L’innovation : déf., 2 type et ses rôles dans la croissance

Troisième chapitre :

L’innovation source d’avantage compétitif et objectif de croissance

Introduction

A l’heure actuelle, il n’est plus possible de dissocier entreprise et innova., tant il est vrai que le sort de l’une et de l’autre se tiennent en étroite indépendance : L’entreprise donne sa légitimité à l’innovation qui lui assure en retour une amélioration de sa performance.

En effet les deux dernières décennies témoignent le rôle croissant que joue l’innov. dans le développement et la survie des entreprises. Les activités de recherche et développement de l’innovation sont considérées comme l’un des déterminants les plus importants de la compétitivité de la firme.

Etant donné les nouvelles perspectives stratégiques, nous sommes conscients que l’innovation est devenue une variable importante tant pour les pays que pour les entreprises lorsqu’il s’agit non seulement de créer mais aussi de maintenir un avantage concurrentiel.

C’est pour cette raison qu’elle doit être développée dans tous les domaines aussi bien au niveau interne qu’externe.

Ainsi, il n’y a pas lieu de s’interroger uniquement sur les motivations des entreprises mais aussi sur leurs aptitudes et compétences à innover.

Dans ce cas de figure, plusieurs travaux théoriques et empiriques se sont intéressés aux liens entre compétences de la firme et innovation donna nt naissance, ainsi, à une nouvelle approche de l’entreprise fondée sur les compétences.

Dans le chapitre suivant, nous allons cerner – à partir d’un exposé sur l’innov. – l’importance de la stratégie du savoir dans la croissance de l’entreprise et ce en mettant l’accent sur le rôle joué par les connaissances organisationnelles et l’importance de la créativité et la motivation dans la discipline d’innovation.

Ce chapitre commence par un essai de définition de l’innovation et de classification des différentes formes d’innovation. Dans un second temps, nous allons étudier son rôle joué dans la croissance des entreprises et de l’économie en général.

Par la suite, on va examiner les compétences à innover et on va démontrer que l’inno vation ne s’appuie pas seulement sur des compétences individuelles des hommes, mais aussi sur des compétences organisationnelles résultantes de collaboration, de synergies et convergence.

Dans un dernier temps, nous allons procéder à l’étude de la mesure de l’innovation. En faite, elle doit être mesurée pour saisir la réaction du marché vis-à-vis des firmes innovatrices.

Section 1 :

Définition de l’innovation

L’innovation, phénomène qui rassemble autant d’éléments matériels qu’immatériels, est un facteur essentiel de développement de la firme et partant de la richesse des nations.

Dans son sens le plus large, elle peut désigner tout changement introduit sciemment dans l’économie par un agent quelconque et ayant pour but et résultat une utilisation plus efficiente ou plus satisfaisante des ressources.

D’ après tes travaux théoriques et les analyses empiriques l’innovation est souvent définie par l’introduction sur le marché d’une nouvelle technologie offrant aux consommateurs des services objectivement nouveaux ou améliorés.

C’est pourtant, dans un sens plus proche de celui là que le terme est apparu en premier lieu dans la littérature économique par l’œuvre de l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950), qui distinguait cinq cas d’innovation :

  1. La fabrication d’un nouveau produit.
  2. L’introduction d’une méthode de production nouvelle.
  3. La réalisation d’une nouvelle organisation.
  4. L’ouverture d’un débouché nouveau
  5. La conquête d’une nouvelle source de matière ou de produit semi-ouvré,

Pour cet auteur, le trait commun de ces changements très disparates est qu’il s’agit de « l’exécution de combinaisons nouvelles » qualitativement importantes et introduites par des chefs d’entreprises dynamiques : »les entrepreneurs ». Leur résultat est de provoquer et de soutenir l’évolution économique.

Ces nouvelles combinaisons peuvent se présenter soit sous forme d’un nouveau produit ou d’une nouvelle procédure de production c’est-à-dire d’un nouveau procédé.

Section 2 :

Les deux types de l’innovation

L’innovation est un phénomène qui présente un caractère interdisciplinaire et multidisciplinaire qui s’accentue de plus en plus et qui permet de mettre l’accent sur le caractère multidimensionnel de cette notion.

On distingue deux types : l’innovation de produit et celle de procédé.

2-1- L’innovation de produit

Elle concerne la définition même du produit. Elle s’intéresse à toutes les caractéristiques du produit visant en général l’amélioration des prestations offertes aux clients.

Ce type d’innovation (de produit) donne à l’entreprise qui l’introduit une situation de monopole temporaire, génératrice de superprofits. Elle peut donc retenir pour elle-même durant un certain temps les progrès de productivité.

A travers la diffusion de ses progrès, la firme innovatrice tente de s’octroyer une meilleure position concurrentielle et cherche à la préserver en consacrant une part de ses profits à la recherche et développement (R&D) dans le but de mettre, sur le marché une nouvelle génération de produit en cas d’imitation.

