L’implantation d’IKEA à Bayonne : impacts, mutation, et enjeux

Université d’Argers

Master 1 « Géographie : Dynamiques, Territoires, Pasages »

Mémoire de Master 1

L’implantation d’IKEA à Bayonne

Quels impacts, mutation, et enjeux sur le(s) territoire(s) ?

Liouize ALI

Mémoire réalisé sous la direction de M ? Lionl GUILLEMOT

Et soutenu le 22 juin 2012, en présence de M. Jean SOUMAGNE

2011/2012

Remerciements  :

Au terme de mon mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme universitaire « Master Géographie : Dynamiques, Territoires, Paysages », il me tient particulièrement à cœur d’adresser mes sincères remerciements :

– à Monsieur Lionel Guillemot, Maître de Conférence en géographie à l’Université d’Angers, et directeur de ce mémoire, pour ses conseils et le temps qu’il m’a consacré,

– à Monsieur Jean Soumagne, Enseignant-Chercheur en géographie et aménagement urbain à l’Université d’Angers, et deuxième jury lors de la soutenance de mon mémoire,

– à Monsieur Didier Borotra, maire de Biarritz et vice-président de l’Agglomération Côte- Basque Adour,

– à Monsieur Jean Grenet, député-maire de Bayonne, président de la Communauté d’Agglomération Côte-Basque Adour, et président du Syndicat Mixte d’Ametzondo,

– à Monsieur Alain Iriart, maire de Saint-Pierre-d’Irube et Conseiller Général,

– à Monsieur Jean-Pierre Voisin, adjoint au maire d’Anglet et président de l’Agence d’Urbanisme Atlantique Pyrénées (AUDAP),

– à Mademoiselle Sabrina Awigga, membre de l’association altermondialiste BIZI,

– à Madame Martine Bouchet, présidente de l’association « Mouguerre Cadre de Vie »,

– à Monsieur Claude Labat, membre fondateur de l’association LAUBURU,

– aux habitants de la zone de chalandise qui ont répondu à mon questionnaire,

– et enfin, à mes amis du Pays Basque, sans qui ce travail d’enquête n’aurait pas abouti.

Introduction

« Agglomération Côte Basque – Adour : Aménagement, Urbanisme et Commerce; le projet d’implantation d’IKEA à Bayonne ». Le choix de ce sujet s’explique par plusieurs raisons. Souhaitant me destiner aux questions d’aménagement et d’urbanisation du territoire, je me suis informée sur divers projets, en tenant compte de mes possibilités à effectuer des recherches sur le terrain. C’est ainsi que j’ai choisi de traiter du projet d’implantation d’IKEA à Bayonne.

Je connais ce territoire, notamment pour avoir effectué ma licence de géographie- aménagement à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. En mai et juin 2011, j’ai également effectué mon stage de fin de licence à Bayonne, à l’Agence d’Urbanisme Atlantique Pyrénées (AUDAP). A cela, vient s’ajouter la chance que j’ai eue de séjourner sur la Côte Basque à l’été 2010 et j’y ai fait la connaissance de personnes participant aux travaux du Conseil de Développement du Pays Basque.

Au-delà des enjeux d’aménagement, le projet IKEA implique de s’intéresser à la thématique du commerce. Originaire de Mayotte (101e département français depuis le 31 mars 2011), l’île est en pleine mutation économique et institutionnelle. Son activité commerciale notamment devrait connaître une transformation profonde. Comprendre aujourd’hui les mécanismes du commerce urbain pourra donc m’être utile et profitable demain.

Longtemps, le terme de « ville » a consacré l’histoire et l’évolution de la surface bâtie et du nombre d’habitants, sans descriptions très précises des fonctions (logement, commerces, …).

Si jusqu’aux années 50, la ville est relativement absente des propos des géographes, c’est néanmoins dès le début du XX° siècle que l’on commence à parler d’urbanisme. En 1922, l’historien Pierre Lavedan publie son article « Un problème d’urbanisme : la reconstruction de Salonique »1. Dix ans plus tard, il affirme que l’histoire des plans des villes doit constituer la base de l’histoire de l’architecture2.

