Les variables du modèle entrepreneuriaux et le corps d’hypothèse

Les variables du modèle entrepreneuriaux et le corps d’hypothèse

II- Les variables du modèle et le corps d’hypothèse

Comme nous pouvons le constater, la littérature foisonne de modèles entrepreneuriaux sans pour autant dégager un consensus. A la lumière de toutes ces lacunes et insuffisances, le modèle de l’évènement entrepreneurial et du comportement planifié s’avère être les mieux indiqués pour élaborer une démarche de recherche permettant d’étudier l’intention dans un contexte universitaire. Dans un premier temps, nous étudions le cadre conceptuel retenu.

Les modèles utilisés pour l’étude de l’intention comportementale, reposent sur un système d’hypothèses (Krueger, Carsrud, 1993). Or, ce type d’approche nous oblige à conceptualiser les variables explicatives retenues dans le modèle.

Dans un second temps, nous traitons successivement, l’attitude associée au comportement, les normes sociales et les perceptions du contrôle comportemental et l’enseignement de l’entrepreneuriat. Chacun de ces concepts est accompagné d’une argumentation sur ses facteurs constitutifs.

Au fur et à mesure de la présentation de quelques définitions et de nos propres acceptions des variables explicatives de l’intention entrepreneuriale, nous énonçons les hypothèses de travail. Sur ces bases, nous pouvons esquisser le modèle de recherche dans sa globalité.

II.1 Le cadre conceptuel retenu

Nous allons, dans ce paragraphe, tenter d’appliquer le modèle théorique précédemment énoncé dans un contexte universitaire.

Tout en conservant l’allure générale de la  théorie énoncée par Shapero repris par krueger, nous altérerons leur modèle en ajoutant la variable sensibilisation et formation à l’entrepreneuriat (SFE). Nous proposons donc un cadre conceptuel destiné à évaluer les effets de la sensibilisation et la formation de l’entrepreneuriat.

Il utilise la théorie de l’évènement entrepreneurial qui pourrait nous permettre d’analyser l’intention entrepreneuriale dans un contexte spécifique et mesurer, l’influence de variables indépendantes liées à des programmes et des processus d’enseignement de l’entrepreneuriat.

A noter que la formation et l’enseignement ne sont cependant pas les seuls leviers à agir sur les antécédents de l’acte d’entreprendre (Fayolle et al., 2006).

La revue de littérature souligne l’importance des facteurs socio-économiques et contextuels. Ces facteurs sont pris en considération indirectement à travers les variables qui influencent la désirabilité et la faisabilité perçues.

Le cadre théorique retenu est celui de Shapero et Sokol (1982) tel que repris par Krueger (1993), mais la variable de la propension à agir a été négligée. En fait, l’effet de cette variable n’est pas clair, elle apporte peu au modèle (Krueger et al., 2000).

Le rôle significatif de la variable norme sociale sur l’intention n’a jusqu’ici jamais été vérifié dans le cas français (Boissin, Chollet, Emin, 2005 ; Emin, 2003), cependant nous avons choisi de le vérifier dans le contexte libanais.

Pour Ajzen, les modèles de rôle, l’accès aux ressources nécessaires financières, humaines et techniques, le système de valeurs, etc… jouent indirectement sur l’intention dans la mesure où ils affectent les croyances des individus influençant directement attitude et contrôle.

Cette proposition a notamment été vérifiée par Kolvereid (1996) en contexte entrepreneurial. C’est pourquoi nous avons choisi de la retenir.

Ainsi, les variables du modèle d’Ajzen sont considérés jouées indirectement sur l’intention à travers la préférence de l’individu (désirabilité et faisabilité). Ainsi, les perceptions de désirabilité et de faisabilité sont fonction de l’attitude, norme sociale et contrôle perçu.

Notre volonté est de concevoir et de tester un modèle fondé sur l’intention entrepreneuriale. Prédictif de l’acte d’entreprendre, ce modèle décrit et explique, dans une optique multidimensionnelle, cette phase-amont du processus entrepreneurial.

Les modèles fondés sur la théorie du comportement planifié, utilisés avec succès pour l’étude de l’intention comportementale, reposent sur un système d’hypothèses (Krueger, Carsrud, 1993). Notre démarche est donc hypothético-inductive. Or, ce type d’approche nous oblige à conceptualiser les variables explicatives retenues dans le modèle.

Successivement, nous traitons l’intention, la désirabilité d’entreprendre, la faisabilité associées au comportement, la sensibilisation et formation à l’entrepreneuriat. Chacun de ces trois concepts est accompagné d’une argumentation sur ses facteurs constitutifs.

