Le rôle intermédiaire financier des banques

Section II : Le rôle économique et financier du secteur bancaire

La place des banques dans l’économie nationale est importante. Les banques interviennent depuis longtemps parmi les agents économiques à capacité de financement et ceux à besoin de financement en collectant des capitaux à court terme des agents excédentaires et elles les redistribuent sous forme de crédits à long terme aux agents déficitaires (l’intermédiation bancaire traditionnelle).

A partir des années quatre- vingt le rôle du secteur bancaire dans le financement de l’économie a connu un évolution importante, surtout dans les pays développés.

Cette évolution, qui a été résulté essentiellement du développement des marchés financiers, a consisté en la diminution des activités traditionnelles des banques (collecte des dépôts et distribution des crédits) et en la croissance constatée des opérations de marché (désintermédiation bancaire).

Par ailleurs, dès cette période-là les banques interviennent largement sur le marché financier pour leur propre compte et les compte de tiers (les sociétés émettrices et les porteurs des valeurs mobilières).

Cette section s’intéresse au rôle économique et financier du secteur bancaire dans les deux pays étudiés (France et Egypte). L’étude de ce rôle sera complété par exposer le rôle intermédiaire des banques (§I) et leur rôle sur les marchés financiers (§ II).

§I : Le rôle intermédiaire financier des banques

Les banques constituent des intermédiaires financiers spécifiques. Elles interviennent entre les prêteurs et les emprunteurs en réalisant de la finance indirecte (la finance intermédiée).

Cette intermédiation financière des banques peut être défini par leurs fonctions traditionnelles consistant en la collecte des dépôts, la distribution des crédits et la gestion des moyens de paiement (A).

A partir des années quatre-vingt, une modification majeure a été effectuée dans la fonction d’intermédiation bancaire, notamment dans les pays développés.

Cette modification a consisté en la réduction de l’intermédiation bancaire dite classique et en l’apparition de nouveaux aspects d’intermédiation bancaire (B).

A- La banque : un intermédiaire financier

La notion d’intermédiation financière a été définie par Gurley et Shaw en 1960. Ils ont analysé la mission fondamentale de la banque en tant qu’intermédiaire financier.

Définition de l’intermédiation financière

Selon, Gurley et Shaw la fonction essentielle des intermédiaires financiers consiste à transformer les caractéristiques des actifs financiers. Ainsi, les intermédiaires financiers assurent une transformation des échéances et des risques153.

Dans chaque économie, il existe sur le plan financier deux catégories d’agents économiques. D’une part, il existe les agents à capacité de financement.

Les revenus de ces agents sont plus élevés que leurs dépenses. Alors, ils cherchent à placer leurs ressources (ce sont les prêteurs). D’autre part, il existe la catégorie des agents à besoin de financement.

Les dépenses de ces agents sont plus importantes que leurs revenus comme c’est le cas des entreprises et des administrations (ce sont les emprunteurs)154.

1- La finance directe et la finance indirecte

Selon l’analyse classique, les agents excédentaires et les agents déficitaires sont mis en relation par deux types de circuits de financement :

a) La finance directe

En fonction de ce type de financement, les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement se rencontrent directement sur le marché financier.

En d’autres termes, la finance directe se réalise quand l’agent à capacité de financement acquiert directement les titres (actions, obligations) émis par l’agent à besoin de financement155.

b) La finance indirecte

Selon ce type de financement, un intermédiaire financier intervient entre les emprunteurs et les prêteurs.

En fait, les emprunteurs et les prêteurs n’ont pas les mêmes préférences. Les agents à besoin de financement procèdent à des processus d’investissement par l’émission de titres à long terme, tandis que les agents à capacité de financement cherchent des placements à court terme.

Ainsi, l’intermédiation financière sert d’interface entre les emprunteurs et les prêteurs 156.

Par ailleurs, les marchés de capitaux se caractérisent par l’incertitude et l’asymétrie d’information. Le rôle d’un intermédiaire financier apparaît nécessaire pour pallier les imperfections de la finance directe.

Ainsi, les intermédiaires financiers, surtout les banques, interviennent pour transformer les caractéristiques des créances ou des dettes des agents économiques.

Elles collectent les capitaux à court terme des agents à capacité de financement et les redistribuent sous forme de crédits à long terme aux agents à besoin de financement157.