1 Lavedan P., 1922, La Gazette des beaux-arts, Paris, septembre-octobre

2 Lavedan P., 1936, Géographie des villes

Dans l’entre-deux-guerres, les villes sont à reconstruire. On étudie alors les plans d’urbanisme pour desservir et animer les quartiers comme ceux que l’on bâtissait auparavant de toutes pièces. Dans cette période, émerge la notion de l’espace en tant que pratique et utilité. La géographie urbaine générale prend forme. Et Pierre George souhaite que l’étude géographe parte du fait général pour aboutir aux faits particuliers.

Il écrit : « […] l’histoire générale, la connaissance des systèmes économiques et sociaux, de leur genèse et de leur répartition dans le monde actuel, fournissent largement de la classification d’ensemble et de l’explication des types urbains » (« La ville », 1952).

Progressivement, se dessine une prise de conscience d’élargir l’étude géographique au-delà de la géographie humaine. Les différents éléments qui font la société, l’économie notamment, doivent désormais être pris en compte. Au-delà de la limite de l’espace urbain, la croissance urbaine, les structures professionnelles et les fonctions doivent être appréciées.

En 1963, Philippe Pinchemel (auteur de la première étude statistique générale sur l’ensemble de France) livre ses tableaux chiffrés3. Ils vont permettre aux géographes de traiter de nouveaux problèmes : rôle des capitaux, problèmes sociaux, planification, fonctions administratives, hospitalières, etc. Cependant, ces études se font toujours avec un souci de localisation dans l’espace urbain.

Entre 1960 et 1980, l’approche conduit à la publication des « Atlas régionaux » (Atlas de Paris et de la région parisienne, du Languedoc-Roussillon, du Midi-Pyrénées…); ils détaillent l’utilisation du sol dans les villes, avec des analyses par îlots. On passe alors de la ville en tant qu’entité isolée à la ville en tant qu’élément d’un système urbain.

Grâce à son élargissement et son approfondissement, l’analyse urbaine prend de la sorte un intérêt accru pour les spécialistes de la discipline, pour les planificateurs et les politiques, et, en 1963, naît la DATAR (aujourd’hui Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Attractivité Régionale). Désormais, on tiendra compte de l’architecture, des approches des ingénieurs et des représentants politiques élus…

Avec Georges Chabot, Jacqueline Beaujeu-Garnier parle de la ville dans le monde, des fonctions urbaines, des caractéristiques de l’espace urbain, de la vie dans les villes et de leur organisation réglementaire4… c’est-à-dire de la ville dans toutes ses fonctions.

Mais comment identifier une ville d’une autre ? Par son paysage, par son architecture, par les traits de son évolution ou par son influence régionale ? De plus, avec « l’extension des centres anciens et la création de nouvelles centralités par densification de la proche banlieue ou la croissance autonome de villes voisines »5, mesurer une ville devient contraignant : elle se surélève avec les constructions en volume (sky-line anglo-saxon) et elle s’étend également sous terre (canalisations d’eau, de gaz, chauffage urbain, égouts, câbles d’électricité, de TV, de téléphone et aussi, de plus en plus, les voies ferrés, les gares…)6.

Pour limiter et différencier l’espace urbain, la première idée serait donc, selon Jacqueline Beaujeu-Garnier, de se référer aux frontières administratives. Mais ces dernières sont faussées : par exemple, Francisco possède la même étendue qu’en 1856, Chicago la même superficie qu’en 1889, et Manchester celle de 1930. Paris, pour sa part, représente une seule commune alors que Toulouse peine à remplir la superficie communale.

Plus éloigné de nous, en Suède, la limite statistique des villes s’adapte à celle de l’espace bâti continu. Difficile donc d’ajuster les limites administratives de la ville à la réalité de sa croissance démographique et spatiale7. Pour appréhender les limites et la différenciation de l’espace urbain, Jacqueline Beaujeu-Garnier propose de nous référer à quatre repères : la continuité de l’espace bâti, la densité de la population, l’importance de l’accroissement démographique dans les unités administratives considérées, et, enfin, la nature des occupations et les migrations quotidiennes.