2-2- L’innovation de procédé

L’innovation de procédé s’inscrit dans une préoccupation d’efficience et de maîtrise des coûts.

Ce type, moins visible par les consommateurs et les concurrents, permet à la firme d’occuper une position compétitive favorable par l’adoption d’une innovation visant à améliorer la productivité, assurer l’efficience de tout le système, améliorer la qualité et réduire les délais de production.

Certaines innovations de procédé peuvent être assimilées à celles de produit en apportant une amélioration notable des performances du produit.

Inversement, certaines innov. de produit peuvent être comparées à celles des procédés dans la mesure ou elles apportent principalement une réduction des coûts à la fabrication.

Ainsi, la répartition physique des constituants d’un micro-ordinateur (unité centrale, clavier, écran) constitue à la fois innov. de produit (le client peut avoir une machine sur mesure) et une innovation de procédé (la phase d’assemblage est supprimée).

Certaines entreprises consacrent l’essentiel de leur effort à l’innov. de procédé dans la mesure où l’innovation produit implique une incertitude technique et commerciale alors que celle de procédé n’implique qu’une incertitude technique lorsqu’elle est utilisée exclusivement dans la firme.

Si ces deux types sont à dominantes technologiques, il est à remarquer que certaines innov. ont à dominantes commerciale ou organisationnelle.

Ainsi, après avoir définir l’innovation et présenter ses différents types, on va mettre l’accent dans ce qui suit sur son rôle joué aussi bien dans la croissance de la firme que de l’économie en général.

Section 3 :

Rôle de l’innovation dans la croissance de la firme

Au premier siècle. Michel Chevalier écrivait : »dans une situation actuelle de la société, innover est au nombre des premiers besoins de peuple« , on pourrait ajouter « au nombre des premiers besoins des entreprises« , car ces dernières ont le choix entre subir ou anticiper le changement technologique, c’est-à-dire entre un déclin probable et l’expansion du fait qu’innover est devenu indispensable et vital pour l’entreprise.

L’innovation n’est pas donc panacée mais une obligation.

Dans ce sens. Schumpeter a développé avant la seconde guerre mondiale (1912), deux conceptions séduisantes, celles de l’entrepreneur et des occasions d’innover qui lui sont offertes afin de développer la croissance de sa firme.

3-1- La notion d’entrepreneur

L’entrepreneur innovateur est une personne « dont le rôle consiste à réformer ou révolutionner la routine de production, en exploitant une invention ou plus généralement une possibilité technique inédite ». (Schumpeter : théorie de l’évolution économique. Paris (1932).

L’entrepreneur est alors le personnage qui assume personnellement les risques de l’innovation.

C’est une sorte d’aventurier doué des qualités exceptionnelles qui viennent briser la routine ambiante, qui apporte un regard neuf sur l’ancienne manière de faire des industriels, il n’est pas nécessairement industriel lui- même au départ, pas plus qu’un savant, ingénieur, inventeur ou capitaliste.

Peu importe, l’entrepreneur selon Schumpeter ne se définit pas par une classe sociale ou une formation, mais par des aptitudes.

3-2- Les occasions d’innover

La question qui se pose à ce niveau est : quelles innovations introduire et à quel rythme ?

Le problème paraît complexe mais on peut dire que toute innovation résulte de la saisie par l’entreprise d’une occasion d’innover, ou plus exactement d’investir dans la car une de quelque importance réclame, en général des dépenses de capital.

Une occasion sera définie comme la survenance d’un événement ou d’une situation qui provoque la décision et dont l’opportunité était auparavant floue ou nouvelle.

Schématiquement, les occasions qui se présentent à la firme peuvent être regroupées selon un double critère de lieu (occasions internes et externes) et de nature (occasions économiques ou techniques) dont la combinaison engendre quatre catégories :

Les occasions internes : sont celles qui naissent au sein même de l’entreprise du fait des modifications de son potentiel en ressources productives et inventives dont la taille et la structure évoluent avec la croissance.

On distingue :

Les occasions internes économiques : lorsque la présence d’hommes, de stocks, d’équipements… mal utilisés incite l’entreprise à des actions nouvelles pour permettre un emploi plus rationnel de ces facteurs.

Section 4 :

Rôle de l’innovation dans la croissance économique

Comment distinguer ce qui est une innovation significative de ce qui n’est qu’une simple évolution?

Il s’agit certes d’une question de vocabulaire mais aussi d’une dimension essentielle de l’analyse de l’effet de l’innovation sur l’économie.

Il serait donc intéressant de présenter le concept de l’innovation majeure et mineure ainsi que la notion de «destruction créatrice ».