2- Les justifications de l’existence des intermédiaires financiers

Selon l’analyse économique récente158 trois raisons principales justifient l’existence des intermédiaires financiers : la réduction des coûts de transaction (a), la réduction de l’asymétrie d’information (b) et l’assurance de liquidité (c).

La majorité de ces raisons concernent essentiellement les banques.

a) L’intermédiaire financier et les coûts de transaction

L’existence des intermédiaires financiers permet de réduire les coûts de transaction.

Ces coûts de transaction sont constitués du coût de recherche du candidat et d’un accord et des coûts de négociation des conditions financières. Ils comprennent également les coûts résultant de la surveillance de l’exécution du contrat.

En effet, les intermédiaires financiers permettent de diminuer ces coûts en réalisant des économies d’échelle.

C’est-à-dire que le coût unitaire de production des services financiers diminue à mesure que la quantité produite augmente. Par ailleurs, le volume des opérations effectuées par les intermédiaires financiers réalise en effet, une bonne diversifications des risques159.

b) L’intermédiaire financier et l’asymétrie d’information

L’asymétrie d’information sur les marchés de capitaux constitue l’une des raisons essentielles qui justifient l’existence d’intermédiaires financiers.

Cette asymétrie d’information résulte du fait que certains agents (les emprunteurs) sur le marché ont plus d’information que d’autres (les prêteurs). Elle découle également de l’asymétrie des rôles des agents dans l’activité économique160.

L’intermédiaire financier permet de réduire l’asymétrie d’information. Il dispose d’informations spéciales qui ne sont pas connues par les marchés financiers.

Dans le cas d’une demande de financement par une entreprise à sa banque, celle-ci a la qualité pour estimer la solvabilité de cette entreprise (son client), parce qu’elle gère déjà ses comptes.

Elle détient des informations précieuses qui lui permettent d’évaluer sa solvabilité et d’éviter la possibilité de cacher des informations importantes avant effectuer le contrat161.

Par ailleurs, l’intermédiaire financier assure le secret des informations ce qui constitue une grande avantage des emprunteurs.

L’intermédiaire financier peut également diminuer les coûts de surveillance sur l’exécution du contrat, grâce à sa capacité de réduire les risques découlant d’une exécution partielle ou non exécution du contrat par l’emprunteur.

En effet, les prêteurs préfèrent le recours aux services d’intermédiaires financiers plus que le recours au financement direct afin d’obtention un bon contrôle sur les emprunteurs162.

Il convient de souligner que, les banques occupent une place singulière par rapport aux autres intermédiaires financiers dans la réduction d’asymétrie d’information.

Grâce à la nature de leurs fonctions, les banques entretiennent des rapports à long terme avec leurs clients qui leur permettent d’avoir des informations précieuses sur ceux-ci163.

c) L’intermédiaire financier et l’assurance de liquidité

Dans un marché qui se caractérise par l’incertitude, les agents économiques ont besoin de posséder des actifs liquides qui doivent avoir deux caractéristiques essentielles : d’une part, leur valeur doit être stable et sûre, et d’autre part, ces actifs doivent être aussitôt disponibles pour les échangés contre des biens, des services et des titres164.

Ainsi, la monnaie constitue le seul actif qui détienne ces deux caractéristiques. Selon la nature de leurs fonctions, les banques créent la monnaie en réalisant l’assurance de liquidité.

Les banques sont les seuls intermédiaires financiers qui aient la possibilité de transformer leur dette en moyens de paiement généralement acceptés dans les échanges165.

Enfin, il convient de montrer que la fonction d’assurance de liquidité constitue une spécificité des intermédiaires bancaires.

Cette fonction est octroyée aux banques grâce à son appartenance au système bancaire organisé et contrôlé par une banque centrale qui garantit les banques dans le cas du risque total d’illiquidité166.

3- L’intermédiation bancaire traditionnelle

Les banques sont des intermédiaires financiers spécifiques, leurs fonctions traditionnelles comportent trois types principaux d’opérations :

  1. la collecte des dépôts (a),
  2. la distribution des crédits (b)
  3. et la gestion des moyens de paiement (c).
a) La collecte des dépôts

La première fonction des banques est la collecte des dépôts. En France, ces dépôts sont collectés sous trois formes principales ; les dépôts à vue, les dépôts à terme et les dépôts à régime spécial.