3 Pinchemel P., 1963, Le fait urbain Français

4 Beaujeu-Garnier & Chabot G., 1964, Traité de la géographie

5 Levy J., 1999, Le tournant géographique : penser l’espace pour lire le monde, p. 17

6 Beaujeu-Garnier J., 2006 a, Géographie urbaine, pp. 71-75

7 Jacqueline Beaujeu-Garnier, 2006, pp. 77-78

Plus les villes grandissent, plus les enjeux se multiplient, … et les politiques d’aménagement se succèdent : LOF (Loi d’Orientation Foncière de 1967 qui constitue la base de notre droit d’urbanisme); POS (Plan d’Occupation des Sols) qui visait à un strict zonage à l’échelle communale et permettait de dire ce qui était constructible ou non; PDU de 1982 (Plan de Déplacement Urbain); PLU (Plan Local Urbain) qui en 2000 a remplacé le POS; SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) également instauré en 2000 par la loi SRU,… Ces divers dispositifs et lois visent tous à la cohérence et à la meilleure organisation de l’aménagement du territoire.

Quelles que soient leurs faiblesses, ils sont aujourd’hui plus que jamais nécessaires : la ville s’étend encore et encore, intégrant progressivement les couronnes périphériques. Et ce développement a notamment une incidence directe sur les transports avec une multiplication des rocades périphériques facilitée par les axes radioconcentriques (Jacqueline Beaujeu-Garnier, 2006, pp. 321-322).

Parmi les facteurs de cette extension, celui du commerce est prépondérant. Les économistes s’y intéressent pour mesurer la richesse du pays; les sociologues pour étudier les comportements des consommateurs; … et quasi impossible de découvrir une « géographie du commerce » sans qu’elle ne soit attachée à la géographie urbaine ou économique.

Longtemps pourtant, la géographie s’est faite en ignorant le phénomène commercial. Or, nous savons qu’il joue un rôle important sur le développement et l’organisation de l’espace.

Si l’on en croit la théorie des places centrales de Walter Christaller (1933), l’organisation de l’espace serait régie par les relations existantes entre l’ensemble de la distance (l’accessibilité), de la population et des fonctions. L’idée ici est de comprendre comment les lieux d’habitations, l’espace de chalandise et les activités sont hiérarchisés de telle sorte que les distances soient les plus faibles possible entre eux.

Dans notre étude, à l’aide d’une carte, nous situerons notre lieu d’étude par rapport au(x) territoire(s), en signalant aussi les flux existants.

En France, la géographie économique rencontre moins de succès qu’à l’étranger et ses experts ont tardé à analyser les flux qui alimentent le fonctionnement d’une économie, c’est-à- dire les paiements, les investissements, les différents marchés.

Cependant, dans les années 1950, les transports (l’accessibilité) retiennent l’attention des géographes français afin d’étudier le jeu de la concurrence économique sur les territoires8. A partir du milieu des années 1960, la géographie du commerce apparaît comme une branche de la géographie humaine alors que chez nos voisins anglo-saxons, elle s’inscrit dans le courant de la géographie économique et dans une géographie urbaine fonctionnelle.

L’année 1963 marque en France le début de la révolution commerciale avec l’ouverture de la première grande surface en banlieue parisienne. « Le nombre de supermarchés et d’hypermarchés est passé, en France, de 57 en 1959 à plus de 3 000 en 1975 dont 300 hypermarchés »9. En 2007, le nombre d’hypermarchés, de supermarchés et maxi- discompteurs atteignait les 9 98910.