Au fur et à mesure de la présentation de quelques définitions et de nos propres acceptions des variables explicatives de l’intention entrepreneuriale, nous énonçons les hypothèses de travail. Sur ces bases, nous pouvons esquisser le modèle de recherche dans sa globalité.

II.2 La conceptualisation des variables du modèle

Les variables intervenant dans l’intention entrepreneuriale sont nombreuses. Opter pour des relations multiples se heurte au dilemme classique opérationnalité exhaustivité (Bruyat, 1993, p. 137).

Quelles variables sélectionner parmi celles, nombreuses, citées dans la littérature ? S’agissant donc d’un modèle intentionnel, nous en définirons d’abord les variables principales.

Au fur et au mesure de l’élaboration des variables explicatives de l’intention qui agissent sur l’intention, nous avons pris en conscience de : la diversité des variables à prendre en compte ; de leur indépendance ; et de la difficulté de leur opérationnalisation.

II.2.1 Les variables principales

Nous pouvons considérer que le modèle de Shapero et Sokol (1982) et celui du comportement planifié d’Ajzen (1991) sont les deux modèles qui ont servi, à l’origine, de base scientifique pour les recherches sur la naissance de l’intention entrepreneuriale. Le premier est propre au champ de l’entrepreneuriat, tandis que le second provient de la psychologie sociale.

Ces deux modèles ont donné la création de différents modèles, comme celui de Davidson (1995), Autio et al. (1997). Ils se rejoignent presque tous sur le fait que l’intention entrepreneuriale dépendrait de la perception de désirabilité et de faisabilité.

Audet exécute un projet qui consiste à expliquer l’intention de se partir en affaires auprès d’un échantillon d’étudiants universitaires inscrits en administration des affaires et en génie. La démarche de recherche s’échelonnera sur une période de trois ans suivant le dernier trimestre d’étude des répondants.

Les résultats préliminaires obtenus confirment que la perception de désirabilité et celle de faisabilité de démarrer sa propre entreprise expliquent de façon significative la formation de l’intention de se partir en affaires. La première dimension mesure l’attractivité du comportement de l’individu.

La deuxième dimension est ce que la personne pense détenir comme contrôle sur le comportement donné. Des échelles de Likert à 5 positions ont été utilisées pour mesurer les variables dépendantes du modèle.

II.2.1.1 Intention

L’intention entrepreneuriale est un élément précédent et déterminant vers la réalisation des comportements entrepreneurial (Fayolle et Gailly, 2004; Kolvereid, 1996).

La théorie du comportement planifié est une théorie qui peut être appliquée à presque tous les comportements volontaires et elle fournit d’assez bons résultats dans des domaines très divers, y compris le choix de carrière professionnelle (Ajzen, 2001; Kolvereid, 1996).

Les modèles d’intention supposent que les variables externes (caractéristiques démographiques ou de fond) ne touchent pas directement à l’intention d’accomplir un comportement donné, ou le comportement lui-même (Ajzen, 1991).

Kolvereid (1996) retient l’approche qui consiste à considérer ce qu’Ajzen et Fishbein appellent une intention de choix (choice intention).

Cette approche fait référence au choix entre poursuivre une carrière entrepreneuriale et une carrière salariale. Pour notre part, nous détiendrons la perspective conative de l’intention, le concept d’intention signifie « intentions to perform a behavior » (Ajzen et Fishbein, 1980).

L’intention met en relation la préférence de l’acte et les comportements. La préférence de l’acte prédisent donc les intentions qui à leur tour prédisent les comportements (Ajzen et Fishbein, 1980).

Dans notre cas, la préférence de l’acte prévoit les intentions. Ainsi, nous proposons :

  • H1 : Plus le désir d’agir perçu et la faisabilité perçue sont favorables, plus forte sera l’intention entrepreneuriale
II.2.1.2 Désirabilité

La perception de désirabilité de l’acte fait référence aux systèmes de valeurs individuelles. D’après Shapero, elle se construit par l’influence de la culture, la famille, des pairs, et des contextes professionnels (collègues) et scolaires (mentor).

Selon Shapero et sokol, les «déplacements positifs» et les «situations intermédiaires» influencent le système de valeurs des individus et par là même, leurs perceptions de désirabilité.

Shapero (1975) observe que les créateurs/repreneurs d’entreprise ont subi un «choc» dans leur vie privée ou professionnelle qui a éveillé en eux le désir d’entreprendre mais le désir ici peut être le résultat d’une formation.