Le premier type (dépôts à vue) consiste en des fonds déposés par l’épargnant qu’ils sont possible de retirer à tout moment, sans avis préalable, par les moyens de paiement (chèque, virement, etc.).

En effet, ce type de dépôts n’est pas rémunéré en France depuis 1967.

C’est pourquoi, la part des dépôts à vue a diminué par rapport aux dépôts rémunérés dans les bilans bancaires. En outre, le coût de gestion de ce type de dépôts est élevé pour les établissements de crédit 167.

Les dépôts à terme consistent en des fonds déposés par le client avec l’engagement de les laisser à la disposition de l’établissement de crédit pendant une durée limitée. L’épargne à terme se caractérise par sa rémunération, mais il n’est pas possible de la retirer à tout moment comme les dépôts à vue.

Ce type d’épargne en France comporte plusieurs catégories notamment le compte à terme, le certificat de dépôt, le bon à moyen terme négociable168.

Les dépôts à régime spécial ou les formules particulières de placement comprennent certaines catégories : le compte épargne-logement, le plan épargne-logement, le livret d’épargne- entreprise, etc. Chaque catégorie de ce type d’épargne dispose des caractéristiques spéciales concernant la durée d’épargne, les intérêts, le régime fiscal, etc.

Ce type d’épargne occupe une place importante dans les bilans bancaires grâce aux privilèges fiscaux qui lui sont accordés169.

Selon les chiffres annoncés par la Commission bancaire dans son rapport de 2005, les comptes d’épargne à régime spécial représentait 52,3 % du total des ressources émanant de la clientèle fin de 2005 (sur la base métropolitaine).

En France, la collecte des dépôts bancaires s’accomplit auprès des agents économiques consistant essentiellement en les ménages, les sociétés non financières et les administrations publiques.

Les ménages constituent l’agent qui possède la partie majoritaire de l’épargne en représentant 81,7 % des dépôts bancaires en 1996 contre 11,2 pour les sociétés et 7,1 % pour les autres agents résidents.

Ces proportions indiquent clairement que les ménages préfèrent le placement liquide de leurs épargnes sous forme de dépôts 170.

Selon les chiffres annoncés par la Banque de France, en décembre 2005, prés de 51,4 % des dépôts à vue et environ 83,8 % des dépôts à terme (dépôts à terme ≤ 2 ans et dépôts à terme > 2 ans) étaient collectés auprès des ménages171.

De même, en Egypte les dépôts bancaires consistent essentiellement en trois types :

  1. les dépôts à vue,
  2. les dépôts à terme
  3. et les dépôts d’épargne.

Les dépôts à vue consistent essentiellement en les comptes courants ouvris par les clients auprès les banques (notamment les banques commerciales). Dans le cadre de ce type de dépôts le déposant a la possibilité de retirer de ses fonds déposés à tout moment sans avis préalable en utilisant les moyens de paiement.

En Egypte ce type de dépôts est toujours non rémunéré. De plus, les banques obtiennent des frais en contrepartie de leurs services attachant de ces dépôts à vue172.

Les dépôts à terme consistent en des fonds déposés par le client avec l’engagement de les laisser à la disposition de la banque pendant une durée limitée. Le client déposant obtient, en contrepartie de cet engagement, une rémunération qui varie selon la durée de dépôt.

En Egypte, les dépôts à terme prennent certaines formes (les certificats de dépôts négociables, les certificats de dépôts non négociables, etc). Ils représentent une part importante dans les bilans des banques en Egypte173.

Les dépôts d’épargne consistent en des fonds déposés auprès la banque par le client. Selon ce type d’épargne, le client a la possibilité de retirer de ses fonds à tout moment sans avis préalable (directement auprès la banque et sans utilisation des moyens de paiement).

Les dépôts d’épargne se caractérisent par sa rémunération, mais cette rémunération est plus faible que celle concernant les dépôts à terme. Ce type d’épargne en Egypte consiste essentiellement en les Livrets d’épargne.

En les matière, le client reçoit un livret sur lequel la banque inscrit les montants déposés ou retirés par le client174.

Comme c’est le cas en France, les dépôts bancaires en Egypte sont collectés auprès les agents économiques, notamment la catégorie des ménages qui occupe une place importante parmi les déposants comme le montre le tableau (1.7).