8 Claval P., 1998, Histoire de la géographie française de 1870 à nos jours, pp. 191-193.

9 Laborde P., 1983, Pays Basque d’hier et d’aujourd’hui, p. 247s

10 LSA 2007 cité par Distripedie.

Pour comprendre ce phénomène, il a fallu attendre l’ouvrage « Géographie du commerce » publié en 1977 par Jacqueline Beaujeu-Garnier et Annie Delobez. Il traite du commerce sous tous ses aspects : structures et localisation, commerce forain et commerce sédentaire11, commerces de gros12 et de détail13, urbain et rural14, dans les pays industriels et les pays en voie de développement, dans les pays capitalistes et les pays socialistes. « […] le commerce est une vitrine et un rouage.

En tant que « vitrine », il a un impact direct sur les foules, en tant que « rouage », il s’intègre dans le processus d’organisation de l’espace; et ces deux aspects se combinent pour faire du commerce un véritable agent de la transformation de la société. On pourrait résumer ainsi ses fonctions annexes : animation et distraction, organisation de l’espace, information et transformation, développement économique » (p. 18).

Le commerce serait donc un facteur de dynamisme, tant au niveau social qu’économique, et il modifierait l’espace en attirant la curiosité du monde extérieur tout en véhiculant l’image de cet espace à l’extérieur. Par ailleurs, il est démontré que le commerce est au centre de la composition d’une ville15.

Afin de mieux cerner le phénomène du commerce et son évolution, les géographes ont multiplié leurs études. En 2005, dans son « Dictionnaire de Géographie », Alain Metton analyse que le commerce ne se limite pas à la relation vendeur/acheteur : « […] La signification géographique du terme est à la fois économique, environnementale et sociale, ce qui pour les géographes impliquent : étape d’un circuit économique donnant lieu à un paysage commercial et à des relations sociales, l’ensemble étant replacé dans un contexte spatial attentif à la localisation des commerces et aux flux de clientèle ou de marchandise concernées. », (p.73).

En gardant à l’esprit cette analyse d’Alain Metton, nous nous interrogerons dans ce mémoire sur les conséquences économiques et environnementales de l’implantation d’IKEA à Bayonne. Quelle sera la dimension fonctionnelle de ce projet sur le(s) territoire(s) ? Et quelles seront ses répercutions sur la société concernée ?

11 Nordin Ch., 2008 a, Dictionnaire du commerce et de l’aménagement, Barnéoud, (Espace et territoires), (807085), Bonchamp-Lès-Laval, 357 p., a : « Commerce de détail désignant des formes de vente sans implantation continue ni fixe » (p.61)

12 Nordin Ch. : « Le commerce de gros est usuellement définit comme une activité « dont la fonction consiste à acheter et à entreposer des marchandises par quantités importantes et à les vendre, en lots à leur mesure, à des revendeurs, à des utilisateurs ou à des collectivités, à l’exclusion des consommateurs finals » (p. 69)

13 Nordin Ch. : « le commerce de détail peut se définir comme la catégorie de vente de marchandises en petites quantités, voire à l’unité, aux consommateurs finals et, spécialement, aux particuliers », (p. 63)

14 Nordin Ch. : « Au sens strict, un commerce rural est un établissement commercial situé dans l’espace rural. […] Plus largement, et au-delà des problèmes de comptage, le thème du commerce rural renvoie à l’étude des impacts que peut avoir la mutation du commerce du les espace ruraux. », (p. 83)

15 Burgess E. W. , Concentric ring model, Chicago

Ces dernières décennies ont vu une transformation profonde de l’inscription territoriale de l’appareil commercial et des problématiques qu’elle pose : redynamisation des centres-villes, renouveau du commerce rural, étalement du commerce périphérique dans les zones périurbaines et développement de la complémentarité sectorielle des différents pôles commerciaux à l’échelle d’une agglomération.

Cet ensemble de problématiques forme ce que l’on appelle l’urbanisme commercial. Concrètement, il s’exprime par un ensemble de mesures administratives, techniques, économiques et sociales ayant pour objectif d’harmoniser le développement des commerces des centres commerciaux et des centres-villes.

