Le tourisme ludique et le tourisme culturel

2.4. Le tourisme ludique

Constitué de trois éléments en particulier : les parcs de loisirs, les casinos, les théâtres et cabarets.

2.4.1. Les parcs de loisirs

Descendants directs des fêtes foraines, les parcs de loisirs actuels ont la particularité de se rapporter à un thème précis et de mettre en oeuvre des techniques modernes. Il ne faut pas confondre parcs de loisirs et villages de loisirs. Créés aux Pays-Bas dans les années soixante, ces derniers, dont les plus célèbres sont les Center parcs, sont en fait des villages de vacances pavillonnaires (le logement en est la base), situés à proximité de grandes agglomérations. Ils accueillent une clientèle urbaine le temps d’un week-end ou de courtes vacances.

Celle-ci bénéficie ainsi d’une ambiance balnéaire ou tropicale, recréée artificiellement sous une coupole de verre. Ces villages de loisirs sont souvent construits en zone septentrionale (Pays-Bas, Royaume-Uni, Belgique, RFA) et fonctionnent mieux en hiver qu’en été.
L’Eurodisneyland de Marne-la-Vallée est en France la meilleure illustration de ce que sont les parcs modernes.

Toutes les activités qui y sont proposées reposent sur le thème des personnages de Walt-Disney. Le parc est en quelque sorte une petite ville à lui tout seul, les visiteurs y trouvent tout ce dont ils ont besoin ; restauration et hébergements sont intégrés aux infrastructures de loisirs permettant ainsi d’effectuer la totalité du séjour dans l’enceinte d’accueil. Cependant, les parcs français sont souvent conçus pour que le visiteur puisse en faire le tour en une journée, permettant probablement aux moins fortunés de réduire le prix de la visite des frais de nuitée, ou encore aux plus proches géographiquement d’effectuer plusieurs visites.

L’intérêt pour les collectivités locales de l’implantation d’un parc n’est pas à démontrer puisqu’elle engendre de nombreux emplois et constitue un bon moyen de développer le tourisme dans une région qui ne disposerait d’aucun autre attrait touristique. Ceci explique l’existence de sociétés spécialisées dans la livraison de parcs de loisirs clés en main.
Le premier parc de loisirs ouvert dans le monde fut Disneyland, inauguré en Californie en 1955. Disneyworld, en Floride, a été ouvert au public en 1971, et le second Disneyland à Tokyo, en 1983.

Les deux Disneyland accueillent chacun plus de 10 millions de visiteurs par an, et Disneyworld plus de 20 millions. Les 1800 parcs ouverts aujourd’hui aux États-Unis accueillent chaque année 300 millions de personnes.
En Europe, les premiers parcs ont été ouverts dans les années soixante.

En RFA, 25 parcs reçoivent 20 millions de visiteurs par an. Cette vogue n’a semblé toucher la France que dans les années 80. Il ne faut pourtant pas oublier que la mer de sable d’Ermenonville, le parc animalier de Thoiry ou l’O.K. Corral de Cuges-les-Pins, pour ne citer qu’eux, sont antérieurs. En France, les dix principaux parcs ouverts dans les années quatre-vingts ont été fréquentés par environ 2 millions de personnes chaque année jusqu’en 1987. Quarante parcs français sont aujourd’hui regroupés dans l’association professionnelle France-parcs.

2.4.2. Les casinos

L’intérêt des casinos pour les collectivités locales est, outre l’animation touristique, qu’ils constituent une source de revenus substantielle. En France. seules les stations classées balnéaires, thermale ou climatique ont l’autorisation d’ouvrir un casino.

Les casinos français ont été relancés en 1987 grâce à la loi du 5 mai 1987 autorisant l’exploitation des jeux automatiques, c’est-à-dire des machines à sous, pour une durée limitée mais reconductible. Mais, sur les 137 casinos que l’on compte dans l’hexagone, seulement 16 ont eu le temps de s’équiper avant que les pouvoirs publics ne suspendent en 1988 les autorisations d’installation de nouveaux jeux automatiques.
La France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’établissements de jeux.

Mais ils sont les moins fréquentés : les 137 casinos français accueillent 2 millions de joueurs chaque année, alors que les 31 établissements allemands reçoivent 7,5 millions de personnes, les 22 casinos espagnols 3,5 millions et les 6 casinos néerlandais 2 millions.

Leur succès est dû à la présence de jeux automatiques. Le casino n’est pas réservé aux seuls touristes fortunés. Si la figure du « flambeur » est souvent mise en avant, il faut souligner que des vacanciers disposant de revenus moyens, voire modestes, ne répugnent pas à jouer de petites sommes, non pas à la roulette mais dans ces machines à sous.

2.4.3. Théâtres et cabarets

A la frontière des tourismes culturel et ludique, nombre de théâtres et cabarets parisiens réalisent une part non négligeable de leur chiffre d’affaires grâce aux touristes français et étrangers. Les théâtres dits «de boulevard» comptent bon nombre de provinciaux parmi leurs spectateurs, plus rarement des visiteurs étrangers en raison de la barrière de la langue. Au contraire, les cabarets et salles de music-hall présentent des revues musicales très fréquentées par des touristes français et étrangers. A Londres et à New York, les comédies musicales, qui tiennent parfois l’affiche plusieurs années, sont souvent un but de sortie pour les touristes.

2.5. Le tourisme culturel

Sous cet intitulé, figurent les différentes formes de tourisme fondées sur un loisir intellectuel ou spirituel puisque l’on y classe le tourisme religieux. On aurait pu également y intégrer les théâtres et cabarets que l’on vient de voir et même certains parcs, comme le Futuroscope de Poitiers pour son intérêt scientifique.

