intéresse plus car elle porte sur la communication, certains lui reprochent de manipuler les images et les faits. Yves Lenoir, ancien membre de Greenpeace explique que « Greenpeace peut créer de toute pièce une affaire à partir d’un dossier vide ». Il critique le fait que Greenpeace soit « une machine à faire du fric. A partir du thème de la survie de la planète, on organise des mises en scène, on filme, on médiatise à mort.
Et la monnaie suit » (cité par Olivier Vermont, 1997, p241). Un cinéaste islandais Magnus Gudmunsson, opposant zélé, a sorti un premier documentaire en 1989 Survival in the high North et un second en 1993 The Rainbow man . Dans lesquels il dénonce par exemple le fait que les scènes de chasse aux phoques filmées par Greenpeace sont truquées, mises en scènes et réalisées avec l’accord des chasseurs.