En France, la loi Royer de décembre 1973 a été le premier dispositif du genre, posant un cadre national en matière d’implantation et de planification commerciale, et en soumettant les ouvertures de grandes surfaces (+ de 1 000 m2) à l’autorisation de Commissions Départementales composées d’élus et de représentants de commerçants. Son objectif : réduire la concurrence de la grande consommation afin de sauver le petit commerce.

En juillet 1996, la loi Raffarin est venue renforcer ce premier dispositif en ramenant le seuil à 300 m2 afin de lutter contre le développement des hard-discounters. Cette loi a été annulée par la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) d’août 2008.

Si l’urbanisme commercial est une préoccupation importante des pouvoirs publics, c’est bien parce que le commerce demeure un facteur essentiel de développement des villes : la ville a besoin du commerce… et réciproquement. Plusieurs études ont ainsi mis en avant ce lien entre commerce et ville (ou territoire) comme celle de Alain Metton pour la région parisienne (1980) et celle de Jean Soumagne pour le Grand-Ouest (1996).

« La ville est fille du commerce »16, écrit Alain Metton pour qui le commerce donnerait à la ville sa renommée, son image, son pouvoir de commandement sur les espaces voisins17.

Qu’en sera-t-il d’IKEA et du lien avec Bayonne et son territoire ? C’est ce sur quoi nous nous interrogerons aussi dans le présent mémoire.

16 Pirenne H.

17 Metton, 1984, Le commerce urbain français, Paris PUF, 276p, (2-13-038048-5) (Collection Université Orléans)

Pour mieux cerner mon sujet, j’ai d’abord effectué diverses recherches :

– La lecture de plusieurs ouvrages dont « Pays Basque : économie et société en mutation » de Pierre Laborde, professeur d’Université et docteur d’Etat en géographie; « Habiter son pays; question immobilière et foncière en Pays Basque Nord », ouvrage collectif de Peio Etcheverry-Ainchart (historien et conseiller municipal abertzale à Saint-Jean-de-Luz), Maite Goyhenetche (animatrice dans une structure paysanne) et Pierre Vissler (membre du Collectif contre la spéculation).

– La relecture des documentations qui m’ont été remises lors de mon stage de fin de licence à l’Agence d’Urbanisme Atlantique Pyrénées (AUDAP). Parmi elles : les documentations de présentation de la démarche « @ménageons le Pays Basque » et celle « Agenda 21 ».

– La visite du site internet du Conseil du Développement et du Conseil des Elus du Pays Basque (plus particulièrement son volet « De Pays Basque 2010 à Pays Basque 2020 »).

– La visite du site internet de l’association « Mouguerre Cadre de Vie », opposée au projet d’IKEA.

– La lecture sur internet de plusieurs articles sur le groupe IKEA et sur son projet de Bayonne, parus dans la presse locale ou régionale, et nationale.

Trois séjours sur la Côte Basque (en décembre 2011, février et avril 2012) m’ont ensuite permis d’effectuer les recherches sur le terrain :

– Rencontres avec Monsieur Didier Borotra, Maire de Biarritz; avec Monsieur Jean Grenet, Député-maire de Bayonne et président de la communauté d’agglomération côte basque – Adour; avec Monsieur Alain Iriart, Maire de Saint-Pierre-d’Irube et conseiller général; avec Jean-Pierre Voisin, adjoint au maire d’Anglet en charge de l’urbanisme et président de l’AUDAP; avec Madame Martine Bouchet, présidente de l’association « Mouguerre Cadre de Vie »; avec Sabrina Awigga du mouvement Bizi qui s’inscrit dans la mouvance altermondialiste internationale et dans le combat pour la diversité culturelle.

– Lecture du dossier d’enquête publique et visites à la mairie de Bayonne (lecture des observations portées sur le registre prévu à cet effet) et à la mairie de Saint-Pierre-d’Irube (à la dernière permanence du commissaire enquêteur, le 24 février 2012).

– Visite du futur site d’implantation d’IKEA (géographie et caractéristiques des terrains concernés et des paysages environnants, infrastructures routières, habitat, …).

