Le Japon, le pays le plus touché par la récession en Asie

Le Japon, le pays le plus touché par la récession en Asie

Les pays émergents les plus touchés par la crise financière [1]actuelle

(III-3)

Le Japon, le pays d’Asie le plus touché par la récession

En Août dernier, le Japon a affiché un déficit commercial de 324 milliards de yens (environ 2.5 milliards de D’Euros), du jamais-vu dans ce pays salué pendant des décennies pour vigueur de ses exportations et redouté pour la compétitivité de ses produits, qui s’imposaient sur tous les grands marchés étrangères.

A tel point qu’il y a vingt ans les atouts des entreprises nipponnes-capacité d’innovation de la main-d’œuvre, appui sans faille des pouvoirs politiques et financiers – étaient religieusement commentés dans les cours de management dispensés aux cadres occidentaux. Le premier accroc au modèle japonais remonte au choc des années 1990, quand l’effondrement de la bourse, chute de la consommation et même apparition du chômage, un mal inconnu dans cette partie du plein-emploi.

Le gouvernement a réagi en injectant des centaines de milliards d’euros dans le système bancaire. La convalescence a été longue, mais, grâce à la multiplication des plans de relance et au redémarrage des exportations, dopées par le boom de l’économie chinoise, le taux de croissance a fini par repasser au-dessus de 2%.

Aujourd’hui, la situation s’est à nouveau dégradée, et la récession pointe son nez. Logique : les exportations du Japon pèsent pour moitié dans la croissance de son PIB, et le recul de la demande en provenance des Etats-Unis et de l’Europe se fait cruellement sentir. Si les marchés chinois et du Sud-est asiatique décrochaient à leur tour, ce serait la catastrophe. D’où le nouveau plan de relance qui vient d’être arrêté : 26900 milliard de yens (207 milliards d’euros), essentiellement destinés à retenir la consommation et les PME.

[1] : FMI, banque mondiale, ONU (préversion FMI, Novembre 2008/janvier2009)

le Japon, la récessionCroissance négative ou pas, la Japon n’en reste pas moins la deuxième économie mondiale, avec un PIB de l’ordre de 4 400 milliard de dollars, trois fois moins que l’Etats-Unis, mais 70% de plus que la France. Une performance exceptionnelle pour un pays dépourvu de ressources naturelles et littéralement anéanti à la fin de la Seconde guerre mondiale.

Quant au niveau de vie, il atteint 34600 dollars par habitant, soit un standard proche de celui affiché dans les grands pays européens, pourtant beaucoup moins peuplés (80 millions d’habitants en Allemagne, par exemple, contre 128 millions au Japon).

Aujourd’hui comme hier, c’est la compétitivité des nipponnes qui explique la puissance du pays, une compétitivité fondée encore et toujours sur la priorité accordée à la recherche et à la maitrise des créneaux les plus pointus. Les difficultés apparues il y a une quinzaine d’années ont toutefois révélé ou provoqué des faiblesses qui s’accentuent maintenant que l’environnement économique se dégrade. Le gonflement de la dette publique est ainsi la conséquence directe des crédits injectés massivement à cette époque.

Cette dette, qui n’a cessé de grimper au rythme des plans de relance, frise 200% du PIB, un ratio à coté duquel celui de la France (avec un peu moins de 65%) parait presque exemplaire.

Autre point noir, le vieillissement de la population, attesté, dès 1997, par la diminution du nombre d’actifs. D’où, entre autres inconvénients, un forte hausse des dépenses de santé (+2.8% par an, en moyenne, pour l’ensemble de la population, +4.5% pour les plus de 65 ans) ainsi qu’une pénurie de main d’œuvre. Pas question pour autant de faire appel à l’immigration tant ce pays- encore un problème- répugne à s’ouvrir sur l’extérieur.

En témoigne la méfiance vis-à-vis des autres nationalités y compris asiatiques, mais aussi la froideur de l’accueil réservé aux produits étrangers. Cela dit, c’est précisément de ce nationalisme économique et de consensus social que le Japon tire sa force.

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