Cette classification alternative des innov. selon leur nature plus ou moins radicale au regard des changements qu’elles provoquent, semble donner une idée relativement plus claire quand à leur compact ou les compétences de la firme.

4-1- Innovation majeure

On appose ‘innovation radicale, de rupture ou majeure et l’innovation incrémentale, progressive ou mineure.

Ce type implique généralement le recours à des compétences nouvelles, surtout lorsqu’elle fait appel à une technologie maîtresse ou générique susceptible d’affecter l’organisation du travail et la productivité dans un grand nombre d’activité.

Elle est à l’origine des changements progressifs et nombreux qui orientent la firme et l’industrie au sein d’une « trajectoire technologique ».

Dans le domaine de la motorisation automobile, le moteur à piston rotatif, le moteur à deux temps à injection ou encore le moteur électrique représentent tous des innovations de rupture introduisant des standards nouveaux en matière de silence (rotatif, moteur électrique), de légèreté (deux temps) ou de consommation d’énergie (deux temps et surtout moteur électrique).

En autre, la découverte des ondes et de l’ordinateur constituent deux autres innov. majeures: la première a permis de développer les industries de traitement de l’information.

Le degré de « radicalité » de ces innovations majeures et le degré de généricité de la technologie qu’elle implique vont conditionner le champ d’épanouissement potentiel des innovations futures: l’espace du changement peut être sectoriel ou peut affecter l’ensemble de l’économie.

4-2- Innovation mineure

Cette innovation entraîne une amélioration progressive des références (qu’il s’agisse des prestations ou des outils) et n’exige pas des savoir faire nouveaux.

L’amélioration progressive des performances et du rendement des moteurs classiques d’automobile en est un exemple: l’évolution s’est faite très progressivement sans remettre en cause la conception fondamentale du moteur ni exiger de compétences radicalement nouvelles.

Par ailleurs, l’innovation mineure constitue un des changements progressifs et nombreux découlant de celle majeure, qui permet d’améliorer et de transformer la technologie maîtresse afin de l’adapter aux spécificités des secteurs et marchés concernés par son application.

Le flux des innovations mineures permet d’une part d’actualiser la trajectoire technologique à travers la diffusion de l’innovation initiale et d’autre part de révéler les potentialités économiques et commerciales d’une majeure.

En revanche, il existe, à chaque instant, des entreprises qui créent des emplois tandis que d’autres en suppriment, des secteurs qui se développent alors que d’autres se contractent.

C’est cette dimension du processus évolutif que Schumpeter a qualifié de « destruction créatrice ». C’est aussi cette même dimension qui met en question le concept du cycle long lui- même.

4-3- Le concept de « destruction créatrice »

Ce concept est introduit par Schumpeter (1942). Le processus de destruction se produit lorsque la maîtrise des nouveaux éléments dicte une acquisition des connaissances exploitées jusqu’alors. Si les innovations radicales sont sources de destruction, elles sont également à l’origine de la création d’autres compétences.

C’est précisément pour cette dernière raison qu’elle se présente aux entreprises sous la tonne d’un dilemme. Et une forte turbulence est souvent associée aux marchés à forte intensité radicale.

En effet, il est absolument nécessaire d’innover, afin de renouveler les gammes des produits arrivés en fin de cycle.

Cette politique d’innovation permet aussi de restaurer les marges, dans la mesure où un produit réellement innovant ne souffrira pendant un certain laps de temps en tout cas d’aucune concurrence directe. La « prime d’innovation » peut être importante, on constate ainsi sur des nombreux marchés que la firme pionnière garde une part de marché plus importante.

Cependant, on peut comprendre une certaine réticence à innover, dans la mesure où l’innovation est très chère et très risquée.

En effet, les coûts de recherche et de développement, les coûts de conception et les coûts de lancement d’un nouveau produit ou procédé sont très élevés. En 1996, les dépenses de R&D des entreprises ont dépassées les 300 milliards de dollars dans la zone OCDE.

Les grandes entreprises manufacturières et de services comme Ford, Siemens, IBM et Microsoft y consacrent chaque année des milliards de dollars.

Et pourtant, les dépenses de R&D ne représentent qu’une part du coût total de l’innovation. Dans l’industrie manufacturière, cette part est comprise entre le tiers et la moitié des dépenses d’innovation.

Pour rendre l’innovation opérationnelle, d’importants investissements supplémentaires sont nécessaires en matière de formation, d’équipement, de licences, de marketing et de réorganisation.

Parallèlement, le taux d’échec des nouveaux produits est très élevé. Les firmes peuvent donc être tentées de laisser le rôle d’innovateur à leurs concurrents et d’avoir une politique d’imitation.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Gestion des connaissances et Innovation
Université 🏫: Institut des Hautes Etudes Commerciales – Carthage
Auteur·trice·s 🎓:

Année de soutenance 📅: Projet de fin d’études - 2003/04
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