– Diffusion du questionnaire que j’ai élaboré et que j’ai fait remplir en partie sur le terrain à des habitants et des commerçants du territoire (à des clients interrogés sur le parking du magasin Carrefour à Tarnos; à des producteurs paysans du marché des halles de Bayonne; à des habitants du quartier de Mouguerre-Port, futurs voisins d’IKEA; à des commerçants de Bayonne, d’Anglet et de Saint-Pierre-d’Irube; enfin, à des habitants et commerçants de Donosti / San Sebastian en Pays Basque sud).

Dénommé « IKEA Bayonne », le magasin de l’enseigne suédoise s’étendra sur trois communes : Bayonne (sous-préfecture du département des Pyrénées- Atlantiques), Mouguerre et Saint- Pierre-d’Irube. Il s’érigera sur le site d’Ametzondo, au cœur du nœud autoroutier de l’A63 (Bayonne – Bordeaux) et de l’A64 (Bayonne – Pau). A souligner que cette zone a été récemment détachée du Programme d’Intérêt Général qui, depuis 1994, empêchait toute construction avant la définition des connexions autoroutières (cf. carte n°1).

Mon étude ne s’est pas limitée à la zone d’Ametzondo. En effet, le rayonnement commercial du « géant du meuble » s’étendra à l’ensemble du Pays-Basque et une partie du Béarn, ainsi qu’au sud des Landes et au nord de l’Espagne (province basque du Guipúzcoa et région de Pampelune), selon l’étude de la zone de chalandise effectuée par le groupe IKEA en mai 2006.

Localisation du projet dans le territoire

Carte n°1 : Localisation du projet dans le territoire, source : Etude impact d’IKEA Bayonne, 2011, p. 155

Entre modernisation où les flux interurbains et intra-urbains se développent de plus en plus et prise de conscience d’un développement durable, comment s’insèrent de nouveaux projets d’aménagement sur des territoires déjà (très) attractifs et soumis à forte pression en matière d’urbanisation avec toutes les problématiques qui en découlent : étalement urbain, habitat (avec une forte spéculation immobilière) et déplacements, (ré)organisation des activités, des équipements et accueil des nouvelles populations, préservation des paysages et plus généralement respect de l’environnement, etc.

Comment ces territoires qui ont inscrit dans leur approche une démarche d’aménagement durable se préparent-ils à accueillir de nouveaux équipements commerciaux dont le rayonnement s’étend bien au-delà de leurs limites ? Côté enseignes, quel cas font-elles du respect de l’environnement et de celui de l’identité du territoire qui les accueille ? Et, sur toutes ces questions, qu’en pensent les habitants ?

La première partie de mon mémoire retrace l’urbanisation de la Côte Basque d’hier à aujourd’hui et les politiques d’aménagement élaborées, ainsi que la place et le rôle du commerce sur l’agglomération de Bayonne et du sud des Landes.

Une deuxième partie sera consacrée à IKEA, à son histoire et à son implantation actuelle en France et à l’étranger. Enfin, une troisième partie traitera de l’arrivée du géant du meuble sur la zone d’Ametzondo, de ses éventuelles répercussions sur le territoire, et des espoirs ou des craintes que cette arrivée suscite.

Introduction
Section 1. D’hier à aujourd’hui : urbanisation de la côte basque et place et rôle du commerce
I. Urbanisation d’hier et d’aujourd’hui
II. Rôle et place du commerce basque
Section 2 : IKEA, le géant du meuble
I. Le groupe IKEA, en France et à l’étranger
II. IKEA et la communication
III. IKEA et ses détracteurs
Section 3 : L’arrivée d’IKEA sur la côte basque
I. Le site d’Ametzondo d’hier à aujourd’hui
II. Le projet d’implantation d’IKEA
Conclusion

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’implantation d’IKEA à Bayonne : impacts, mutation, et enjeux
Université 🏫: Université d’Argers
Auteur·trice·s 🎓:
Liouize ALI

Liouize ALI
Année de soutenance 📅: Mémoire de Master 1 - 2011/2012
Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top