Selon Emin (1993), les résultats de la recherche montrent que le désir d’agir s’explique en grande partie par les croyances de rôle professionnel des chercheurs et les valeurs en vigueur dans le milieu scientifique.

Elle est aussi fonction de l’influence de la sphère personnelle (entourage familial notamment) sur les décisions des chercheurs et de leurs désirs d’évolution professionnelle (tant en termes de carrière et de rémunération que de contenu).

La variable « désirabilité » caractérise le degré d’attrait qu’un individu perçoit pour un comportement donné, et sera développée par ses deux composantes : l’attitude personnelle et la norme sociale perçue. Ainsi, nous postulons que :

  • H2 : Plus l’attitude et la norme sociale envers l’entrepreneuriat sont positives, plus la désirabilité perçue est forte.

Puisque l’enseignement de l’entrepreneuriat joue un rôle positif sur l’intention entrepreneuriale et ses antécédents. Nous considérons l’hypothèse suivante :

  • H4a: la sensibilisation et la formation à l’entrepreneuriat89 influence positivement la désirabilité entrepreneuriale.

89 Nous notons que nous utiliserons « la formation à l’entrepreneuriat » et « formation en entreprneuriat » pour désigner le fait de recevoir des cours dédiés à sensibiliser ou à enseigner l’entrepreneuriat, bienque Schmitt (2003) différencie entre les deux expressions.

II.2.1.3 Faisabilité

La perception de faisabilité fait référence à l’accès aux ressources nécessaires : financières, relationnels et humaines. L’environnement peut être un élément facilitateur ou au contraire inhibant.

D’après Shapero, la faisabilité est fonction de l’aide de toutes sortes nécessaires à l’établissement d’une nouvelle organisation : aide financière, autre aide, modèles, mentors, partenaires. Ajzen, dans sa théorie du comportement planifié, parle, quant à lui, de contrôle perçu. Ces deux notions sont reliées.

Le contrôle perçu mesure la perception de la facilité ou difficulté que nous pensons rencontrer lors du processus créatif. Elle est fonction de l’efficacité personnelle. Les individus choisissent, généralement, de s’orienter vers des comportements qu’ils pensent pouvoir contrôler et maîtriser. Dans ce sens, nous pensons que :

  • H3: plus le contrôle perçu envers l’entrepreneuriat est positif, plus la faisabilité perçue est forte, plus l’intention entrepreneuriale sera forte.

De même, l’enseignement de l’entrepreneuriat joue un rôle positif sur la faisabilité d’entreprendre à travers l’intention entrepreneuriale. Ainsi, nous testons l’hypothèse

  • H4b : la sensibilisation et la formation à l’entrepreneuriat influence positivement la faisabilité entrepreneuriale.

Figure 48. Les antécédents de la faisabilité perçue.

Les antécédents de la faisabilité perçue

II.2.2 Les variables complémentaires adaptées au contexte d’étude

Les perceptions de désirabilité et les perceptions de faisabilité sont le produit de l’environnement culturel, social et économique. Ces facteurs varient d’un individu à un autre90 (notamment suivant le genre) et sont mesurées par l’attitude, la norme sociale et le contrôle perçu.

Plusieurs recherches ont montré une différence significative entre des étudiants sensibilisés à l’entrepreneuriat et d’autres non sensibilisés.

En d’autres termes, l’enseignement et la formation en entrepreneuriat semblent avoir une influence sur l’intention entrepreneuriale (Kolvereid et Moen, 1997 ; Tkachev et Kolvereid, 1999 ; Peterman et Kennedy, 2003 ; Fayolle, 2002, 2005 ; Boissin et al., 2006). Ces facteurs nous aident à déterminer quelles actions seront prises en considération par la femme libanaise diplômée.

II.2.2.1 L’attitude personnelle : facteurs psychologiques/individuels

Le mot attitude vient du latin aptus qui signifie aptitude ou capacité d’adaptation. Selon le Petit Robert, l’attitude se définit comme une manière de se tenir correspondant à une certaine disposition psychologique ou au-delà à une disposition, un état d’esprit (à l’égard de quelque chose ou de quelqu’un), un ensemble de jugements et de tendances qui pousse à un comportement.

Selon Morissette et Gingras, 198991une attitude est « une disposition intérieure de la personne qui se traduit par des réactions émotives modérées qui sont apprises puis ressentis chaque fois que cette personne est en présence d’un objet ( ou d’une idée ou d’une activité) ; ces réactions émotives la portent à s’approcher ( à être favorable) ou à s’éloigner (être défavorable) de cet objet ». L’attitude renvoie au seul jugement de l’individu vis à vis de l’objet de l’attitude.