En juin 2006, les dépôts bancaires en monnaie locale collectés auprès des ménages ont atteint 287,973 milliards de LE, en représentant 71,8 % du total des dépôts bancaires en monnaie locale, contre 49,422 milliards de LE pour le secteur gouvernemental (12,3 %), 41,442 milliards de LE pour le secteur d’affaires privé (10,3 %) et 20,339 milliards de LE pour le secteur d’affaires public (5,1 %).

Le rôle intermédiaire des banques

Concernant les dépôts en monnaies étrangères, on constate que les ménages occupent également la première place parmi les secteurs déposants en représentant 54,9% (92,174 milliards de LE) du total des dépôts bancaires en monnaies étrangères. Comme l’illustre le tableau (1.7).

Tableau 1.7- Evolution des dépôts par agents – Ensemble des banques en Egypte

Fin juin200420052006
En millions de LEEn %En millions de LEEn %En millions de LEEn %
Dépôts en monnaie locale

Secteur gouvernemental Secteur d’affaires public Secteur d’affaires privé Ménages

Monde extérieur (non-résidents)

310 870

54 120

15 414

35 219

205 375

742

100

17,4

4,96

11,4

66,0

0,24

369 067

57 649

16 727

39 668

253 865

1 158

100

15,6

4,6

10,7

68,8

0,3

401143

49 422

20 399

41 444

287 973

1 905

100

12,3

5,1

10,3

71,8

0,5

Dépôts en monnaies étrangères

Secteur gouvernemental Secteur d’affaires public Secteur d’affaires privé Ménages

Monde extérieur (non-résidents)

150 827

26 187

3 432

29 550

90 899

759

100

17,4

2,3

19,5

60,3

0,5

150 582

27 252

4 195

31 337

85 813

1985

100

18,0

2,9

20,8

57,0

1,3

167 698

29 290

5 668

39 263

92 174

1 303

100

17,5

3,4

23,4

54,9

0,8

Source : Banque centrale d’Egypte, Rapport annuel, 2005/2006.

b) La distribution des crédits

La deuxième fonction traditionnelle des banques consiste à distribuer des crédits aux agents économiques à besoin de financement.

En France, les crédits bancaires sont consentis aux agents économiques représentés essentiellement par des administrations publiques, des ménages, des sociétés non financières, des entreprises individuelles et des non-résidents, comme le montre le tableau (1.8).

Tableau 1.8 – Concours à l’économie – Clientèle non financière

Activité sur le territoire métropolitain – Ensemble des établissements de crédit en France

Au 31 décembre

2005

En millions d’euros

RésidentsNon- réside- ntsTotalVaria- tion annu- elle
Sociétés non financ- ièresEntrepr- ses endivid- uellesPartic- ulersAssur- ancesAdminis

-rations

Publiq- ues

Admin- strations privées
-Créances commerciales …

– Crédits à l’exportation …

– crédits de trésorerie …….

– Crédits à l’équipement …

– Crédits à l’habitat …..

– Autres crédits

-Comptes ordinaires débiteurs ….

-Crédit-bail

et opérations assimilées …..

-prêts

subordonnés …

– Total général

– Part relative des agents économiques

(en %)…….

20 317

2 070

84 678

166 487

61 388

41 547

33 777

50 920

9 944

471 128

34,40

284

7

8 669

36 630

53 651

1 125

2 231

3 089

25

105 711

7,72

3

112 462

413 468

1 479

6 286

3 128

6

536 832

39,20

1 202

487

79

175

1 674

97

2 505

6 219

0,45

2 568

2

15 226

108 410

1 157

3 268

3 923

634

1

135 189

9,87

107

311

6 679

1 119

263

1 086

265

2

9 832

0,72

3 791

15 596

37 947

22 742

7625

11 085

3 418

2 099

166

104 47

7,63

27 070

17 675

260 495

341 435

538 487

58 942

52 395

60 232

12 649

1 369 380

100,00

40,69

4,30

9,94

7,48

15,51

0,20

1,74

2,69

8,46

10,65

Source : Commission bancaire, Rapport annuel, 2005.

Selon les chiffres annoncés par la Commission bancaire et transcrits dans le tableau (1.8), les concours à l’économie (les crédits accordés par les établissements de crédit à la clientèle non financière) ont atteint 1 369,4 milliards d’euros en décembre 2005 en réalisant une croissance annuelle de 10,6 %.

