La crise financière mexicaine de 1994

Section 2 – Crises financières des pays émergents

Les pays émergents sont ceux qui semblent sortir du sous-développement tout en conservant d’importantes faiblesses structurelles en matière de formation de la main d’œuvre, d’infrastructures, de système bancaire, d’organisation des industries.

Les crises financières : mexicaines de 1994, asiatique de 1997, russe de 1998, Argentine de 2001 montrent l’instabilité de la sphère financière.

I- La crise mexicaine de 1994 (crise Tequila)

La crise économique du Mexique de 1994–1995, qui frappa durement l’économie mexicaine, débuta par une brusque dévaluation du peso mexicain, s’étendit à l’économie réelle du pays, puis eut des répercussions dans le monde entier, en particulier en Amérique du Sud. L’auteur Michel Camdessus qualifie la crise mexicaine de 1994 de première crise du XXI siècle

1- Déclenchement

La crise financière fut déclenchée en décembre 1994 par la soudaine dévaluation du peso mexicain les premiers jours du mandat présidentiel d’Ernesto Zedillo, d’où son nom de crise du peso mexicain.

2- Déroulement

De ce fait, les investissements de portefeuille connurent un net retournement à la fin du second semestre de 1994, chutant de 8,7 milliards de dollars à 1, 6 milliards.

Tableau II-2-1 : Quelques indicateurs du Mexique 1990-1994(en milliards de dollars)21

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19901991199219931994
Importations

Balance courante

Inv. portefeuille

Inv. Direct

63,5

-2,93

10,72

2,55

72,7

-4,87

13,34

4,74

86,1

-6,89

16,88

4,39

91,1

-5,98

29,48

4,39

108

-7,28

8,8

10,97

En même temps, l’accroissement du crédit avait provoqué un effondrement de l’épargne privée dont le taux était passé de 16% à 9% du PIB entre 1989 et 1993. L’appréciation réelle de Peso et l’emballement de la demande extérieure expliquent le creusement du déficit courant de 3% à 8% pendant la même période.

Dans ce contexte, l’état eut plus de mal à financer ses besoins (paiements d’intérêt, remboursement, déficits) sur le marché et décide d’émettre des bons du trésor à court terme (de 3 mois à un an) indexés sur le dollar (tesobonas) à un taux plus faible (20 %) étant donné que les anticipations de dévaluation étaient encore quasi nulles. Ce faisant, néanmoins, les autorités mexicaines s’exposaient largement au risque de change.

Contre les pressions à la baisse sur le peso induite par les retraits de capitaux, le gouvernement défendit sa monnaie en puisant dans sa réserve de change, mais sans parvenir à restaurer la confiance des investisseurs.

Peu après les élections, le 20 décembre 1994, la nouvelle équipe au pouvoir décide de dévaluer le peso de 15%. Cette décision, qui révèle au monde l’ampleur de la crise financière du Mexique provoque une crise de confiance et de sortie des capitaux. En quelques jours, après le 20 décembre 1994, les réserves de change furent ramenées de 29 à 6 milliards de dollars. Rapidement le peso chute de plus de 50 % passant de 3,44 pesos à 7,66 pour un dollar et la bourse du Mexique s’effondre.

Dès lors la crise de change débouchait sur la possibilité d’une crise de dette auto- réalisatrice. Par effet de contagion de nombreux autres pays en développement d’Amérique latine subissent également des sorties de capitaux. La crise s’aggrave encore lorsque le congrès américain refuse d’approuver le soutien financier de 40 milliards de dollars, envisagé par l’administration CLINTON.

3- Sortie de crise financière mexicaine

En réponse à un appel pressant du trésor américain, le FMI accepte d’apporter au Mexique 18 milliards de dollars en complément d’un prêt de 20 milliards de dollars par les Etats-Unis.

En tout, les montants financiers engagés par le plan du sauvetage international furent sans précédent, 50 milliards de dollar afin de garantir tous les créanciers étrangers. En contre partie, le gouvernement mexicain annonce le programme d’ajustement réduisant le déficit de la balance courante de 8 % à 1% du PIB, en une seule année.

21 Le FMI et la crise financière internationale depuis les annees 80, par Jean Bruno RAKOTOMALALA Université Montesquieu Bordeaux IV – DEA

Ce plan a fait reculer le PIB de 7% en 1995. Ce qui montre l’ampleur sociale des politiques économiques appliquées.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Le management de la QSE (de la qualité, de la sécurité et de l’environnement)
Université 🏫: Université Abou Bekr Belkaid - Faculté des sciences économiques, commerciales et sciences de gestions
Auteur·trice·s 🎓:
Mme AICH Née AICHOUR Sarah

Mme AICH Née AICHOUR Sarah
Année de soutenance 📅: Ecole doctorale management international des entreprises - Mémoire de magistère - 2010/2025
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