En psychologie sociale, selon Crozier et Friedberg (1977, p. 463), l’attitude est «un attribut de l’individu» qui permet de comprendre le comportement qu’il a choisi. Elle renvoie à ses traits de personnalité, à son système de valeurs ainsi qu’à leurs processus de formation.

Gergen et al., (1992, p. 14, 15, 19 et 184), distinguent trois composantes des attitudes : «cognitive» : l’individu possède des croyances ou opinions sur un objet ; «affective» : l’individu possède un sentiment envers une personne ou un objet qui peut varier positivement ou négativement ; «conative» (comportemental).

Selon la théorie de la motivation humaine de l’expectation, les individus évaluent leurs attitudes envers une série d’actions d’alternatives et choisissent l’action pour laquelle leur attitude est la plus positive-ou la moins négative-.

Selon Rojot et Bergman (1989), une personne « adoptera un certain comportement si (elle) croit qu’il peut conduire à un but désirée.

  • Selon Emin (1993), Aact=∑ bi ei avec i= 1 à n ( n attributs significatifs du comportement)
  • Aact= attitude envers l’action ;
  • bi : force de la croyance c’est-à-dire probabilité subjective qu’un comportement donné produisent le résultat i.
  • ei : évaluation subjective de la conséquence i.

Les croyances comportementales sont sous-jacentes aux attitudes (Ajzen, 1980). L’attitude dépend des croyances relatives à l’impact du comportement en termes de conséquences positives et négatives.

Les attitudes associées au comportement impliquent l’évaluation, favorable ou défavorable, que fait l’individu du comportement auquel il aspire (Ajzen, 1991, p. 188).

Dans cette veine, l’attitude sera fonction des motivations entrepreneuriale, du risque perçu, de l’expérience de travail et de l’évaluation des conséquences positives et négatives.

II.2.2.1.1 Les motivations

Entreprendre serait profiter des occasions de faire des bénéfices que d’autres auraient négligées. Pour les marginalistes, la recherche du profit maximum est la motivation principale conduisant un individu à la création d’une entreprise.

Le gain matériel a toujours guidé l’homme dans son activité. Mais si la détection des perspectives de rémunération et de profit est souvent présentée comme une composante essentielle, elle n’est pas toujours la motivation unique et suffisante dans le processus entrepreneurial amont, surtout pour les femmes.

La littérature concernant la motivation et les objectifs est abondante. Les motivations et les objectifs des créateurs sont divers et multiples.

Les entrepreneurs ont des motivations et objectifs économiques (gagner de l’argent développer l’entreprise créer, retrouver un emploi…) et non économiques (indépendance, faire un métier qui plait, travailler en famille…) ; un but particulier pouvant à la fois avoir une composante économique et une composante sociale.

Les motivations, positives ou négatives, qui sont à l’origine de l’entrée d’un entrepreneur dans un processus entrepreneurial sont des facteurs très importants pour la compréhension des processus de génération d’intention entrepreneuriale.

La littérature en entrepreneuriat a étudié ces motivations et en a développé une théorie, celle du « push and pull ». La théorie du « Push and P ull » (Shapero, 1975 ; Vesper, 1980), se propose d’expliciter les raisons qui amènent un individu à créer sa propre entreprise et distingue parmi celles-ci deux grandes classes de motivations : les « push mo tivations » et les « pull mo tivations ».

Ainsi, certains entrepreneurs créeraient par frustration, en étant poussés par des événements « négatifs » (« push motivations ») tels qu’un licenciement, une restructuration, l’absence de perspectives intéressantes.

Ces créateurs sentent une menace et l’entrée dans le processus de création n’est pour eux, qu’une réaction à ce danger prévisible.

A l’inverse, d’autres se lanceraient dans le processus de création, attirés par des motivations « positives » (« pull motiv ations ») telles que la recherche de l’indépendance, la volonté d’accomplissement et de réalisation de soi, l’attrait de meilleures conditions matérielles, la vision de variables environnementales favorables. Ces créateurs potentiels perçoivent ainsi une ou des opportunités exploitables.