Ce montant est réparti entre les agents économiques de la manière suivante : 471,128 milliards d’euros soit 34,40 % pour les sociétés non financières, 105,711 milliards d’euros soit 7,72 % pour les entreprises individuelles, 536,832 milliards d’euros soit 39,20 % pour les particuliers (les ménages), 6,219 milliards d’euros soit 0,45 % pour les assurances, 135,189 milliards d’euros soi 9,87 % pour les administrations publiques, 9,832 milliards d’euros soit 0,72 % pour les administrations privées, 104,469 milliards d’euros soit 7,63 % pour les non-résidents.

En Egypte, les crédits bancaires sont distribués auprès des agents économiques représentés essentiellement par le secteur gouvernemental (ce secteur comprend les administrations publiques, le secteur de services publics et les organismes économiques publics), le secteur d’affaires public175, le secteur d’affaires privé (les sociétés non financières privées) et les ménages.

Comme l’expose le tableau (1.9), les crédits distribués par les banques ont atteint, en juin 2006, 324 milliards de LE en enregistrant une croissance annuel de 5,1 %.

Les crédits bancaires en monnaie locale attenant 238,926 milliards de LE sont accordés au secteur d’affaires privé (63 % du total des crédits bancaires en monnaie locale), aux ménages (21 %), au secteur d’affaires public (11 %), au secteur gouvernemental (4,7 %) et au monde extérieur (0,3 %).

En ce qui concerne les crédits en monnaies étrangères attenant 85,115 milliards de LE, le secteur d’affaires privé acquiert 75,4 % de ces crédits contre 11,4 % pour le secteur gouvernemental, 7,5 % pour le secteur d’affaires public, 3,5 % pour les ménages et 2,2 % pour le monde extérieur.

Dans cette optique, on remarque que une part majeure des crédits bancaires sont accordés au secteur privé (cette part a nettement augmenté en passant de 38,2 % du total des crédits bancaires en monnaie locale en juin 1994 à 63 % en juin 2006).

Cette proportion très élevée des crédits bancaires accordés au secteur privé explique clairement la tendance poursuivie en Egypte dès l’année 1991 (début du programme de la réforme économique) consistant en le renforcement du rôle du secteur privé dans l’économie, dans le cadre de la transformation envers l’économie de marché.

Tableau 1.9 – Evolution des crédits par agents – Ensemble des banques en Egypte

Fin juin200420052006
En millions de LEEn %En millions de LEEn %En millions de LEEn %
Crédits en monnaie locale

Secteur gouvernemental Secteur d’affaires public Secteur d’affaires privé Ménages

Monde extérieur (non-résidents)

228 159

9 963

27 690

154 162

35 955

389

100

4,4

12,0

67,6

15,8

0,2

233 141

10 938

30 164

152 193

39 354

492

100

4,7

12,9

65,3

16,9

0,2

238 926

11 285

26 269

150 491

50 158

723

100

4,7

11,0

63,0

21,0

0,3

Crédits en monnaies étrangères

Secteur gouvernemental Secteur d’affaires public Secteur d’affaires privé Ménages

Monde extérieur (non-résidents)

68040

6 240

7 740

51 668

1 058

1 333

100

9,2

11,4

75,9

1,5

2,0

75 054

11 080

7 078

53 502

1 913

1 481

100

14,8

9,4

71,3

2,5

2,0

85 115

9 712

6 373

64 184

3 017

1 829

100

11,4

7

,5

75,4

3,5

2,2

Source: Banque centrale d’Egypte, Rapport annuel, 2005/2006.

c) La gestion des moyens de paiement

La troisième fonction des banques consiste en la gestion des moyens de paiement. Cette fonction constitue un aspect fondamental de l’activité bancaire.

En l’application, les banques assurent à leurs clients la libre disposition des moyens de paiement nécessaires pour accomplir leurs transactions comme, les chèques, les virements, les cartes de paiement…etc.176.

Deux types principaux concernent les moyens de paiement, la monnaie fiduciaire consistant en les billets et les pièces de monnaie qui sont gérés par la banque centrale. D’autre part, il existe la monnaie scripturale.

Ce type de moyen de paiement est créé par les établissements de crédit consistant essentiellement en dépôts à vue177.

En fait, l’utilisation des moyens de paiement a connu une évolution importante dans les pays développés au cours des dernières années. La France se caractérise part une forte utilisation des paiements scripturaux.