2.5.1. Musées, monuments et sites

S’il existe une grande différence en termes de définition entre musées et monuments, celle-ci n’est pas toujours « respectée » par les visiteurs. En effet, le visiteur s’intéresse souvent autant aux oeuvres qu’abrite un musée qu’à son architecture et parfois même à son environnement. C’est pourquoi le choix du lieu d’implantation et de la forme du bâtiment destiné à l’exposition aura pour les acteurs locaux une importance capitale. Le Louvre en est un exemple parlant.

Inversement, certains monuments historiques que l’architecture a rendus célèbre, se visitent véritablement comme des musées ; on donnera en exemple le Château de Versailles. Au total, musées et monuments attirent chaque année en France 20 millions de visiteurs français et étrangers.

Le Centre Georges Pompidou qui reçoit 8 millions de visiteurs chaque année et le Château de Versailles qui en accueille 4 millions sont les plus fréquentés. La France compte 13.000 édifices classés, 33 musées nationaux, dont 24 sont situés à Paris ou dans la région parisienne, et un nombre conséquent de musées locaux et privés, sans parler des quartiers anciens des villes.
Les sites classés, tels que l’alignement de Carnac, font également l’objet de visites touristiques. Mais il arrive que l’affluence de visiteurs mette en péril leur préservation et que l’on doive les fermer au public.

Ce qui implique de la part des acteurs locaux qu’ils mettent en place une véritable stratégie d’organisation et de protection environnementale afin de préserver leur « trésor ». En ce point la politique retenue dans le cas de la grotte de Lascaux en Dordogne, dont les peintures pariétales ont été reproduites dans une grotte artificielle installée à proximité du site et baptisée Lascaux 2, devrait être une stratégie d’école. Certains sites seraient à classer dans un autre type de tourisme : le religieux. Saint-Pierre de Rome, Saint-Jacques de Compostelle, Lourde, Jérusalem ou La Mecque exercent un fort attrait spirituel.

Ainsi, les pèlerins peuvent être considérés comme des touristes puisqu’il existe aujourd’hui un quasi commerce du pèlerinage perceptible à travers l’action d’agences et autres associations de tourisme. Souvent spécialisées, elles vendent ces déplacements sous forme de voyages organisés ; ces déplacements sont soumis aux mêmes contraintes que n’importe quel autre voyage de groupe.

Les pèlerinages ont d’importantes retombées économiques sur les villes saintes. Lourdes accueille 4,5 millions de pèlerins par an dont 60% d’étrangers. Pour le trafic charter en France, l’aéroport de Tarbes qui dessert Lourdes est le second après ceux de Paris.
D’autres sites ou parcs ont un attrait « purement » naturel, ils ne sont ni des sites religieux ni des parcs d’attractions (dans le sens animations). Le Yellowstone créé en 1872 aux Etats-Unis (9.000 Km2 ) en est le précurseur. Les parcs naturels nationaux ont été institués en France par décret de 1960 et les parcs naturels régionaux par un décret de 1967.

Impliquant des mesures d’aménagement et de protection du patrimoine comme des réglementations d’accès allant jusqu’à l’interdiction au public pour certains des 7 parcs nationaux. Les 24 parcs régionaux sont eux plus accessibles, ils ont pour objet de familiariser un large public avec la faune et la flore ; les parcs maritimes se visitent en « aquascope », bateaux à fond plat vitré. Un parc aura une importance variable en fonction du désir premier du touriste.

Il sera tantôt un plus, une « chance », pour celui qui n’est là que pour pratiquer un tourisme vert dans le sens où nous l’avons défini auparavant (but principal : fuite de la ville) et tantôt sa présence sera plus qu’une aubaine, presque une condition sine qua non notamment pour l’organisation de voyages du style safari (surtout à l’étranger).

Les parcs où des animaux sauvages évoluent en semi-liberté constituent un moyen terme entre les parcs naturels et les zoos (liés surtout au temps libre). Ces parcs, tels que ceux de Thoiry, de Saint-Vrain ou d’Ermenonville, accueillent, chacun, plus de 450.000 clients par an.
Il faut également mentionner les sites classés. Comme les parcs, ils sont créés pour protéger un patrimoine naturel ou historique particulier et non pas pour favoriser le développement d’activités touristiques. Parmi les nombreux sites classés qui existent en France, on peut citer le gouffre de Padirac, le cirque de Gavarnie, les falaises de Cassis. Ces endroits sont généralement ouverts au public si les visites fréquentes ne compromettent pas leur conservation.

2.5.2. Festivals, spectacles et carnavals

La France compte actuellement environ 500 festivals qui accueillent entre 15.000 et 200.000 personnes chacun. Les thèmes sont très variés (autant que les éléments définissant une « culture »), allant de la danse, à Chateauvallon, au cinéma, à Cannes ou Avoriaz, en passant par le théâtre, à Avignon.
Tourisme ruralIl en est de même pour les spectacles puisque cela englobe tout ce qui peut distraire et attirer un large public. Les spectacles « sons et lumière » sont certainement les plus en vogue actuellement.

On ne pourrait clore ce paragraphe sans citer en exemple les feux d’artifice ; on précisera toutefois que ces derniers peuvent être organisés par n’importe quelle agence de création d’événement, les comités des fêtes municipaux traitant plus particulièrement les spectacles pyrotechniques du 14 juillet ; l’origine de cette cérémonie reste une commémoration de l’histoire de la nation ; l’intérêt touristique n’en est qu’une conséquence (heureuse évidemment).

Les carnavals ont également cet aspect d’authenticité folklorique qui a bien souvent contribué à la renommée de grandes villes organisatrices. On citera ainsi celui de Rio de Janeiro pour son rayonnement international, Venise au niveau européen et Nice au niveau national (et monégasque).

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Tourisme et Développement Régional
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