Des enquêtes ont testé, avec des conclusions parfois contradictoires, le besoin d’accomplissement, la confiance en soi, l’aversion pour le risque, enfin le goût pour l’indépendance et l’autonomie. Ainsi, nous postulons que :

  • H2.1a : la motivation influence l’attitude des étudiantes envers l’entrepreneuriat
II.2.2.1.2 La perception du risque

Schumpeter (1935) a défini l’entrepreneur comme celui qui introduit et conduit l’innovation. C’est celui qui exécute de nouvelles combinaisons, il réalise « quelque chose d’autre que ce qu’il accomplit par la conduite habituelle »92.

Puisqu’il est évident que la création d’une nouvelle entreprise est une aventure risquée, la prise de risque apparaît, donc, comme l’une des caractéristiques distinctives du comportement entrepreneurial. Le risque est une conséquence évidente de l’incertitude de chaque projet.

Un dilemme nous rencontre dans l’étude des perceptions de risque, la polysémie du concept « risque ». Par la suite, plusieurs travaux (Mcnamara et Bromily, 1999 ; Bromily et autres, 2001) ont abordé ce terme pour lui en définir des limites affirmant que les résultats de l’étude des risques changent selon le choix des mesures utilisées.

Néanmoins, pour étudier le comportement entrepreneurial face au risque, deux approches ont été recensées dans la littérature : l’approche par les traits et l’approche cognitive.

Focalisée essentiellement sur le créateur et, plus particulièrement, l’approche par les traits a attribué la propension à la prise de risque (Brockhaus, 1980) comme un trait et caractéristique à l’entrepreneur.

Initiée en entrepreneuriat par Kirzner (1973, 1979), pour l’étude du risque, l’approche cognitive tente d’interpréter la façon dont les perceptions, et les intentions affectent leurs attitudes face au risque.

Dans cet esprit, nous pensons que le risque averse de la femme entrepreneur provient de sa perception de certains obstacles, mais aussi de l’influence de certains acteurs de son entourage (amis, famille…).

Ainsi nous explorons les déterminants de la perception du risque et nous proposons que : H2.1b : la perception du risque influence l’attitude des étudiantes envers l’entrepreneuriat

II.2.2.1.3 Expériences de travail : professionnelle, entrepreneuriale et associative

En s’inspirant des modélisations de la socialisation organisationnelle, Starr et Fondas (1992), trouve que la socialisation anticipée de l’entrepreneur précédent sa décision de devenir entrepreneur. Ce premier niveau de la socialisation entrepreneuriale renvoie à la préparation, l’apprentissage et les expériences.

Dans le modèle psycho-économique des déterminants de l’intention entrepreneuriale de Davidsson (1995), les expériences affectent des attitudes générales et des attitudes relatives au domaine.

Selon Learned (1993), les individus peuvent manifester une propension à la création d’entreprise qui est la combinaison entre des traits de personnalités, de la formation et des expériences.

L’approche basée sur les caractéristiques socio-démographiques des individus postule que les entrepreneurs possèdent des expériences professionnelles et entrepreneuriales similaires. Il semble que l’acquisition d’expérience est un pré-requis très important pour les futurs entrepreneurs (Filion et al., 2002).

Cette donnée tend à confirmer que les entrepreneurs ne se lancent pas dans une entreprise sans avoir au préalable une certaine expérience dans le domaine visé. Cela semble particulièrement vrai pour les étudiants universitaires qui possèdent davantage de connaissances théoriques que pratiques.

Selon Shapero repris par Krueger (1993), les premières expositions ou les expériences entrepreneuriales agissent indirectement à travers un ajustement des perceptions de la désirabilité et de la faisabilité, pour influencer l’intention et l’action.

Les intentions des créateurs dépendent de leur perception et de leurs expériences (Krueger et Casrud, 1993). Vu que dans notre modèle, l’intention dépend de la désirabilité qui dépend de l’attitude de créer une entreprise, et d’après la revue de la littérature, nous trouvons que :

  • H2.1c: les expériences de travail influence l’attitude des étudiantes envers l’entrepreneuriat
II.2.2.1.4 Evaluation des conséquences positives et négatives

Dans le modèle d’Ajzen et fishbein (1980), l’attitude envers un comportement est fonction de la probabilité subjective qu’un individu associe à l’apparition de conséquences suite à l’action et de la valeur associé à ses résultats.

Dans ce sens, l’évaluation des conséquences de l’action influent directement l’attitude de créer une entreprise. Ainsi, nous notons que :

  • H2.1d : l’évaluation des conséquences influence l’attitude des étudiantes envers l’entrepreneuriat

Figure 49. Les antécédents de l’attitude entrepreneuriale.

Les antécédents de l’attitude entrepreneuriale

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2017
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