Selon les chiffres annoncés par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement : chaque habitant accomplit, en moyenne, 201 paiements scripturaux par an, contre 138 pour l’ensemble de l’UE.

La carte bancaire et le chèque constituent, en effet, les deux moyens de paiement avantagés par les français. En 2003, le nombre de paiements par carte bancaire dans les échanges interbancaires a atteint 32,4 % des transactions, contre 31 % pour les paiements par chèque.

Cependant, la masse des chèques demeure importante (leur part a représenté également près de la moitié du montant des transactions de paiement échangées dans le systèmes de paiement).

Ainsi la France apparaît comme une figure exceptionnelle en Europe, où elle représente 52 % des chèques émis, contre 3,8 % pour l’Allemagne178.

A ce titre, on peut noter que l’évolution la plus récente dans ce domaine concerne le télépaiement et la monnaie électronique. En effet, le télépaiement a connu une progression remarquable.

Ce moyen de paiement s’utilise quand les deux parties à la transaction ne sont en présence l’une de l’autre, ainsi ce type de paiement permet de réaliser l’opération par un acte télématique ou téléphonique179.

Par ailleurs, les évolutions technologiques et les nouvelles perspectives de développement des réseaux ouverts d’Internet ont élargi le champ d’utilisation et de développement de la monnaie électronique.

Cette monnaie électronique consiste en deux configurations principales, « le porte-monnaie électronique, cette forme de la monnaie électronique repose sur l’utilisation du microprocesseur d’une carte sur lequel sont enregistrés des signes électroniques représentant un pouvoir d’achat transférable à un nombre élevé de bénéficiaires potentiels.

Le porte-monnaie virtuel, pour lequel ces mêmes signes électroniques sont stockés dans la mémoire d’un ordinateur et permettent d’effectuer des transactions à distance, en utilisant les réseaux de télécommunication du type Internet » 180.

En Egypte, le service de gestion des moyens de paiement constitue une mission principale pour les banques notamment les banques commerciales.

Ce service qui est plus utilisé par les particuliers, constitue en même temps un service important pour les entreprises pour accomplir leurs transactions de façon plus rapide et plus sûre.

Les moyens de paiement en Egypte ont connu une évolution remarquable au cours de ces dernières années notamment avec l’utilisation des cartes bancaires en tant que moyen de paiement (dès 1991) à côté des autre moyens comme le chèque, le virement, etc.

Mais cette évolution apparaît modeste en comparaison à celle réalisée dans les pays développés.

Le marché bancaire égyptien connaît actuellement trois types principaux de cartes bancaires : les cartes de retrait automatique, les cartes de paiement et les cartes d’escompte ou de paiement mensuel181.

Les cartes de retrait permettent aux titulaires de retirer de l’argent par les distributeurs de billets ou aux guichets des banques émettrices ou leurs agences (ce type de cartes est le plus utilisé).

Parmi ces cartes, on peut faire une distinction entre celles qui ne permettent de retirer que dans les distributeurs de la banque détentrice du compte et les cartes qui permettent de retirer dans l’ensemble des distributeurs en Egypte et à l’étranger182.

Les cartes de paiement permettent aux utilisateurs de régler la plupart de leurs achats chez les commerçants (grands magasins, hôtels, restaurants, etc.).

Dans ce contexte, on peut également distinguer entre les cartes de paiement qui ne peuvent être utilisé que en Egypte (nationales) et les cartes de paiement utilisables en Egypte et à l’étranger (internationales).

Les cartes d’escompte ou de paiement mensuel constituent un type spécifique des cartes bancaires. Ce type de cartes n’implique pas l’existence d’un compte courant de client dans la banque qui émet la carte. Les opérations effectuées par le client doivent être totalement réglées par lui à la fin du mois de retrait183.

En fait, le marché bancaire connaît aujourd’hui une grande concurrence parmi les banques, notamment les banques nationales et les banques étrangères, pour améliorer les qualités octroyées par les moyens de paiement.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La privatisation du secteur bancaire : étude comparative entre l'Egypte et la France
Université 🏫: Université Du Droit Et De La Santé De LILLE 2 - ECOLE DOCTORALE N° 79
Auteur·trice·s 🎓:
Ghazal Montassel EL Awasy AHMED

Ghazal Montassel EL Awasy AHMED
Année de soutenance 📅: THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE LILLE 2 - Sciences Economiques et Sociales - Juin 2013
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